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Vieux 2013-02-12, 14h41   #1
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Saga Namurienne

Salut ma gang de vous autres. J'ai laisser sous entendre dans ma présentation sur le forum ( http://forums.jeuxderolequebec.com/s...ad.php?t=24090 ) que un de mes ami de "D&D" retranscrivait ses sessions de "D&D" et en faisait des récit. J'ai dit que je posterais les dit récits quel que pars sur le forum. Alors, voici.

ATTENTION!!! C'est une longue lecture. Surtout le deuxième partit.

"You have been warmed"
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Vieux 2013-02-12, 14h43   #2
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Re : Saga Namurienne

Une Saga Namurienne


Telle que racontée par Kaerun, guerrier Drake


Première entrée



À tout ceux qui liront ces pages, je tiens avant tout à dire que cette histoire n’est pas la mienne. Si chaque soir, ma plume vient courir sur le parchemin de ce journal, ce n’est pas pour faire étal des périls que j’ai traversé, mais bien pour rendre hommage à mes compagnons et pour laisser un témoignage écrit de ce qui pourrait s’avérer un nouveau tournant dans l’histoire de ce vieux continent. Car jamais autant qu’en cette époque, je n’ai vu Namur en proie à de tels bouleversements, chaque jour semblant nous rapprocher de quelque chose d’inconnu et d’immense. Car malgré l’apparente tranquillité du sol, du quotidien routinier des villes, nous sentons tous que quelque chose vont se passer, quelque chose qui changera peut-être à jamais le visage du pays et qui marquera la fin d’une ère.


Aussi, il serait déshonorable de ma part d’oser commencer la narration de cette saga sans présenter dignement mes compagnons de voyages, afin que si un jour leurs exploits viennent à retentir dans tout le pays, leurs noms ne soient pas oubliés.

D’abord et avant tout, présentons Cord, robuste Piken animé du désir d’aventure et d’un courage sans limite. D’aussi loin que je puisse me souvenir, jamais Cord ne nous as fait défaut depuis que nous l’avons rencontré, il y a quelques années de cela. Honnête, intègre et toujours désireux d’apporter son aide, il endosse le difficile rôle de prêtre-guerrier dans le groupe et a renfermé nos blessures plus de fois que je ne peux le compter. Jamais une seule fois, je n’ai aperçu Cord ailleurs que là ou son aide est la plus précieuse : aux premières lignes.


Ensuite vient Oreth, un mystérieux vixen rencontré au hasard sur une route lors d’une situation périlleuse. Oreth fait partie de ces êtres qui ne font qu’un avec la magie. Loin de seulement l’utiliser, son âme et son esprit tout entier y est fusionnée dans une alliance mystique ou le corps nourrie autant la magie que la magie,le corps. Oreth, d’ordinaire peu parleur et introverti, démontre toutefois un courage et surtout une maîtrise de soi peu courante lors de dangers à affronter. C’est un mage puissant, aussi habile à protéger le groupe qu’à décimer ses ennemis et un être emplis de sagesse.

Le membre le plus récent est Alek, jeune rôdeur individualiste ayant joint le groupe sous la promesse de richesses et d’aventures. Contrairement aux autres membres du groupes qui partagent tout, Alek tient à garder son entière liberté de possession et de dissocie entièrement de toute activité monétaires du groupe, n’agissant que pour son profit personnel. Toutefois, malgré son caractère un peu téméraire et avaricieux, il n’en demeure pas moins l’un des archers les plus habiles et les plus rapides de Namur, tout en demeurant une très fine lame. Très peu pourraient se vanter de pouvoirs tirer autant de flèches avec une précision d’orfèvre et de pouvoir en prime tenir son bout contre n’importe quelle adversaire au combat rapproché.

Enfin, je me dois de présenter Zardak, Mage Drake devenu mon frère de destin sous le serment de Garados. Rencontré dans mon passé de mercenaire, Zardak fut le dernier élève du légendaire maître Karnak et demeure encore aujourd’hui l’unique dépositaire de l’énorme grimoire recoupant toute l’histoire et le savoir que Karnak à accumulé durant sa très longue vie . Bien qu’il ne parvienne encore qu’à ne déchiffrer qu’une partie du livre, Zardak est tout de même parvenu à maîtriser sa force magique et s’est spécialiser dans la magie de combat, devenant l’un des rares mages de bataille à fouler le sol de Namur. Toutefois, Zardak est d’un caractère doux et honnête qui contraste singulièrement avec son habileté à la guisarme et la force destructrice de sa magie. C’est un être féru d’honneur et fier, ne reculant jamais devant un défi, dont le plus important demeure toujours de parvenir à endiguer les actions destructrice de son tristement célèbre frère, Rakor.





Notre groupe avait beau être plutôt hétéroclite, il était tout de même solidement soudé, seul l’archer Alek, engagé comme mercenaire, se tenant plus à l’écart des actions communes.

Tout avait commencé lors d’un de nos séjours à Zangor. Nous nous reposions à l’auberge suite à une difficile quête dont nous venions de revenir, uniquement pour apprendre de la bouche d’un passant horrifié que la cité était attaqué par de nombreuses créatures. Comble de malheur, la Cité était justement presque vidé de sa garde de soldat et de chevaliers, ceux-ci étant tous embarqués en une mystérieuse croisade au sud de Namur.

Sachant que la faible garde serait bientôt surnombrée, nous empoignâmes nos armes et nous précipitèrent aux portes, par lesquels s’infiltraient de nombreux gobelins et de nombreuses dizaines de rats envoyés au devant par les gobelins afin de répandre l’épidémie et affaiblir la ville. Nous avions toutefois déjà vu de nombreux combats et n’étions nullement effrayés par notre apparent désavantage. Les mages préparèrent rapidement leurs sorts et entamèrent le combat d’une volée de projectiles magique, bientôt imités par Alek avec ses propres flèches.

En quelques secondes, plusieurs gobelins s’effondrèrent raides morts, fauchés par l’impitoyable puissance des magies ou par la précision d’aigle de l’œil d’Alek. Néanmoins, ceux-ci continuaient d’avancer, plus par stupidité que par réel courage. Ce fut le moment que nous choisîmes Cord et moi-même pour entrer en scène. Maniant nos armes en de grands mouvements circulaires, nous renversions nos ennemis de coups tout en puissance qui propulsaient leurs cadavres à plusieurs mètres des portes. Choisissant d’économiser leur force magique, les mages s’en remirent à leur arme, guisarme pour Zardak et arbalète pour Oreth, et se joignirent à la mêlée. C’est était trop pour les gobelins, qui ne s’attendaient visiblement pas à des combattants de ce calibre et les derniers survivants prirent leurs jambes à leur coup, uniquement pour tomber fauchés de flèches d’Alek.

Mais un adversaire d’une autre sorte se ruait aussi vers les portes. Plusieurs dizaines d’énormes rats s’avançaient à leur tour, désireux de répandre la pestilence. Voyant que nous serions rapidement surnombré, Alek tenta quelque chose et plongea la main dans un sac magique dont il sortit un gros chat furieux qu’il lança dans l’essaim de rat. Sans surprise, le chat fut rapidement mit en pièce, mais l’effet permit au moins de détourner l’attention d’une grande partie des rats, réduisant la force que nous avions à combattre sur le moment.

Puis l’affrontement commença. Voulant réduire le plus possible le nombre de rats, je m’avançai et cracha un grand nuage de gaz corrosif dans la vermine, en tuant plusieurs sur le coup et forçant les rats à converger dans un nouvelle direction pour éviter le nuage. Zardak profita de l’occasion et prononça quelques/1000 D'image magiques en tendant ses paumes vers la vermine.

Estern Magnus Pyrem

Instantanément, ses paumes devinrent incandescentes et propulsèrent de grandes langues de flammes qui frappèrent les rats. Fou de terreur, les hideux animaux se bousculèrent et se mordirent pour s‘écarter du feu brûlant. Toutefois, un bon nombre tournèrent leur fureur vers mes coéquipiers et se précipitèrent sur nous. Ne sachant comment abattre autant d’animaux, je m’efforçai de frapper en de grands coups circulaires au ras du sol, espérant en tuer le plus possible. Enragés, les bêtes mordaient et griffaient à tout va, nous couvrant de traces sanglantes.

Le combat fut long… la horde paraissant sans fin.

Couverts de sang dû aux innombrables morsures et coup de griffes que nous devions endurer, nous combattions sans relâche, sentant notre force s’échapper un peu plus à chaque instant. Nos adversaires n’étaient ni fort, ni résistant, mais leur nombre écrasant leur conférait une puissance dévastatrice et leur morsure empoisonné rendaient chaque blessure plus souffrante que la précédente. Cord fit à ce sujet un travail magnifique, jetant sorts de guérison et de destruction du poison afin de nous préserver de la maladie et nous permettre de conserver nos forces, le tout en continuant de servir de rempart contre la horde qui voulait s’acharner sur les membres à constitution plus faible dans le groupe.

Toutefois, Oreth avait compris que le caractère combatif et extrêmement agressif des rats, leur principal arme, pouvait aussi être retourné contre eux. Ainsi, protégé par l’action commune du groupe, il élabora un puissant sortilège destiné à brouiller l’esprit des rats et le projeta dans la mêlée. L’effet fut instantané, car à ce moment une grande partie des rats se retournèrent contre leur horde et s’entredéchirèrent sans plus se soucier de nous. Désorganisés et leur puissance décroissant à chaque rats qui mordait la poussière, abattu par l’un d‘entre nous ou l’un de ses congénères, la horde en vint ainsi à s’éteindre, ses survivants étant impitoyablement coupés en morceaux par moi-même ou mes coéquipiers.



Le combat enfin terminé, nous prîmes quelques temps pour souffler et panser nos blessures, Cord et Oreth s’affairant à refermer et désinfecter magiquement les morsures que nous avions reçues. Afin d’éviter l’épidémie, Zardak s’affaira à brûler les dépouilles pourrissantes des rats et des gobelins.


Voyant que plus rien ne risquait de compromettre la sécurité de la ville, nous rentrâmes dans les murs de la ville ou les rares soldats rassuraient les habitants et signifiait à ceux qui s’étaient barricadés dans leur maison que le combat était bel et bien terminé. Nous reçûmes aussi plusieurs félicitations et remerciements de la part de citoyens nous ayant vu à l’œuvre.

Mais quelque chose en particulier attira notre attention, soit la conversation que tenaient entre eux deux soldats qui avait combattu sur une autre porte.

-Encore une, disait l’un. Cela fait quatre en moins de deux jours. Je ne comprends pas, d’habitude les gobelins ne s’en prennent pas aux villes et là, c’est un véritable siège! On ne peut même plus sortir sans se faire attaquer.

-Ils ont du comprendre que notre garde était réduite, répondit l’autre mais encore là, je ne comprend pas moi non plus leur agressivité , ni la coordination avec laquelle se déroule chacune de leur attaque. Ils attaquent sur tous les fronts et cherche par tout les moyens à nous affaiblir. Encore aujourd’hui, je n’ai jamais vu un tel nombre de rats géant attaquer en même temps. Si il avait fallu qu’un seul d’entre eux puisse passer et s’attaquer à notre puit d’eau potable, c’eut été une catastrophe ! Heureusement que ces aventuriers était là, sinon nous n’aurions jamais tenir. Nous sommes si peu. Et ces chevaliers qui sont si loin.


Les soldats s’éloignèrent ensuite, continuant de discuter en marchant. Mais leur conversation nous avait intéressé au plus haut point. Cette attaque n’était donc pas dû au hasard et n’était pas non plus isolée. Elle étaient donc organisée et visait à affaiblir et terroriser les habitants qui ne pouvait plus sortir sans être attaqué.

Une courte réflexion nous mena tous au même raisonnement. Les gobelins n’étaient pas créature assez brillante pour organiser un siège, surtout pas de façon aussi méthodique et organisée. Il y avait donc un autre cerveau derrière tout cela. Un être qui travaillait sûrement dans l’ombre et qui avait de sombres plans pour Zangor.

Déterminés à suivre cette piste, nous allâmes ainsi demander audience auprès du maire de Zangor afin de lui expliquer notre raisonnement et possiblement obtenir plus d’informations sur ces raids.


Car tous, nous pressentions que quelque chose était à l’œuvre sans être vus.


Et c’est ainsi, à ce moment précis, que commença notre saga. Notre très longue saga qui nous mènerait, nous le saurions plus tard, bien loin de ce que nous pouvions jamais imaginer.
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Vieux 2013-02-12, 14h44   #3
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Re : Saga Namurienne

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Seconde entrée




Le maire était habituellement un homme affable, souriant et ouvert au citoyen. Toutefois, lors de notre audience, son visage aux traits tirés trahissait son inquiétude pour sa Cité. Chaque nouvelle attaque emportait avec elle son lot de dégâts et quelques uns des rares gardes protégeant la ville avait payé de leur vie la protection de Zangor. Dans une situation comme celle-ci, chaque perte d’une vie humaine était toujours de trop.

Le maire nous reçut tout de même et tenta de se composer un visage souriant pour se faire rassurant. Sa position exigeait de lui une grande force de caractère et il ne pouvait se permettre d’avoir l’air abattu par les évènements.


-Bonjour, que puis-je pour vous? Nous demanda le maire

-Nos salutations à vous, dit Zardak. Nous venons d’arriver dans la région et nous aimerions savoir si vous pourriez nous éclairer quelque peu sur les évènements frappant cette ville. Nous sommes des aventuriers relativement expérimentés et je crois que nos talents pourraient vous être utiles.


-Ahh, ma parole, ce doit être Aerbethos lui-même qui vous envoit! Se réjouit soudainement le maire. Comme vous avez pu le constater de vous-mêmes, notre situation est plutôt critique. Si vous voulez bien vous apporter votre aide, je vous dirai tout ce que je sais et je serai même prêt à vous offrir un grande récompense si vous parvenez à mettre fin à ces attaques.

-Nous acceptons avec joie, nous ne pourrions de toute façons pas continuer notre route avec ce siège, répondit Oreth.


L’entente fut ainsi conclue, nous avions une nouvelle mission. Le maire nous dit alors ce qu’il savait.

-Ça a commencé, il y a près de deux semaines. Nous avions remarqué une croissance inhabituelle du nombre de gobelins, orks et autres dans les parages. Cela devenait assez inquiétant, d’autant plus que toutes nos armées sont parties dans le sud pour combattre. Puis, les caravanes de vivres ont cessés d’arriver, plus personne ne pouvait ensuite sortir sans être attaqué. Ensuite, les attaques ont commencés, il y a de cela une semaine, toute sous la forme de petits raids visant nos réserves d’eau ou de nourritures. Celle d’aujourd’hui était la plus ambitieuse que nous ayons reçu jusqu’ici et d’après ce que j’ai entendu, je me dois de vous remercier de votre aide.

-Cela est tout naturel, l’arrêta Cord. Toutefois, comment expliquer que nous ayons pu entrer sans encombre dans la Cité? Aucun gobelin ou autre n’a tenté de nous attaquer, se demanda le prêtre.

-Je suppose qu’avec les armées parties au sud, il ne s’attendait pas du tout à voir arriver cinq guerriers équipés de pied en cap et montés sur de grands destriers de bataille, répondit le maire, un sourire en coin. Les gobelins sont agressifs et stupides, mais je crois qu’ils ont préféré vous laisser passer par crainte de mourir sous vos sabots. Nul doute toutefois qu’ils seront mieux préparés à votre prochaine sortie et qu’ils risquent de venir vous chercher noise, nous avertit t’il, redevenant plus sérieux.

-Bien, mettons nous donc en route, déclarais-je afin de prendre congé. Vous n’auriez pas une petite idée toutefois d’où ces attaques pourraient venir?


-Non, malheureusement, répondit le maire

-Nous trouverons de nous-mêmes alors, répondis-je. En route!


Nous sortîmes alors de la mairie et nous dirigeâmes vers l’auberge du Cheval Blanc, dans laquelle nous avions passé la nuit, et qui nous semblait le lieu idéal pour élaborer notre plan d’enquête. C’est ainsi qu’une fois installé dans notre quartier général de fortune, Zardak sortit de sa sacoche de tunique une carte de Namur soigneusement protégé d’un étui et la déroula avec précaution sur la table de la chambre, dévoilant dans tout sa magnificence notre contrée.

-Nous sommes ici, dit Zardak en pointant un cercle représentant Zangor sur la carte. D’après ce que j’ai entendu et vu, les attaques semblaient provenir de l’Ouest.

-C’est tout à fait vrai, répondis-je. Toutefois, il n’y a aucune ville d’importance à l’Ouest à des miles à la ronde, ni aucune caverne de tailel suffisante pour abriter un tel nombre de Gobelin. Il y a bien des mines un peu plus loin, mais elle sont à moins cinq jour de voyage à cheval.

-Un point vous a échappé, je le crois, dit alors Oreth. Voyez cette forme, tout juste à proximité de la ville, dit il en indiquant un point sur la carte à proximité de Zangor.

Zardak, Cord et Kaerun se penchèrent alors pour regarder de plus près.

-Ce point, mais c’est le vieux château des Denethors, dit-je. Cela doit faire près de cent ans qu’il est tombé en ruine. Ce n’est plus qu’un tas de pierres rongés par l’érosion et ensevelie sous la végétation.

-C’est ce que l’on veut laisser croire, rétorqua Oreth, mais as-t’il vraiment été exploré depuis la chute des Denethors? Je crois qu’il serait payant d’y effectuer une petite visite.

Zardak réfléchit alors à voix haute

-Le château des Denethors…bien sur! C’est l’endroit rêvé pour établir un camp de siège et coordonner des attaques, d’autant plus que personne n’y est allé depuis près de vingt ans.
-Vingt ans, s’exclama Cord? Mais il n’est qu’à quelques miles d’ici! Comment les habitants de Zangor n’ont t’il pas pu s’en rendre compte?

Ce fut Zardak et son immense connaissance de l’histoire namurienne qui apporta la réponse.

-Les Denethors ont été une des familles les plus haïs de Zangor et le mauvais souvenir qu’ils ont laissé doit encore marquer les esprits des habitants, même après toute ses années. Le château a été détruit, mais je crois qu’il évoque pour eux trop de cuisants souvenirs pour avoir été un objet de tourisme. Je crois en fait qu’ils l’ont tout simplement laissé en oubli comme relique du passé.


-Parfait! Nous savons donc par où commencer notre enquête, répondis-je et j’ai la nette impression que nous trouverons quelques réponses dans ce vieux tas de ruines. Allons, en route!

Alek, qui sommeillait doucement sur l’un des lits de la chambre se réveilla brusquement.

-En route? dit t’il en deux bâillements. Mais ou allons-nous?

-Explorer en détail un vieux château laissé à l’abandon depuis près de 100 ans. Passionnant non? lança Cord

Alek gémit et laissa retomber brutalement sa tête sur le lit

-Et merde, je savais que j’aurais du rester couché ce matin. Pourquoi ne peut t’on pas laisser cela aux archéologues?

-Il n’a jamais été exploré, peut-être regorge t’il des vieux trésors des Denethors? tenta le prêtre

Alek se leva soudainement d’un bond et s’exclama

-Merde que vous êtes lent! C’est pas possible prendre autant de temps pour vous préparer. Qu’est-ce que vous attendez ? Allons y !











Ce fut ainsi que quelques minutes plus tard, après un court passage au marché pour acheter des vivres, cinq destriers de guerre jaillirent au galop hors des portes de Zangor , emportant sur leur selles un même nombre d’aventuriers poussé par l’appel de l’aventure. Cette fois, un certain nombre de gobelins jaillirent hors du bois et tentèrent de nous signifier de stopper nos montures. Toutefois, il constatèrent rapidement qu’il n’était pas de taille à tenter de stopper cinq destriers lancés au galop et les plus rationnels s’écartèrent à toute vitesse du chemin pour sauver leur vies, les autres, moins chanceux ou plus stupides, mourant d’une mort douloureuse sous les sabots ferrés de nos chevaux.


Quelques gobelins cachés tentèrent alors de nous moucher de leurs arcs, mais la surprise de notre sortie avait joué en notre faveur et avant qu’il ait pu ajuster leur tir, nous étions déjà hors de portée. Frustrés, les gobelins abandonnèrent et se précipitèrent pour aller soulager leurs congénères morts des quelques possessions que ceux-ci pouvaient encore posséder.


Le voyage durerait environ trois jours, le château étant au beau milieu d’une forêt relativement dense, ce qui limitait grandement la vitesse de notre progression. Au bout d’un moment, le couvert des arbres se rétrécit encore un peu plus et nous força à mettre pied à terre pour continuer. Le soleil déclinait rapidement et obscurcissait considérablement les environs.

-Soyons prudent, dit Cord, fermant la marche. Cette forêt doit grouiller de créatures qui ne nous seront pas toutes amicales.

-Quels genres de créatures? Demanda Alek

-Si je me fie à mes lectures sur le sujet, répondit Zardak, sûrement quelques loups,des ours, des araignées géantes et peut-être des trolls, bien que ceux-ci vivent plus à l’Ouest.

-Génial, grommela Alek

Ouvrant la marche, j’entendis soudainement un petit bruit percer le feuillage. Comme une sorte de cliquetis intermittent. D’un geste de la main, je fis signe aux autres de stopper la marche et lâcha la bride de mon cheval pour aller voir vérifier l’origine de ce bruit.

-Kaerun, ou vas-tu? Demanda Zardak

-J’ai entendu quelque chose, je vais juste vérifier

Le cliquetis s’intensifia alors que je me rapprochais, je dégainai mon épée.

Puis soudainement, entre deux arbres, je vis quelque chose. C’était presque invisible disposé de la sorte, mais mes expériences d’aventuriers m’avait appris à me méfier de tels endroits. Du bout des doigts, je toucha ce que je venais de voir.

C’était grand, presque translucide et très collant. Pas de doute, c’était une toile d’araignée.

Puis soudainement, j’entendis très nettement le cliquetis derrière moi…

-Attention, Kaerun! Me hurla Zardak

Me retournant d’un mouvement, je vis alors les crochets d’une grande araignée faisant près d’un mètre foncer vers moi.

On entendit un sifflement, suivit du bruit mat d’un corps qui tombe.

Tranchée littéralement en deux, l’araignée poussa un dernier gémissement plaintif avant de rendre l’âme. L’épée avait été plus rapide qu’elle…

J’entendis alors un second bruit derrière moi… À toute vitesse, je pivota et lacéra du même mouvement une deuxième arachnide venue porter secours à sa congénère. Celle-ci s’effondra, sciée en morceaux par le passage de la terrible lame.

J’attendis un moment, mais plus rien n’osa approcher. Je nettoya ma lame maculée de sang arachnéen et retourna auprès de mes compagnons.

-Joli coup! Me lança Cord, levant le pouce

-J’ai horreur de ces trucs, répondis-je, dégoûté. Allons en route!

Le reste du voyage se déroula sans encombre, et à la fin du troisième jour, la forêt s’ouvrit devant nous sur une large clairière au milieu de laquelle trônaient les ruines du château des Denethors.

C’était la nuit et seule la lune baignait les ruines du château de ses rayons, l’entourant d’une aura sinistre qui cadrait parfaitement avec sa réputation. De la forteresse autrefois redoutable ne demeurait plus aujourd’hui debout que le donjon, érodé en plusieurs endroits et couvert de petites brèches laissant voir l’intérieur par lesquelles s’était engouffré vignes et lierres. Le tout respirait l’abandon et ressemblait à mon sens à une pierre tombale géante. Oreth attira alors notre regard sur un détail qui détonait singulièrement de l’ensemble.

De l’une des brèches au ras du sol, une lumière tremblotante filtrait à travers le couvert de végétation. Plus étonnant encore, nous parvenions à saisir des bribes de voix discutant derrière les murs de la forteresse.

Le château était habité! Nous avions raison!


Désireux de voir de plus près, nous laissâmes nos chevaux sous le couvert des arbres et nous approchâmes silencieusement de la paroi, mené par Alek, notre spécialiste de l’infiltration. À la recherche d’une porte, nous longeâmes le mur jusqu’à en atteindre le coin. C’est alors que d’un même mouvement, nous nous collâmes sur le mur, retenant notre souffle.

Nous avions entendu des pas qui approchait…


D’un même mouvement, nous nous collâmes contre le mur le plus discrètement possible et attendîmes de voir ce qui allait surgir du coin.


Cachés dans l’ombre, nous vîmes alors passer une troupe de gobelins armés de sabres et de torches, menés par la poigne solide d’un gnoll. Ceux-ci semblait en patrouille et parcourait de long en large les murs afin de s’assurer qu’aucun intrus ne tentait de grimper aux murs pour entrer dans le vieux donjon. Dans quelques secondes, leurs torches éclaireraient notre emplacement comme en plein jour et nous serions repérés!


En un instant, Oreth évalua la situation et se concentra profondément , ayant choisi l’action à entreprendre. Ses lèvres murmurèrent alors quelques/1000 D'image sans que nous n’en comprenions aucun. Seul Zardak comprit ce que le mage vixen allait faire.

Instantanément, un son mystique semblable à un hululement fantomatique jaillit des buissons à une dizaine de mètre derrière les gobelins. D’un mouvement, le gnoll stoppa sa troupe, tout juste avant de nous voir et tendit l’oreille pour écouter. Le son se fit plus insistant, se mêlant à des bruits de branches se cassant et craquant.

Intrigué, le gnoll fit faire un demi-tour rapide à sa troupe et la mena en direction des buissons, l’éloignant de nous. Les gobelins, quelques peu effrayés par ses sons fantomatiques, rechignèrent un peu, mais le fouet du gnoll ramena sa troupe à l’ordre, l’enjoignant à avancer.

Alek vit son moment arriver et encocha son arc. Oreth, content de l’effet de son sortilège de bruit fantôme, voyant qu’Alek préparait son arc, augmenta quelque peu l’intensité du son.

La première flèche siffla… le dernier gobelins de la file tomba sans un cri, étouffé par le trait en travers de sa gorge. Une deuxième pointe parti alors, fauchant un deuxième goblin e arrière de la file. Aucun de ses autres congénères n’avait rien remarqué, le bruit fantome masquant à la perfection la tuerie silencieuse.

À une vitesse défiant l’imagination, le demi-elfe encocha à nouveau et abattit deux autres gobelins, réduisant ceux-ci à trois en sus du Gnoll. L’un des morts fit toutefois un peu plus de bruit en tombant et le gnoll, intrigué, se retournant.

Mais avant même qu’il ait pu sonner l’alerte, deux traits lui percèrent le visage, le laissant s’écrouler au sol dans un bruit mat.

Voyant le meurtre du gnoll, les gobelins s’affolèrent et tentèrent de sonner l’alarme. Bien mal leur en pris, car le marteau de Cord broya impitoyablement le crâne du premier, le plantant presque dans le sol comme un piquet et mon épée faucha d’un seul coup les deux derniers en un même et terrible coup.


Nous attendîmes alors, nous attendant à ce que l’alarme ait été sonné. Toutefois, rien à L’intérieur de la forteresse ne laissait croire qu’on avait entendu bruit du massacre de la patrouille. Cachant les corps dans les buissons, nous arpentèrent le reste du mur et découvrir l’entrée, une large trouée à la base du mur en ruine, laissant pénétrer dans le sous-sol du donjon. Celle-ci était gardée par deux gobelins, rapidement et silencieusement abattus par Alek.

Cord regarda l’entrée et nous dit alors avec un petit sourire malicieux

-Croyez-vous que ça les dérangera beaucoup si nous nous invitons de la sorte?

-Il n’y a qu’une façon de le savoir, dit Zardak en franchissant l’ouverture…
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Re : Saga Namurienne

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Troisième entrée




Suivant Zardak, nous entrâmes à sa suite dans l’ouverture. C’était obscur et silencieux, les sons naturels étant étouffés par l’épaisseur des murs. Un air puant et crépi d’humidité filtrait à travers l’endroit.

-Ça sent l’Ork, me glissa Cord dans l’oreille, avec une mine de dégoût.

-Effectivement, il ne sont pas reconnu pour leur subtil et doux parfum, répondit discrètement la voix nasillarde d’Alek, qui se pinçait le nez.

-Chut! Nous signifia Oreth, il y a quelque chose là-bas, dit-il en pointant une petite lumière filtrant derrière une porte au fond la pièce. On pouvait distinguer du mouvement aux petits ombres filtrant à travers l’ouverture de celle-ci. Puis, les bruits d’une conversation rauque nous parvinrent, étouffées par les murs.

Sans plus de bruit qu’un chat marchant sur du velours, Alek se glissa à travers la pièce, passant devant deux autres portes dont l’une dégageant une odeur particulièrement pestilentielle et jeta un œil dans l’ouverture. Il y vit deux grande créatures, qu’il reconnut comme des hobgobelins assis autour d’un tabouret à demi pourri sur lequel trônait plusieurs énormes bouteilles d’où émanaient des relents d’alcool très fort et un gobelet. Chacun leur tour, ceux-ci remplissait le gobelet et buvait tout en marmonnant dans une suite de grognements incompréhensibles.

La première flèche fila dans un sifflement et perça le crâne du premier hobgobelin, le renversant en arrière pour s’écraser sur le dos. Le second, occupé à boire et abruti par l’alcool, ne comprit pas immédiatement la raison de la chute de son collègue et mit une seconde de trop à mettre de l’ordre dans ses idées. La flèche lui traversa le derrière de la tête et ressortit à demie par le front, le faisant s’écrouler sur le tabouret devant lui dans un bruit mat, laissant les bouteille se disperser sur le sol terreux et répandre leur virulent spiritueux dans les failles du plancher.

Satisfait de son ouvrage, Alek rangea son arc et se retourna vers ses compagnons. Toutefois, en repassant devant la porte à l’odeur nauséabonde, il tomba nez à nez avec un autre hobgobelin qui en sortait justement dans un nuage d’odeur d’excrément insoutenable. De surprise, les deux humanoïdes se figèrent l’un devant l’autre. L’hobgebelin réagit toutefois étonnamment vite et porta la main à sa son arme en tentant de proférer un cri. Sa voix se figea alors soudainement, alors que sa gorge était traversée par un objet semblable à une petite flèche. Une seconde ensuite, un second projectile se ficha dans le fond de son crâne, le faisant s’écrouler dans un petit grognement plaintif. Alek rattrapa le corps avant qu’il ne touche le sol et vit alors derrière l’hobgobelin, Oreth, sa petite arbalète à chargeur dressée et vidée de deux de ses carreaux.

-Aidez-moi, il est lourd, dit Alek, fatiguant sous le poids du Hobgobelin.

Cord et moi-même priment donc le relais et portèrent le cadavre dans la même salle que les deux autres tués par Alek, enlevant ensuite les preuves trop évidentes du meurtre. À première vue, cela aurait tout simplement l’apparence de gardes saouls cuvant leur boisson. Refermant la porte, nous nous mîmes ensuite à l’exploration, évitant soigneusement la pièce que les goblinoïdes avait convertie en toilette. Nous entrâmes ainsi dans la troisième et dernière porte de l’endroit.

C’était une grande salle, aux apparences d’une salle d’arme dévastée jonchée d’ossements divers et de cadavres purulents à demi dévorés sur le plancher. Armes à la main, nous nous avançâmes dans l’obscurité de la pièce, prêt à affronter un quelconque prédateur. Mais la surprise fut tout autre…

Comme par magie, la porte se referma derrière nous et se souda au mur, la rendant impossible à bouger. Puis, la salle s’anima autour de nous, les ossements et cadavres se rassemblant pour former des créatures grotesques à demi squelettique et zombie, armés d’épée d’os et de gourdins aux apparences de jambes et bras humanoïdes.


Retenant notre nausée, nous nous rassemblâmes en un cercle défensif. Zardak empoigna sa guisarme et Oreth laissa filer deux nouveaux carreaux sur l’un des mort-vivants. Celui-ci grogna sous les impacts, mais n’en parut nullement embarrassé. Alek tenta sa chance aussi et perça le même zombie de deux nouveaux traits, mais la créature nécromantique tint bon et continua d’avancer.

