Re : confessions d'un revenant
Personnellement, concernant la magie je suis quelqu'un de plutôt sceptique, mais je ne me moquerais pas systématiquement de quelqu'un affirmant la pratiquer. Mais je comprends bien la réaction des gens et leur tendance à ne même pas s'arrêter pour comprendre de quoi il s'agit réellement.
Autant pour la magie que pour les jeux de rôle, il faut investir un certain temps pour se défaire des préjugés d'abord et déterminer si c'est quelque chose pour laquelle on est prêt à se consacrer. Je ne connais rien à la magie, mais je sais par contre que même pour quelqu'un d'intéressé, apprendre à jouer à un nouveau jeu de rôle peut généralement demander plus de temps et d'efforts que d'apprendre un nouveau jeu de plateau.
Ce qui est dommage, en un sens, c'est que je connais beaucoup de gens pour qui cet investissement paraît trop lourd alors que les résultats en sont plus que gratifiants. Prenons le cas de Shadowrun 4, par exemple. Un joueur expérimenté devrait s'en tirer en une demie heure pour créer un personnage. Mais pour un débutant, déjà qu'il faut s'approprier un univers et des règles, ça peut vite devenir lourd et confus. Pourtant, c'est un excellent jeu une fois qu'on est à l'aise.
Ceci m'amène donc à mon prochain point ; dans un monde idéal tous les joueurs (débutants compris) devraient avoir lu le livre de base. Pourquoi est-ce que j'évoque ceci ? La raison en est fort simple et encore une fois, je vais y aller d'un exemple.
Ma copine n'a jamais vraiment joué à un jeu de rôle. Même qu'elle souffrait en grande partie du syndrome jdr=D&D. Au mieux avait-elle possiblement entendu parler de l'existence de Vampire. Donc, lorsqu'il m'arrive de parler de jdr, elle est tout de même plus ouverte que la plupart des gens du fait de notre relation, mais la question qui lui vient toujours à l'esprit est la suivante : Faut-il vraiment que je me tape tout le (ou les) livre(s) pour jouer ?
Cela m'a fait me rendre compte que dans le passé, il m'est peut-être arrivé d'un peu traumatiser les gens par rapport aux jdr en les embarquant dans une partie et en faisant leurs personnages un peu à leur place.
En fait, c'est cette même impression que j'ai eu lorsque j'ai débuté. J'étais carrément perdu au milieu de tous les détails de la création d'un personnage, je n'avais aucune idée de ce que signifiait toutes ces statistiques et je voyais mal comment tout cela allait me permettre de participer à une histoire. Comme dans la vraie vie, mon ignorance me privait de ma liberté puisque si j'avais mieux su ce qui se passait, je ne me serais jamais fait un guerrier/samouraï humain. (Je tiens à signaler que la campagne ne se déroulait pas du tout dans un contexte oriental.) Mon ami a plus ou moins fait mon perso à ma place selon ses goûts.
À cette époque, également, j'ignorais totalement que la façon dont nous allions jouer ne me permettrait pas vraiment de raconter l'histoire de mon personnage. En fait, je ne savais pas pourquoi il fallait le faire, mais j'avais compris qu'il fallait amasser de l'expérience et des trésors. Le hic, c'est que ça n'a jamais été ce que je voulais faire. Je voulais jouer un rôle, je voulais que mes aventures aient un sens.
Conclusion à nouveau provisoire : Je pense qu'une des choses les plus importantes pour moi, maintenant, c'est de connaître les attentes de mes joueurs et surtout, comment est-ce qu'ils envisagent le jdr. Je vais sûrement y revenir, mais je me suis rendu compte que nombre de mes insatisfactions vis-à-vis des jdr auraient pu se résoudre beaucoup plus facilement et rapidement si je m'étais penché sur le fait que mes joueurs et moi ne tentions pas nécessairement d'accomplir la même chose et que si tout le monde prenait le temps d'expliciter ses motivations, l'expérience serait plus satisfaisante pour tous. À ce sujet, je suis d'une reconnaissance infinie envers Ron Edwards, l'auteur de Sorcerer. Enfin, comme je le disais, j'y reviendrai si vous le voulez bien.
|