-Ah, alors les traits ne les dérangent pas! Voyons voir, CECI! Dis-je en abattant mon épée à mon tour sur la créature.

Qui cette fois, tomba en morceaux au passage de l’acier dans ses entrailles.

Cord fit appel à la puissance de son dieu et s’avança à son tour, empoignant son marteau baigné d’une lueur rouge.

-Et voyons voir, CELA! Lança t’il à la suite en balançant son marteau sur une autre créature, que l’impact démembra et fit exploser, propulsant des lambeaux de chair et d’os dans toute la pièce.

Comme si l’attaque avait sonné le signal de la charge, les autres morts-vivants se ruèrent à l’assaut, agitant leurs armes en tout sens. Zardak bloqua un tibia filant vers son crâne de sa guisarme et répondit en empalant son adversaire de part en part, avant de lui briser la cage thoracique d’un coup sec. Alek, pour sa part, évita de justesse un coup d’épée d’os et frappa le zombie devant lui d’un magistral coup de pied qui lui arracha la tête et envoya celle-ci se fracasser sur le mur.

Je bloqua deux coups de massue osseuse, et écarta leurs armes de la lame de mon épée. D’un coup d’épaule bien placé, j’ébranla le squellette devant moi et le scia en deux de mon épée, envoyant le torse frapper un autre squelette devant Zardak. Le choc des deux mort-vivant permit à Zardak de faucher les jambes de son propre adversaire, avant de calciner les deux abominations d’un sort de mains ardentes.

Oreth pour sa part, était entouré de trois squelettes. D’un même mouvement, les trois atrocités levèrent leurs armes décharnées pour frapper le mage. Sans aucune trace de frayeur, le shaman joignit ses mains devant lui, et se concentra profondément, créant un champ de force mystique autour de lui. Lancées à pleine force, les armes des morts-vivants s’arrêtèrent juste devant Oreth, arrêté par une puissance supérieure et invisible. Les squelettes tentèrent d’arracher leur armes à cette force mystérieuse, mais déjà le Vixen préparait autre chose. Écartant brusquement les mains, Oreth repoussa le champs de force et avec lui, les cadavres animés devant lui, qui tombèrent au sol devant Cord, Alek et moi-même, qui les charcutèrent sans pitié.


Le dernier squelette tombé, la salle plongea dans le silence. Croyant enfin être tranquilles, nous nous préparâmes à repartir. Mais, un bruit horrible et strident nous arrêta net, suivit d’une intense lueur rouge qui illumina la salle. C’est alors que, devant nos yeux ébahis, les ossements brisés et les lambeaux de chairs se rassemblèrent en deux énormes monticules et se métamorphosèrent en abominations . Ces créatures suivait le même principe que leurs précédent congénères, excepté qu’au lieu d’une dizaine de cadavres animés, nous nous retrouvions avec deux abominations géantes, beaucoup plus résistantes et beaucoup plus féroces.


Cord et moi furent les premiers à réagir. Mon épée trancha l’air à toute vitesse en direction de la gorge du premier,…et fut bloqué facilement par l’une des deux massues d’os du géant. Incroyable! Non seulement était t’ils plus forts, mais il étaient aussi plus rapides. Je ne savais qu’elle était cette sorcellerie, mais elle promettait un combat beaucoup plus difficile que le précédent.


Cord éprouva les mêmes difficultés que moi et vit son coup être paré sans difficulté par le second géant. Alek tenta sa chance, avec son épée et d’une prodigieuse roulade, fila entre les jambes de l’un des géants en lui lacérant les genoux. Ne pouvant soutenir son poids, le mort-vivant s’écroula au sol dans une pluie d’ossements et de chair pourrie. Fier de son coup, l’archer se releva, mais s’écarta bien vite en voyant les os se reformer et ramener le géant sur ses deux jambes osseuses.

-Merde, ils se régénèrent en plus! lança Alek. Qu’est-ce que c’est que ces conneries?

Comme pour répondre à sa question, les deux horreurs émirent un profond gargouillement et chargèrent au combat. Me précipitant à leurs devant, je bloqua un terrible coup d’épée d’os destiné à Cord et tenta d’assommer le monstre d’un coup d’épaule. À peine secoué, le monstre répondit d’un puissant coup de massue sur mon torse, me faisant voltiger malgré mon armure quelques mètres plus loin. Ma lourde armure protégea ma cage thoracique de la destruction, mais la force du coup me laissa tout de même un sanglant hématome au sternum.

Devant moi, Cord avait engagé un duel de force avait son adversaire, luttant pour écarter la lame qui tentait d’atteindre son visage. Désirant lui venir en aide, Alek fut intercepté par le deuxième géant et enchaîna esquives, sauts, bonds et roulades pour éviter d’être lacérés par les armes de celui-ci. Voulant aider, les mages préparèrent tout deux un sort de mains ardentes.


Estern Magnus Pyrem


Laissant à peine à Alek le temps de s’écarter, Zardak et Oreth combinèrent leur force et créèrent un immense brasier de leurs paumes qu’il projetèrent sur le géant. Hurlant un gargouillis incompréhensible, Le monstre disparut momentanément dans l’enfer de flammes avant d’en émerger sous la forme d’une immense torche vivante. Plus furieux que jamais, le monstre se précipita sur les mages en agita ses armes, devenues enflammés. Ce fut le moment où j’intervins à nouveau, frappant le monstre d’un dur coup de lame aux côtes pour l’éloigner des mages.

Plus enragé que jamais, le géant se retourna pour frapper et balançant de toutes ses forces sa massue d’os sur mon épée. Le choc fut terrible, mais je parvins à tenir bon.

De son coté, Cord parvint d’un suprême effort à repousser l’arme du squelette et le fit reculer d’un coup d’épaule bien placé. Profitant de l’instabilité du monstre, Cord balança son marteau et fracassa la mâchoire du monstre. Ses maxillaires broyés, le mort-vivant recula sous le choc, avant de répondre d’un grand coup d’épée. Cord ne s’attendait pas à une contre-attaque aussi rapide et recula prestement, pas assez vite toutefois pour empêcher l’épée de lui entailler l’épaule et le bras gauche.

Grognant de douleur, le prêtre tituba, laissant le monstre l’empoigner solidement pour tenter de le mordre. Alek intervint et d’un grand coup d’épée par derrière, décapita le mort-vivant. Cord utilisa ensuite sa force pour se dégager, pendant que le cadavre animé replaçait sa tête sur ses épaules sans autre complication.

Fatigué, nous nous repliâmes en cercle défensif, afin d’élaborer une nouvelle stratégie. Manifestement, il faudrait plus que quelques coups de lames pour venir à bout d’eux. Leur rapidité et leur force dépassaient de loin celles des précédents squelettes et leur habileté aux armes nous empêchait de leur causer suffisamment de dégât consécutif avant qu’il ne se régénère. Il fallait trouver un moyen de les abattre complètement, les briser de façon à ce qu’ils ne puissent se reformer.


C’est en bloquant un nouveau coup de massue du monstre enflammé que nous eûmes notre idée. Notre problème venait du fait que nous ne pouvions concentrer assez de puissance sur l’un pour le détruire entièrement sans être immédiatement gêné par l’autre. Il fallait trouver un moyen de les isoler…


Cord et Oreth décidèrent de conjuguer leurs forces. Se concentrant profondément, Cord fit appel aux pouvoirs divin de Dod et Oreth à celle des forces mystiques du monde. D’un même geste, ils repoussèrent le mort-vivants de feu sur le mur au fond de la salle à l’aide d’un puissant champ de force. Bloqué par l’inexorable mur de puissance, le monstre se débattit, mais ne put se libérer avant de toucher le mur et d’y être cloué par la puissance des deux aventuriers. Gigotant furieusement tout en brûlant, le monstre était totalement immobilisé.

Ce fut le moment d’agir pour Zardak , Alek et moi. Alek usa de sa vitesse pour feinter et distraire le géant pendant que Zardak et moi-même attaquions de concert. D’un preste coup de guisarme, le mage blanc faucha les jambes du monstre et le cloua au sol en l’empalant de sa guisarme. Profitant de sa vulnérabilité, je m’acharnai sur la créature de toutes mes forces, brisant chacun de ses os à grand coup de lames. Je fus bientôt rejoins par Alek et à deux, nous nous acharnâmes sur le cadavre jusqu’à ce qu’enfin, il ne bouge plus, tous ses os, muscle et chairs étant définitivement brisés et mis en charpie.


Nous nous tournâmes alors vers le second monstre, qui luttait toujours contre le mur de force le plaquant sur la paroi. Oreth et Cord fatiguait énormément de leur effort, et le monstre, à force de se débattre allait bientôt recouvrer sa liberté. Alek usa alors de son arc et de cinq flèches aux jambes, bras et gorge du monstre, le crucifia littéralement au mur. Profitant de l’occasion, Cord et moi empoignèrent nos armes et abattirent à grand coup de marteau et d’épée le géant. Ses os et muscle étant déjà à demi calciné, il fut beaucoup plus facile à détruire, n’étant bientôt plus qu’un tas épars de cendres et de moelle noircie par terre



Tout redevins alors silencieux et le sortilège bloquant la porte prit fin…
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Vieux 2013-02-12, 14h45   #5
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Re : Saga Namurienne

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Quatrième entrée( partie1)







Vivants, mais fatigués, nous ne perdîmes pas de temps en vaines explorations et nous sortîmes de la chambre-trappe pour explorer. Toutefois, comme nous nous en rendîmes bientôt compte, aucune autre porte ne permettait de poursuivre notre exploration!



La chose ne faisait aucun sens, comment ces pièces auraient t’elle pu être habitées par les Denethors si aucun accès, hormis le trou en ruines manifestement récent, n’y permettait entrée…


Ce fut Oreth qui trouva la réponse



Soudainement en proie à l’une de ces visions qui l’assaillait parfois,



« Sa vue devient extrêmement claire et s’éloigne tout à coup de lui, comme si son être s’extirpait soudainement de son corps physique. Puis, comme une âme errante, sa vue traverse le mur, retourne dans la salle aux squelettes et focalise son attention sur le mur du fond. Puis, sa vue se rapproche de l’une des pierre, de plus en plus, jusqu’à la traverser et y laisser voir à Oreth un subtil mécanisme caché derrière celle-ci. »


Le Vixen redevint brusquement lui-même. À peine son état de conscience retrouvé, il marcha droit vers la salle aux squelettes et se dirigea vers le mur du fond, appuyant instinctivement sur l’une des innombrables pierres composant celui-ci. À notre surprise, une partie du mur s’enfonça soudainement et s’écarta pour laisser passage. Avec un sourire, le Vixen se retourna vers nous



-La Voie est ouverte… Allons y.


Devant nous s’ouvrait un très long couloir, très étroit, juste assez large pour permettre à une personne à la fois d’y passer. Il n’était que très peu éclairé, mais semblait régulièrement utilisé au vu des traces de pas jonchant le sol. Sans un/1000 D'image, nous échangeâmes un regard entendu. Cela sentait le piège à plein nez.Désirant m’imposer comme rempart vivant, je marcha u devant du groupe et entama la progression dans le couloir. Je fis quelques mètres, puis je sentis quelque chose d’étrange.



Un curieux sifflement... comme un courant d’air, suivi d’un déclic



Tout fut alors très rapide, je tentai de m’esquiver, mais c’était trop tard. En un instant, le sol bougea et se déplaça sous moi de coté, ainsi qu’une petite partie du mur et m’emprisonna dans une alcôve spécialement destinée à cet effet dans le mur gauche. Pendant ce temps, ce qui était auparavant le mur droit vint se substituer au mur gauche et m’emprisonna entre quatres murs de pierre très étroits. Le couloir entre-temps avait repris sa forme normale.


-Kaerun! Cria le groupe de concert.



Il n’en fallut pas plus à Cord pour se précipiter à l’avant dans le couloir. Il parcourut quelques mètres, avant de subir le même phénomène à quelques mètres de ma position et de se voir confiner dans une alcôve du mur droit. Mais quelque chose d’encore plus étrange se passa.


Mon alcôve se déplaça à nouveau et me ramena dans le couloir d’origine, comme si ne rien n’était.


C’est à ce moment que nous comprirent. Certaine partie du couloir se déplaçaient pour changer de position, mais ne changeait jamais individuellement. Chaque fois que quelqu’un posait le pied sur l’une des dalles piégées, c’était tout le couloir qui se modifiait, certaine dalles s’incrustant dans le mur, d’autre prenant leur place. Le tout n’était en fait qu’un gigantesque mécanisme de casse-tête.



Mais bien intelligent, car il assurait qu’ainsi, sa traversée nécessitait obligatoirement d’être plusieurs pour mener à terme ce casse-tête et traverser le couloir. Aucune personne seule ne pouvait s’y rendre d’elle-même, à moins de connaître le sortilège de désactivation….



C’ets ainsi que s’engagea un long jeu de méninge, où chacun d’entre nous mis sa personne à contribution pour faire bouger le couloir, s’emprisonnant et libérant les autres qui à leur tour continuait le procédé plus loin et s’emprisonnait pour relâcher celle qui les avait libéré précédemment, lui permettant d’avancer à nouveau. Le tout paraissait bien compliqué, mais se révélait étonnamment simple une fois son fonctionnement compris.





Enfin, nous arrivâmes au bout, et Zardak amorça la dernière activation pour me libérer et me permettre de rejoindre Oreth, Alek et Cord qui avait déjà traversé. D’un pied ravi, j’émergea du couloir et chercha une pierre d’activation qui libérerait Zardak.



Mais il n’y avait rien!



Durant de longues minutes, nous cherchâmes en vain la dernière pierre d’activation, mais peu à peu nous compriment toute la cruauté du jeu. Non seulement fallait t’il être un groupe pour passer, mais le jeu obligeait l’un des membres de notre communauté à demeurer prisonnier du mur pendant que les autres poursuivait leur chemin.



Il fallut nous rendre à l’évidence, nous devrions chercher plus loin le moyen de libérer Zardak. Oreth communiqua avec le mage blanc pour l’informer de la situation.



Avec sa grandeur d’âme habituelle, Zardak accepta son sacrifice pour permettre au groupe d’avancer. Nous lui jurâmes de le libérer dès que possible et, la mort dans l’âme, nous continuâmes notre chemin.



Devant nous se profilait une immense porte métallique circulaire, qui fermait hermétiquement l’intérieur. Un grand levier en roue semblait permettre de déverrouiller la serrure. Nous prenant chacun un levier, Cord et moi firent tourner la roue et débloquèrent le verrou. La porte s’ouvrit alors, dans un sifflement d’air pressurisé et nous révéla une très grande pièce circulaire entièrement recouverte de pierre lisse, entrecoupée de nombreuses grilles. À la base des murs, une grande grille parcourait entièrement la circonférence du plancher comme un grand drain. Au centre de la pièce, un élégant fauteuil richement décoré jurait singulièrement avec le reste du décor et ne semblait pas cadrer du tout avec l’environnement, mais peut-être pas autant l’énorme masse brune tout juste à coté qui se leva rapidement et étendit ses longues tentacules en poussant un cri terrifiant. Un Otyugh…
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Vieux 2013-02-12, 14h45   #6
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Quatrième entrée( partie 2)




-Comme si on avait besoin de cela, jura Alek.

Comme pour donner raison à Alek, la porte se referma instantanément derrière nous et se verrouilla de nouveau.


-Et merde!, poussa de nouveau l’archer

-Les jurons viendront plus tard, commençons par abattre cette chose, dis-je, libérant ma longue lame de son fourreau.

L’Otyugh semblait affamé, mais ne semblait pas être doté de grandes capacités tactiques et nous chargea directement en hurlant. Je m’interposa entre elle et Oreth et bloqua la première tentacule de ma lame pendant que Cord contournait rapidement la bête. Alek ajusta son tir et visa directement dans la gorge du monstre, lui perçant le cou d’une pointe acérée. Poussant un cri de douleur, la bête tenta de le mordre, mais l’agilité de l’archer lui permit d’éviter l’attaque d’un leste bond. Oreth répondit à son tour et incanta d’un sortilège une flèche acide qu’il planta à coté de celle d’Alek. Le monstre hurla de nouveau, perdant beaucoup de sang, et je profitai de son inattention pour lui trancher l’une de ses pattes trapue. Le monstre s’effondra devant nous, déséquilibré, et agita furieusement ses tentacules dans l’espoir de nous attraper. Cord décida toutefois de la fin de l’engagement et grimpa d’un bond sur le dos de la bête étendue, lui fracassant le crâne d’un puissant coup de marteau. Un dernier gargouillement, puis la bête expira dans un ultime spasme. Le tout n’avait duré que quelques dizaines de secondes.


Le combat était terminé et notre victoire totale. À peine nos armes rangées, Cord et Alek s’approchèrent du fauteuil. Le prêtre semblait suspicieux sur l’objet et l’examinait d’un regard inquisiteur. Alek, fatigué, n’en fit que peu de cas et fit mine de s’asseoir.

-Tu ne devrais pas, il est peut-être ensorcelé, lui intima Cord
-Et moi, je me déclare fatigué de cet endroit et je n’ai qu’une envie : m’asseoir…

Avant que le Piken ne puisse dire un autre/1000 D'image, le demi-elfe s’assit dans le fauteuil…


Soudain, une plate-forme sous le siège se détacha du sol et emmena Cord et Alek dans une grande ouverture venant de s’ouvrir au plafond. Pendant ce temps, de grandes vannes s’ouvrirent et des torrents d’eau s’engouffrèrent dans la salle, faisant monter rapidement le niveau de liquide qui nous arriva aux genoux, puis au torse…


Alek et Cord arrivèrent enfin dans une petit chambre, magnifiquement décorée et ornée de riches textures. Cela ressemblait à une chambre de princes ou de roi, avec un grand lit à baldaquins, des peintures, des tapisseries et une garde robes de vêtement pourpres et or, symbole de puissance, un coffre verrouillé et une table à écrire sur laquelle se mêlaient divers papiers et lettres. Tout juste devant Alek, sur le mur, trois petits leviers de différente couleur ne semblait attendre que d’être activés.


Oreth et moi avions de l’eau jusqu’au cou… Désirant gagner du temps, je prit sur mes épaules le Vixen plus petit de taille et me hissa un peu plus haut sur le mur en plantant le poignard d’Oreth dans l’une des grilles de drains. Ainsi, je gagnerait quelques secondes, en espérant que quelque chose se passe et vite!

-Regarde ce que tu as fait, imbécile! Jura le Piken. Comment faisons-nous pour faire monter Kaerun et Oreth maintenant?


-Peut-être que si on essayait cela, dit Alek en enclenchant le premier levier, avant que Cord ne puisse réagir.


Dans sa prison de pierre, Zardak sentit soudainement le sol bouger de nouveau et retrouva avec bonheur le couloir. Étirant ses muscles un peu engourdis de son isolation, le Drake se précipita vers la porte hermétique barrée. Le mage blanc pouvait sentir une forte odeur d’humidité, et perçut quelques minuscules gouttelettes d’eau s’échappant de la porte. Avec horreur, il crut comprendre et s’acharna sur le levier en roue, incapable de le faire bouger.


J’étouffait… l’eau avait atteint mon visage et je faisait de gros effort pour parvenir à respirer, usant de mes ailes pour tenter de surnager, sans grand succès. Juché sur mon épaule, le Vixen tentait de m’aider à grimper davantage, cherchant des prises sur le mur désespérément lisse.

-Il ne s’est rien passé, dit le prêtre. Ça n’a pas marché


-Alors essayons celui-ci ci dit l’archer en poussant le second levier.

C’était la fin… j’avait maintenant la tête entièrement submergée et Oreth peinait à garder sa propre tête à la surface, retenant son souffle le plus longtemps possible. Sous l’eau, je ne bougeais presque plus, et le mage faisait hurler ses muscles pour tenter de me ramener à la surface. Nos vies ne tenaient plus qu’à quelques secondes maintenant. C’est tout ce qu’il faudrait pour que l’eau nous submerge définitivement.


Puis… le miracle arriva


Les torrents d’eau cessèrent soudainement, stoppant brusquement la montée de l’eau. Puis les drains de plancher s’ouvrirent en grand et évacuèrent le liquide à grand torrent. Le niveau de l’eau baissa instantanément et se vida en quelque secondes, nous laissant émerger enfin. Pantelant, étendus sur le sol où nous avait déposé la baisse de l’eau, Oreth et moi soufflions et crachions du liquide, aspirant de grandes bouffées d’air pour combler le manque auquel nous avions été soumis.



Puis la porte se débloqua enfin et permit à Zardak de déverrouiller enfin le verrou pour pénétrer dans la pièce encore toute glissante d’eau. Il nous y trouva, étendu au sol, aux cotés du cadavre d’un Otyugh au crâne fracassé.



Plus étonnant encore, la plate-forme dotée du siège redescendit avec Alek et Cord. Nous profitâmes de l’occasion et nous installâmes à leur coté, pendant qu’Alek s’étonnait lui-aussi de nous voir.



-Zardak! Tu es sorti! Et Kaerun et Oreth, que vous est t’il arrivé, vous preniez des bains pendant qu’on travaillait ?



-Encore un/1000 D'image et c’est toi qui prendras le bain de ta vie, Alek Dismarius, grognai-je, encore haletant de ma quasi-noyade. Allez, fais monter ce truc qu’on en finisse.



-Je vous ai sauvé, je vous rappelle!dis Alek en s’asseyant de nouveau dans le fauteuil, le faisant remonter.


Sous nous, la salle se remplit à nouveau d’eau, mécanisme de défense contre tout ceux qui voudrait tenter d’accéder à la chambre du maître sans son autorisation…
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Vieux 2013-02-12, 14h46   #7
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Re : Saga Namurienne

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Cinquième entrée



C’était réellement une magnifique chambre, signe d’un prince ou d’un roi. À notre, tour, Oreth, Zardak et moi-même découvrions la chambre et scrutait ses moindres recoins de nos yeux. Elle était richement décorée, avec de magnifiques meubles en ébène sculpté, de grandes tapisseries, un tapis provenant sûrement des plus fins artisans du royaume, un grand lit à baldaquin sur lequel étaient soigneusement pliés des vêtements dorés et pourpres très chic. Mais ce qui attira le plus notre attention fut le solide coffre placé tout juste devant le lit


Désirant savoir ce que contenait celui-ci, Alek examina soigneusement le loquet, la serrure et la surface du coffre afin de s’assurer qu’il ne cachait aucun piège. Me signifiant que tout était en ordre. Sachant que nous n’avions guère de temps pour la subtilité, je m’approchai du coffre et insérai la pointe de mon épée dans le loquet, m’en servant comme levier pour briser la serrure. Celle-ci était particulièrement solide et je dus m’y reprendre à plusieurs fois pour faire sauter le verrou. Après quelques efforts, le coffre fut enfin ouvert et nous révéla son contenu. De nombreux vêtements, de l’argent en pièce d’or, une pierre ionique et une amulette mystérieuse taillée dans le/1000 D'image de flammes ardentes.


-C’est une amulette de « Boules de Feu », nous dit Oreth, qui venait de reconnaître l’objet. C’est un objet magique permettant à son porteur de lancer tel un mage le sortilège de « Boule de Feu » même si celui-ci ne possède aucune capacité en magie. Ses effets peuvent toutefois être décuplés dans les mains d’un véritable mage, l’énergie contenue dans l’amulette permettant de nombreuses incantations.


[size=12]Après de courtes délibérations, nous décidâmes donc de confier l’objet à Zardak, le spécialiste offensif du groupe. Avec une telle énergie, celui-ci pourrait nous fournir un puissant soutien balistique et tactique en cas de combat, un atout non négligeable à notre force de frappe.



Alek, quant à lui, fourra les précieux vêtements dans son sac, espérant les revendre à prix fort une fois en ville…


Oreth eu alors une nouvelle vision, visualisant un système complexe d’engrenage intra-muros se raccordant à cette pièce. Il ne savait pourquoi, mais il avait la nette impression que cette pièce cachait une autre voie.


Sa vision terminée, il nous raconta ce qu’il avait vu et tous ensembles, nous nous tournèrent vers le tableau de contrôle, plus précisément le troisième levier que nous n’avions pas encore touché et qui semblait nous appeler.


Zardak s’avança alors et abaissa le levier…


Nous entendîmes comme un soudain bruit d’écrous métalliques agissant de concert et bientôt, une partie du mur à notre droite s’ouvrit pour nous dévoiler un long escalier de pierre qui semblait descendre dans les profondeurs du château…


Au fur et à mesure que nous descendions, l’air nous paraissait plus lourd, plus humide. Des torches empestant le suif prodiguaient éclairage le long de l’escalier qui nous entraînait toujours plus profondément dans le sol. Pendant quelques minutes, nous continuâmes de descendre, jusqu’à ce que le sol et le mur changent nettement de composition une fois la dernière marche franchie. De pierre maçonnée et travaillée, nous débouchâmes sur un long corridor de terre creusée. De plus en plus, le sentiment d’oppression se fait plus fort, alors que nous avions un peu plus à chaque instant la certitude d’être tombés dans un endroit où nous ne devrions pas être.


Alek remarqua alors quelque chose sur le sol


-Regardez, nous dit-il, des traces de pas… et elles semblent fraîches !


Cord se pencha alors pour observer à son tour


-Effectivement…, cela signifie donc que quelqu’un est passé ici récemment, peut-être même TRÈS récemment. Je crois que nous sommes sur la bonne voie, dit le prêtre en se redressant.


S’entama alors une longue marche... très longue marche à la poursuite de ces mystérieuses traces. Le couloir paraissait s’étendre sur des kilomètres et ne semblait jamais vouloir se terminer, nous attirant chaque fois davantage dans les profondeurs de la terre et du monde…


Puis enfin, après près d’une heure de marche… le couloir s’ouvrit…



S’ouvrit devant nous une grande caverne aux allures de mine. D’immenses échafaudages s’élevaient le long des parois et recouvraient presque entièrement les murs de cavernes, descendant même dans le sol par le biais de grands puits rougeoyants dans le roc. Sur chacun de ses échafaudages, des centaines, peut-être un millier de gobelins, kobolds, orks, gnolls et autres s’activaient avec frénésie, certains transportant des armes, d’autres du bois, d’autres encore de lourds sacs de minerais. La caverne était baignée à demi d’un unique petit lac contenu par des digues, lequel semblait être l’unique source d’eau du lieu. Son seul point d’ouverture semblait être une cavité érodée assez large pour permettre le passage d’un homme.


Sans attendre d’être vus, nous nous cachâmes derrière l’un des nombreux stalagmites de la caverne et nous regardions, sidérés, de voir autant d’activité.


-Ça alors, on dirait une véritable installation militaire ! Dit Alek


-Qui que soit notre cible, il semble qu’il ait quelques ressources dans sa manche, ajouta Cord, dégoûté de voir autant de goblinoïdes.

-Nous devons tenter de passer inaperçus. Nous ne ferions pas le poids devant autant d’adversaires, dit alors Zardak.



-Très bien, dis-je, nous longerons les stalagmites de la caverne. Regardez là-haut, les gobelins semblent s’engager dans un grand tunnel qui passe au-dessus du lac. Nous pourrions peut-être aller y voir en passant par la crevasse au bout du lac.



-Bonne idée, Kaerun, me dit Cord. Cela nous évitera les tunnels officiels.



Ainsi, profitant du capharnaüm ambiant, nous nous glissâmes le long des stalagmites jusqu’au petit lac. Avec le minimum de bruit possible, nous nous infiltrâmes dans l’eau.



- Et merde ! Cette eau est totalement croupie, murmura Alek, avec une mine de dégoût. L’eau est devenue brune tellement elle a été polluée.



- Oui, cela va poser problème pour la progression, mais au moins, nous serons cachés des regards, répondis Oreth avec son calme habituel.





Moins d’une minute plus tard, nous étions jusqu’au cou dans l’infect liquide et nagions en tentant de produire le moins de remous possible dans l’ondée. Heureusement, les travailleurs semblaient beaucoup plus préoccupés par un travail urgent que par l’état du lac et nous passâmes sans encombre jusqu’à la crevasse. Celle-ci était au trois-quarts immergée et nous força, bien malgré nous, à plonger entièrement dans l’eau huileuse pour franchir l’ouverture.





Enfin, nous étions parvenu de l’autre côté ! J’avais vu juste, un pont relié au tunnel des gobelins traversait ce qui restait du lac à une autre berge. Celle-ci recoupait trois tunnels dans lesquels s’égayaient les gobelins.



Sans bruits, nous nous plongèrent jusqu’au pont et de sous sa structure de bois, nous espionnèrent le tunnel du centre, celui où l’activité semblait la plus fébrile. Sans relâche, des gobelins armés de pic de mine s’y engouffraient sous les injonctions méprisantes de gnolls et d’orks, alors que d’autres en ressortaient, portant des cadavres de gobelins mineurs tombés sous l’épuisement. Le tunnel s’étendait bien au-delà de notre vision, semblant remonter lentement vers la surface.



Jugeant celui-ci trop occupés, nous nous dirigeâmes vers le tunnel de droite, un peu plus à l’écart et visiblement peu fréquenté. Nous attendîmes alors que le trafic des goblinoïdes diminue quelque peu, puis nous sortîmes de l’eau pour nous glisser subtilement dans le tunnel, traînant nos vêtements gorgés d’eau avec peine.



Une fois hors de vue, Oreth mit à profit ses pouvoirs et extirpa magiquement toute l’eau contenue dans nos habits et la fit disparaître dans le sol. En quelques secondes, nous fûmes à nouveau complètement secs, à notre grand soulagement. Cela diminuerait significativement les traces de notre passage et nous fatiguerait beaucoup moins sans le poids supplémentaire de l’eau à traîner.

Ne voyant aucun gobelin en vue, nous parcoururent le tunnel rapidement, craignant chaque seconde d’être repérés par des yeux invisibles. L’endroit était en effet dépourvu de cachette et faisait de nous des proies faciles pour des yeux indiscrets.



Pendant quelques minutes, nous marchâmes ainsi, ne voyant aucun signe de vie. Le tunnel aboutit finalement à une grande caverne plongée dans les ténèbres. Tout juste devant l’entrée, une rudimentaire pancarte annonçait quelque chose écrit en goblinoïde. Aucun de nous ne parvenant à lire l’alphabet haché et difforme des gobelins, nous continuâmes à avancer, armes dégainés et prête à affronter tout danger.



Si l’un de nous avait pu déchiffrer l’indication, il y aurait lu : Danger ! Présence de prédateurs ! Ne pas entrer sans le guide.







Nous marchâmes ainsi dans les ténèbres, nous sentant épiés par des yeux cachés. Le sentiment d’être attendu par quelque chose d’invisible.





Malheureusement pour nous, nos soupçons se confirmèrent bien vite, à une vitesse fulgurante même.



J’entendis un court sifflement, suivi d’un bruissement d’air. Levant la tête, je ne vis que trop tard quelque chose tomber droit sur moi et m’envelopper entièrement comme dans une énorme cape gluante. Horrifié, j’était prisonnier et regardais avec horreur ce qui ressemblait à une grande bouche circulaire attendant de me dévorer.



Me débattant comme un forcené, je sentis la bête enrouler ses tentacules autour de mon corps et resserrer son étreinte pour tenter de m’étouffer.



Usant de toute ma force, je résistai à la force de constriction, la bête s’échina de plus belle,e mais fut soudainement secouée d’un spasme de douleur qui lui fit desserrer brusquement sa prise. Profitant de l’occasion, je repoussai la bête. Celle-ci se détacha de moi et s’écrasa sa vie au sol, une flèche d’Alek planté droit dans ce qui semblait être son crâne. Son corps ressemblait à une immense cape de peau noire terminée de petits tentacules noirs d’une tête en forme de pointe. C’était une Mante, un prédateur des profondeurs. Ceux-ci chassaient en enveloppant leurs victimes de leur corps pour les étouffer, pour les remorquer ensuite au plafond où ils pouvaient les dévorer à leur guise.



Une nouvelle Mante attaqua et enveloppa Alek, espérant le remorquer au plafond. Saisissant mon épée, je frappai la tête de la bête et scindai son crâne en deux, la laissant s’écrouler au sol.



Voyant que la caverne débouchait sur un corridor menant à une porte, nous nous dépêchâmes de sortir de cet antre de prédateur pour nous engager dans la nouvelle voie.





Bien mal nous en prits, car quelques instants après avoir pénétré, nous étions de nouveau attaqués.

En un instant, un immense bras à la paume entièrement pourvue de crochets m’agrippa et me souleva de terre devant les yeux ébahis de mes camarades, me faisant lâcher mon épée. Oreth subit le même traitement et fut lui-aussi arraché du sol avant même que les autres puissent réagir pendant qu’une troisième créature attaquait le reste du groupe. Me débattant comme un lion, je sentis les grands doigts de mon oppresseur se raidir et tenter à son tour de m’étouffer. Dans les ténèbres, je pouvais voir son corps trapu et blême tapi dans l’angle du couloir. Avec douleur, je sentis mes os être impitoyablement pressés pour être broyés.





Ne pouvant user de mon épée, je fis appel à l’héritage de ma race pour me défendre. Cette chose allait bientôt goûter la fureur des Drakes!



Inspirant tout l’air que mes poumons oppressés pouvaient me permettre, je recrachai un grand nuage de gaz corrosif sur ce qui semblait être le visage de mon assaillant. Hurlant de douleur sous la morsure du gaz acidifié, la créature me fit retomber au sol. Cord profita de l’occasion et écrasa son marteau en pleine poitrine du monstre avec toute la force possible pour un Piken. Vaincue, le monstre tomba au sol, mort avant d’avoir touché terre.



De son côté, Oreth avait plus durement souffert des effets de la constriction, mais avait user de la même stratégie en gratifiant son adversaire d’un brûlant jet de flammes jailli de ses paumes. Carbonisé, celle-ci n’avait eu d’autre choix que se relâcher le mage vixen au sol.



Quant au dernier monstre, Alek esquiva lestement d’un bond de côté la poigne qui tentait de l’agripper et logea deux flèches dans son corps, le clouant littéralement sur le mur du couloir. Furieux, la créature tenta de se libérer des pointes, mais Zardak intervint rapidement en relâchant son propre déluge de flammes ardentes sur le corps de la bête. Entièrement consumée, la bête ne formait plus qu’un tas de cendres au sol…
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Vieux 2013-02-12, 14h47   #8
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Sixième entrée



Pantelants et encore sous l'effet de l'adrénaline, nous choisîmes de quitter l'endroit et de voir rapidement ce qui se cachait au fond de ce couloir. C'était une large porte de bois renforcés de plaques de fer afin de la rendre plus solide. Visiblement, on souhaitait qu'elle soit d’un bon niveau de protection, peut-être pour garder quelque chose ?

J'allais apposer ma main sur la poignée, mais Oreth m'arrêta d'un geste et me fit signe de m'écarter.

-Cette porte me parait suspecte, laisse moi l'examiner d'abord, Kaerun, me dis le Vixen qui rassemblait déjà sa concentration.


Faisant quelques gestes de ses mains, le mage s'entoura d'une énergie bleutée qu'il projeta ensuite sur la porte. Immédiatement, la poignée et quelques unes des plaques de fer s'illuminèrent d'une lumière bleue, répondant au sortilège de détection de la magie d'Oreth.

-Je le savais, cette porte est piégée par la magie, dit le mage. Accordez moi un instant.


Le Vixen murmura de nouveau quelques paroles et sa main s’illumina d’une lumière blanche formant une sphère dans sa paume. Après un court moment, la sphère décolla de ses doigts et diffusa son énergie sur la porte, combattant l’énergie magique de celle-ci. Bientôt, la porte s’illumina de blanc en réponse à la magie d’Oreth et étincela pendant quelques secondes, avant de s’éteindre brusquement.


-Et voilà, la voie est libre. J’ai dissipé la magie que contenait la porte, dit le mage.


Demeurant prudent, je posa la main sur la poignée et la fit tourné doucement. À ma surprise, celle-ci n’était nullement verrouillée et s’ouvrit sans difficulté. La serrure était elle-aussi magique et le sort de dissipation magique d’Oreth avait eu pour effet de faire disparaître le verrou arcanique.



S’ouvrit devant nous une salle de bonne taille plus ou moins carrée contenant six coffres disposés en ligne horizontale sur le sol. Sur les murs s’étalaient de grandes étagères encombrées d’un véritable fouillis de papiers moisies et de babioles diverses.

N’ayant d’yeux que pour les coffres, Alek s’avança d’un pas…avant de stopper brusquement.

Nous avions entendu un bruit de souffle…

Nous retournant comme un seul homme, nous vîmes alors une bête tapie dans un des obscurs recoins de la salle. À sa forme, cela semblait être une Bête Éclipsante, un prédateur ultra-rapide capable de se déplacer en un clin-d’œil. Celle-ci était couchée sur le sol et semblait dormir. Toutefois, le bruit de pas d’Alek avait résonné dans la salle et semblait l’avoir dérangé.

Et l’un de ses yeux de fauve s’ouvrit et nous fixa…


Vif comme l’éclair, Alek avait déjà son arc en main et décocha un rapide barrage de flèche sur le monstre. Coup sur coup, la bête reçut une flèche dans l’épaule, puis en pleine crâne, l’une dans une patte, une autre dans le cou et avant même de pouvoir bouger, en reçut une autre dans la tête qui la fit s’écrouler au sol en agonie. L’archer avait été beaucoup trop rapide pour elle.


La bête morte, nous pûmes enfin découvrir le contenu des coffres, soit de nombreuses pièces d’or et d’argent et des objets d’arts de valeurs diverses. Heureux de notre découverte, nous prîmes le dû de nos efforts comme butin de guerre.



Une fois cela fait, nous refîmes tout le chemin en sens inverse jusqu’au plan d’eau. Le trafic de gobelins dans le tunnel du centre s’était temporairement arrêté et voyant notre chance, nous fonçâmes dans le tunnel opposé, celui de gauche.
Celui-ci était beaucoup mieux entretenu, étant façonné de pierre. Nous arrivâmes ainsi dans une énorme salle, le coeur du complexe. Celle-ci était maintenue par six immenses colonnes de marbre. Au fond de la salle, un gigantesque pendule oscillait doucement avec une précision d’orfèvre. Au centre, sur le plancher, un grand cercle orné d’un symbole indéchiffrable trônait, devant lequel un homme se tenait accroupi comme en position de prière, seul.



Sitôt que nous fûmes entré, l’homme se redressa et se retourna vers nous. C’était visiblement un jeune homme, probablement dans la trentaine d’année, aux cheveux blonds et au regard perçant. Surpris, il sembla hésiter un instant, sondant nos pensées pour nous évaluer, puis se crispa en comprenant la situation.


-Ah, je savais que des gêneurs viendraient un jour. Je le lui avais dit. Très bien, puisque ces maudits gobelins n’ont pu vous arrêter. Moi, je le ferais, le seigneur Varek en soit témoin !

À ces/1000 D'image, il déclama une incantation et fit apparaître un portail rouge sous ses pieds dans lequel il disparut. Aussitôt, la salle toute entière se métamorphosa sous nos yeux, devenant une plaine de feu sans fin parsemée d’herbes rouges. Au centre, à l’endroit où se tenait auparavant le jeune homme, une immense buffle nimbé de flammes nous toisait d’un air mauvais, prêt à charger.





Voyant qu’aucune autre échappatoire ne s’offrait à nous, nous prîmes armes en main et nous préparâmes à recevoir l’assaut du monstre, qui ne se fit pas attendre. À une vitesse infernale, le buffle dévala la plaine et tenta de nous encorner. Le groupe l’évita de justesse, Alek lui logea deux flèches dans le cou et moi, un grand coup de lame dans le flanc. Le monstre rugit sous la douleur et donna un nouveau coup de corne, qui me fit une longue estafilade sur le bras. La blessure me brûlait terriblement, comme si elle avait été faire par une arme chauffée à blanc et m’arracha un cri de souffrance. La douleur passa rapidement, mais demeura tout de même très vive.





La bête chargea à nouveau, espérant de nouveau nous empaler de ses cornes. Toutefois, Zardak, se tenant droit devant le monstre, réagit avant elle et lui déchargea un puissant éclair sur le visage. Meuglant de douleur, le buffle prit une embardée et s’écrasa au sol dans son élan, tout juste devant nous. Sonné, le monstre se releva, mais pas suffisamment rapidement pour Cord qui lui balança un immense coup de marteau sur le front. Propulsé par la force du coup, la bête vola de près de cinq mètres et roula sur le sol encore plus loin.



Sonnée, mais vivante, la bête se releva et pausa quelques secondes, en proie à une atroce migraine. Reprenant quelque peu ses esprits, elle prit un nouvel élan et chargea de nouveau vers nous. Oreth tenta de la stopper en lui décocha une flèche acide droit dans le cou. Enhardis par cette nouvelle souffrance qui lui brûlait les muscles, le buffle changea brusquement de direction et se dirigea droit vers le mage! Oreth vit le danger et n’eut que le temps que d’invoquer un mince bouclier de protection pour éviter les meurtrières cornes. Le bouclier lui évita l’empalement, mais ne put rien contre la force du coup de bélier qui frappa Oreth à pleine force. Le mage fut propulsé à plusieurs mètres de là par la force du coup et demeura au sol, terrassé par l’attaque.



Vengeurs, nous encerclâmes le monstre et déchaînèrent notre furie à l’unisson. Zardak le perça d’une nouvelle flèche acide, Alek lui logea deux nouveaux traits dans la tête, Cord l’étendit au sol d’un nouveau coup vertical et en dernier lieu, je termina le travail en scindant la tête de la bête de son corps.





Son dernier souffle rendu, la créature inspira et reprit forme humaine, sa tête en moins, et le décor se métamorphosa de nouveau pour redevenir la salle de marbre où nous étions. Sans perdre un instant, nous nous précipitâmes au chevet d’Oreth, qui était en piteux état, pour lui administrer des soins. Le mage était presque à l’article de la mort et avait bien failli être tué sur le coup. Heureusement, la force de son esprit l’avait gardé dans le monde des vivants et stabilisé son état, le laissant assommé. Cord usa de ses pouvoirs et revigora le vixen, lui faisant reprendre conscience et soignant sa blessure.



-Merci, Cord, dit le vixen rétabli. Je peux continuer.





Nous entendîmes alors une grande agitation derrière nous : des gobelins qui criaient, des orks qui rugissaient. Avec prudence, Alek jeta un œil au dehors de la salle et vit alors de très nombreux gobelins, orks, gnolls et autres créatures. Toutes portaient des armures et tenaient armes en main, se précipitant dans le tunnel du centre en hurlant des cris de guerre.



-J’ai compris, dit Zardak. Ce tunnel doit remonter jusqu’à Zangor! Ces bêtes vont envahir la ville! Nous devons vite retourner là-bas.



-Tu as raison, Zardak, mieux vaut ne pas traîner dans le coin, dis-je.



Au même moment, d’autres prêtres entrèrent dans la salle où nous étions et virent le corps du jeune homme sans tête. Avant que nous ne puissions réagir, ils déclenchèrent une sonnerie d’alarme magique qui résonna dans toute l’installation. Déjà, nous entendions les pas de dizaines de gobelins qui fonçaient vers nous!



-Sortons, vite! hurlais-je par-dessus le vacarme.

Résignés, nous fonçâmes vers l’unique porte : vers les tunnels et le plan d’eau. Les prêtres derrière nous semblaient organiser un nouveau sortilège. Alek fit feu deux fois, fauchant deux prêtres et mit les autres en déroute.



Ouvrant la porte, je vis près d’une dizaine de gobelins qui convergeaient vers nous. Sans attendre, je cracha un grand nuage de gaz corossif dans la masse et fit signe aux autres de sortir, pendant que le groupe de goblinoïdes fondait littéralement devant nous en hurlant. Nous fonçâmes vers le plan d’eau, sentant des dizaines de flèches nous siffler aux oreilles dans la course. Cord fit un mince détour pour abattre à coup de marteau les poutres maintenant le pont d’accès au tunnel du centre. En quelques coups, le maigre pont grinça et s’effondra dans l’eau, emportant dans sa chute les créatures qui y marchaient, tout en bloquant l’accès au tunnel du centre.



Nous plongeâmes pour retourner de l’autre côté, qui nous accueillit à grand cris de gobelins. Avec effort, nous fîmes notre chemin jusqu’à la rive, sous un déluge de flèches. Énervé, Zardak se retourna vers les gobelins et usa du pouvoir de son médaillon pour lâcher la terrible puissance d’une boule de feu. Le projectile enflammé fila jusque dans les grands échafaudages et y explosa dans une déflagration destructrice. Brisée par l’explosion, la grande structure commença à s’écrouler, emportant peu à peu tout le complexe avec elle. D’un effet domino, tous les échafauds se brisèrent et tombèrent emportant sur leur passage de grands monceaux de roches et de pierre et bien sur, les pauvres créatures qui y marchaient auparavant. Bientôt, le plan d’eau où nous étions il y avait quelques instants fut le théâtre d’un véritable déluge de bois, de pierre et de chair alors que toute l’installation établie par les goblinoïdes s’écroulait à grand fracas, emportant les forges, les mines, les armes et tout le reste dans un même tas de ruines.



Pour notre part, nous n’avions pas attendu le résultat de l’explosion et nous courions à sens inverse dans le tunnel secret d’où nous étions arrivés, entendant derrière nous tout le vacarme de la destruction qui s’opérait ainsi que celui de près d’un millier de gobelins, orks et gnolls qui mouraient dans les décombres.







Nous refîmes ainsi tout le chemin de retour, atteignant de nouveau la chambre du maître du château des Denethors. Sachant qu’il ne faudrait que peu de temps aux autres habitants du château pour nous découvrir, Cord prit son marteau et puisa dans sa force divine pour donner un terrifiant coup de bélier dans le mur usé de la chambre, qui se brisa pour forer un grand trou donnant sur l’extérieur. Sans attendre, nous attachâmes une très longue corde-grappin au grand lit à baldaquin et après nous être assurés de la solidité de notre prise, nous descendîmes en rappel les ruines du vieux donjon jusqu’au sol. Courant jusqu’à la cachette de nos chevaux, nous enfourchâmes finalement nos montures et foncèrent au galop dans la forêt, laissant derrière nous les ruines maudites des Denethors.
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Vieux 2013-02-12, 14h47   #9
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Re : Saga Namurienne

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Septième entrée
Le fracas de la cavalcade de nos chevaux résonna bien longtemps après que la lumière eut quitté le ciel et que la lune eut étendu son empire nocturne sur la terre de Namur. Pendant de longues heures, à bride abattue, nous chevauchâmes dans les forêts et sol marécageux pour nous rapprocher de Zangor. La végétation était dense et nous ralentissait considérablement. De plus, nous étions exténués par notre périple et tous nos muscles étaient perclus d’une lourde fatigue qui rendait chaque mouvement plus dur que le précédent.


C’est ainsi qu’après avoir chevauché pendant près de deux jours sans arrêt, nous décidâmes d’un commun accord de prendre une pause. Nous n’avions plus de forces pour continuer notre cavalcade et savions que la journée à venir risquait d’être dure.


C’est ainsi qu’une fois bivouac dressé, nous nous endormirent aussitôt, excepté Alek qui montait la garde.

C’était une nuit froide et pluvieuse. Nous avions établi camp au pied d’un gros arbre feuillu, près d’une petite clairière.


Comme à chaque nuit, mes cauchemars revinrent me hanter et me torturer de leurs abominations. Chaque fois, c’était la même chose et je revoyais mon père, ma mère et les flammes. Ces flammes et cette voix qui me targue et me repasse ces scènes de morts atroces.


Quand soudain, un cri dans la nuit…


Me réveillant en sursaut, je vis Alek, arc à la main en train de décocher deux traits sur ce qui ressemblait vaguement à une mante religieuse géante, tout en nous criant de nous réveiller. D’un seul bond, j’agrippa ma fidèle épée et chassa la fatigue de mon esprit pour foncer sur la bête. Ma lame siffla dans l’air humide et lacéra profondément la carapace du monstre. Sifflant rageusement, celle-ci se tourna vers moi et agita ses bras en forme de faux pour tenter de me labourer le corps. Bloquant de mon mieux, je ne pus toutefois l’empêcher de griffer mon épaule, laissant perler le sang sous ma chemise.

On entendit un petit clic, suivit d’un grand sifflement. La créature siffla alors qu’un carreau l’atteignait en pleine tête, gracieuseté d’Oreth qui venait de se lever. Alek poursuivit avec deux nouvelles flèches qui immobilisèrent le monstre pendant que Cord la jetait à terre d’un coup de marteau. Ma lame siffla à nouveau et cette fois, scinda la tête de la mante de son corps, laissant son sang se mêler à la terre gorgée d’eau.

Debout en cercle autour du corps sanguinolent, nous nous regardâmes alors.


- Ça y est, ce monstre vient de gâcher toute notre période de repos. Nous devrons maintenant trouver un autre campement, grogna Alek.

- L’ennui, c’est que la mort de celle-ci en attirera à coup sûr beaucoup d’autres dans le secteur, répondit Zardak. De plus, notre temps de repos est malheureusement écoulé. Regardez devant vous.


Effectivement, l’aube perçait le ciel de quelques rayons de soleil et la pluie cessait…


-L’heure est venue de remonter en selle, dis Cord. Nous devons arriver à Zangor avant les orks!


Pressés par le temps qui filait, nous reprîmes alors notre chevauchée.



Et enfin, quelques heures plus tard, nous vîmes les murs de la ville se profiler devant nous.Éberlués, les quelques gardes encore présents ouvrirent pour nous la porte de la ville, une grande double porte en chêne d’une hauteur d’environ deux mètres.


À peine descendu de cheval, le capitaine de la garde vint vers nous, l’air très nerveux.

-Ils ont creusés un tunnel jusqu’ici! Regardez dehors!

Effectivement, un large trou s’ouvrait comme une gueule à moins d’une vingtaine de mètres de la porte.

-Nous avons vu tout cela et avons détruit leurs installations, répondit Zardak. Toutefois, je crains qu’ils ne viennent dans peu de temps pour obtenir rétribution. Depuis combien de temps ce tunnel est t’il ouvert.

-Depuis quelques heures, seulement. Leur tunnel original s’était ouvert droit derrière les murs, mais nous sommes parvenu à en faire écrouler l’entrée avant que les gobelins ne parviennent à établir une tête de pont, bien que ce fut au prix de la vie de plusieurs gardes. Peu après, leur tunnel s’est réouvert juste devant nos murs, à l’endroit que vous voyez là. Si je me fis à ce que vous dites, l’attaque doit donc être imminente et…

Un cri coupa soudainement le capitaine.

-Ils arrivent!! Les gobelins arrivent, Capitaine!

-Sur les murs, vite! cria le chef des gardes.

À la course, nous escaladâmes le petit escalier et observâmes au dehors. Jaillissant en hurlant du tunnel, des dizaines de gobelins accompagnés de nombreux orks, gnolls et même d’un grand ogre accourraient vers la porte de chêne en brandissant massue, épée et lance. Le combat pour Zangor se jouerait donc maintenant, sous le soleil du matin.

Alek et moi sortirent nos arcs et commencèrent à tirer les premiers traits, accompagnés d’Oreth avec son arbalète. Nos projectiles sifflèrent à l’unisson et fauchèrent quelques gobelins, gouttes d’eau dans la vague déferlante qui menaçait de s’écraser sur la ville.

Nous vîmes alors Zardak étendre ses ailes et s’élever quelque peu au dessus des remparts. Les yeux brillants, ses écailles blanches miroitantes sous le soleil, mon frère d’esprit leva les bras au ciel. Nous vîmes alors son médaillon s’illuminer d’une lueur incandescente, alors que Zardak faisait appel à son pouvoir. Les gobelins se rapprochaient de plus en plus, mais le Drake ne semblait pas s’en formaliser. Ses mains s’entourèrent de flammes ardentes qui se rassemblèrent entre ses deux mains pour former une balle de feu rougeoyante. La balle grossit…grossit encore, et devint bientôt une immense sphère de près de trentes centimètres de diamètre.

Zardak eut alors un petit sourire.

- Puisqu’ils ne semblent pas avoir compris la première fois, voyons ce qu’ils diront après celle-là.

Et il projeta la sphère de toutes ses forces vers les goblinoïdes. Le projectile fila et en moins d’une seconde, frappa le sol au beau milieu des gobelins horrifiés qui venaient trop tard de reconnaître le sort qu’avait lancé le Drake.


Dans un bruit de fin du monde, la sphère explosa dans une monstrueuse déflagration, faisant disparaître momentanément presque toute l’armée dans un enfer de flammes et de poussières. Le tout n’avait duré qu’une poignée de secondes.

Un brusque silence se fit pendant un moment, alors que la poussière retombait autour du cratère d’explosion. À l’endroit d’impact, seul des membres épars témoignaient de la fin de dizaines de gobelins, d’orks et de gnolls. Toutefois, certains orks, l’ogre et des gnolls se relevèrent et continuèrent la charge à l’instar de nombreux gobelins qui recommencèrent leur course. La vague avait perdu de sa force, mais demeurait tout de même puissante alors que de plus en plus de survivants se relevaient et recommençaient à courir, bien qu’un plus grand nombre demeuraient impuissants au sol, mutilés par la boule de feu.
L’armée fonçait maintenant vers la porte, il ne restait que quelques poignées de seconde avant qu’il ne l’atteigne.

Empoignant ma large épée, je criai à mes compagnons.

- Je vais défendre l’entrée! Continuez de les bombardez du haut des murs.

Puis je sautai à bas du mur de quelques mètres et atterrit tout juste devant la porte. Celle-ci tremblait sous le poids des gobelins voulant entrer et les deux pauvres gardes qui tentaient de la bloquer avaient toutes les misère du monde à la garder fermée. Les orks frappaient le bois de leur épée et de leur hache, espérant faire voler le portail en morceaux. Déjà, de nombreux trous laissaient entrevoir les visages haineux des goblinoïdes.

-Attention, voilà l’ogre! Hurla Cord

Horrifiés, les gardes s’écartèrent en courant du portique. Bien leur en fit, car le puissant poing de l’ogre la faisait voler en morceau quelques secondes plus tard sous les cris de joie des gobelins qui s’engouffrèrent en hurlant dans la ville.

Faisant rapidement quelques passes pour me délier les muscles, je me mis en position défensive, prêt à en découdre avec la vague qui déferlait vers moi. Je sentis à ce moment l’air frémir autour de moi alors qu’une armure invisible et magique venait se superposer à la mienne. Je lançai un regard vers le haut des murs, et Oreth me le rendit, sa paume encore levée pour l’incantation. Remerciant rapidement le mage d’un signe de tête, je me préparai à l’assaut.

Et celui-ci vint avec une violence inouïe. En ouverture, je cracha un immense nuage de gaz corrosif dans la marée verte, sautant ensuite les corps fondus des premiers gobelins pour attaquer les autres à grands coup d’épées. En quelque instant, tout ne fus plus que mêlée confuse et je me retrouvai complètement submergée par les goblinoïdes. Tranchant aveuglément, je fus bientôt assailli de tout coté, remerciant mentalement Oreth de sa protection. En effet, l’armure magique était mise à rude épreuve et bloqua quantité de coups mortels m’étant donné. Je savais qu’ Oreth venait à ce moment de me sauver la vie.

D’un nouveau coup de ma lame, deux gnolls mordirent la poussière et expirèrent leur dernier souffle. Toutefois, deux gobelins profitèrent de l’occasion pour me frapper dans le dos et passèrent la protection magique de mon armure, parvenant à me planter leur lance dans l’estomac. Rugissant sous la douleur aiguë, je vis trop tard un autre gnoll qui profita lui-aussi de l’occasion pour me taillader les côtes de son épée.

Ma vision se brouilla alors et je sentis mes muscles faiblir. Je m’effondrai alors, bloquant maladroitement de mon épée les dizaines de coup qui m’assaillait tout en sentant ma vie s’échapper rapidement. Hélas, il semblait bien que la mort n’était pas loin.

C’est alors qu’on entendit un cri ressemblant au tonnerre grondant sur les plaines.

-KAERUN!

De ma vue floue, je vis alors quelque chose atterrir tout près de moi, suivi d’une explosion de lumière qui projeta tout les gobelins aux alentours. Lorsque la lumière diminua, je le vis alors : Cord, resplendissant de la lumière de Dod, balayant mes adversaires tel un Dieu de la Fin des Temps. Invincible, instoppable, son marteau s’abattait sans relâche, tuant à chaque coup. Le Piken ne laissait personne s’approcher de moi, aidé par Alek qui fauchait ennemi après ennemi de ses flèches meurtrières.

Brisant la hampe des lances m’ayant traversés le corps pour ne laisser que les pointes, je décrochai une potion curative et la but d’une traite de mes dernières forces. Peu après, je sentis ma vue revenir à la normale et la douleur s’effacer quelque peu, me permettant de me relever à nouveau pour combattre. Mes blessures étaient graves, mais pas suffisamment pour me laisser hors de combat.

C’est ainsi que continua la furieuse bataille. Combattant aux côtés de Cord, nous décimions à grands coups de lames et de marteau, pendant qu’Alek délivrait un déluge de traits sur les ennemis qui tentaient de nous frapper. Oreth vit plusieurs monstres escalader les escaliers de la muraille pour les atteindre et répondit en créant une balle de flammes volante qu’il projeta sur ses ennemis. Impuissant devant cette boule qui allait et les frappait sans relâche, les orks ne purent continuer leur charge et furent ensuite décimé par les sorts du Vixen, qui fit appel à des projectiles magiques et des flèches acides pour les exterminer.

Pour sa part, Zardak avait notifié l’ogre comme cible numéro un et s’acharnait sur lui sans relâche. Usant de ses ailes, le mage voletait autour de lui avec une rapidité déconcertante et le harcelait d’un sort de balle de flammes semblable à celui d’Oreth, de flèches acides et de coups de guisarme. L’ogre tenta de se défendre, agitant furieusement les bras et sa lourde massue fouettant l’air, mais le mage le surclassait totalement et bientôt, le monstre s’effondra sous un dernier coup de guisarme dans la gorge, ayant été déjà affaiblis par l’explosion auparavant.


Les combats continuèrent pendant un bon moment, mais bientôt, la supériorité de notre expérience de combat pris le dessus, aidés par la puissance destructrice des sorts de nos mages ne laissant aucune chance aux goblinoïdes. Ainsi, quelques uns tentèrent de fuir, arrêtés en pleine course par les flèches d’ Alek. Échappant à mon ultime coup de lame, le dernier gobelin parvint à percer notre défense et s’égaya vers la ville, chargeant vers un jeune garçon et sa mère. Toutefois, une ombre descendit brusquement et il ne vit que trop tard le danger tombé du ciel. Zardak plongea des cieux, guisarme pointé, et empala le gobelin de la tête au bassin d’u coup magistral.

Et ainsi se terminait la bataille de Zangor…
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Vieux 2013-02-12, 14h48   #10
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Huitième entrée



La poussière retomba… et ne fut plus entendu que le silence. Je n’entendis plus un son à ce moment, hormis celui de l’énergie magique entourant les mains de Cord qui refermait mes plaies et me redonnait des forces. Pendant ce temps, Zardak et Oreth en compagnie de quelques gardes de la cité survivants, s’affairaient à brûler les corps des créatures tombées. La tâche était longue et leur prit plusieurs minutes. Pendant ce temps, je pouvais apercevoir quelques fenêtres s’ouvrir et des gens y passer la tête, vérifiant l’issue du combat et se réjouissant de la victoire. Bientôt, ils sortirent dans les rues pour nous acclamer, nous donnant des accolades et des poignées de mains reconnaissantes, certain nous offrant quelques alcools de leur réserves pour nous revigorer.


Le maire vint lui-aussi à notre rencontre, nous acclamant comme des héros.


-Étrangers, je ne sais comment vous remercier. Que pourrions nous vous offrir pour vous prouver notre reconnaissance?


-Nous n’avons nul besoin de récompense, dit alors Zardak. Nous avons gagné une bataille, mais l’ennemi court toujours et je me doute qu’il à bien d’autre plans. Nous nous devons de partir à nouveau à sa recherche.


- Je comprends. Toutefois, un tel courage se doit d’être récompensé et je ferai graver vos noms en lettres d’or au milieu de la place centrale afin que tous se souviennent de votre exploit. Et si jamais nous pouvons vous assister de quelque façon dans votre enquête. Sachez que Zangor toute entière sera prête à vous aider!


Cord ayant terminé son travail sur moi. Je me remis debout et clama alors


-Nous vous remercions, vous et Zangor toute entière! Maintenant, nous avons un travail à terminer. En route!!



Et c’est ainsi que nous reprîmes notre cavalcade vers le sud, en quête d’un village où nous trouverions des informations sur notre cible, le seigneur Varek. Celui qui semblait derrière cette attaque et les sombres machinations des gobelins.


Après quelques jours de chevauché où nous avions dû combattre quelques fois contre des créatures errantes. Nous entrâmes dans un petit village où nous décidâmes de mettre pied à terre. Quelque peu étonnés de voir des guerriers en armure dans leur bourgade, les habitants s’écartaient de notre passage avec une petite frayeur empreinte de méfiance.


Décidant de nous séparer pour faciliter notre recherche d’information, nous nous éparpillâmes dans le village. Étant habitués aux auberges et aux ragots qui y circulent, Cord et moi nous dirigèrent vers l’auberge. Zardak et Oreth choisirent quant à eux de placer leur confiance en un artisan des arcanes et allèrent quémander des renseignements au magicien local. Quant à Alek, il décida de prendre contact avec le Monde des Ombres, jugeant comme les meilleurs informateurs les espions, assassins et autres roublards du coin.




Après près d’une heure, notre groupe se rencontra de nouveau à l’auberge, partageant nos découvertes.


-Rien du coté des auberges, dis-je. Seulement des ragots complètement farfelus de trésors dans des tombes cachés et de créatures monstrueuses hantant les environs. Ils parlent entre autres de l’un qu’ils nomment « l’abominable Crevette Chevelue » comme d’un monstre qui décimerait les pêcheurs du lac à côté. Complètement cinglé… le pire, c’est qu’il ont nommé l’auberge comme cela!



-Je vois, dis Zardak, quant à nous, le magicien local a été complètement incapable de nous renseigner. Il nous a mis à la porte de son échoppe en disant travailler sur un enchantement majeur et dangereux.


Nous nous tournâmes alors vers Alek


-J’ai…rencontré un homme non loin, un roublard, qui paraissait très bien connaître la région et qui m’a dit qu’il pourrait me renseigner si je lui rapportais un anneau que lui a confisqué le capitaine de la garde. Un anneau doré avec une pierre rouge.


-Allons donc parler au capitaine, il en connaîtra probablement plus, dis alors Cord. Je préfère les hommes de lois aux voleurs et aux espions.


Nous rendant au poste de garde, nous échangeâmes ainsi avec le capitaine. Celui-ci était un homme plutôt renfrogné et bourru.



-Bon, écoutez-moi, je ne sais absolument pas qui vous êtes et je n’ai aucune idée si vous êtes digne de confiance. Oui, je crois savoir quelque chose, mais je veux d’abord m’assurer que vous êtes bien de notre côté. Des hobgobelins sont descendus du Nord-est et ont attaqué des fermiers, prenant même possession l’une des ferme. Si vous pouvez nous en débarrassez, je vous dirai ce que je sais.



Je vit alors qu’il portait à son doigt un anneau ressemblant beaucoup à celui qu’avait décrit Alek. Donnant un petit coup de coude à Oreth, je lui montrai l’anneau. Il décida de tenter le coup.



-Mais.. je reconnais cette anneau, dit le mage, mimant la surprise. Il a autrefois appartenu à ma famille! Il nous a été dérobé il y a bien longtemps. Comment l’avez-vous eu.


-Ça?, dit le garde, dubitatif. Je l’ai confisqué à un roublard écumant la région comme amende.


-Serait-ce trop demander de pouvoir vous proposer un marché? Nous échangerons les libérations des fermes contre vos renseignements et cet anneau. Ma famille serait heureuse de le retrouver.


Je vis alors le front du capitaine se plisser en signe de doute et je redouta qu’il ne morde pas au bluff d’Oreth. Finalement, il lâcha

-Oui, bien sur… C’est d’accord, débarrassez-nous des hobgobelins et je vous donnerai ce que vous voudrez.



C’est ainsi que quelques minutes plus tard, nous partîmes….



Quelques heures plus tard, notre mission accomplie, nous revînmes au village, victorieux, échangeant avec enthousiasmes sur le dénouement de la mission.


- Quelle mission facile, dit Alek. Jamais je n’aurais cru les hobgobelins aussi stupides. Ils ont complètement mordu au bruit fantôme crée par Oreth et se sont tous précipité dehors dans notre embuscade.


- Surtout que Kaerun les as presque tous décimé d’un seul coup de son gaz corrosif, c’était assez dévastateur, dit Zardak


- Peut-être, dis-je, mais disons qu’il n’avait aucune chance avec toi qui les surveillait du haut de la maison et qui leur lançait des éclairs et Alek qui leur tirait des flèches en pleine tête. Sans oublier Cord qui les attendait de l’autre côté.


-Oui, dis le prêtre, tout fier, j’ai pu intercepter le dernier des hobgobelins qui fuyait de cette façon.


-Intercepter?! Dis-je, tu lui a donné un tel coup de marteau que sa tête a enfoncé le mur et y est resté incrustée. Je suis sur que dans vingt ans, on y trouvera encore des fragments de crâne dans le bois.


-J’y suis peut-être aller un peu fort, conclu le prêtre, avec un petit sourire.


Mettant pied à terre, nous allâmes retrouver le capitaine et lui remirent les armes des envahisseurs en preuve de notre action. Le capitaine nous informa alors que les hobgobelins avaient accru leur présence dans le Nord-Est, dans une zone qu’il dessina sur notre carte. Prenant ensuite congé, il nous remit l’anneau tel que promis et se retira. Alek alla alors retrouver son contact, qui nous informa qu’un vieil ermite vivant dans le coin avait pu trouver la source de ces attaques et pourrait les y mener. Visitant ensuite l’ermite, un vieil homme renfrogné et taciturne, celui-ci nous indiqua d’une voix énervée une tour en ruine au Nord-est autour de laquelle il avait remarqué une présence accrue de goblinoïdes et dans laquelle un certain seigneur Varek se serait établi récemment. Il nous signifia ensuite de sortir, voulant retourner à sa solitude troublée par notre arrivé.


Ainsi, tout concordait…




Enfourchant à nouveau nos montures, nous entreprîmes une nouvelle chevauchée vers le Nord-est. Nous avions maintenant un cap à suivre et une cible. L’heure était maintenant à investiguer cette vieille tour et confronter Varek, si celui-ci confirmait bien nos soupçons, nous devrions alors le soumettre à un tribunal ou l’affronter. Notre plan d’action était clair, il faudrait maintenant le mettre en pratique. Et nous savions que ce ne serait pas chose aisée.



Après quelques heures de route, Oreth eut une soudaine vision

-Attendez, nous dit –il. C’est tout proche


Faisant confiance au instincts magiques du Vixen, nous cachâmes nos chevaux dans les boisée où nous étions et suivirent le mage alors qu’il s’enfonçaient dans la végétation. Nous parcourûmes près d’une centaine de mètres avant de stopper devant la vision d’une tour. Enfin, ce qui avait dut autrefois être une tour, car seules ses fondations étaient demeurés à peu près intactes, tout les étages supérieurs s’étant effondrés. La base de la tour paraissait toutefois solide et son intérieur suffisamment dégagé pour nous permettre d’entrer. Nous vérifiâmes d’abord qu’aucun œil indiscret ne nous observait , puis nous entrâmes en vitesse, arme en main, prêt au combat. L’intérieur de la base n’était pas très grand et ne comportait plus qu’un seul étage, complètement vide et ne faisant pas plus de cinq mètre de diamètre. Il n’y avait absolument rien!

-Je crois que nous nous sommes fait avoir, grommela Cord.

-Il n’y a absolument rien, dis-je, pas même le moindre meuble.


-Je crois que c’est ce qu’on veut nous faire croire, dis alors Oreth, qui s’avança un peu plus dans la pièce. Usant de ses pouvoirs, le mage entrant alors dans une transe où son esprits s’harmonisa avec les différentes énergies magiques locales. Sa transe dura quelques minutes, avant qu’il n’ouvre soudainement les yeux et appui sur l’un des pierres des fondations, ouvrant une trappe parfaitement dissimulée dans le plancher.


-Voilà où se cache notre cible, dis le mage, un petit sourire aux lèvres.


Prenant la tête, je me glissa dans l’ouverture, bientôt suivi de mes compagnons. Nous débouchâmes dans un petit couloir souterrain nous menant jusqu’à une porte. Une fois tous groupés. Alek s’approcha alors et appuya son oreille contre la porte.


-J’entend du bruit, chuchota t’il, des sorte de gargouillement et des voix qui ressemblent à des goblinoïdes.


-Très bien,préparez vos armes, nous allons ouvrir la porte et leur tomber dessus. Si Varek y est, tâchez de le maîtriser sans le tuer.

-Entendu, dis Cord. Une…deux…TROIS.


Enfonçant la prote d’un grand coup d’épaule, je fis irruption dans la pièce, immédiatement suivi de Cord et nons tombâmes nez à nez avec un grand ogre accompagné de deux hobgobelins qui nous toisèrent avec stupéfaction, avant de nous charger en hurlant.



-Ça y est, les ennuis commencent, grommela Alek, en décochant sa première flèche.
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Vieux 2013-02-12, 14h48   #11
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Neuvième entrée




En moins d’une seconde, nos lames rencontrèrent celle des goblinoïdes. L’un des hobgobelins semblait particulièrement agressif envers moi, désirant ma tête à son tableau de chasse pour pouvoir crâner devant ses congénères sur sa victoire. Toutefois, cela ne fut jamais. Son cimeterre croisa ma lame sans me blesser alors que d’un coup d’épaule, je le mit hors d’équilibre. Puis, sa gueule s’emplit de sang alors que ma lame lui perçait le torse à travers sa cotte de maille et il s’effondra dans un gargouillement. Pivotant rapidement, je portai un rapide coup de taille au deuxième, lui faisant une lourde entaille au côté. Gémissant de douleur, Le goblinoïde se mit à frapper aveuglément, faisant de grands moulinets furieux de son épée. Toutefois, un sifflement se fit entendre et son agitation stoppa brutalement alors qu’une flèche d’Alek lui perça la gorge.


L’ogre quant à lui porta son choix sur Cord, espérant l’écraser en quelques coups pour atteindre Zardak, Oreth et Alek, d’apparences plus frêle. D’un coup furieux, sa massue heurta avec fracas le marteau du prêtre, qui parut vaciller sous la force du choc.


Hurlant un cri de guerre, de nouveaux Hobgobelins arrivant des pièces adjacentes firent irruption dans le combat. Des éclairs magiques jaillirent alors des mains de Zardak en pulvérisant deux, ainsi qu,une flèche acide de ceux d’Oreth qui en atteint un troisième en pleine tête. Deux hobgobelins armée d’arc eurent toutefois le temps de se mettre à couvert et de tirer en direction des mages.


Les traits sifflèrent alors, filant droit vers leurs cibles.


Cord vit alors le danger et malgré l’ogre qui le menaçait, agit sans même réfléchir. Il bondit de côté et fit bouclier de son corps. laissa les deux traits se ficher droit dans son être, perçant son épaule et son ventre. Cord grogna de douleur, et pourtant tint bon, demeurant debout. L’ogre profita alors du fait que mon compagnon était en mauvaise posture pour lui porter un nouveau coup, qui frappa le prêtre droit sur son épaule blessée, la fracturant dans un grand bruit de craquement. Échappant un cri de souffrance, le prêtre perdit pied et heurta le mur près de lui. Le goblinoïde vit sa chance et fonça alors vers les mages, trop occupé à leurs sortilèges pour réagir. Alek tenta alors de l’arrêter de deux flèche en pleine gorge, mais l’ogre, tout à sa fureur ne se précipita vers eux que plus rapidement. Toutefois, une grande main gantée de fer jaillissant de son flanc l’intercepta en le prenant à la gorge d’une poigne d’acier. L’ogre, brutalement stoppé, tourna la tête pour voir l’obstacle et vit avec stupeur, Cord, les yeux en feux, son seul bras valide l’empoignant fermement


-Oh non, tu ne les touchera pas. Pas tant que je serai LÀ, tonna le prêtre en projetant d’une force titanesque l’ogre devant lui, le faisant heurter à pleine force le plancher. Puis, avant même que le goblinoïde ne puisse faire quelque chose, Cord, que la force de Dod emplissait, empoigna son lourd marteau d’une seule main et lui en assena un terrifiant coup droit au visage. Le crâne réduit en bouillie, l’ogre expira dans une mare de sang.


Désirant remercier Cord pour leur avoir sauvé la vie, Zardak et Oreth incantèrent tout deux de grand sphères de flammes qu’il projetèrent sur les deux archers ennemi, qui se cachèrent à l’abri derrière des coins. Toutefois, il ne savait pas que les sphères était contrôlés par télékinésie par les deux mages et virent avec horreur les projectiles stopper, et changer de direction droit sur eux. Leurs cris n’eurent pas le temps de pousser plus d’une note avant que leurs crânes ne soient consumés par les sphères dans un crépitement flamboyant.


Certains que le vacarme avait du alerter toute la tour, nous attendîmes le prochain assaut, mais Oreth nous rassura


-Tout va bien, j’ai lancé un sort d’insonorisation sur notre pièce dès les premiers instants du combat. Hormis les hobgobelins qui étaient tout près, notre combat n’a pas pu être entendu.


Remerciant le mage, nous allâmes au secours de Cord, qui avait enduré de terribles blessures. Tendant une potion au prêtre, Zardak laissa boire le Piken avant de le remercier


-Merci, Cord pour ton geste tout à l’heure, tu nous as assurément sauvé d’un mort certaine Oreth et moi. Je t’en remercie.


À voir les deux traits enfoncés dans sa chair et son épaule entièrement disloquée, il ne faisait aucun doute que les mages n’auraient eu aucune chance devant de tels impacts. En se sacrifiant ainsi, Cord avait de nouveau démontré son immense courage et son inébranlable loyauté.


Après que le prêtre fut soigné et eut retrouvé l’usage de son bras. Je lui tendis la main et le releva.


-Merci Cord. Nous t’en devons une, dis-je


-Ce n’est rien, je ne me serais jamais pardonné d’avoir été vaincu par un ogre. Continuons, nous avons encore bien du travail devant nous.



Reprenant la route, nous nous avançâmes plus loin, passant le vestibule pour atteindre une sorte de petit couloir. Celui-ci contenait deux portes, l’une au fond et l’un à droite d’où nous pouvions entendre de nombreux rires bruyant et sons de mastication. Alek s’avança et ouvrit la porte du fond, y jeta un œil, puis revint vers nous


-Elle semble mener aux dortoirs des goblinoïdes et à une sorte de ramassis de déchet, mais pas de seigneur Varek.


-Ce qui signifie que nous devrons passer par celle de droite. À entendre les bruits, ça doit être la salle à manger.


-Voyons voir


Alek ouvrit très lentement la porte, l’entrouvrant à peine pour nous puissions y distinguer une longue tablée de hobgobelins en armure en train de dévorer une sorte de bouilli de viande. Alek referma alors la porte


-Ils doivent être très nombreux, peut-être une cinquantaine au minimum.On ne pourra pas affronter un tel nombre.


-Jai une idée, dis alors simplement Zardak.

Je vis alors le mage rassembler son énergie, puis d’un coup sec, ouvrir la porte et lancer un grande balle de flamme en plein milieu de la table, avant de refermer la porte immédiatement.


On entendis alors un terrifiant bruit d’explosion, alors que nous devinions les hobgobelins être totalement consumés par la déflagration. Un tonitruant mélange de verre brisé, crépitement de flammes et hurlements horrifiés résonna, avant de s’éteindre tout aussi rapidement. Ouvrant de nouveau la porte, nous découvrîmes une horrifiante scène de dévastation, où près d’une centaine de corps épars à demi calciné jonchaient le sol dans une mare de sang. Des morceau de bois brûlés étaient éparpillé un peu partout, certain ayant même percés certain cadavres.


Réfrénant la nausée que m’inspirait le carnage, je traversa la pièce dévasté et fonça dans l’unique porte de la pièce, celle-ci n’étant plus qu’un amas de bois calciné. Suivi de mes compagnons, j’arrivai dans une autre pièce, au plafond parsemé de dizaine de trous. La salle était entièrement vide avec une seule porte, faite visiblement de fer forgé.


Faisant quelque pas dans la pièce, nous vîmes soudainement des centaines de pointes jaillirent des trous du plafond, alors que ce dernier descendait maintenant vers nous. C’était un piège...



-Ah merde! Sortons vite! dis Alek


-Non! Si nous partons, nous ne pourrons jamais rejoindre Varek, nous devons enfoncer cette porte! Criai-je en me précipitant vers le lourd portail de fer avec Cord. Le prêtre y abattis son marteau de tout sa force , la faisant à peine bouger.


-C’est bâti pour résister aux coups durs! Dis t-il


-Essayons cela! Dis-je, en crachant un grand nuage de gaz sur la porte. L’effet ne fut pas instantané, mais bientôt, nous vîmes le fer être rongé par l’acidité de mon souffle.



Le plafond était presque sur nous...


-Grouillez-vous, merde! Hurla Alek


-Encore un peu, dis-je, laissant l’acide faire son travail. Maintenant!


D’un effort conjoint, Cord et moi abattirent nos arme sur le portail. Déjà affaiblie par le gaz, la porte ne put résister à un tel choc et vola en morceaux. Sans attendre, nous nous précipitâmes dans l’ouverture.


La porte menait à ce qui semblait être un bureau, richement décoré, avec un petite bibliothèque et de nombreux papier en désordre sur le pupitre de travail. Visiblement trempée récemment, une plume déposé en hâte sur le pupitre laissait couler son encre sur divers parchemin. Zardak s’avança et posa sa main sur la chaise.


-Le siège est chaud, quelqu’un était ici il y a à peine quelques minutes.


Alek s’avança alors à son tour et pointa le sol près de la bibliothèque


Regardez, on dirait que la poussière à bougée ici. Comme si la bibliothèque s’était déplacée.


Sentant une force magique, Oreth se fia à ses sens surnaturels et appuya sans hésiter sur un livre à couverture rouge dans l’un des rayons. Dans un craquement sourd, le meuble s’écarta alors sur le côté de près d,un mètre, ouvrant la voie sur un petit couloir menant à une autre salle. Au pas de course, nous franchîme le portique secret et débouchâmes dans une immense pièce, supportée de six énormes colonne de marbre et milieu de laquelle un grand escalier menait vers une arche qui avait tout les aspects d’un portail dimensionnel. Au milieu de l’escalier, un homme habillé comme un seigneur escaladait à la course les marches, suivi de près par deux silhouettes encapuchonnées.


Poussant un rugissement, je m’élançai à la poursuite des fuyards, suivi de Cord. Zardak,Oreth et Alek préférèrent quant à eux l’attaque à distance et décochèrent une volée de projectiles sur leur cible pour l’arrêter.


Flèches et balles d’énergies filèrent droit vers leur but. Mais au moment où elles allaient frapper l’homme au centre, l’une des silhouettes se retourna brusquement et bloqua la volée de la manche de son manteau sombre.


L’homme se retourna alors vers nous et nous toisa d’un regard dur et malsain, un regard qui me glaça le sang. Il clama alors d’une voix forte


« Fous aveugles! Les voies de l’ombre sont trop fortes, vous ne pouvez nous arrêter. Préparez-vous à la servitude! Le Seigneur Noir arrive !


Puis Varek entra dans le portail dimensionnel, suivi par ses deux gardiens. Accourrant pour les rejoindre, je vis toutefois mon chemin soudainement bloqué par une horde de hobgobelins jaillissant du portail devant moi.


-Kaerun, écarte-toi! entendis-je alors derrière moi.


Sans réfléchir, je protégea ma tête de mes bras et plongea au bas des marches, voyant un bref instant une immense balle de flammes passer au-dessus de moi et frapper le portail duquel se déversait les goblinoïdes. Une terrifiante explosion rugit au contact de la boule de feu avec l’énergie magique de l’arche, faisant gronder le sol. Sentant les flammes lécher mon armure, je déboula les marches que j’avais escaladé jusqu’au sol, étant relevé par Cord qui était descendu un peu avant moi.


-Vite, tout s’éffondre!


En effet, la puissance de la balle de feu avait détruit le portail et l’énergie dégagée par celui-ci était en train de faire écrouler toute la salle, trois des piliers de pierre étant déjà tombé. Nous hurlant d’avancer, Alek nous indiquant une large fissure dans le mur trouvé par Oreth et qui semblait constituer la seule porte de sortie. Nous en remettant à l’instinct du Vixen, nous entrâmes dans la fissure juste à temps, poursuivi par les éboulis de la dernière colonne qui s’effondrait dans un vacarme de fin du monde.



Puis ce furent les ténèbres…
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Dixième entrée

La fissure était large, et paraissait beaucoup plus profonde qu’elle ne le laissait croire. Crachant de la poussière, ne sachant par quel miracle nous étions en vie, nous explorâmes la fissure. Celle-ci constitua finalement un passage jusque dans une autre pièce. Faite de pierre, celle-ci était à demi enseveli sous les décombre, et s’ouvrait sur un passage menant visiblement vers une caverne. Toutefois, au beau milieu de cette pièce se tenait deux gigantesques monstres verts enchaîné à un poteau par un grande chaines. Nous voyant, ceux-ci grognèrent et tirèrent sur leur chaîne, activant un mécanisme faisant brusquement monter le niveau de l’eau de la pièce. Hurlant un cri de guerre, Cord fonça et abattit son marteau sur l‘une des créature, la destabilisant. Zardak et Oreth conjuguèrent ensuite leur effort et carbonisèrent le monstre de deux sphère enflammé. Au même instant, Alek ficha deux flèches dans la poitrine du second, me permettant de le scier en deux d’un grand coup d’épée. Rapidement vaincue, les deux monstres expirèrent d’un même souffle, avant même d’avoir pu nous toucher. D’un nouveau coup d’épée, je trancha alors la chaîne retenu au pied de l’un des créatures, relâchant la pression et baissant du même coup le niveau de l’eau.


Sans même regarder nos adversaires vaincus, nous enjambâmes les corps et fîmes notre chemin jusqu’à la caverne. Celle-ci était immense, laissant presque toute la place à une grande rivière souterraine coulant paisiblement vers une grotte. Une grande berge sableuse s’étendait devant nous, menant à ce qui semblai être une sorte de petit ponton où était accroché une embarcation ressemblant à un grand canot. Voyant là notre voie de sortie, nous partîmes dans cette direction. Marchant le long de la berge, Oreth nous fit toutefois remarquer quelque chose à demi-ensablé sous l’eau. Observant de plus près, j’y vis avec horreur un corps humain où plutôt la demi d’un corps humain qui y gisait. À ses côtés, de multiples ossements et autres cadavres visiblement à demi dévorés parsemaient la berge, dégageant une odeur pestilentielle.


Oreth s’approcha de l’un des cadavres et l’observa.


- Il est visiblement mort depuis un bon bout de temps, cette grotte a peut-être autrefois été l’habitat d’un monstre marin.


-« la Crevette Chevelue » peut-être, blagua Cord déclenchant le rire général.


- Ah oui, L’abominable crevette de 10 pied de haut, répondis-je. Je parie que c’est encore un jeune qui a abusé de résine de lotus noir. Bah, restons sur nos gardes tout de même, on ne sait jamais.




Reprenant notre sérieux, nous marchâmes jusqu’au quai sans rencontrer âme qui vive. Il ne restait plus qu’à rejoindre l’embarcation sur le quai et nous serions enfin sorti de ce trou. Ouvrant la marche, je m’engagea sur le ponton pour rejoindre le bateau, satisfait de laisser enfin cette foutue tour derrière moi.


Jamais, au grand jamais, je n’aurais pu me préparer à ce qui allait suivre.




Soudainement et sans aucun avertissement, l’eau explosa tout près du quai en une immense gerbe. Surpris par cette trombe de liquide qui jaillissait de nulle part, je n’eus même pas le temps de me tourner la tête avant de me sentir saisir puissamment au torse et emporté dans la rivière. Tout au plus n’entendis-je qu’un « Kaerun! » étouffé alors que j’étais tiré sans ménagement sous l’eau. Ce fut à ce moment, cherchant un souffle inexistant, que je vis l’immense pince broyeuse qui enserrait mes côtes comme un étau, ainsi que la créature de cauchemar à laquelle elle appartenait. Mes yeux brouillés par l’eau, je ne pouvais que deviner sa forme, ressemblant à un crabe géant doté d’une solide carapace et de cinq pattes insectoïdes. Mais le plus horrible demeurait sa gueule, doté de deux mandibules et surtout de nombreux tentacules gesticulant en tout sens, comme excités par la perspective d’une proie.


Sentant mon souffle s’échapper sous la terrible pression, je me débattis en tout sens, espérant m’extraire de l’étreinte, ne réussissant qu’à la renforcer.


À ce moment, je vis un grand rayon de flammes bleue traverser l’onde liquide et frapper la bête à la tête, la faisant hurler un cri de douleur. Sentant la poigne être soudainement plus faible, je mis toute ma force dans mes bras et écarta la pince, me laissant seulement suffisamment d’espace pour m’échapper. Au bord de l’évanouissement, je parvins à remonter ma tête à la surface, laissant l’air entrer dans mes poumons.


La corde de l’arc d’Alek chanta alors et ficha deux flèches dans les failles de la carapace du monstre, le rendant fou furieux. Je sentis alors à nouveau la pince m’enserrer la cuisse et mon hurlement se perdit en multiples bulles alors que je disparaissais à nouveau sous l’eau. Voulant me défaire de son emprise, je dégaina la lame longue pendue à mon côté et lui en piqua le visage, ne réussissant pas à trouver un faille dans sa carapace. Énervé, le monstre resserra brutalement son étreinte, me parcourant le corps d’une douleur fulgurante alors que je sentais les os de ma cuisse être broyés comme du papier. Voulant me réduire au silence, la créature m’enserra le ventre de sa seconde pince, me brisant les côtes en une grande effusion de sang. Cette fois, ce fut mon corps tout entier qui fut parcouru de souffrance, ma vison se voilant de noir, la vie quittant à tout vitesse ma carcasse.



Ce fut à ce moment que j’entrevis une brève lumière percer l’onde liquide et me frapper. À ce contact, ma vision redevint claire et mon corps retrouva un peu de force. Juste à temps car les tentacules du monstre m’enserrait maintenant en sécrétant une substance qui m’endolorissait les muscles, les paralysant peu à peu. Usant du peu de force me restant, je crachai un grand nuage de bulles hautement corrosif droit dans la gueule de la bête. Celle-ci me relâcha alors soudainement, hurlant sous la douleur de l’acide qui lui rongeait la peau. Trop faible pour nager, je coulai alors comme un poids mort vers le fond.


À cet instant, la surface de l’eau se perça à nouveau, laissant apparaître une silhouette beaucoup plus massive qui nagea vers moi. Ses mains m’empoignèrent alors et insufflèrent un souffle de vie dans mon corps brisé. Je reconnu Cord, qui venait de plonger au péril de sa vie pour tenter de sauver la mienne. D’une brasse puissante, le Piken me remonta vers la surface, laissant le monstre hurler sa douleur. Nos deux têtes émergèrent alors au milieu de la rivière, inspirant frénétiquement pour laisser entrer l’air dons nous avions été privé.


Mais déjà, l’eau explosa à nouveau devant nous alors que le monstre jaillissait d’un saut pour nous agripper à nouveau. J’entrevis Zardak lancer une flèche acide, parvenant à peine à faire reculer le monstre. Alek encocha alors, lançant une flèche pour tenter de stopper la bête. Celle-ci, fila et se brisa sur son épaisse carapace sans nul autre résultat. Sans attendre, Alek en décocha une seconde, sachant qu’un nouvel échec signifierait la fin de Cord et moi. Alors que la créature était à demi-émergée de l’eau, la pointe fila et se planta droit dans l’une des failles de sa carapace, droit dans l’artère à la base du cou. Cette fois, on entendit un rugissement titanesque, suivit d’une fontaine de sang noir alors le monstre retombait dans l’eau, son élan brisé.



Cord tenta alors de profiter du moment et recommença à nager puissament vers la rive, me traînant de son autre bras alors que je pataugeais pitoyablement pour tenter de l’aider. Bien court furent nos espoirs toutefois, car nous vîmes l’eau devenir noir de sang autour de nous, avant de nous sentir à nouveau entraîner vers le fond. La créature avait frappée à l’aveugle et m’avait harponner l’épaule des pointes de sa pince. Déterminé à tout, sauf à retourner dans la gueule du monstre, je me débattis furieusement pour extirper l’épieu de chitine qui me traversait la chair. J’entendis alors Oreth crier un sortilège au-dessus de l’eau et sentis une énergie magique m’entourer, décuplant ma force physique. Mes bras redevenus puissants, je dégageai la pince d’un coup sec et m’extirpai de son emprise. Remontant à la surface, je vis Zardak déployer ses ailes et m’empoigner avec force pour me ramener sur la terre ferme. À peine avait t’il entamer son sauvetage qu’à nouveau une immense gerbe d’eau troua la tranquille rivière. C’était Cord, qui d’un effort surhumain, avait réussi à se ramener à la surface et qui livrait à présent un combat acharné contre le monstre qu’il l’enserrait dans sa pince. Je vis le prêtre faire appel à la force de son Dieu et frapper durement à répétition la tête de la créature de son poing. Voyant enfin la créature de nouveau exposée, Oreth et Alek la percèrent d’une nouvelle volée de projectiles, faisant à nouveau gicler le sang. La bête hurla de nouveau et s’agita frénétiquement, mais cette fois, ses blessures eurent raison d’elle. Dans un déchirant hurlement, elle s’agita furieusement dans l’eau sous le coup de spasmes, avant d’expirer dans une dernière gerbe d’eau, enfin vaincue.


Libéré de son emprise, Cord se dépêcha et nagea vers la berge, nous rejoignant Zardak et moi sur la grève. Déjà, Oreth était à mes côtés, luttant pour stabiliser mon état oscillant dangereusement entre la semi-vie et la mort.


-Par tout les Dieux, qu’est-ce c’était que ça, s’exclama Cord, fourbu, en se laissant échouer sur le sable.


-C’était un Cthuul, répondis Zardak en l’aidant à sortir de l’eau souillée de sang. Par contre, c’est bien la première fois que j’en vois un aussi gros et aussi puissant. C’est incroyable, mais les légendes des villageois étaient bien fondées.


-Tu parle, « La Crevette Chevelue », je leur en fouterai moi des crevettes. Cette chose nous a presque tuer! Je jure que si je rencontre celui qui a parti cette maudite rumeur, je lui apprendrai pour de bon la distinction entre une crevette de mer et un monstre qu’on dirait sorti du Domaine Lointain.


-Moi de même, répondis Zardak, mais pour le moment, nous ne sommes pas sorti d’affaire. Allons aider Oreth, Kaerun lutte contre sa mort en ce moment.


Passant outre ses propres blessures, profondes et douloureuses, Cord s’empressa d’aider un Oreth épuisé, qui usait de toute sa force de guérison pour réparer lentement mes os cassés. Ensemble, après de longues minutes, les deux soigneurs parvinrent à ressouder magiquement l’ensemble de mon squelette et à panser les plaies béantes que m’avait infligées le monstre. Par après, le Piken put finalement s’occuper de ses propres blessures. Épuisés, nous nous effondrâmes et dormirent tous quelques heures.


À notre réveil, la carcasse du Cthuul s’était échouée dans la berge à quelque pas de nous



Reprenant nos esprits, ce fut alors que nous remarquâmes une scintillante lueur dans le sable au fond de la rivière à travers l’eau redevenue plus claire. Intrigués, Cord et moi y tendirent la main avec précaution, déterrant avec stupéfaction un grand marteau de guerre nimbé d’une aura bleutée et une épée courte iridescente de lueur verte.



Jugeant mieux d’accomplir nos recherches au sujet de ses armes plus tard, nous ramassâmes notre équipement, enveloppant soigneusement nos découvertes dans de grands tissus pour éviter une malédiction dans le cas où elle serait maudite. Nous vîmes alors Alek trancher la tête sur le cadavre du Cthuul et l’envelopper de même avant de la fourrer dans son sac.


-Ben quoi, c’est un beau trophée, nous dis t’il. Sinon, qui nous croira quant on va raconter cela?



Riant tous de bon cœur, nous embarquâmes enfin dans l’embarcation après avoir jeté de nombreux coup d’œil inquiet dans l’eau et suivîmes le courant de la rivière, qui nous mena finalement au dehors dans un grande plaine où nous fîmes camp pour la nuit.
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Vieux 2013-02-12, 14h49   #13
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Une Saga Namurienne


Telle que racontée par Kaerun, guerrier Drake

Onzième entrée




Dès que nous atteignîmes la berge, nous dressâmes un campement rudimentaire et nous étendîmes pour la nuit, fourbus de nos aventures. Épuisé, je m’effondrai plus que je ne m’étendis sur ma couverture et sombra immédiatement dans le sommeil, à l’instar de Cord et Alek. Zardak reposa son esprit en étudiant le Grimoire de Karnak tandis qu’Oreth, assis les jambes croisées, se mit à léviter doucement, en une sorte de demi-sommeil pendant lequel il étudia soigneusement de son esprit les deux objets que nous avions trouvés pour identifier leurs origines.


L’’épée de trouvait être une vieille lame courte avec la capacité de revenir dans les main de son porteur une fois lancé. Le second, Un imposant marteau nimbé d’une aura bleuté se révelà quant à lui bien plus précieux : un puissant artefact nommé « Masse du Soleil-Rouge » autrefois utilisé par l’Ordre de chevalier du même nom afin de bannir le chaos. Nous en fîmes don à Cord, qui fit serment d’en être le champion désigné et je me munis plus tard pour ma part de l’épée courte iridescente.


Toutefois, comme à chaque nuit, mes cauchemars revinrent de nouveau me hanter, tourmentant mon esprit de visions d’horreur de mes parents morts, d’abîme de feu insondable et de cette présence inconnue qui semblait vouloir m’arracher mon âme


Toutefois, au lieu sombrer à nouveau dans la terreur de ce néant de flammes. Je me retrouvai cette fois dans un nouvel endroit. Celui-ci était nimbé d’un brouillard sombre, étrange et vivant, qui dansait en volutes autour de moi. Le sol semblait n’être qu’eau, sur laquelle je pouvais étonnamment marcher sans couler. Rien de cette endroit ne laissait transparaître un semblant de solidité, aucune terre, aucun arbre, que de l’eau et du vent brumeux.

Je fis quelque pas dans la brume, ne sachant aucunement ce que me réservait cet endroit. Soudain, j’entendis un son percer la nuée.


-Kaerun…


Me retournant, j’écarquilla les yeux de surprise en voyant la brume virevolter en un tourbillon qui se mélangea à l’eau et se transforma en une forme humanoïde qui prit forme en quelque instant. Devant moi se dressa alors un grand Drake aux écailles bleu, se tenant dans un harnois magnifiquement ouvragé et au visage noble. Réalisant en un instant à qui j’avais affaire je resta tétanisé de surprise.


-Tu me reconnais, n’est-ce pas, Kaerun?


-Sei..Seigneur Garados, dis-je en m’inclinant

-Oui, c’est bien moi, jeune Kaerun. Je sais ce que tu cherches. Tu le trouveras dans les Marais de la Désolation à l’ouest. Tu y trouveras la clé…

-La clé… Mais quelle clé, seigneur?


-La Clé… répéta alors une dernière fois Garados avant de disparaître dans les brumes.

À ce moment, je me réveilla d’un coup, en sueur sur ma couverture.

-Kaerun? me demanda Zardak. Que se passe t’il? Tes cauchemars ne te font pas autant d’effet normalement.


-Ce n’était pas seulement un cauchemar, mon frère, j’ai eu une vision. Une vision de notre Seigneur.


Zardak abandonna alors immédiatement sa lecture et vint s’asseoir près de moi.


-Une vision dis-tu? Peut te me la décrire


Je lui racontai cette partie de mon rêve dans les moindres détails.


-Très intéressant, mon frère, me dis Zardak. Il semblerait vraiment que tu aies reçu un message de la plus haute importance du Seigneur des Drakes lui-même. Nous devrions en faire notre prochaine destination sur l’heure.


-Mais pourquoi m’avoir parler à moi? Nombreux sont les Drakes plus valeureux que moi, Le Seigneur Akeraÿ par exemple.


-Les voies du Seigneur sont impénétrables, mon frère et lui seul juge de la valeur qu’il accorde aux êtres de cette terre. Par contre, si il a jugé bon de te laisser un tel message, je crois que tu devrais suivre cette direction.

-Tu as raison, comme toujours. D’ailleurs, Le soleil est en train de se lever. Réveillons les autres et mettons nous en route sur l’heure.


-Bien, mon frère. Ah oui, j’ai une bonne nouvelle. J’ai pu établir avec précision notre position actuelle grâce aux étoiles. Nous sommes tout juste à côté ce cette ville me dis t’il en me montrant un point sur la carte


-Excellent, nous en profiterons pour refaire nos provisions et faire réparer nos armures. Je crains qu’un long voyage ne nous attende encore une fois.


-Oui, nous ferions mieux d’être prêt. Allez, réveillons les autres.


Ainsi, après un court passage dans le village de Croneth afin de restaurer provisions et arsenal, nous étions en route vers les marais maudits dont m’avais parlé Garados, nos chevaux progressant sur une lande désolé.


- Et merde, grommelait Alek sur son cheval moi et ma chance… j’aurais pu naître noble et vivre aujourd’hui dans un luxuriant palais avec des dizaines de femme à mes pieds, au lieu de cela, me voilà en route avec une bande de cinglé vers les Marais de la Désolation, un lieu hanté si dangereux et si pourri que même les Chevaliers de Zanarius s’en éloigne. Mais qu’est-je fais au Dieux pour mériter cela?


-peut-être te plaindre sans arrêt ? tenta Cord, chevauchant à ses côtés. Au lieu de broyer du noir sans arrêt, si tu essayais de faire preuve d’un peu d’optimisme pour une fois?


-Optimisme? Merde, on va tous mourir dans un enfer d’eau croupie et de bestioles horribles et tu me demandes d’être optimiste?


- Tu as dis la même chose à Zangor et pourtant une fois la bataille finie, tu hurlais sur tout les toits « Je le savais, ces monstres ne peuvent rien contre moi, je suis invincible » tout en te promenant avec deux ou trois damoiselles. Prend ça comme une nouvelle occasion de ton « invincible courage et ta force divine », répliqua Cord, avec un grand sourire.


Piqué au vif, Alek grommela alors quelque chose d’incompréhensible et s’enferma dans un silence grognon.


-Nous sommes arrivés, déclara alors Oreth, apercevant alors les premiers marécages.

-Oui, répondit Zardak, je sens sur ces terres une puissante aura magique.



-et Maléfique, ajouta Cord, le visage redevenu sérieux et concentré.

Puis enfin nous pénétrâmes dans les Marais de la Désolation. Ceux-ci portaient bien leur nom : arbres morts et distordus, étangs d’eau noire et croupie, brume polluée et pestilentielle, l’endroit respirait la corruption et le Mal. Les chevaux étaient nerveux et n’avançaient qu’à contrecœurs dans cet environnement malsain, ne restant dans le chemin que grâce à notre solide poigne. Nous nous sentions fréquemment observé, croyant plus d’une fois distinguer des formes obscures et fantomatiques nous espionner dans le brouillard. Le plus terrifiant demeurait toutefois le silence ambiant, d’où il nous semblait percevoir parfois de déchirantes lamentations et des hurlements lointains.


Après près d’une heure de route dans ces marais, nous aboutîmes enfin dans un recoin quelque peu plus sec du marais où serpentait un petit sentier entre les arbres cadavériques. Le chemin était maintenant en pente quelque descendante et longeait un escarpement formant une sorte de petite falaise dominant le sentier. Déjà malodorante l’odeur du lieu était maintenant devenue véritablement fétide. L’air empestait la charogne et la pourriture.


-Je n’aime pas cet endroit, me dis-je alors, on dirait l’endroit parfait pour une embuscade

Avec reluctance, j’engageai alors mon cheval le long du sentier, bientôt suivit d’Alek, de Zardak, Oreth et Cord. Alerte et concentré à l’extrême, je tenais fermement la garde de mon épée, prêt à la libérer à la première occasion.


Mais tout arriva bien plus vite que je ne m’y attendais…


Nous entendîmes soudainement de nombreux bruits tout prêt de nous, avant que tout autour de nous ne devienne qu’un véritable chaos. Près d’un vingtaine de grand être vert trapus aux long bras armée de massue bondirent autour de nous en un instant, assaillant nos chevaux. D’un geste, je bondis à terre, épée dégainée, frappant les être les plus proches de moi. J’entendis le sifflement de la corde de l’arc d’Alek alors qu’elle venait de lâcher deux flèches sur un autre des monstres verts.


Abattant l’’un des monstres , je me retourna pour voir mes compagnons et vit Oreth commencer à préparer un sortilège, avant de le voir avec horreur se faire désarçonner par deux monstres sautant sur son cheval. Ceux-ci empoignèrent le mage vixen et en un instant disparurent avec lui dans les marais broussailleux.


Ayant aussi vu le triste spectacle, Cord hurla de rage en poussant son cheval, brisant le crâne de l’un des créature au passage


-Oreth!!! Non!!

Un cri guttural résonna alors et d’un coup, les monstres brisèrent leur attaque pour se disperser autour de nous dans les marais. Cord et moi tentâmes bien de les arrêter, frappant à grand coups dans la masse fuyante tandis que Zardak les bombardait de terrifiante décharge électriques. En désespoir de cause, Alek laissa filer une dernière flèche dans les bois, espérant toucher les porteurs d’Oreth.


Puis en un instant, tous nos assaillants avaient disparus… ne laissant comme témoins que quelques cadavres mutilés.


Nous lançant à leur poursuite, nous nous rendîmes bientôt à l’évidence : nous ne connaissions nullement ces marais contrairement à ces créature et notre progression ne nous permettrait jamais de rattraper ces créature aussi véloce et dans leur élément.


Nous entendîmes alors un faible son près de nous, comme un gémissement.


Fonçant à toute vitesse, nous découvrîmes bientôt l’une des créatures étendue au sol, sa jambe percé d’une flèche l’empêchant de se mouvoir. Immobile, sans le chaos qui nous empêchait de les distinguer auparavant, nous vîmes bientôt à quoi nous avions affaire : un Troll des marais. Ces créatures humanoïdes étaient cruelles et fétides et s’attaquaient souvent à des petits groupes. Elles étaient réputées pour être très difficile à tuer car possédant des capacités de régénération.


Nous apercevant, le troll blessé tenta désespérément de se remettre sur ses jambes, avant de se mettre à ramper frénétiquement, sa blessure se refermant chaque seconde. Ne voulant pas le laisser s’échapper, Alek lui tira deux autres flèches, dans les bras cette fois, avant que Zardak ne le cloue définitivement au sol, lui plantant sa guisarme dans la jambe.



Zardak parla alors, malgré les gémissements de douleur du Troll.

-C’est bizarre, les trolls ne sont pas des créatures appréciant généralement de prendre des prisonniers et encore moins d’accomplir des rapts éclair pour enlever spécifiquement quelqu’un. Hors ceux-ci visaient Oreth et l’ont désarçonné pendant que les autres nous occupaient, c’est un coordination plutôt étrange pour des créatures d’une réputation aussi barbaresque.


Cord s’avança alors


-Je vais le questionner, je comprends assez bien le goblinoïde généralement parlé par les trolls.


Se penchant alors vers le monstre, il l’empoigna solidement à la tête et le força à le regarder tout en usant du langage guttural et haché des trolls.


-Dis moi ce que je veux savoir et je te promet une mort rapide. Que voulez vous faire avec ce mage et où l’avez-vous emmené?


Le troll le regarda alors et lui cracha au visage, riant horriblement


Furieux, le prêtre empoigna son marteau et lui brisa d’un coup l’épaule droite en faisant hurler le monstre de douleur avant de broyer d’un deuxième tout le bassin du troll.


-Répond moi, sinon je te brise tout entier en petit morceau avant de te tuer, espèce d’atrocité. Maintenant, dis moi ce que vous voulez de ce mage et où vous l’avez emmené.

Ayant visiblement compris le message, le troll lança alors une suite de grognement et de cris gutturaux.


-Lui être spécial. Chef vouloir lui, mais pas savoir pourquoi. Emmené lui à château. Pas loin…


-Pas où est ce château, dis le moi


-Par là, gémit le monstre en pointa de son seul bras valide la direction où étaient partis les trolls. Pas loin. Vous mourir là-bas. Beaucoup copains comme moi très fort et Chef avec peau qui brille, très fort.


Voyant que le monstre ne lui en apprendrait pas plus, Cord se leva.


-Merci, maintenant voici la délivrance promise, repose en paix.


Le prêtre acheva alors rapidement le troll d’un coup à la tête, laissant par la suite Zardak enflammer sa dépouille.


- Il dit qu’ils l’ont emmené dans un château pas loin d’ici, mais il ne sait pas pourquoi. Il a marmonné quelque chose à propos d’un chef à la peau brillante qui trouvait Oreth spécial.


Alek revint alors vers nous


-Je crois qu’on n’avait même pas besoin de lui demander la direction, regardez!


Regardant l’endroit que nous indiquait Alek, nous vîmes des dizaines de grandes empreintes bien visibles dans la boue nous menant dans la direction pointé par le mourant. Visiblement, les trolls avaient acquis davantage de coordination, mais ignorait encore tout de la dissimulation des traces.
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Vieux 2013-02-12, 14h50   #14
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Douzième entrée

Courant comme des forcenés dans le sol spongieux, nous traquâmes les trolls durant plusieurs minutes jusqu’à une petite colline rocailleuse, sur laquelle se dressait un très grand fortin de bois. Il en provenait une assourdissante clameur de grognements et de cris gutturaux. Sur de hautes tours de rondins très grossiers, quelques trolls montaient la garde, observant les environs. La massive porte d’entrée de bois était fermée et barrée.

Visiblement, il ne serait pas facile de faire sortir Oreth de ce « château ». Surtout avec près d’une vingtaine de trolls à l’intérieur…


Avec grande précaution, nous approchâmes jusqu’à la palissade. Les guetteur trolls n’était visiblement pas très habitué à une veille discipliné et leur attention s’en trouvait plutôt relâchée, suffisamment pour ne pas percevoir quatres aventuriers avançant à couvert et silencieusement. Ainsi, sans trop de difficulté, nous parvînmes jusqu’à la palissade que nous longeâmes jusqu’à l’arrière du fortin.

-Et maintenant? demanda Alek

-Cette palissade est grande et haute, mais son bois est fragile, dis Zardak. Nous ne devrions pas avoir trop de difficulté à l’enfoncer si nous le désirions.

-Attendez, je vais y faire une entrée, dis-je

Je me penchai et prit une grande inspiration, avant de relâcher tout doucement un petit nuage de gaz acide sur la paroi. Au contact du nuage corrosif, le bois déjà presque pourri d’humidité se mit à fondre et à se dissoudre, tel que je le voulais. Avec précision, je creusa alors une petit trouée, juste assez large pour laisser passer un homme couché.

-Si je creuse davantage, cela risque d’alerter les trolls à l’intérieur. Par contre, cette trouée devrait permettre au plus agile d’entre nous de s’infiltrer dans le camp pendant que nous ferons diversion.

Nous nous tournâmes spontanément vers Alek

-Quoi!? s’exclama l’archer. Vous voulez me faire infiltrer un camp à ciel ouvert avec vingt trolls dedans. Vous êtes fous ou quoi?

-Tu est le seul qui puisse passer dans ce trou et le plus discret d’entre nous, dis Cord. Nous nous assurerons d’attirer toute l’attention du camp vers nous, ce qui devrait te permettre de chercher Oreth en toute quiétude.

- Comment ferons nous diversion? Je pourrai user d’une boule de flamme pour semer la panique, déclara le mage blanc.

-C’est une bonne idée, répondis-je mais nous la garderons pour plus tard. Zardak, tu assureras notre couverture depuis les airs pendant que Cord et moi chargerons le camp de front. Si je me fis à mes précédentes expériences avec les trolls, cela ne devrait pas être bien long avant que tout le camp ne se bouscule à la porte d’entrée pour venir nous démembrer.

-Ce qui sera alors l’occasion rêvée pour toi de les faire rôtir à la broche et de semer la pagaille la plus complète dans le camp, en plus d’amincir considérablement leurs effectifs, compléta Cord. Pendant ce temps, Alek aura tout l’espace désiré pour trouver Oreth et le secourir.

-Et bien, ce plan me va, à condition que vous provoquiez réellement un chaos général, dis l’archer

-Ce plan me parait excellent, bien que très risqué, s’inquiéta Zardak. Je m’assurerai de vous fournir un support aérien et agirai pour assister les auteurs de la diversion, qui risquent d’être exposés au plus de danger.

-Très bien, allons-y, terminai-je.

Zardak profita de la noirceur de la nuit pour prendre son envol hors de vue des guetteurs et prit de l’altitude jusqu’à se fondre dans le ciel obscur. Sa vision du camp était parfaite et lui permettrait de suivre tout le déroulement de l’opération.

Pendant ce temps, Cord et moi retournâmes devant le fortin et nous éloignâmes des fortifications le plus discrètement possibles pour rejoindre nos chevaux pendant qu’Alek entendait patiemment le signal. Une fois en selle, nous lançâmes nos montures au galop, les faisant émerger à la course des fourrés où nous les avions cachés. Armes levées, hurlant avec forces nos cris de guerre, nous chargeâmes vers le fort. Bientôt les guetteurs nous virent et lancèrent une suite de hurlements excités qui momentanément taire tout le camp, avant que ne se fasse entendre une gigantesque clameur de grognement et de hurlements.

Nous n’attendîmes pas bien longtemps avant de rencontrer nos premiers adversaires. Peu avant d’atteindre la grande portes de bois, deux grands trolls armés de massue surgirent en hurlant du fortin. Je sauta rapidement de selle et me porta à leur rencontre. Mon épée fut plus rapide que la masse et je fauchai d’un coup les jambes du monstre avant de lui trancher la tête d’un coup sec. Cord accueillit le second d’un terrifiant coup de marteau au menton qui renvoya la créature à l’intérieur des murs dans une explosion d’étincelles bleues. De nouveaux cris se firent entendre alors que de nouveaux opposants se dressaient sur notre passage.

Cette fois, ce fut une horde qui se massa devant nous, prête à nous réduire en bouillie. Le combat fut beaucoup plus ardu. Les monstres étaient partout et nous forçaient à demeurer constamment sur la défensive pour nous protéger. J’entendis alors le signal de Zardak.

-Je suis prêt, entassez les devant la porte!

-Cord! C’est prêt!

-Entendu! On les repousse

Prenant ma respiration, je crachai un grand jet de gaz corrosif sur les trolls, qui stoppèrent un moment l’assaut sous la douleur de l’acide. Cord profita de l’occasion et chargea son arme d’énergie, avant de frapper violemment le sol devant lui, créant une secousse sismique qui projeta les monstres sur la porte du fortin.

De concert, Cord et moi plongèrent pour nous protéger.

Les trolls n’eurent même pas le temps de se relever. Une grande balle de flammes descendit des cieux et frappa de plein fouet l’entrée du fortin, où était massés la horde, embrasant la porte et ses environs d’un rugissant incendie. Hurlant de terreur, les monstres s’égayèrent en tout sens, se piétinant les uns les autres. Certains monstres était transformés en véritables torches vivantes et couraient de façon erratique en cherchant une source d’eau. La diversion avait réussi, la panique était totale.

Dès l’explosion, Alek profita du moment et se glissa dans le trou aménagé dans la palissade. L’attention du camp étant toute entière sur l’attaque de la porte, il se glissa à l’intérieur du fortin et s’infiltra entre les grossières huttes d’ossements qui servaient de logis aux trolls. Il devait faire vite. Repérant rapidement une hutte plus large que les autres, il y fonça en courant. Très vite, il remarqua un troll à l’entrée de la hutte, qui semblait garder le lieu. Les événements de la diversion semblaient retenir toute son attention et Alek décida de tenter sa chance, jugeant le temps court. Étant à quelques mètres derrière lui, l’archer fonça à toute vitesse et dégaina son épée. Croyant entendre un bruit, le troll se retourna, mais trop tard, l’arme d’Alek était déjà enfoncée dans sa gorge et étranglait ses cris. D’un coup de poignet, l’aventurier lui déchira la nuque et entra à la course dans la hutte pendant que le gardien s’écroulait au sol dans une mare de sang.

L’intérieur de la hutte était étonnamment bien éclairé pour une habitation de troll. Des chandelles uniformément réparties diffusaient une lumière suffisamment claire pour bien distinguer l’intérieur. Les murs de la hutte étaient emplis d’inscriptions tracées dans un langage qu’il ne connaissait pas. Ça semblait être un lieu de rites. Sur une table, enchaîné, gisait Oreth, dépouillé de ses vêtements, le corps barbouillé de symboles ésotériques. Alek se figea aussitôt, non pas de la vision de son ami prisonnier, mais plutôt de la chose qui se tenait à ses côtés. On eut dit un troll par sa taille, mais son corps entier était fait de cristal, des pieds à la tête. Remarquant l’intrus, la chose interrompit le travail qu’elle accomplissait et se retourna, son puissant poing filant droit vers Alek…

-Ah, Merde, pensa l’archer, juste avant d’être éjecté de la hutte par la force du choc…

Pendant ce temps, Cord et moi profitèrent de la confusion pour foncer à nouveau. Protégés par les tirs magiques de Zardak, nous fîmes irruption dans le camp, fauchant l’un après l’autre les trolls entièrement désorganisés. De ceux qui avaient résistés à l’explosion, quelques uns posèrent une résistance farouche, mais la force de notre travail d’équipe fit bientôt la différence, Cord massacrant les monstres de son marteau béni pendant que je les occupais de feintes et de passes d’armes.

Nous fîmes ainsi notre chemin jusqu’au huttes. Nous vîmes alors Alek jaillir au vol de la hutte la plus grande et atterrir avec fracas quelques mètres devant nous, se tenant les côtes en grimaçant de douleur. En un instant, Cord fut sur lui, apposant les mains pour calmer la douleur de ses blessures

-Alek, qu’est-ce qui s’est passé?

-Dans la hutte… un gros pas comme les autres. Faite gaffe, il tape fort… grommela l’archer, qui laissa Cord lui prodiguer quelque soins magiques.

-Tu as plusieurs côtes cassées et un hématome de la taille d’une enclume, s’inquiéta le guérisseur. Par Dod! On dirait que tu as reçu une charge de taureau en pleine course.

-Je crois qu’on ne pas va pas tarder à savoir ce que c’est, dis-je, en voyant une forme géante et bleue sortir pas à pas de la hutte.

L’apparition avait exactement le même physique qu’un troll, mais son corps était constitué en entier d’une sorte de cristal transparent. Dans sa main, une inquiétante massue faite du même matériel laissait comprendre ses intentions. Ses yeux eux-mêmes étaient deux feux lumineux d’où se lisait une intelligence malsaine. Il faudrait être prudent.

Je voulais laisser à Cord le temps de procéder à des soins d’urgence et m’avança pour affronter la créature. Plus rapide, je lui assenai un puissant coup d’épée sur le torse. À ma surprise, mon arme entama à peine sa peau cristalline, rebondissant comme si elle eut frappée un mur de pierre.

-Quoi! Mon épée ne lui fait rien!

Le monstre ricana, sachant que je ne pourrais lui faire aucun mal de mon arme et leva sa lourde masse pour frapper. J’esquivai avec peine l’attaque, effrayé à l’idée qu’un seul coup me briserait sans nul doute tout les os du corps. Décidé à acheter du temps, je contre-attaquai avec fureur, le harcelant de coup d’épée aux jambes, aux bras, au visage, tout pour attirer son attention sur moi.

-Cord dépêche-toi, je ne pourrai pas le tenir longtemps, criai-je, baissant la tête pour éviter un nouvel assaut.

-Tiens bon j’arrive! me répondit-il, atténuant suffisamment la douleur d’Alek pour lui permettre de se lever et combattre

Malgré ses côtes brisées, l’archer empoigna sa propre épée et fonça pour m’aider, suivi de Cord. Il était temps car je sentais déjà mes bras se meurtrir de leurs efforts soutenus. Mes réflexes étaient moins rapides et chaque mouvement semblait plus lourd que le précédent.

Mais là où mon épée n’avait pas réussi a entamer la peau blindée du monstre, le marteau enchanté du guerrier-prêtre fit merveille, faisant éclater l’armure cristalline à chaque frappe. Le monstre hurla de souffrance et entra alors dans une rage terrifiante. Frappant comme un démené, il concentra tout ses effort sur le prêtre. Face à cette avalanche de coups, Cord ne put tout bloquer et reçut un coup de masse sur l’épaule, lui brisant le bras en le faisant s’écrouler. Excité à l’idée de tuer, le troll tenta de porter le coup de grâce. D’instinct, je fonça et me plaça devant Cord pour lui faire écran de mon corps. La lourde massue me frappa de plein fouet au torse et me projeta en arrière dans un grand craquement. Une fulgurante douleur me déchira alors au niveau des poumons et je compris que ma cage thoracique avait fêlée. Heureusement, mon armure avait absorbé la plus grande partie du choc. Je lui devais d’être encore en vie, ce coup m’aurait broyé tout le thorax sans elle. Ma vision devint noire sous la souffrance, alors que je tentais péniblement d’atteindre mes potions curatives. Je sentis le monstre s’approcher de moi, pour mettre fin définitivement à mon existence.

C’est alors que Cord intervint, usant de la puissance de son Dieu pour frapper le monstre d’une intense décharge sonique. Si la force du son faillit me rendre sourd, elle fut autrement dommageable pour la créature, dont la peau cristalline se fissura sous l’impact. Alek profita de l’occasion et frappa de son épée sur les craquelures, augmentant leur taille. Le monstre eut beau tenté de le frapper, l’archer était trop agile pour lui et esquivait chaque coup de masse avec une rapidité féline.

Puis on entendit un grand crépitement et un cri

-Alek! Écarte-toi

Pendant que l’archer bondissait de côté, une terrifiante décharge électrique stria le ciel et attaqua le troll de cristal, fragilisé par les coups répétés d’Alek. Incapable de contenir autant d’énergie électrique, le corps du monstre explosa en morceaux, se désintégrant en une pluie d’éclat bleutée qui tomba tout autour. Je ferma les yeux pour me protéger. Lorsque je les rouvris, ne demeurait par terre qu’un morceau de cristal taillé, orné de mystérieux symboles qui luisait sous la lumière de la lune.

La Clé…
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Vieux 2013-02-12, 14h50   #15
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Re : Saga Namurienne

Une Saga Namurienne

Telle que racontée par Kaerun, guerrier Drake

Treizième entrée


Nous avions libéré enfin Oreth. Une fois le troll de cristal vaincu, nous pûmes enfin libérer notre ami de sa prison et le ramener avec nous jusque-là une clairière lointaine où nous fîmes camp pour la nuit, fourbus de notre audacieuse opération de sauvetage.

Ce soir-là, alors que tous dormaient à poings fermés, j’eus un nouveau rêve.

Je me retrouvai à nouveau dans un brouillard de néant, debout devant le fantôme du Seigneur des Drakes. Je me mis à genoux devant lui, me prosternant en signe de respect.

- Tu as la Clé, Kaerun? me demanda-t-il, de sa voix d’outre-tombe

- Oui, Seigneur….

- Bien, maintenant qu’elle est en ta possession. Elle te permettra d’atteindre votre prochaine destination. Celle-ci se trouve dans un endroit oublié des plaines de Duranild, au sommet de la Tour de Nehrès, aussi surnommée la Tour des Ombres. La Clé ouvrira le portail au haut de cette tour. Fais vite, Kaerun. Le temps est court et les ombres grandissent.

- J’entends et obéis, Seigneur des Drakes, je ne vous décevrai pas.

- Soyez prudents, la tour est investie du mal le plus pur et mettra ta volonté et celle de tes compagnons à rude épreuve. Vous devez survivre à cette Tour.

- Je survivrai… et protégerai mes compagnons

- Faites vite…le temps presse. Bientôt, il sera trop tard. Trop tard…

Et sur ces mots, le Seigneur des Drakes disparut dans les brumes, me laissant me réveiller en sursaut, le corps en sueur.

Je réveillai rapidement mes compagnons, les informant rapidement de la situation.

-Quoi! Encore des voyages? Mais on ne peut vraiment jamais dormir tranquille ici!, se plaignit Alek en se frottant les yeux.

-L’appel semblait assez urgent pour inquiéter notre Seigneur lui-même, analysa Zardak. Cela ne doit donc pas attendre. Les plaines de Duranild sont à près de quatre jours de cheval d’ici, il faut faire vite.

-J’acquiesce, dit Cord mais nous devrions au moins passer la nuit à Telak, un petit village sur notre route. Les plaines sont connues pour fourmiller de bandits de toutes sortes la nuit et nous pourrons en profiter pour nous équiper convenablement.

-Excellente idée, Cord, acquiesçais-je. Et toi, Oreth? Qu’en penses-tu?

Oreth prit un instant pour réfléchir, avant de déclarer

-Je sens les esprits autour de nous devenir de plus en plus nerveux. Les énergies fluctuent à un rythme si effréné que j’ai moi-même de la difficulté à suivre. Ils sont terrifiés, particulièrement ceux autour de Namuria. Ils sentent que quelque chose se prépare et leur peur se répercute jusque dans mon cœur. Garados à raison, nous devons nous hâter. Je ne sais ce qui se trame, mais j’ai bien peur que les conséquences soient horribles si nous ne parvenons pas à le découvrir.

-Alors en route, déclarai-je en me levant. À cheval et au galop!

Et nous partîmes pour Duranild…

Nous quittâmes les Marais de la Désolation, non sans un certain plaisir, et chevauchâmes durant trois jours, la longue campagne jaunâtre de Duranild défilant sous nos yeux. Nous n’arrêtions que rarement, laissant seulement les chevaux prendre un peu de repos, avant de seller à nouveaux.

Nous arrivâmes finalement à Telak à la tombée du troisième jour.

Les gardes ouvrirent la porte de la palissade à notre arrivée, l’air surpris de nous voir. Nous demandâmes la direction de l’auberge la plus proche aux gardes qui nous pointèrent un petit bâtiment arborant l’enseigne « La Licorne grise ».

Remerciant les gardes, nous nous dirigeâmes vers l’étable pour y laisser nos montures se reposer. Il ne s’y trouvait qu’une seule bête, un grand cheval entièrement noir qui nous toisait du regard, l’air mauvais.

-Quel sorte de voyageur peut bien chevaucher sur une bête pareille, se demanda Zardak.

-Je l’ignore, mais j’ai bien l’impression que nous ne tarderons pas à le savoir

La nuit tomba et nous prîmes chacun une chambre individuelle, la mienne juste en face de celle de Zardak. Juste avant d’aller me coucher, je croisai Cord dans le couloir qui me souffla à l’oreille.

-Il y a quelque chose de malsain ici. Garde ton épée proche de toi cette nuit, ce n’est peut-être qu’un pressentiment, mais demeurons prudent.

-Entendu, je resterai vigilant, bonne nuit Cord.

-Bonne nuit, Kaerun.

Je rentrai dans mes quartiers et me couchai immédiatement, gardant ma large épée à portée de main. Je sombrai aussitôt dans un sommeil profond. Les heures passèrent, bientôt mes cauchemars resurgirent. Je voyais Zardak, habillé d’une simple toge pour dormir, lutter comme un forcené contre une créature humanoïde hideuse dotée de cornes et d’une longue barbe rougeâtre descendant sur son menton fourchu. Celle-ci tentait par tous les moyens de le tuer de son arme, un poignard dentelé et blessa plusieurs fois le Drake avant de le précipiter par terre pour l’achever.

Mais il n’en eut jamais le temps… un étranger surgit brusquement dans les ténèbres de la chambre et s’interposa entre Zardak et son ennemi, combattant la créature de son épée. Surpris de cette arrivée fortuite, Zardak se releva rapidement et se précipita vers sa guisarme. Voyant cela, le monstre rugit et s’esquiva du combat avec l’étranger pour tenter de frapper le mage dans le dos. N’ayant pas d’autre choix, l’inconnu abandonna toute attaque pour faire bouclier à Zardak de son corps, la dague lui traversant le bras. Blessé, le guerrier enfonça son épée dans le torse du monstre jusqu’à la garde. La créature tituba, s’écartant de l’étranger avec l’épée qui le traversait de part en part. Zardak intervint à son tour et foudroya le monstre d’une terrible décharge électrique, le repoussant au fond de la chambre. Mais il n’était toujours pas vaincu et se releva avec un sourire sadique, faisant face en ricanant.

Je me réveillai en sursaut. Ce n’était qu’un cauchemar… Non, j’entendai des ricanements et de bruit de combat hors de ma chambre qui venait de la chambre…de Zardak.

Rageur, je me levai d’un bond et jaillis hors de mes appartements avec mon épée en main, faisant irruption dans la chambre de mon frère. Je l’y trouvai, ensanglanté, faisant face de sa guisarme à la même créature que j’avais entrevue dans mes rêves. Elle avait même l’épée de l’inconnu en travers du torse. Ce dernier, lui, protégeait le mage, usant d’un bouclier noir orné de pointes pour parer les incessantes attaques de griffes. Porté par ma rage, je hurlai en levant mon épée. La créature maléfique se retourna aussitôt, prête à m’affronter. Mais déjà, mon épée sifflait dans l’air et lui traversait le ventre. J’avais frappé si fort qu’elle en était littéralement sciée en deux et regardait incrédule,son torse être séparé de ses jambes. Dans un même mouvement, je coupai son hideuse tête afin de m’assurer sa mort et fit face à l’étranger. C’était un grand homme, engoncé dans une inquiétante armure noire ornée de pointes. Des grandes traces de griffes et de coup de poignard se lisaient sur sa cuirasse. Il faisait toutefois trop sombre pour distinguer son visage, hormis qu’il semblait avoir de longs cheveux, noirs aussi.

Avant qu’il ne fasse un mouvement, je lui mis ma lame rouge de sang sous la gorge

-Qui êtes-vous? grondai-je

Très calme, l’inconnu sembla avoir un petit rictus

-C’est une bien étrange façon de remercier quelqu’un qui vient de combattre avec votre ami.

-Commencer par me dire qui vous êtes et ce que vous faites ici…je verrai s’il y a matière à remerciement ensuite. Qui êtes-vous? répétai-je

-Mon nom est Arkael Eldar, paladin errant des routes. Les Diables sont mes ennemis jurés, aussi je n’ai pas pu résister à l’envie de tuer celui-ci et accessoirement, de sauver votre ami.

-Quoi, cette chose était un Diable? Dis-je en pointant le corps démembré par terre, qui a ma grande surprise se consumait en flammes.

-Exactement, répliqua l’étranger, que le phénomène ne semblait pas déranger outre-mesure. Je les chasse partout sur le continent et au-delà. Maintenant, si vous voulez bien poser votre épée, j’en ai une tour pleine qui demande éradication.

Je n’aurais su dire pourquoi, mais il m’inspirait un étrange sentiment de malaise. Une sorte de mélange de peur inconnu et d'un charisme qui laissait dénoter un caractère inébranlable. Il semblait sincère, mais je gardais tout de même mon épée levée.

Zardak intervint alors.

-Tu peux poser ton épée, mon frère. Cet homme n’est pas dangereux pour nous et il m’a protégé contre ce guerrier des Enfers. Sans lui, je ne serais peut-être même pas encore en vie.

J’hésitai encore un instant, avant de retirer finalement mon épée de son cou. Je me penchai et ramassai l’arme du paladin, demeuré au sol là où était auparavant la dépouille de la créature. Je tendis son arme au guerrier, qui la rangea dans son fourreau.

-Je te remercie, dit le paladin, maintenant si vous le permettez je vais prendre congé.

-Vous avez parlé d’une tour, demanda Zardak. Serait-ce celle de Nehrès.

L’étranger se figea

-Oui, et alors?

-Nous nous y rendons nous-aussi. Savez-vous ce qui s’y cache?

-Cette tour tient lieu de repaire à un culte infernal qui commence à s’organiser de plus en plus. Je m’y rends pour mettre fin à leurs actions. Et vous?

-Nous enquêtons sur une soudaine turbulence des esprits autour de Namuria que nous croyons relié à cette tour. Un portail au haut de celle-ci plus être plus exact.

Je vis alors les yeux de l’étranger briller.

-Un portail et une distorsion. Oui, je vois…réfléchit l’étranger. Ça m’intéresse…beaucoup. Je propose de faire front commun pour déraciner le problème. Je connais les mondes infernaux beaucoup mieux que quiconque et vous aurez besoin de mon aide.

Zardak réfléchit un moment, puis serra finalement la main du paladin

-Entendu, joignez-vous à nous, nous verrons de quoi il en retourne. Nous partons dès demain.

-Je vous verrai à l’aube dans ce cas, dit l’étranger en prenant congé pour retourner dans sa chambre.

Le reste de la nuit se déroula sans encombre.J'appela Cord afin qu'il vienne soigner les blessures du mage et à l’aube, j’informai Alek et Oreth de l’attaque de la nuit passée et de notre nouvel équipier. Nous retrouvâmes celui-ci devant l’étable, déjà monté sur son grand destrier noir à nous attendre. Nous sellâmes nos propres chevaux rapidement et partîmes aux premières lueurs de soleil.

Désormais éclairé par le soleil, le visage de l’étranger était cette fois bien visible. Celui-ci avait de quoi repousser, étant une sorte de mélange entre un faciès humain et celui d’un tieffelin. Des cicatrices incandescentes parcouraient son visage, ses dents semblaient plus pointues et ses yeux étaient ceux d’un tueur, à la fois glacés et brûlants de rage. Mais malgré son apparence dérangeante, de son corps irradiait une puissante aura de force, de courage et de justice qui inspirait l’héroïsme.

Chevauchant aux côtés d’Oreth, je questionnai le mage en chemin

-Que penses-tu de ce paladin, Oreth? Toi qui sais sonder les esprits mieux que quiconque.

Le Vixen sembla se concentrer un moment avant de répondre

-La crédibilité de ses dires n’est pas à mettre en doute. De tout son être émane une envie réelle de faire triompher le Bien sur le Mal, une envie qui approche même le fanatisme, je dois dire. Quant à son apparence, elle me rappelle assez celle des Hellbreds de légende.

-Les Hellbreds?

-Des criminels repentis aux portes même de l’enfer et revenus dans le monde matériel pour tenter de purger leur âme. Malgré leur apparence corrompue, ils deviennent généralement de terrifiants guerriers au service du Bien pour se racheter. Leur histoire est tragique, car même en accomplissant les plus grands exploits, il n’est pas sûr que les Dieux leur accordent l’accès au Paradis tant désiré. Mais les légendes font état de certains Hellbred ayant échappé à la damnation. Si celui-ci en est bien un, nul doute que cette histoire de troubles des esprits à attirer son attention. Elle lui offrira peut-être la chance d’accomplir une action décisive qui rachèterait son âme aux yeux des Dieux.

-Je vois… un guerrier puissant, mais sans aucun regard à sa vie. Il faudra le surveiller.

-Pour l’instant, profitons de son support, nous en aurons bien besoin. J'ai l'impression qu'il sera amener à jouer un grand rôle dans toute cette histoire, rajouta le mage.

-Oui, c’est bien ce qui me fait peur…
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Quatorzième entrée




Après une nouvelle journée de chevauchée, la plaine se recouvrit de brume et le sol devint noirci. Bientôt, nous parvîmes à distinguer les contours ruinés d’une vieille cité. Nous approchions. L’air se faisait plus froid, plus cru.

-Nous voilà arrivés, déclara Cord

À peine discernable dans l’épais brouillard, une haute tour noire dominait le paysage. La Tour de Garde de Nehrès. Le dernier vestige encore debout d’une grande cité tieffeline aujourd’hui disparue sous les guerres et le temps. Aujourd’hui, ces ruines devaient être désertes depuis près de deux siècles. Il faut dire que les rares aventuriers qui s’y étaient hasardés étaient revenus complètement fous, marmonnant sans cesse à propos de sang et de mort, ou était tout simplement disparus. La rumeur veut que les anciens patrons diaboliques de la cité tieffeline ne soit pas morts et hantent encore les ruines de leur présence. Sa sinistre réputation avait value à la tour son surnom de Tour des Ombres.

Nous arrivâmes enfin au pied de la tour et mîmes pied à terre. Armes en mains, nous nous approchâmes de la porte. D’un petit geste de la main, Oreth la déverrouilla magiquement et l’ouvrit tout doucement. Un air vicié et putride s’échappa aussitôt de l’intérieur.

Retenant mon dégoût, j’avançai le premier, suivit de près par Arkael,Zardak, Oreth, Alek et Cord. Nous passâmes le vestibule et arrivâmes dans une large pièce, aménagée avec de grandes tables chargées de nourritures diverses. La salle donnait accès à deux portes, une petite à notre gauche et une grande au fond, d’où perçait la voix forte d’un individu.

Par des signes silencieux, nous nous dirigeâmes vers la petite porte que nous ouvrîmes faiblement. Il s’y trouvait deux hommes, au front ornés de cornes, occupé à revêtir un habit de cérémonie dans ce qui semblait être le vestiaire. J’ouvris alors la porte et vit l’un des cultiste relever la tête, pensant que l’un de ses confrères venait les chercher.

Ils n’eurent jamais le temps de crier. Deux flèches d’Alek les percèrent en plein front et ils s’effondrèrent dans un bruit mat.

-Deux de moins, lança l’archer

-Demeure toujours le problème de la grande salle, jugea Zardak. Si nous n’avons pas croisé plus de disciples, c’est donc signe qu’ils sont tous là-bas

-Je crois que j’ai une idée, dit Oreth.

Il tendit la main et fit voler deux grandes toges jusqu’à lui. Il en donna une à Alek.

-Toi et moi avons à peu près la même taille que ces hommes. Nous nous en servirons pour infiltrer la salle d’oraison.

-Très bonne idée, Oreth, dis-je. Nous demeurerons en soutien derrière la porte. Au moindre bruit de bataille, nous entrerons.

-C’est un plan, appuya Cord.

Alek enfila la toge, cachant son arc sous la large cape. « Enfin un peu de piquant dans cette mission », pensa t-il, avec un petit sourire.

Le Vixen et le demi-elfe s’approchent de la grande porte et l’ouvrirent doucement pendant que nous nous cachions derrière les pans de murs. Aussitôt, la clameur du sermon proférée en langue infernale parvint à nos oreilles.

-Ils appellent des esprits morts au combats afin de les ressusciter pour qu’il combattent pour eux, traduisit Arkael , à mes côté. C’est entièrement blasphématoire, il faut les en empêcher maintenant.

-N’ait nulle crainte, nous n’attendrons pas longtemps, lui dis-je, connaissant Oreth et Alek.

Les deux faux cultistes entrèrent alors dans l’assemblée et fermèrent la porte derrière eux. L’oraison se poursuivit pendant encore un moment, la clameur grimpant chaque instant. L’incantation atteignait son point culminant.

À l’intérieur, Oreth se tourna alors vers Alek. Des dizaines de cultistes étaient agenouillés à leur côté, récitant les paroles blasphématoires.

-Maintenant, dit le Vixen.


On entendit alors un soudain sifflement, suivit d’un cri. Sentant le signal donné, Cord et moi ouvrîmes la porte d’un coup sec.

Alek avait abandonné sa toge et décochait flèche sur flèche dans la masse. Usant de toute sa dextérité, le demi-elfe était si rapide que ses mouvements en devenaient presque flous. Les traits jaillissait de son arc et fauchaient l’un après l’autre les adeptes impuissants qui se demandaient ce qu’y se passaient.

Un rictus de satisfaction fendait le visage de l’archer, qui avait l’impression de retrouver les vieux champs de tir de son enfance. Il vit le maître de cérémonies s’affoler et ordonner à ses fidèles de le tuer. Mais dans la salle, c’était déjà le chaos. Presque la moitié des serviteurs avaient déjà été fauchés par les flèches meurtrières avant même qu’ils n’aient pu réagir et tout ceux qui tentaient d’approcher allaient rapidement partager le même sort. Quelques adeptes armés de sabres approchèrent, tenant devant eux le corps d’un confrère tombé comme bouclier. Oreth intervint et joua avec leurs esprits pour leur instiller une peur panique. Terrifiés, ils tournèrent les talons pour s’enfuir avant de s’écrouler, une flèche leur perçant la nuque. Le maître de cérémonie s’agita, invoquant à lui des guerriers squelettes pour le défendre pendant qu’il fuyait. Voyant cela, Oreth fit feu de sa petite arbalète double, logeant deux carreaux effilés dans le crâne de l’agitateur pour l’empêcher d’aller plus loin. Dans un gargouillement, celui-ci s’effondra parmi ses fidèles. Satisfait, Oreth se retourna et pulvérisa un nouveau groupe de serviteurs diabolique d’une balle de flammes.

Toutefois, l’incantation du maître avait eu le temps d’aboutir et de grands guerriers squelettes se dressaient devant nous. Ce fut à ce moment que nous chargeâmes dans la mêlée. Cord fonça parmi les cultistes et en balaya plusieurs d’un rayon lumineux qui les incendia. Sans même regarder les disciples se consumer dans le feu sacré, il enchaîna d’un terrifiant coup de marteau à la tête de l’un des squelettes, qui explosa sous la frappe de l’arme bénie. De notre côté, Arkael et moi fonçâmes. J’utilisai ma large épée pour briser les os des squelettes, pendant que le paladin les foudroyait de son épée chargée d’énergie lumineuse.
Enfin, Zardak termina le travail en détruisant tout les squelettes restant à coup d’éclairs rouges.

Soudainement, ce fut le silence… Tout autour de nous, les corps des disciples infernaux jonchaient le sol, la plupart percés de flèches. Le massacre n’avait même pas duré une minute.

-Je crois qu’on peut dire que l’étape un est terminée! Lança Cord

Alek souriait, observant la scène en faisant tournoyer une flèche entre ses doigts.

-Je crois que je viens de battre un record, lança l’archer. Près de trente flèches en moins de vingt secondes.

-Effectivement, c’est un record, répliqua Zardak. C’est tout de même incroyable que quelqu’un d’aussi rapide prenne autant de temps à se préparer le matin lorsqu’il faut partir.

La plaisanterie du mage nous fit tous rire, hormis Arkael qui se dirigeait déjà vers les escaliers pour monter à l’étage.

-Pas de temps pour des bouffonneries! Ces cultistes n’était qu’une mince part des horreurs de cette tour. Le vrai travail nous attend en haut, grouillez-vous! haranga le paladin.

Nous grimpâmes à l’étage tous ensemble, prêts à tout. Celui-ci était étrangement petit et ne se résumait qu’à un mince corridor avec un escalier au bout. Un mince filet de lumière circulait à travers des fenêtres barrées, baignant la scène d’une atmosphère glauque. Une seule porte, tâchée de sang, traversait le couloir. Cord s’en approcha et fit sauter la porte d’un coup de pied. Son visage blêmit.

-Je crois que je vais être malade…

Nous approchant, nous vîmes ce que cachait la pièce. Du sang…partout. Le plafond, le plancher et les murs dégoulinaient sans arrêt de liquide sanguin, au point où l’on ne voyait que cela. Un amoncellement de squelettes baignant dans un bain d’hémoglobine était amassé dans chaque coin de la pièce, témoignant probablement de la fin tragique qu’avait rencontrés ceux qui y étaient restés emprisonnés. Le tout diffusait une odeur écoeurante de putréfaction. Je me sentis défaillir un moment et la nausée grimper en moi à la vue de cette scène morbide. Je détournai le regard rapidement, à l’instar de mes compagnons, et tenta de retrouver mes esprits. Ce devait être là que les cultistes enfermaient leurs prisonniers pour se repaître de leur douleur. Nul doute que chaque moment passé dans cette pièce devait être une vraie torture, capable de rendre tout être normal complètement fou.

Sans un mot, nous quittâmes l’endroit pour aller prendre l’escalier au fond du couloir.

Nous grimpâmes ainsi à l’étage, où se firent entendre de terrifiants hurlements de souffrance. Il y avait un mince corridor fendu d’une de dizaine porte d’aciers sur la droite, très semblables à celle de cellules et d’une sur la gauche, celle d’où provenaient les hurlements. Arkael ouvrit d’un grand coup de pied celle de gauche et nous nous précipitâmes dans la pièce. Nous y trouvâmes une grande panoplie d’instrument de tortures que je n’oserais décrire dans ce journal. Sur l’un d’eux, un énorme bourreau s’affairait sur un homme assez jeune d’apparence en le piquant d’une pointe chauffée à blanc. En arrière plan, quatre autres disciples observaient un autre bourreau, qui s’affairait à leur expliquer le maniement de certains outils de torture en usant d’un autre prisonnier comme cobaye.

Je vis rouge…ainsi que mes compagnons. Nous nous précipitâmes à l’intérieur.

Dès notre entrée, les occupant de la pièce hurlèrent et nous foncèrent dessus.

Arkael chargea le premier bourreau, bloquant son tisonnier brûlant de son bouclier avant de le lacérer de son épée. Le tortionnaire hurla de douleur et tenta de frapper à nouveau, mais le Hellbred était prêt. Il esquiva en se baissant le tisonnier, puis dans une séquence foudroyante, assomma le bourreau d’un coup de bouclier, lui trancha le bras et la jambe gauche, le fit trébucher d’un coup de pied avant de le clouer au sol en lui plantant son épée dans le ventre. Voyant que le tortionnaire était encore en vie et se débattait, Arkael s’empara du tisonnier demeuré dans la main sectionnée.

- Va rejoindre tes maîtres en enfer, ordure, ragea le paladin en lui plantant le tisonnier dans le visage.

De son côté, fou de rage contre les tortionnaires, Cord se retrouva devant deux adeptes armés d’épées. Levant haut son marteau, il frappa si durement le premier qu’il le fit traverser le mur donnant sur le couloir, l’envoyant se briser sur la porte d’une cellule. Le second tenta de se venger et fit une estafilade au torse du Piken. Cela n’eut pour effet que d’enrager encore plus le prêtre qui empoigna à la gorge le disciple et lui écrasa la tête contre un siège garnie de pointes.

-Dod, juge Éternel des Cieux, pardonne la colère de ton serviteur et juge ces hommes qui ont enfreint tes lois par leurs actes blasphématoires, dis le prêtre en une courte prière.

Oreth, voyant les deux autres disciples qui s’approchait de lui, incanta rapidement un sortilège de flèche enflammée qu’il ficha droit dans la tête du premier. Alek, quant à lui faucha le second d’une flèche bien ajustée entre les deux yeux.

De notre côté, Zardak et moi nous retrouvâmes face au second bourreau. Celui-ci eut un rire sadique à notre vision et se transforma devant nous en une hideuse créature, devenant énorme avec de grandes cornes, les chairs à vif et faisant apparaître une grande hache entre ses larges paumes. Rageur, je l’engageai à grand coup d’épée. Renforcé par sa corruption diabolique, mon adversaire se défendit bien et me renversa d’un puissant coup de hache. Zardak intervint rapidement et fit jaillir de ses mains un grand barrage d’éclairs bleus et rouges qui immobilisa temporairement le tortionnaire dans une prison électrique. Je me relevai rapidement et larda le corps du bourreau de coups ajustés, conscient que les éclairs magiques de mon frère ne me feraient aucun mal sans son souhait. Blessé, le monstre hurla et me repoussa en voulant me frapper à nouveau. J’esquivai prestement d’un bond et laissa la hache se planter dans le sol. Profitant de l’occasion, je mis le pied sur la grande hache et lacéra le visage du monstre d’un grand coup d’épée, le faisant reculer de souffrance.

-Vas y, Zardak!

Le mage blanc se concentra et forma magiquement un grand pieu de glace qu’il projeta droit dans la gorge du monstre. Incapable de respirer, celui-ci lâcha son arme pour tenter d’extirper l’énorme lame glacée qui entravait son souffle. Voyant ma chance, je me précipita derrière le monstre et lui lacéra les tendons derrière les genoux. Incapable de se soutenir, la créature s’écroula. J’achevai alors le travail en lui tranchant le crâne en deux de ma lame.

Le silence revint dans la salle…Le combat était terminé, ces bourreaux avait payés pour leurs actes.
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Quinzième entrée


Le calme étant revenu, nous allâmes libérer les deux prisonniers. Mais il était déjà trop tard… les deux pauvres hommes avaient succombés à leurs blessures atroces. Cord adressa une prière pour le salut de leur âme et leur entrée au Paradis, puis Zardak incinéra leurs dépouilles d’un brasier magique.

Notre œuvre terminé en ces lieu, nous libérâmes les prisonniers des cellules : hommes, femmes, enfants et vieillards. Malgré leurs souffrances, la plupart semblaient encore valides. Cord soigna rapidement leurs plus graves blessures et leur transmis un peu de sa force vitale afin qu’ils tiennent le coup pour s’échapper. Les plus vigoureux prirent sur eux les plus handicapés et quittèrent la tour avec des larmes de reconnaissances. J’espérais de tout mon cœur qu’ils supportent le voyage de retour et aurais donné n’importe quoi pour leur assurer protection durant leur périple, mais le temps nous étais compté. J’adressa une courte prière à Garados afin qu’il leur garantisse sauvegarde contre les bandits et les animaux sauvages et suivit mes compagnons qui grimpaient les escaliers.

L’étage suivant se révéla entièrement vide, hormis un mystérieux autel sanguinolent au beau milieu de la salle entouré d’estrades.

-La salle des sacrifices, compris-je

L’aura maléfique qui empestait le lieu en était presque insupportable. On pouvait presque sentir l’esprit de tout les morts qu’on avait immoler ici, après des souffrances atroces. On pouvait presque entendre leurs murmures vengeurs autour de nous…

Oreth s’approcha de l’autel, soudainement très triste.

-Tant de souffrance…tant de peur assemblé autour de cet autel. Combien d’hommes, de femmes et d’enfants ont péris sur cette atrocité pour combler les diables? Combien… répéta t-il en touchant l’autel des doigt.

Le mage se raidit brusquement.

-Oreth, ça va? Demanda Cord

-Oui… ça va…très bien

-Oreth? demanda Zardak en s’approchant du Vixen qui n’avait pas bougé

Oreth se retourna alors, ses yeux devenus rouges et son visage transformé en rictus abominable. Tenant son poignard en main, il se tourna vers Zardak

-JE VAIS TRÈS BIEN! Hurla le Vixen en se précipitant vers le Drake pour le poignarder.

-Zardak ! hurlai-je en me précipitant vers le mage blanc qui tentait tant bien que mal de se défendre contre l’attaque soudaine.

Ne voulant pas utiliser sa magie, Zardak tenta d’immobiliser le bras d’arme du Vixen. Oreth lui fit une longue estafilade sur le bras pour libérer son arme et tenta de lui atteindre le cœur. N’ayant pas le choix, je fonça droit sur le Vixen, déviant son poignard de mon armure et le ceintura afin de l’immobiliser. Cord vint m’assister et utilisa ses sens magique pour tenter de comprendre le soudain comportement du mage.

-Il y a quelque chose qui l’a possédé! Il n’est plus lui-même, analysa le prêtre en sondant le Vixen qui luttait et se débattait pour se libérer de mon étreinte.

-L’autel! comprit Arkael, qui empoigna son épée.

Le paladin chargea son arme d’énergie divine et frappa de toutes ses forces sur l’autel sacrificiel. La puissance déployée brisa la pierre ensanglantée en morceaux, dans une grande explosion de lumière blanche. Un grand cri retentit dans toute la pièce, inhumain et strident, alors que l’esprit infernal disparaissait à la fois de la pierre sanglante et du corps d’Oreth. Le mage cessa aussitôt de se débattre et ses yeux redevinrent normaux

-Quoi, que… Kaerun? Pourquoi me tient-tu aussi fort?

Je le libérai aussitôt et lui expliqua son comportement. Oreth baissa la tête de honte.

-Je n’aurais pas dû toucher cet autel, la force maléfique est trop puissante ici. Je n’ai pas été prudent

-Considérons cela comme un avertissement, tout est dangereux ici et …

-Ahhhhh, qu’est-ce que c’est que ça? hurla Alek, soudainement pris de terreur

Nous nous tournâmes vers l’archer, qui fixait avec horreur le mur devant lui. L’une des pierres du mur s’était ouverte à la façon d’un œil et nous observait de sa pupille. Juste à côté, un autre s’ouvrit, puis un autre. Bientôt, les murs et le plafond tout entier devinrent des yeux qui nous fixaient. Cette fois, je crus bien devenir fou. Alek se recroquevilla sur lui-même, incapable de faire un pas de plus, terrorisé. Pour ma part, je ne dû qu’à ma volonté de ne pas faire de même immédiatement.

-Sortons d’ici, hurla Zardak. Ces choses vont nous rendre fous

Nous fonçâmes comme un seul homme vers les escaliers, poursuivit sur tout l’étage vers les horrifiant yeux. J’empoigna Alek et le porta sur mes épaules. Seulement une fois au haut de l’escalier pûmes-nous reprendre nos esprits hors d’atteinte. Alek parvint à retrouver ses esprits.

-Je ..ne..veux plus…jamais…voir …ça…jamais

-Ces choses étaient là pour ébranler notre esprit et nous briser de l’intérieur, déclara Oreth. Je n’ai jamais rien vu d’aussi troublant non plus…C’était…monstrueux.

- Heureusement que tu nous as sonner Zardak, sinon je crois bien que j’y aurais laisser ma propre raison, renchéri-je.

-Moi-aussi, dit Cord. Que Dod me garde de voir à nouveau une telle abomination. Cette tour toute entière est possédée et devrait être rayée de la carte. J’espère qu’on en sortira vite.

-J’ai malheureusement la nette impression que nous verrons bien pire avant que toute cette histoire ne se termine, dis le mage blanc. Soyons forts, mes amis. De grands troubles se profilent à l’horizon et d’autres sacrifices nous seront requis pour avancer. Pour l’heure, affrontons les derniers étages de cette tour.

Nous grimpâmes ainsi encore quelques étages. Curieusement, les paliers suivants étaient déserts, hormis un emplis de piège sournois que nous parvînmes à éviter grâce à un stratagème de Zardak. Oreth ayant senti une menace inconnue alors qu’il traversait un corridor, le mage blanc avait ramassé un crâne par terre qu’il avait fait rouler devant eux, déclenchant une trappe qui fit chuter le crâne dans un puit noir. Ayant remarqué l’endroit du piège, nous parvînmes à nous faufiler sans danger jusqu’au pallier suivant tout en félicitant notre compagnon pour sa trouvaille.

Celui-ci était entièrement vide, réduit à une grande salle ne contenant qu’un seul escalier barré d’une énorme grille. Sur le plancher, des phrases étaient écrites en lettre rouge.

Je ne peux être vu, ni ressenti
Je me cache derrière les étoiles
Et sous les collines
J’emplis les trous
Je viens en premier et je suis après
Je commence la vie et la termine

-C’est une énigme, dit-je. Nous devrons trouver la réponse pour passer.

-l’Ombre, affirma Oreth. La réponse est l’Ombre

La barrière s’abaissa alors et nous laissa pénétrer dans l’escalier. Félicitant le mage pour sa réponse rapide, nous grimpâmes les marches et atteignîmes une énorme pièce, très richement décorée, avec de grands lustres dorés au plafond et des tapis de soie. Sur un fauteuil, en arrière. Une magnifique femme à la chevelure rouge, habillée de lanières de cuirs et doté de grandes ailes semblait nous y attendre. À ses côtés, deux anges aux ailes noires et armés d’épée montaient la garde.

-Hé bien, hé bien, voyez qui vient là, lança la femme. Après avoir massacrés mes disciples comme des lâches, voilà que vous voulez vous en prendre à moi en vous y mettant à six. Vous êtes décidément de nobles âmes, messieurs.

Je sentis aussitôt une invincible honte m’envahir, réalisant que nous avions massacrés ces disciples comme des vaches dans un abattoir et que nous en avions rit qui plus est. En y repensant bien, nous n’avions aucune raison de venir ici en premier lieu hormis un rêve que j’avais fait. Je n’avais fait que suivre mes amis dans leur épopée de meurtre. Pour tuer de prétendus disciples des enfers nous étions nous-mêmes devenus pires que des diables…

-Résistez mes amis! nous cria Oreth. Elle joue avec vos esprits et tente de vous corrompre. Elle tente de vous faire passer pour des monstres.

Je secouai brusquement des esprits, réalisant seulement à ce moment la présence d’une voix tentant de me culpabiliser dans mon esprit. Je me souvins de notre mission, de mes cauchemars, des atrocités vues dans la tour. Cette chose tentait de me faire passer pour un monstre et de me faire combattre mes propres alliés. Je vis mes compagnons secouer leurs propres esprits, retrouvant leurs convictions.

-Tu as perdu, sorcière des Enfers, tonnai-je. Tes serviteurs ont payés pour les atrocités qu’ils ont commises en cette terre. Si tu ne t’écartes pas de notre route, nous serons forcé de te réserver le même sort.

Le sourire du visage de la femme disparu soudainement. Elle comprit que son jeu avait échouée.

Arkael s’avança alors hors du groupe

-Nous avons vu clair dans ton jeu, Erinye. Tes artifices ne nous empêcheront pas de mener à bien notre mission

-Qui est-tu toi? demanda la diable. Ton visage est semblable aux diables, mais ton esprit est empli des faiblesses et des illusions humaines.

-Je suis ce que vous avez tenté de faire de moi : une âme condamné. Mais j’ai vu clair et juré de vous faire payer jusqu’au dernier pour ma damnation et celle de tant d’autres. Je rachèterai ma vie en sauvant celle des autres et en exterminant les horreurs comme toi qui transforme des âmes innocentes en monstres.

-En ce cas, je ne crois pas avoir nécessaire de discuter plus longtemps avec de la vermine comme vous. Gardes, tuez les jusqu’au dernier.

Les anges noirs se dirigèrent alors vers nous, pendant que l’Erinye appelait à son secours trois autres diables barbus en claquant des doigts.

Cord leva bien haut son marteau, maintenant crépitant d’énergie bleutée.

-Au nom de Dod, Juge céleste parmi les dieux, en avant mes frères! Renvoyons ces créatures dans les flammes infernales d’où elles sont issues.

Les mots du Pikens nous secouèrent et effacèrent toute peur cachés au recoin de nos cœurs. Le combat s’annonçaient difficile, mais la présence du prêtre et son inébranlable courage nous rassuraient.

Je poussai alors un réponse un grand rugissement de guerre et fonçai au combat, à l’instar d’Arkael et Cord. Alek laissa filer ses premiers traits, que l’un des anges bloqua sans aucune difficulté de l’une de ses ailes. Zardak et Oreth concentrèrent leur effort et lâchèrent un grand barrage de projectiles magiques. Sifflantes dans l’air, les pointes argentées passèrent autour d’Arkael, Cord et moi sans jamais nous toucher. Les diables barbus eux reçurent de plein fouet les éclats qui leur entaillèrent la peau de toute parts.

Arkael et Cord se retrouvèrent chacun contre un des anges noirs et moi contre les trois diables barbus qui me pointaient de leurs hallebardes. Cord esquiva prestement l’épée de son adversaire et contre-attaqua d’un puissant coup. L’ange corrompu para de justesse et usa de ses ailes pour contourner le prêtre. Cord n’eut le temps que de se retourner pour parer l’épée qui descendait sur son visage.

-Par Dod, ils sont rapides, dit le prêtre.

Oreth et Zardak conjuguèrent à nouveau leurs pouvoirs et déchargèrent une nouvelle volée de missiles, sur l’Erinye cette fois-ci. La diablesse tenta de les éviter, mais reçut tout de même plusieurs éclats qui lui entaillèrent la peau. Furieuse, elle prit son envol et détacha un longue corde de sa ceinture qu’elle jeta en direction des mages. La corde sembla soudainement prendre vie et s’enroula autour d’Oreth, le ligotant entièrement, avant de le soulever de terre et le coller au plafond. Impuissant, Le Vixen se retrouva à près de six mètres haut dessus du sol, tentant désespérément de se débattre. Satisfaire, la diablesse se tourna vers Zardak qu’elle bombarda de rayons ardents. Le mage blanc n’eut autre choix que de plonger sur le côté pour éviter d’être calciné.

Sous les rires sardoniques de l’Erinye, le Drake se releva

-Ça ne sera pas facile…
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Vieux 2013-02-12, 14h51   #18
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Re : Saga Namurienne

Une Saga Namurienne

Telle que racontée par Kaerun, Guerrier Drake

Seizième entrée




Deux des diables barbus levèrent leurs armes, et confrontèrent ma charge. J’esquivai la première lame d’un brusque pivot, abattant ma grande épée du même mouvement entre la gorge et l’épaule du premier. L’épée magique trancha dans la chair maléfique de part en part et ressortit au niveau des côtes. Le second diable tenta de même un coup de hallebarde au niveau de la tête. Il comprit trop tard son erreur. Avec rapidité, je bloquai l’attaque en la déviant de ma targe au poignet et enchaînait de deux puissant coup de lame au ventre. Le diable s’évapora en hurlant alors que je l’achevai d’un coup d’estoc au torse. Deux de moins.


Le troisième s’avança de même vers moi, en prenant davantage son temps. Il ne voulait pas faire l’erreur de me sous-estimer comme ses deux congénères. Voulant le forcer à agir, je frappai de deux rapides coups de taille, qu’il bloqua avec facilité. Usant de sa rapidité, il passa alors derrière moins d’un mouvement brusque et me griffa douloureusement le dos. Il leva son arme pour frapper ma nuque découverte, pendant que je me retournais à toute vitesse.

Deux sifflements. Je vis deux traits lui transpercer le torse par derrière. En m’attaquant par derrière, le diable était devenu une cible parfaite pour Alek. Je profitai du momentum et lui trancha la gorge d’un coup sec. Pendant que la créature s’évaporait en gargouillant, je remerciai Alek d‘un signe du pouce et me relança à l’assaut.


Arkael et Cord semblaient toutefois aux prises avec des adversaires autrement plus coriaces. Les anges noirs se déplaçaient à toute vitesse autour d’eux et esquivaient la plupart de leurs attaques avec facilité. Le prêtre Piken combattait avec une énergie sauvage, martelant son adversaire de puissantes frappes. L’ange esquivait les coups avec grâce et contre-attaquait en frappant durement l’armure de Cord de son épée sombre. Quelques lacérations laissant couler un sang clair perçaient la cuirasse du Piken et celui-ci semblait perdre ses forces rapidement. De son côté, Arkael semblait s’en tirer un peu mieux que le prêtre en attaquant de coups rapides tout en usant de son bouclier pour se défendre. Ne semblant pas trop importuné par le poids de son armure, le Hellbred se déplaçait de pas vif et sûr autour de son ennemi, qui semblait attendre l’occasion de frapper.


Un déluge d’éclairs rouges surgit alors derrière moi, me contournant pour frapper les anges et l’Erinye. Zardak utilisait toute sa puissance pour bombarder les diables, espérant leur faire perdre leur concentration. Arkael fut prompt à saisir l’occasion, profitant que l’attention de l’ange était détournée pour lui taillader les ailes de bottes rapides, avant de le clouer au sol en l’empalant de son épée. Le corrompu hurla d’un cri strident, avant de s’évaporer. Cord profita lui-aussi de sa chance, illuminant son corps d’une lumière ardente qui aveugla son adversaire. Celui-ci impuissant, le prêtre utilisa ses pouvoirs divins pour lui incinérer les ailes. L’ange tomba dans un cri, qui mourut aussitôt alors que Cord lui broyait la tête d’un terrifiant coup de la Masse du Soleil-Rouge.

Hurlante de rage devant ses servants morts, l’Erinye fit apparaître un arc et voulu se venger en pointant la tête d’Oreth, prisonnier de la corde, d’une flèche ardente. Réfléchissant à toute vitesse, je dégainai la lame de Karek et la lançai en tournoyant vers le mage. L’arme magique fila tel un boomerang, tranchant les liens du mage d’un coup ajusté avant de revenir vers ma main. Oreth tomba au moment même ou la flèche décochée passait en sifflant à l’endroit où était sa tête auparavant. Le mage tomba dans un grognement de douleur, se relevant rapidement. Une longue estafilade au côté droit le parcourait de haut en bas, endroit où la lame avait coupée. Libre de ses entraves, Oreth leva les bras, préparant une incantation


-Merci Kaerun. À mon tour maintenant.

Usant de ses pouvoirs shamaniques, le mage incanta une puissante boule de feu dans une main, un rayon glacé dans l’autre et fusionna les deux, créant une énorme boule de glace qu’il projeta vers l’Erinye. Arrivée à la hauteur de la diablesse, la sphère explosa violemment, enveloppant une zone de plusieurs mètres d’un blizzard subarctique.


Oreth avait bien calculé, il avait lancé la sphère juste assez loin pour que son rayon d’effet n’englobe que la diablesse. Ayant momentanément disparu en hurlant dans la tempête glaciaire, elle était maintenant tombée au sol, ses ailes striées d’engelures incapables de voler.


Saisissant ma chance, je fonçai, épée levée. L’Erinye me vit et leva la main pour tenter de m’incinérer d’un rayon ardent. Une flèche d’Alek jaillit alors et perça la paume qui s’emplissait d’énergie, déconcentrant la diablesse sous la douleur. Remerciant mentalement Alek, je tendis mon épée et la plongeai jusqu’à la garde dans le corps de la diablesse.


-Co…Comment est-ce possible, hoqueta-elle. Je…ne suis pas supposé perdre… contre vous.

Je retirai mon épée d’un coup sec. La créature diabolique se consuma en flammes, ne laissant que cendres chaudes à l’endroit de sa dépouille


Après avoir rapidement vérifier qu’aucun autre ennemi n’était dans les environs, j’allai voir Oreth, qui s’activait déjà à soigner ses plaies.


-Pardonne moi de t’avoir blessé, Oreth. C’était le seul moyen.


Le Vixen esquissa un petit sourire

-N’aie crainte Kaerun, ce n’est rien. Quoique je remercie le ciel que tu aies su doser ta force dans ton lancer.

-Moi de même. Je ne me serais pas pardonné de t’avoir tranché en deux en voulant te sauver.


Le Vixen eut un regard entendu

Les autres se rapprochèrent de nous.


-Il y t-il d’autres blessés? , demandai-je à tous

-Moi, fit Cord, mais ce ne sont que des égratignures que je puis guérir facilement.

-Ce combat n’était pas facile, ajouta Zardak. Nous sommes chanceux de pouvoir nous en tirer à si bon compte.

-Tout de même, fit Alek. On leur a fichu une sacrée raclée. J’imagine leur tête en bas lorsqu’ils recevront les âmes des diables qu’ils viennent de nous envoyer. Hein Arkael?



Nous nous tournâmes vers le Hellbred, qui paraissait en état de songe.



-Tout va bien, Arkael? Demanda Cord

- Il y a quelque chose de plus ici. De beaucoup plus puissant que cette vermine de bas-grade que nous venons d’exterminer.


Il leva la tête


-À l’étage…

Au même moment, un escalier en colimaçon descendit du plafond, ouvrant l’accès au dernier étage.

-Allons voir cela. Tenez-vous prêt à tout, dis-je.


Nous nous engageâmes dans l’escalier et aboutirent au sommet de la tour. Devant nous, un grand portail circulaire crépitait d’énergie maléfique, étincelant à l’occasion de flammes rouges.


-Un portail…dit Zardak. Par Garados, c’est donc de là dont toutes ces créatures jaillissent.

-Cette chose respire le Mal à plein nez, dis Cord. Je n’ai jamais vu une énergie aussi malfaisante de ma vie. Nous devons trouver un moyen de le fermer.

- De tels portails sont extrêmement énergétivores et doivent tirer leur puissance d’une source. Nous devrons donc le franchir si nous voulons la trouver et l’anéantir.

- Alors ne perdons pas de temps, ces créatures ont déjà trop profités de cette porte, lança Arkael d’un ton cinglant en se dirigeant droit vers le portail. Avant que nous ayons pu esquisser un geste, il avait déjà franchi la brèche entre les Plans.

- Allons-y, dit Oreth Je sens un grand danger guettant Namur. Nous devons savoir.


Il se glissa à la suite du paladin dans le portail


-Et merde. J’espère seulement que ça ne mène pas directement dans la gueule d’un Dragon. Oh et puis merde, tant qu’à mourir…


Il courut et plongea dans le portail

-Que Dod nous protège, dit Cord en s’engageant lui-aussi dans la porte dimensionnelle.


Ne restait plus que Zardak et moi. Je demeurai interdit, tentant de contrôler la peur sourde qui se débattait en moi. Des images de feu, de morts et de destruction ne cessaient de s’empiler dans mon esprit. Je croyais entendre la voix du Seigneur des Drakes.


Dépêche toi Kaerun. Namur est en danger…Tu dois affronter l’horreur qui se cache derrière ce plan.


-Est-ce que ça va, Kaerun? me demandai Zardak


-Oui. Mes cauchemars semblent s’aviver au contact de ce portail. J’ai des visions d’horreur qui ne cessent de se bousculer dans ma tête.


-Ce portail est fait d’énergie maléfique pure. Il est normal que notre corps y réagisse fortement. Moi-aussi, je ne peux me détacher de l’horrible sentiment que de sombres heures se préparent. L’heure est venue voir le mal qui se cache à nos yeux et qui oeuvre caché.


-Tu as raison. Dépêchons-nous. Les autres sont peut-être déjà en danger…


Et nous nous engageâmes dans le portail…







Fin du Journal de Kaerun
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Vieux 2013-02-12, 14h54   #19
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Re : Saga Namurienne

Sa a pour ainsi dire fini là. Le DM nous a lâcher. Par exemple, Michel a continuer d'écrire, car il aimait les personnages et nous aussi. Alors, après ça sa devient complètement inventé. A vous de choisir si vous voulez continuer a lire.
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Vieux 2013-02-12, 14h54   #20
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Re : Saga Namurienne

Le Tombeau d’Ashar, partie 1


- Encore quelques minutes, se dit Alek en se frictionnant les bras pour se réchauffer. Quelle idée de construire un tombeau ici!

L’endroit ne pouvait en effet être plus reculé, plongé dans la tourmente enneigée dans une nuit quasi éternelle, on pouvait difficilement comprendre ce qui avait pris au roi Ashar de s’être fait construire un tombeau dans un endroit aussi hostile. N’eut été cela, la tâche n’aurait posé aucun problème à lui et ses amis. Mais le roi était aussi un magicien hors pair et avait jeté un sort très puissant sur son tombeau afin de ne le rendre visible qu’à chaque cycle complet des trois lunes. Un cycle qui se complèterait dans quelque minutes.

En son for intérieur, Alek maudissait Kaerun d’avoir aussi bon cœur. Tout cela parce qu’un homme et une femme du village voisin l’avait supplié de venir mettre fin aux attaques du fantôme d’Ashar qui venait tuer et semer la terreur chaque semaine avant de repartir vers son tombeau enneigé. Alek avait bien tenté d’en dissuader le groupe, mais ceux-ci étaient aussi entêté que le Drake a porté secours à tous, surtout Zardak. Chaque fois qu’une telle situation se produisait, le templier magicien avait le don de convaincre tout le monde par un phrase inspirante et empreinte de sagesse. Alek en venait à se demander si il était le seul à être un peu réaliste. Il existait des pauvres gens partout, pas besoin d’aller traquer un magicien fantôme alors qu’on pouvait simplement donner de l’argent à un temple pour le faire à notre place.

Enfin le cycle se compléta et la lumière des trois lunes se refléta sur la neige, laissant apparaître une entrée caverneuse auréolé de lumière. Heureux de voir le fruit de semaine de recherches intensives de concrétiser devant ses yeux. Alek se retourna et siffla longuement dans la tempête.

Peu après, des silhouettes galopantes se formèrent dans le blizzard. Le groupe avait entendu l’appel de l’archer et le rejoignirent, emmenant avec eux la propre monture d’Alek. Une fois arrivés devant l’entrée, ils descendirent de cheval et s’approchèrent tous de ce qui ressemblait à une gueule béante. Kaerun s’approcha alors d’Alek.

-Bravo pour ta bonne vue, mais y’a t’il une autre entrée? Je n’aime pas les portes officielles.

-Non, mais si tu ne veux pas le temple nous disparaissent devant les yeux, je propose qu’on entre tout de suite et qu’on finisse ce travail au plus vite. J’ai attrapé une engelure à force de rester dehors.

-Nous n’avons pas le temps de chercher une entrée alternative, déclara Zardak s’étant approché d’eux. Nous entrerons la tête haute pour confronter ce fantôme comme l’aurait fait Garados, le plus grand des Drakes, avec honneur. Ainsi soit t’il!

Jugeant qu’il n’y avait pas d’autre choix possible et inspiré par la déclaration du mage aux écailles blanche, Kaerun pris la tête du groupe et ils entrèrent, laissant leurs montures dans l’entrée à l’abri du blizzard.

Immédiatement, ils furent submergés par un silence froid et dur. La noirceur était totale et étouffante, a tel point qu’on s’entendait à peine marcher. Connaissant ce genre d’atmosphère et ses dangers, Kaerun organisa le groupe en file et se plaça devant afin de bloquer de sa robuste carrure toute attaque frontale qui pourrait surgir des ténèbres. Il plaça Alek en deuxième pour faire rapidement appel à ses yeux perçants. Dans l’ordre ensuite suivait : Zardak, le puissant mage Drake, puis Oreth, magicien Vixen très puissant et mystique parlant peu, mais indispensable au groupe. Fermant la marche, Cord, un prêtre guerrier Piken prêt a repousser tout attaque par derrière de son lourd marteau de guerre.


À l’avant, Kaerun marchait lentement, sa grande épée dans une main et une torche brûlante dans l’autre, alerte à tout bruits qui pourrait surgir. Ce n’était à proprement parler le chef du groupe, mais on pouvait souvent le voir prendre l’initiative dans de tel situation. Son attitude méfiante, ses connaissances guerrières et le fait qu’il était toujours devant pour bloquer toute attaque faisait en sorte que les autres lui faisait confiance sur le chemin à prendre. Mais pour les combats d’envergure et les décisions casse-tête, le groupe décidait en conseil de l’attitude à prendre.


Après quelques minutes de marche, Kaerun stoppa le groupe et demanda à Oreth de faire un peu de lumière. Sans un mot, Oreth se concentra et fit jaillir de son corps une lumière blanche qui éclaira tout autour d’eux. Ils étaient dans une grande pièce supportés de colonnes avec une grande porte double en métal au fond. D’après ce que Zardak et Oreth avait lu avant de partir, ceci devait constituer la première des trois pièces principale du tombeau. Apparemment, de violents combats y avaient lieu car de nombreux cadavres squelettique jonchaient le sol, certains habillé en aventuriers. Kaerun remit sa torche a Alek et tint sa lourde épée à deux mains prête.

Il s’avancèrent avec précaution jusqu’au centre la pièce, les cadavres y étaient le plus nombreux. Puis, Alek arrêta Kaerun avec sa main, il avait entendu quelque chose. Comme un craquement qui émanait du fond de la salle.

Puis, un autre survint, suivit par d’autre plus nombreux, comme des os rongés par l’usure qu’on bouge.

- On dirait qu’il y a des créatures qui rongent les planchers pour entrer, dit Cord.

-Elles ne rongent rien, Cord, elle se lèvent… dit simplement Oreth.


Comme pour lui donner raison, les cadavres autour d’eux s’animèrent soudainement et se levèrent en empoignant leur armes, rejoint par d’autre guerriers squelettes portant l’uniforme d’Ashar sortant de failles dans le mur. Bientôt, le groupe fut entouré de squelettes menaçants qui les encerclèrent avec la visible intention de les tuer. Derrière eux, des cadavres animés de mages préparaient des sorts et des malédictions à jeter.

-Zardak, peut-tu me rappeller ce qu’a fais Garados dans le Temple des Morts devant les armées squelettiques d’Arnos? demanda Kaerun.

-Il les a tous vaincus, frère. Tous sans exception, répondit Zardak avec un rictus.

Poussant un rugissant cri de guerre, Kaerun leva son arme et fonça sur les squelettes devant lui, brisant les os de deux d’entre eux d’un puissant coup circulaire. Zardak suivit immédiatement en lançant une grosse boule de feu, qui explosa avec force dans les rangs des guerriers cadavériques.

Le signal donné, la mêlée s’engagea, furieuse. Kaerun et Cord unissaient leur efforts pour repousser les squelettes voulant s’en prendre aux autres membres du groupe. Cord faisait appel à ses pouvoir de prêtre pour repousser les morts devant lui, démembrant les plus proche de sa force magique tandis que Kaerun s’en remettait à sa force prodigieuse et sa large épée pour détruire les os de ses adversaires de coups puissants tout en bloquant de son armure les coups destinés aux mages. Derrière lui, Zardak créait des tourbillons magiques dans lequel il aspirait ses adversaires pour mieux les détruire tandis que Oreth déployait un large éventail de boucliers magiques et de contre-sorts pour annuler les incantations des mages cadavériques et les retourner contre eux. De son coté, n’ayant pas une épée assez lourde pour briser les os des squelettes, Alek détruisait ses ennemis de tirs précis de flèches explosives, qu’il avait trouvés dans un marché d’objets magiques.


Les squelettes avaient beau ne pas être très puissants, ils étaient très nombreux et le combat dura longtemps. Oreth, s’étant débarrassé des derniers mages ennemis, enchantait les armes de ses compagnons pour les rendre plus puissantes et dégradait magiquement les squelettes pour les rendre plus fragiles. Zardak changea de méthode et fit jaillir magiquement de ses paumes des dizaines de petits glaçons qui lacéraient en miettes les adversaires qu’il mitraillait ainsi. Cord, quant à lui, appela magiquement un loup céleste qui l’aida en réduisant en charpie les squelettes devenus plus fragile par l’action d’Oreth. Désirant économiser ses flèches explosives, Alek sorti son épée courte et virevolta comme un feu follet entre ses ennemis, trancha bras, jambes et tête de ses adversaires. Kaerun avait rangé sa grande épée et se battait avec une épée dans chaque main, ne bougeant pas d’un pouce et accumulant un monticule d’ossements brisés devant lui.


Lorsque le dernier squelette tomba devant le groupe d’aventurier, la salle replongea soudainement dans l’oppressant silence dans lequel elle était auparavant plongée.


Le combat étant bien terminé, tous prirent une pause pour permettre au à Cord et Oreth de soigner leurs blessures. Kaerun et Cord était ceux qui avait le plus de marques de coups, ayant été les plus exposés mais leur lourde armures en avait déviés la majorité et les blessures plus graves furent vite refermés par l’action magique, ne laissant que de simples cicatrices de guerre pour témoigner du combat.

-Zardak, combien de temps dure le cycle lunaire? demanda Kaerun, fatigué.

-Il dure trois jours, frère. Je crois que nous pouvons nous permettre une courte période de repos avant de repartir.

Le groupe acquiesça à l’unanimité et ils prirent refuge dans une petite salle adjacente à la salle du combat, ne voulant pas risquer de dormir parmi des morts pouvant se relever. Ils établirent les tours de gardes, à commencer par Alek. Kaerun et Cord s’endormirent aussitôt, épuisés. Zardak reposa son esprit en étudiant son livre de mage et Oreth plongea dans une sorte de transe flottante destinée à refaire son énergie. Arc en main, Alek s’asseya et commença à veiller, inquiet à la pensée que le fantôme d’Ashar pourrait leur rendre visite pendant leur sommeil.


De longues minutes passèrent et Alek passa de la crainte à l’ennui. Ce tour lui paraîtrait une éternité s’il ne faisait que rester assis. D’autant plus que le sommeil commençait à le gagner lui-aussi. Il se leva et décida d’explorer un peu les lieux, pour se réveiller un peu. Kaerun le truciderait à coup sûr pour ne pas être resté à son poste, mais pour le moment, il dormait profondément et Zardak était beaucoup trop absorbé dans sa lecture pour se rendre compte de son absence, De toute façon, il ne faisait qu’un rapide tour, il serait vite de retour.


D’un pas silencieux, Alek se faufila hors de la pièce et traversa la salle jonchée d’os brisés en se pinçant le nez, la puanteur étant horrible. Arpentant la pièce, il découvrit une petite porte de métal qu’il n’avait pas remarquée plus tôt lors du combat. Alek passa son chemin, songeant aux dangers auquel il s’exposerait en l’ouvrant, mais rongé par la curiosité, il revint sur ses pas et poussa lentement la porte qui s’ouvrit en grinçant. Entrant prudemment, il leva la torche pour éclairer ses pas. Il était dans une petite pièce ressemblant à une chapelle avec un autel en ruine au bout. Sur l’autel gisait un cadavre de nain en pleine décomposition, le cœur percé par une dague finement ouvragée. Alek s’avança jusqu’à l’autel et observa la dague comme pour juger de sa valeur. Visiblement, elle semblait très vieille et aurait beaucoup de valeur chez un antiquaire de Namuria ou sur le marché noir.

Regardant nerveusement autour de lui comme si quelque chose allait surgir à tout moment. Il porta la main à la dague et la retira du torse du cadavre. Nerveusement, il attendit la réaction de son geste, quelque chose allait forcément sortir des ombres pour reprendre la dague…

Rien ne se passa…

Nerveux, Alek cacha la dague dans son armure de cuir pour éviter qu'elle soit vue de ses équipiers, voulant la garder pour son profit personnel. Après tout, ce qu’ils ne savaient pas ne les dérangeraient pas.

Rapidement, Alek sorti de la pièce, referma la porte et retourna à son poste nerveusement. Heureusement, personne n’avait semblé remarquer son absence. Même pas Zardak, encore occupé à sa lecture. L’archer marcha alors jusqu’à Oreth et lui tapota l’épaule doucement. Le Vixen en lévitation redescendit au sol et émergea de sa transe.


-À ton tour, lui dit Alek, moi je n’en peux plus.

Oreth acquiesça sans un mot et prit la place d’Alek, qui sombra dans un sommeil sans rêve.
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Vieux 2013-02-12, 14h55   #21
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Re : Saga Namurienne

Le tombeau d’Ashar, partie 2


Alek sentit une main puissante et griffue lui tapoter l’épaule et se réveilla en sursautant, croyant à un monstre.

-Calme toi, c’est moi, lui dit Kaerun. Réveille toi, la période de repos est terminée et on n’attend que toi pour repartir.

Les yeux encore lourds et l’esprit confus, Alek se remit debout, but une bonne gorgée d’eau à sa gourde et remit son équipement. Tout les autres étaient déjà debout et l’attendait. Une fois l’archer prêt, Kaerun donna le signal de départ en sortant de la pièce le premier. Il examina rapidement la salle, s’assurant que les squelettes vaincus n’avaient pas bougés puis marcha en tête, suivit par le groupe.


Ils traversèrent la pièce jusqu’à la grande porte double au fond de la pièce. Afin de s’assurer qu’elle ne comportait aucun piège, Alek l’examina de fond en comble et n’y trouva rien de suspect, hormis les gravures runiques sur la porte. Cord s’approcha alors et lança une épée courte, qu’il avait trouvée au sol, sur la porte. Au moment du choc, de grands arcs arc électriques mauves jaillirent des runes et emprisonnèrent l’épée dans une prison foudroyante.

- Apparemment, le roi Ashar n’aime pas les colporteurs, ne put s’empêcher de dire Cord, souriant de sa blague.

Zardak et Oreth s’avancèrent alors et placèrent leurs mains devant la porte, sans la toucher. Décidant de la démarche à suivre d’un simple regard entre eux, les deux mages joignirent leurs mains et entamèrent une longue incantation afin de briser l’enchantement mortel. Les mots prononcés dans une langue connue uniquement des mages résonnèrent en écho dans la salle

Andaa ehmerem moral naraa nostaris, Andaa ehmerem nosta ouvram…


Par la voix chantante des deux mages, leurs mains s’allumèrent d’une lumière bleue qui s’étendit sur la porte et sembla livrer combat aux runes. Plus les mages chantaient fort, plus la lumière s’intensifiait et le combat mental gagnait en puissance. La sueur perlait sur le front des deux magiciens, mais tout deux étaient déterminés à réussir, chantant toujours plus fort à l’instar des crépitements de la porte qui s’intensifiaient.

Alek eut un mouvement de recul, il avait l’impression que la porte allait exploser en miettes et emporter les mages avec elle. Elle crépitait et tremblait comme si un violent tremblement de terre la secouait de l’intérieur. L’incantation semblait avoir atteint son paroxysme, la voix des mages étant si forte qu’elle semblait pouvoir ébranler les piliers du monde. Alek, Kaerun et Cord se protégèrent le visage des mains, alors qu’une intense lumière jaillissait soudainement de la porte.

Puis soudain les mages lâchèrent un dernier mot dans un cri et la lumière disparut soudainement. Les deux mages baissèrent leur bras et laissèrent Kaerun examiner la porte. Les runes gravées s’étaient fracturées et striés. Après une petite hésitation le guerrier drake posa la main sur la porte et ne ressentit aucune douleur, les mages avaient réussis.

-Bravo, Zardak et Oreth, les félicita Kaerun. Grâce à vous, nous pourrons voir enfin ce qui se cache derrière cette porte.

-Espérons que ce ne soit pas quelque chose qui nous fasse regretter de l’avoir ouverte, déclara sombrement Alek.

D’une poussé décidée, Kaerun poussa le lourd battant et la lourde porte s’ouvrit dans un grincement horrible. Alek visa l’ouverture de son arc, prêt à voir n’importe quoi en sortir.

De l’autre coté, il n’y avait que noirceur totale…

Torche en main, Kaerun s’avança bravement dans l’ouverture et éclaira la salle. Elle était encore plus grande que la précédente et donnait accès à quatre portes latérales et une autre grande porte double orné des armoiries d’Ashar.

Le petit groupe s’avança prudemment, la pièce avait quelque chose d’anormale. Elle semblait…trop calme. On avait l’impression d’y être surveillé à notre insu par quelque chose d’invisible...et de meurtrier.


-Une force invisible est à l’œuvre ici et veut nous piéger. Je peux sentir de nombreux mécanismes dans les murs de cette salle, déclara Oreth

-Alek, tu est celui qui à les meilleur yeux de notre groupe, peux-tu passer devant et nous informer si tu voit des pièges ? demanda Kaerun

-Euh… oui, mais Oreth peut voir les mécanismes cachés en pensée, il serait meilleur que moi.

-Nous pouvons détecter les mécanismes, certes, l’interrompit Zardak, mais nous ne pouvons déterminer leur emplacement avec exactitude. De plus, nous sommes tout deux fatigués par notre combat mental et nous risquerions de commettre une erreur fatale pour nous tous.

-Vas y, Alek, nous comptons sur toi, dit Kaerun d’un ton impératif pour mettre fin au débat.


Alek s’avança tranquillement, avec des précautions infinies. Lui-aussi, il pouvait sentir ces affreux mécanismes mais la noirceur l’empêchait de bien voir. Il se décida donc pour une progression très lente, scrutant chaque dalle du plancher pour s’assurer qu’il ne tomberait pas dans le piège qu’on lui tendait. La sueur perlant à grosses gouttes sur son front, il s’avançait lentement, comptant chaque pas.

Il progressa ainsi jusqu’au deux tiers de la pièce, puis stoppa net. Caché sur la surface d’une dalle, une petite plaque noire semblait attendre le moment où il poserait le pied pour déclencher un cataclysme. Heureux de sa découverte, il dégagea un petit couteau de sa ceinture et leva lentement la plaque noire, dégageant comme il l’avait pensé un mécanisme poussoir qui s’activerait au moment d’y poser le pied. Avec précaution, Alek inséra son couteau dans le mécanisme et le fit éclater d’un coup sec, le rendant inutilisable.

Content de lui, Alek se redressa pour faire signe à ses compagnons que la voie était libre, posant malencontreusement le pied sur un petit bouton se confondant entre les dalles qui produisit un petit clic.

Soudainement, le plancher s’effondra sous lui, ne laissant qu’un vide dans lequel il tomba. Dans la salle, des centaines de petites fléchettes se mirent à jaillir d’interstices dans le mur. Alek planta son couteau dans le mur de la fosse ou il tombait et parvint à arrêter sa chute. Il entendait les fléchettes siffler de partout et se damna de sa maladresse, à cause de lui, ses coéquipiers était probablement déjà morts transpercé de partout.

Son couteau plia sous son poids et se courba en direction du fond. Alek sentit ses mains glisser lentement, puis lâcher sous la pression de la gravité. Lentement, il se sentit tomber vers le fond du gouffre. Une ombre passa au dessus de lui et il crut voir une chauve-souris géante foncer vers lui et l’agripper d’une griffe puissante. Kaerun l’attrapa d’une main et planta profondément son épée dans le mur, se raccrochant au dernier moment. Agrippé au mur, tenant d’une main sous épée et de l’autre Alek, Kaerun se sentait écartelé et poussa un long rugissement connu de tout les Drakes comme un signal de détresse.

Au moment où les premières fléchettes avaient commencé à siffler et Alek avait disparu, Kaerun avait déployé ses ailes draconiques et s’était précipiter vers l’archer tandis qu’Oreth avait rapidement formé un bouclier protecteur autour de lui et des autres membres pour bloquer les projectiles. Visiblement fatigué, le Vixen faisait de gros efforts pour soutenir un bouclier aussi large. Voulant apporter son aide, Cord enleva ses gants de combat et apposa ses mains sur les épaules du mage en pleine concentration, lui transférant ainsi un peu de son énergie vitale pour lui permettre de soutenir un tel effort. De son coté, Zardak, tentant de détruire les foyers de tirs avec des projectiles magique entendit l’appel à l’aide de Kaerun. Sans aucune hésitation, le templier blanc déploya ses propres ailes et s’élança dans la tempête de projectiles pour aider son confrère. Oreth le vit et créa un second bouclier autour de lui pour le protéger, usant de la réserve d’énergie que lui apportait le prêtre piken. Parcourant très rapidement la salle dans l’enfer de fléchettes, Zardak plongea dans la fosse à son tour et localisa Kaerun en bien mauvaise posture. Il prit un bras d’Alek et permit à Kaerun de se redresser et de battre de ses propres ailes. Avec l’aide de Zardak, Kaerun parvint à retenir Alek et ils attendirent ainsi la fin de la volée de mort.

Enfin, celle-ci se termina et permit au deux drakes de remorquer l’archer au dehors de la fosse. Ils rejoignirent Cord et Oreth qui venaient de mettre fin à leur effort commun, tout deux épuisés. Une fois Alek déposé par terre, Kaerun se laissa tomber lourdement au sol, laissant apparaître une dizaine de fléchettes plantées dans son dos et ses ailes. Sans se soucier de sa propre fatigue, Cord se précipita auprès du drake blessé et usa de ses pouvoirs pour retirer lentement chacune d’entre elle et refermer les plaies. Par bonheur, Kaerun disposait d’une robuste peau d’écaille en plus de son armure et celle-ci avait empêché les projectiles de lui infliger des dégâts graves. Les plaies refermées, Cord s’effondra, épuisé par son effort surhumain.

Épuisés, ils dormirent tous quelques heures, trop fatigués pour nommer un gardien. Par bonheur, la salle ne renfermait pas de créatures, seulement une série de pièges maintenant désactivés par faute de munitions.

Alek fut le premier à se réveiller et il secoua les autres pour les sortir de leur sommeil. Tous s’éveillèrent lentement, tétanisés d’efforts, mais suffisamment reposés pour reprendre leur périple. Ils traversèrent la salle avec précautions pour éviter d’autre piège, mais visiblement il n’y en avait plus.

Ils arrivèrent devant la deuxième porte, grande et finement ouvragé. Visiblement, de nombreux artisans avaient du travailler sur ce tombeau.

-Croyez-vous qu’elle est ensorcelé elle-aussi ? demanda Kaerun

-Non, répondit Zardak. Si puissant soit t’il, un magicien ne prendrait jamais le risque de faire deux fois la même chose pour se protéger. Il est clair que celle-ci nécessite une opération plus particulière, termina t’il en pointant une cavité en forme de serrure au milieu.

Alek observa la serrure et commença à réfléchir à voix haute.

-Visiblement, ce n’est pas une clé normale qui est nécessaire ici. Par la dimension, on dirait qu’elle à été faite pour recevoir une petit lame ou quelque chose qui y ressemble.

- Alek, qu’est ce qui fait cette lumière sous ta tunique ? demanda soudainement Cord.

Alek regarda soudainement sa tunique, c’était la dague qu’il avait ramassé qui étincelait sous sa tunique. Embarrassé de devoir expliquer l’origine et les circonstances de sa découverte. Alek tenta de s’esquiver.

-Oh ça, ce n’est rien, juste un bibelot qui produit de la lumière que j’ai trouvé au marché. Ce n’est rien.

-Pourtant, on ne le voyait pas étinceler de la sorte tout à l’heure. Pourrais-tu nous le montrer.

-Mais non, cessez d’être aussi paranoïaques. Je vous assure que ce n’est qu’un vulgaire bibelot. Une femme de Namuria que j’ai rencontré me l’a donné en gage de protection. Je vous la présenterai à notre retour, vous verrez, elle est charmante répondit Alek, improvisant une histoire pour détourner leur attention.

-Je ressens la même énergie que celle de ce temple dans cet objet. J’y sens aussi une présence hostile, dit Oreth en chargeant ses mains d’énergie.

Alertés, les autres dégainèrent leurs armes et encerclèrent Alek. Celui-ci choisit de ne pas pousser plus loin son mensonge en voyant leurs armes à nue et extirpa à contrecoeur la dague de sa tunique pour leur présenter. Celle-ci dégageait une lueur rouge qui irradiait de magie.

-Comment l’as-tu eu ? demanda Zardak

-Je l’ai trouvé dans le temple, répondit Alek du tac au tac.

-À quel endroit et à quel moment ? demanda Kaerun

-Quelque part dans le temple, elle était sur un des squelettes.

-Cesse de nous mentir, aucun squelette ne portait cet objet. Cela signifit que tu as profité de ton tour de garde pour te le procurer, répondit Kaerun. Tu as quitté ton poste en nous laissant vulnérable

-Mais non, je n’étais pas loin et Zardak était encore éveillé. Il vous aurait alerté sans problême.

-Tu sais bien que Zardak est presque impossible à déconcentrer lorsqu’il est dans ses livres et …

-Suffit ! coupa Zardak. Cette discussion peut attendre et cette porte non. Continuons notre chemin plutôt…
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Vieux 2013-02-12, 14h58   #22
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Re : Saga Namurienne

Le Tombeau d’Ashar, partie 3


Sous le regard furieux de Kaerun, Alek introduisit la dague dans l‘orifice et la porte s’ouvrit dans un tremblement, disparaissant dans le mur. Le groupe entra, et se retrouva dans une large pièce un peu plus petite que la précédente, mais tout de même très grande. Les murs étaient ornés à la grandeur d’inscriptions diverses et de dessins mythologiques. Au centre de la pièce, devant la porte menant au tombeau, un imposant personnage en armure noire gardait le passage, tenant entre ses mains une grande et magnifique épée à lame rouge. A ses pieds, une inscription gravée dans le plancher disant :

Que devant moi, Karm
Se dresse un champion en armes
Et, au milieu des flammes
Mon épée jugera de son âme

Le groupe contempla avec respect le guerrier et se tournèrent vers Zardak. Apparemment, l’érudit n’avait pas entendu parler de Karm.

-Karm était le meilleur guerrier du Roi Ashar, répondit Oreth à la surprise de tous. À sa mort, le roi lui as jeté un sort d’immortalité afin qu’il protège sa tombe éternellement. Karm est ainsi devenu prisonnier de son armure et sous son casque se terre une âme vengeresse aigrie par les années. Ce sera un combattant redoutable, sans aucune pitié pour qui que ce soit.

Éclariés et quelque peu effrayés par les explications d’Oreth. Les aventuriers firent conciliabule pour déterminer celui qui affronterait Karm.

-Je peux y aller, déclara Cord de sa voix forte.

-Non, nous avons besoin de tes dons cléricaux en cas de détresse, répondit Zardak. Tu est un bon guerrier, mais le plus expérimenté dans le maniement des armes parmi nous est Kaerun. C’est lui qui devrait y aller.

-Je suis d’accord, dit Alek, Kaerun a le plus de chances de vaincre de nous tous. Et sinon, nous n’aurons perdu qu’un bon guerrier au lieu d’un mage ou d’un prêtre.

Le guerrier drake lui lança un regard noir et libéra sa lourde épée à deux mains avant de s’avancer lentement vers Karm. Zardak posa alors sa main griffue sur son épaule et lui parla alors d’une voix douce, touchant de son autre main la dent que Kaerun portait en guise de pendentif.

-Cette dent a appartenu au plus grand d’entre nous, lui rappela le templier. Puisque je ne pourrai intervenir, je prie Garados de te protéger et de te porter force et courage en tant que porteur de sa mémoire. Bonne chance, mon frère…


Remerciant Zardak, Kaerun s’avança d’un pas ferme devant le gardien immobile et tint son épée devant lui en clamant d’une voix forte.

-Karm, je te défie !!

Au son de la voix du Drake, le guerrier éternel releva la tête et leva devant lui un petit sachet qu’il avait gardé dans sa main. En lâchant le sachet, celui-ci percuta le sol et produisit une petite flamme. La flamme entra en contact avec le sol et enflamma la poudre qui se trouvait dans un large motif en forme de cercle entourant les deux opposants. Un grand cercle de feu bleu et rouge se forma autour de Kaerun et Karm, les séparant du petit groupe et empêcha tout intervention de leur part. Selon les règles traditionnelles de duel, les deux combattants s’inclinèrent l’un devant l’autre puis firent un premier contact armé symbolique, entrechoquant leur lames. Puis le combat commença…


D’entrée de jeu, le combat s’annonçait redoutable. Les deux combattants étant dotés d’une force prodigieuse, les impacts entre les lames était très violents et produisaient des gerbes d’étincelles en se touchant. Kaerun était content d’avoir une robuste épée à deux mains comme arme, toute autre lame plus petite aurait été impitoyablement brisée sous les chocs répétés et puissants de Karm. Ce ne serait pas un duel de grâce ou d’agilité, mais bien un dur combat de force, d’habileté martiale et d’endurance.

Désirant aider Kaerun, Alek leva son arc et visa le cou de Karm, il banda son arc, mais une main l’empêcha soudainement de tirer, celle d’Oreth.

-Fou, ne connais-tu donc pas les règles de duel ? le sermonna le mage

-Oui, mais on n’est pas ici pour faire de la galanterie. Kaerun va mourir si je ne l’aide pas !

-Ce feu est magique et te renverra ta flèche en plein cœur si tu la laisses filer. Kaerun à accepté le duel et doit le remporter seul, avec honneur. Quant à toi, tu ferais mieux d’utiliser tes yeux pour scruter les environs, nous ne sommes pas seuls ici, termina le Vixen en pointant les murs du doigt.

Alek détourna immédiatement son attention de Kaerun pour regarder ce que lui indiquait Oreth. Effectivement, quelque chose semblait les observer sans être vus. À coté de lui, les iris de Zardak s’étaient teintés de doré, signe que lui-aussi sentait la présence de ses forces. Seul Cord était trop concentré sur le furieux combat des deux guerriers pour porter attention autour de lui. Le combat avait en effet augmenté d’intensité et les premières blessures se faisaient voir sur le corps musculeux du Drake. Karm avait aussi des marque de coups sur son armure, mais ne semblait aucunement diminué par celle-ci, contrairement à Kaerun qui commençait à fatiguer.


À coté d’Alek, Oreth commençait à rassembler son énergie. Le bruit des épées qui s’entrechoquaient avait réveillés des créatures dormantes dans les murs sombres du tombeau. On entendit des râlements étouffés provenir des murs et Alek vit des ombres bouger dans la faible lumière que projetaient les torches de la pièce. Sans attendre, il décocha une flèche vers l’une d’entre elle, qui disparut soudainement.

Puis soudainement, des dizaines d’ombres à forme humaines jaillirent des murs et du plancher, tenant des arcs et des épées noires. Ils entourèrent aussitôt le petit groupe et avancèrent vers eux, menaçant. Prenant conscience de la gravité de la situation, Cord prit son marteau et frappa l’une des ombres, voyant avec stupéfaction son arme passer au travers sans dégâts.

-Par tout les dieux !Ils sont immunisés aux armes physiques, dit Cord


- Mais pas les armes magiques, cria Zardak. Oreth ! Insuffle leur armes de tes pouvoirs.

Acquiesçant d’un hochement de tête, Oreth leva les bras et enveloppa les armes d’Alek et de Cord d’une lumière rouge avant de matérialiser des armures fantômes autour d’eux pour les protéger des flèches. Zardak passa à l’offensive sans attendre et foudroya les ombres devant lui d’éclairs jaillit de ses doigts, les faisant s’évaporer avec leur armes.

Dans le cercle de feu, Kaerun entendit les cris de ses compagnons et vit avec horreur les ombres jaillir autour d’eux par dizaines.

-Non !!! hurla le Drake, perdant momentanément sa concentration.

Karm vit son occasion se présenter et chargea violemment Kaerun de son épée. Au dernier moment, le drake le vit et bloqua de justesse la lame rouge près de son torse. Le corps presque collé l’un sur l’autre, les deux guerriers engagèrent un duel de force pour dégager leur épée. N’ayant pas l’intention de lâcher, Karm leva la tête et donna un vigoureux coup de casque sur la tête du drake. Kaerun recula soudainement, ébranlé. Karm leva alors son épée et frappa…

La lame fila et traça une longue estafilade sur le visage écaillé du Drake, faisant pousser un rugissant cri de douleur à Kaerun, qui répliqua d’un puissant coup d’épée. Le coup entaila profondément le coté du gardien, qui n’en tint même pas compte. Karm ne connaissait plus la douleur depuis longtemps.


De leur coté, les aventuriers se battaient contre ce qui semblait une infinité d’ombres tueuses. Le corps bardé d’estafilades noires, Cord bannissait les ombres une par une de son marteau devenu magique. Le combat était rude, mais Cord ne demandait aucun quartier et se battait comme un lion pour protéger les mages, qui ne pourrait supporter longtemps un assaut direct.

Les mages, eux, en avait plein les bras. Zardak enchaînait incantation sur incantation, alternant feu, froid, éclairs et vent pour abattre ces horreurs tandis qu’Oreth mettait toute ses énergies à former des boucliers contre les archers des ombres et à renouveler sans cesse l’infusion magique qu’il avait apposé aux armes.

Un archer des ombres leva son arc et visa le mage à la cape noire qui semblait protéger tout les autres. Celui-ci était si concentré qu’il en oubliait de se protéger efficacement lui-même. Avec précision, l’archer choisit sa cible et tira.

Oreth poussa un soudain cri et s’écroula, une flèche lui ayant transpercé le ventre. Alek vit avec horreur la situation et transperça l’archer d’une flèche magique en pleine tête.


Kaerun subit une nouvelle charge du gardien et au lieu de la contrer, s’en servit pour faire tomber le gardien avec lui, perdant toutefois son épée dans le processus. Couché sur le gardien et forçant comme un damné comme le garder par terre, Kaerun tenta de lui arracher son épée qu’il gardait dans sa main droite. Ce que le guerrier ne vit pas, c’est que la gauche empoigna une petite dague rouge sur la ceinture du gardien et la planta profondément dans le flanc du drake. Kaerun poussa un déchirant hurlement et lâcha sa prise, permettant à Karm de le renverser et de se lever. Tentant d’extraire la dague magique qui lui brûlait les cotes, Kaerun vit l’épée de Karm se lever. Le drake empoigna aussitôt l’une de ses armes secondaires, une épée bâtarde et la sorti brusquement de son fourreau en portant un coup au-dessus de lui. L’épée du drake fila et traversa les poignets gantés de Karm, séparant ses mains de son corps. Sans rien pour la retenir, la grande épée rouge tomba près de Kaerun, qui l’empoigna aussitôt et la planta dans le cœur du gardien en armure. On entendit un hurlement strident et déchirant dans toute la pièce tandis que mourrait enfin Karm de la seule façon possible pour lui : de sa propre arme.

Haletant, Kaerun porta la main à son coté et arracha d’un coup sec la dague lui brûlant magiquement les entrailles. Le guerrier poussa un hurlement de douleur et vit soudainement le cercle de feu s’éteindre, permettant aux ombres de l’atteindre. Malgré la douleur, le Drake empoigna l’épée de Karm et se défendit du mieux possible contre les ombres, parvenant même à en détruire quelqu’une avant de s’évanouir de sa perte de sang.

Cord était débordé, il avait fait boire une potion curative à Oreth pour lui permettre de soutenir sa douleur et l’empêcher de sombrer dans la mort, mais ne pouvait retirer la flèche sous peine de s’exposer au coups des ombres. Il entendit soudainement le hurlement de Kaerun et vit avec bonheur que le cercle de feu était éteint, mais s’alarma de voir Kaerun se défendre seul et blessé contre les ombres. Empoignant son marteau, il confia la protection d’Oreth à Alek et Zardak et se fraya un chemin parmi les ombres jusqu’à Kaerun. Furieux, Cord usa de ses pouvoirs de répulsions de morts, écartant les ombres du corps de Kaerun et examina rapidement le guerrier tombé. Il était en train de mourir et nécessitait un traitement urgent, ce que Cord ne pouvait faire en plein combat. Il vit alors trois guerriers d’ombres s’approcher avec l’intention d’achever le drake.

-Kaerun est sous MA protection, créatures de l’ombre, leur cria t’il de rage. Retournez dans les abysses, je le veux !

La voix de Cord s’éleva alors en une prière qui résonna comme une chorale dans le temple et une lumière blanche entoura le corps du prêtre. Ses yeux devinrent aussi incandescents que les flammes et son marteau s’illumina dans les ténèbres. Son incantation terminée, Cord se jeta sur les guerriers ombres, les détruisant tous de sa nouvelle puissance. Il empoigna ensuite Kaerun avec la force d’un géant des montagnes et le porta sur son épaule tout en repoussant les ombres sur son chemin de son marteau.

L’incantation pris fin lorsqu’il déposa Kaerun aux cotés d’Oreth. Zardak le félicita de son geste héroïque et redoubla d’ardeur à combattre, s’occupant à détruire les archers noirs.


Les ombres apparaissaient, toujours plus nombreuses et plus menaçantes…


Nous allons tous mourir ici, se dit Alek. Nous avons passé tout ceci pour mourir dans la salle précédent le tombeau. Quelle ironie.
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Re : Saga Namurienne

Le Tombeau d’Ashar, partie 4





Zardak était épuisé, mais refusait d’abandonner, malgré la tournure désespérée de la situation. Il lançait sorts après sorts et s’occupait surtout à détruire les archers noirs avant qu’ils ne tirent. Ses pouvoirs s’épuisaient et lentement, il se sentait absorbé par toute cette masse d’ombres haineuses qui réclamait sa mort. Ses efforts donnaient l’impression d’être inutiles tant il ne semblait rien changer. Plus il en détruisait, plus il en réapparaissait pour les attaquer. Il avait presque l’impression de se battre contre le royaume de sombres au grand complet.

Pourtant, il devait y avoir une solution, il y avait toujours une solution…

À coté de lui, Alek pestait

- Ses saletés se confondent avec les murs et le plancher ! Le manque de lumière m’empêche d’ajuster mes tirs.

Effectivement, se dit Zardak. On ne les voyait qu’à peine depuis que le cercle de feu s’était éteint. Jaillissant de l’obscurité, les guerriers ombres était sur leur terrain.

Comment vaincre une ombre ? se demanda Zardak. Ils ne craignent ni les éléments, ni la magie, ni les armes, comment faire pour les abattre.

La réponse lui apparut comme pas magie

La Lumière…

Les Ombres craigne la Lumière…


Malheureusement, seul Oreth avait le pouvoir de faire apparaître une telle lumière. Zardak avait déjà appris l’incantation aussi, comme tout les mages, mais cela suffirait t,il ?

Il n’avait plus rien à perdre de tout façon. Cherchant dans ses souvenirs, il retrouva la formule de l’incantation et concentra toute son énergie dans son prochain sort. Une fois qu’il fut assuré d’avoir atteint le maximum de puissance qui lui restait, il prononça l’incantation d’une voix forte et claire.

Lumina Stellar !!

À peine l’incantation fut t’elle prononcé qu’une lumière aveuglante jaillit du corps du Drake et illumina la pièce comme en plein jour.

On entendit soudainement un concert de hurlements déchirants. Tétanisé par la lueur, les Guerriers Ombres poussèrent des hurlements stridents et cessèrent tous de bouger en même temps. Sous l’action de la lumière éclatante, leur corps se solidifièrent, prenant l’apparence de roche, puis éclatèrent. Bientôt, de chaque guerriers ombres, il ne resta qu’un tas de poussière. Zardak avait réussi.

Voyant tous leurs ennemis disparaître des mêmes coups, les combattants épuisés ne purent retenir un cri de joie. Cord profita rapidement de ce moment pour se précipiter au chevet des blessés et s’occupa à retirer la flèche du ventre d’Oreth. Zardak, redevenu lui-même, pris une potion curative à sa ceinture et la fit rapidement boire à Kaerun avant d’en appliquer sur ces blessures. Ne sachant pas comment aider, Alek, s’étant un peu éloigné du groupe durant le combat, s’approcha pour observer l’état des blessé, faisant toutefois un petit détour pour ramasser suntilement la dague rouge que Kaerun avait laissé par terre. Après tout, pour un objet de cette rareté provenant de la tombe d’Ashar, plusieurs marchands seraient prêts à payer le gros prix pour un tel objet s’il décidait de le vendre.


D’une opération précise, Cord retira la flèche et apposa ses mains sur la blessure, qui se referma sous l’action magique. Oreth ouvrit enfin les yeux, au grand soulagement des autres membres du groupes et se releva avec l’aide d’Alek. Content de lui, Cord se tourna alors vers Kaerun. Le Drake était lui dans un état beaucoup plus grave. Les potions curatives avaient certes aidés, mais les blessures du Drake étaient nombreuses et profondes. Cord commença par la plus grave, celle causé par la dague magique et apposa ses mains sur la plaie brûlée et sanglante. Usant de tout son pouvoir de guérison,Cord referma la large plaie lentement jusqu'à n’être plus qu’une cicatrice parmi d’autre. Le prêtre-guerrier but une potion curative pour lui redonner de l’énergie et recommença le traitement, referma la blessure sur la tête de drake et d’autre présente au niveau du torse, des bras et des jambes. Au moment ou il referma la dernière plaie, il sentit le cœur de Kaerun défaillir, il était trop faible et allait s’arréter d,une seconde à l’autre. Paniqué, Cord puisa dans toute sa puissance pour tenter de le remettre au niveau normal. Le prêtre avait utilisé toutes ses forces pour guérir et combattre, il n’en restait plus assez pour repartir le cœur. Avec horreur, il sentit le cœur du drake cesser de battre.

-Nonnn !! cria le Piken, impuissant.

-Que se passe t,il, Cord ?demanda Zardak, inquiet

-Kaerun meurt ! Son cœur s’est arrêté et je n,ai plus assez d’énergie pour le repartir. Il va nous quitter.

Zardak s’agenouilla au coté du prêtre et examina Kaerun. Son cœur s’était éteint par manque d’énergie. Zardak regarda ses mais et se demanda si…

-Cord, écarte toi. demanda Zardak

-Pourquoi, je ne peux le laisser là, je..

-Écarte-toi,j’ai dis, je vais essayer quelque chose.

Cord s’écarta et vis Zardak prononcer quelque mot dans une langue inconnu.

Estem Magnus Thundaras

Aussitôt, la main du mage se chargea d’énergie électrique. Zardak laissa l’énergie s’accumuler, puis appliqua brusquement sa main sur le cœur de Kaerun.

Le corps du drake eut un sursaut soudain alors qu’il était parcouru par de violent choc électrique. Cord se précipita vers lui et apposa ses mains sur son cœur… il battait à nouveau…


Kaerun ouvrit finalement les yeux et le petit groupe se félicita d’avoir traverser avec succès une telle épreuve. Après avoir félicité Cord pour son courage, le guerrier remercia Zardak de l’avoir ramené parmi les vivants.

-Ne me remercie pas, mon frère, remercie Garados de m’avoir donné l’idée du sort de la main électrique. Mais ne nous attardons pas, le cycle lunaire est presque complété et nous avons encore à nous occuper du fantôme d’Ashar.

-Tu as raison, nous prendrons une petite pause pour nous remettre de nos émotion, puis nous irons confrontez Ashar. Nous sommes trop près du but pour arrêter maintenant.


Après une pause de deux heures, le petit groupe fut suffisamment reposé pour entreprendre la partie ultime de leur quête. Armé de l’épée de Karm, Kaerun passa devant et ouvrit la porte du tombeau.

Un air lourd et glacé d’une puanteur horrible s’échappa de la chambre mortuaire. Oreth créa magiquement une boule lumineuse, sorte de lanterne volante, qu’il envoya dans la chambre pour éclairer. La lumière ainsi crée découvrit une pièce richement décorée avec de nombreux objet magnifiquement ouvragés et décorés. C’était les effets personnels du roi qu’il avait choisi d’enfermer avec lui dans la mort. Au centre de la pièce, une grand sépulture de pierre représentant le roi dormant avec son épée abritait le corps du souverain Ashar. En s’approchant, Kaerun toucha du doigt la tombe et entendit un grand cri déchirer le silence de la salle mortuaire. Le spectre du roi Ashar jaillit soudain de la sépulture et parla d’une voix caverneuse.

-Mortels !!! Malgré mes avertissements, vous avez persisté à continuer votre chemin. Pourquoi souhaitez vous à ce point me rencontrer ?

-Nous sommes ici pour vous mettre au repos une fois pour toutes, répondit Kaerun. Je viens ici pour venger la dévastation que vous causez chaque semaine au village voisin.

-Hahaha, vous n’avez rien compris. Ce monde est pourri et doit être nettoyé de ses pustules. Ceux que je libère dans la mort vienne rejoindre mon armée des ombres et lorsque nous serons prêt, nous marcherons pour libérer tout Namur. Ce sera la Croisade d’Ashar, la plus grandiose de toutes.

Tout en parlant, le fantôme avait déployé lentement sa puissance et instillé un sort de charme dans l’esprit du groupe sans qu’ils s,y attendent. Sournoisement, Ashar contaminait leurs esprits à leur insu et les ferait bientôt tomber en son pouvoir. Toutefois, Oreth étant Vixen, il bénéficiait d’une protection naturelle contre de tels sorts et se rendit rapidement compte du jeu sournois du fantôme. Sans attendre, il jeta un puissant sort de dissipation de la magie et libéra ses compagnons envoûtés de l’emprise d’Ashar. Furieux, le fantôme passa à l’attaque et tenta de tuer Kaerun. Redevenu sain d’esprit, le drake para habilement l,attaque immatérielle et frappa Ashar de l’épée de Karm. La lame rouge était magique et blessa le roi immortel. Kaerun poursuivit son attaque sur le roi surpris d’avoir été touché et le larda de multiples coups qui le forcèrent à fuir. Zardak s’était préparé et barra le passage du roi d’une volée d’éclairs et de flammes. Hurlant de douleur, le roi tenta de retraiter et rencontra l’arc d’Alek. Celui-ci avait encoché deux flèches qu’Oreth avait rendus magique et tira sur le roi éthéré. En désespoir de cause, le roi se précipita dans une dernière direction, celle de Cord. Le prêtre tendit les mains et immobilisa le roi de ses pouvoir de répulsion. Cord emmena le fantôme du roi qui se débattait contre la force invisible au-dessus de la sepulture.

-Maintenant Oreth ! cria Zardak

Oreth se saisit d’un petit parchemin à sa ceinture et commença à lire en chantant. C’était un parchemin magique qu’il s’était procuré à la guilde magicienne de Namuria avant de partir qui lorsque lu permettait de sceller un esprit dans un objet. En entendant les mots que prononçait Oreth, Ashar se débattit encore plus vigoureusement, mais Cord le tenait bien et le garda immobile. La voix d’Oreth gagna en puissance et prononça les mots fatidiques.

Nara Vita Mortis Ban… Ahrestis…


Au moment où le mage prononça le dernier mot, le parchemin s’illumina et frappa Ashar d’une lumière bleuté. Impuissant, le roi fantôme disparut dans sa sépulture qui s’entoura d’un halo bleuté. Son acte accompli, Oreth roula le parchemin et le remit à sa ceinture.

-Bravo, Oreth. le félicita Kaerun. Maintenant, il ne causera plus de tort à personne.


On entendit soudainement un cri soudain et en se retournant, le petit groupe vit Ashar tenter de s’extraire hors de sa sépulture, résistant à la force qui l’attirait comme un aimant dans sa tombe. Cord s’avança, prononça une courte prière, leva son marteau et frappa la tête émergente du roi d’un solide coup, faisant disparaître Ashar dans son tombeau définitivement.

-Qu’il repose en paix, déclara Cord, posant une main sur son cœur.

Acquiesçant, les aventuriers gardèrent une minute de silence, puis fouillèrent la pièce pour rapporter avec eux le butin de la victoire. Oreth et Zardak prient avec eux des talismans magiques et des parchemins de sorts oubliés des temps. Alek prit un arc finement ouvragé et s’emplit les poches de pièces d’or, très nombreuses dans la salle. Cord prit pour sa part un marteau forgé par les nains qu’Ashar avait reçu et quelques pièces d’ors. Kaerun se contenta de gants de combat pour se protéger les mains et de deux épées longues magiques qui remplacèrent ses armes secondaires.


Soudain, les murs se mirent à trembler violemment et le plancher se fissura. Kaerun consulta Zardak du regard.

-Ashar tente de nous enterrer avec lui en faisant écrouler le temple. Il faut sortir !

Sans perdre une seconde, le groupe se mit à courir éperdument, remontant tout les salle une à une, évitant les éboulis qui commençaient à certains endroits. Ils sortirent du temple à tout vitesse et détachèrent rapidement leurs montures pour les écarter du chemin. Une fois à l’air libre, ils virent le temple du glorieux roi s’écrouler, scellant pour l’éternité le roi et ses trésors.


Exténués, mais heureux de s’en être sorti, les héros enfourchèrent leur montures et s’éloignèrent dans le blizzard et la nuit éternelle, sous le seul regard des trois lunes…
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Vieux 2013-02-12, 14h59   #24
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Re : Saga Namurienne

La Montagne Blanche, partie 1


Des pas dans la neige, le hurlement des loups, Soran courait et grimpait, toujours plus haut, toujours plus loin, tout pour échapper à ses poursuivants. Il les entendait, leurs bottes écrasaient la neige derrière lui, leurs armes dégainées scintillant sous l’éclat de la lune. Soran ne les voyait plus dans la tempête qui agitait la montagne, mais il entendait leurs cris percer le souffle du vent. Désespéré et exténué, il sauta une roche et déboula une pente enneigée, s’immobilisant de justesse sur une corniche surplombant un gouffre venteux. Avec peine, Soran se releva et jeta un œil plus bas. Il était haut, très haut, et une glissade mal contrôlée le jetterait dans un vide venteux et glacial, quelques centaines de mètres plus bas. En se retournant, il vit avec horreur son pire cauchemar sous la forme du chef des poursuivants qui descendait vers lui. Haletant dans une cape mouillée, son visage caché dans un foulard et son épée nue, il s’avança vers le fugitif.

-Donne le moi, Soran, lui dit une voix d’homme que déformait son foulard. Donne le moi et je te laisserai la vie.

-Nonnn!!

Résigné, Soran sorti de sa ceinture une petite dague et se jeta vers l’homme. Il ne devait pas lui permettre de mettre la main sur ce qu’il protégeait. Une flèche jaillit de l’arc d’un autre de ses poursuivants et l’atteignit alors en plein ventre, le faisant s’écrouler au sol. Le chef s’avança et porta sa main au cou de Soran, lui arrachant le médaillon doré qu’il portait. Le fugitif se débattit en vain et ne put que regarder, impuissant, l’homme prendre possession de ce qu’il avait juré de protéger.

-Non, ne fais pas ça, supplia Soran. Je t’en conjure, ne fais pas ça.

Le chef, content de lui, rangea le médaillon dans sa poche et avec un regard cruel, poussa de sa botte le blessé vers l’abîme venteux. Dans un cri étouffé, Soran disparut dans la tempête, sombrant vers les vallées rocheuses à plusieurs centaines de mètres plus bas…



Pendant ce temps, dans la taverne du village d’Arban au pied de la montagne, Alek s’ennuyait ferme. Deux mois qu’ils vivaient dans ce trou enneigé et froid sans rien à faire. Certes, il avait été heureux lorsque sortant des affres du tombeau d’Ashar, après trois jours de route, il avait vu ce village se dessiner dans la tempête. Les gens avaient été accueillants, leur avaient fournis des logements et de la bonne bière. Mais une fois le bonheur des premiers jours passés, la monotonie s’était rapidement installée dans son quotidien. Il passait ses journées à l’auberge ou à la fenêtre, attendant la fin de l’interminable tempête qui empêchait tout longs voyages. Contrairement à lui, les autres membres du groupe semblaient pourtant bien supporter leur confinement. Zardak et Oreth passaient le plus clair de leurs journées ensemble, traitant magie ou philosophie jusqu’aux petites heures. Cord s’était imposé comme guérisseur local, prodiguant des soins a ceux qui venait le voir.Quant à Kaerun, il était sûrement celui qui profitait le plus de leur arrêt forcé. Il pratiquait chaque jour la forge d’arme avec le forgeron local et passait beaucoup de temps à la taverne, écoutant chaque rumeurs et légende transpirant de la bouche d’aventuriers de passage. Ceux-ci étaient d’ailleurs particulièrement nombreux, et Kaerun se lia d’amitié avec nombre d’entre eux. Mais la véritable raison du bonheur de Drake était tout autre, car en vérité, le grand guerrier était tombé amoureux et fréquentait une jolie femme humaine nommée Sera qu’il avait rencontrée à leur arrivée. Contrairement aux autres femmes, que son aspect draconique repoussaient, celle-ci l’avait accueilli chez elle et lui avait fait visiter le village, lui présentant ses habitants. Avec le temps, un lien fort s’était développé entre le Drake et elle, si fort que Kaerun envisageait même de ranger ses armes et écouler tranquillement le reste de ses jours à Arban en travaillant comme forgeron.



Puis la terrible nouvelle arriva, Soran, le jeune frère de Sera, fut porté disparu. Désirant aider, Kaerun, Zardak, Oreth, Alek et Cord se joignirent aux groupes de recherches tentant péniblement de trouver le jeune homme dans la tempête. Après près d’une semaine de recherche, ils trouvèrent un corps brisé dans la vallée rocheuse qui se révéla être celui de Soran. Le village organisa une soirée funèbre à la taverne pour commémorer le disparu et consoler la famille éprouvée du jeune homme. Durant la soirée, Kaerun s’entretint longuement avec Sera pour tenter de la consoler, ne sachant que dire. Dans la clameur ambiante, elle confia au Drake qui si la perte de son frère était tragique, quelque chose d’encore plus grave retenait la tourmentait dans la mort de son frère. N’osant pas confier son terrible secret parmi tant de monde, elle donna rendez-vous à Kaerun au milieu de la nuit, comptant sur la loyauté inébranlable du Drake pour ne rien en révéler.


La soirée se passa lentement, Sera rejoignit sa famille et Kaerun se retrouva avec ses équipiers autour d’une table.

-Alors, Kaerun ? Comment se portait Sera? Demanda Cord

-Elle est dévastée, mais quelque chose la tourmente encore plus, je ne sais quoi.

-Tout porte à croire qu’il a chuté du haut de la falaise, indiqua Alek . Pourtant, il nous avait lui-même averti que tout escalade de la montagne était dangereusement mortelle avec une telle tempête.

-Je ne crois pas que ce soit un accident, déclara Zardak tournant les regards de ses équipiers vers lui.


-Que veux-tu dire? demanda Kaerun.

-Lorsqu’on a retrouvé son corps, il était avait été presque complètement brisé par les rochers et avait de nombreuses lacérations, dont une causée par un éclat de bois. Personne n’y a porté attention, jugeant que ce devait être une branche brisée. Mais en cherchant un peu, j’ai trouvé ceci.

Zardak porta la main à sa robe de mage et en sortit un petit morceau de métal taillé en pointe. Tous reconnurent avec effroi une pointe de flèche…

- Mais qui aurait bien pu en vouloir à Soran? Demanda Kaerun. Il était l’image même de l’innocence et de la bonne humeur?

-Peut-être que cela à un lien avec ce qui trouble si profondément Sera, suggéra Oreth. Je crois que cette histoire renferme beaucoup plus que ce qu’il parait.

- Attendons avant de tirer des conclusions hâtives, dit Kaerun pour mettre fin à la discussion. Je dois aller voir Sera chez elle, je vous reverrai demain.

Le Drake se leva et souhaita bonne nuit à ses équipiers avant de sortir de la taverne. Sera et sa famille était repartie depuis un peu plus d’une demi-heure à leur domicile. Kaerun se dirigea vers la maison qui l’hébergeait depuis deux mois et entra, la porte n’étant pas barrée. Le silence de la maison qui dormait l’accueillit et il monta tranquillement les marches menant à la chambre de sa belle pour ne réveiller personne. En ouvrant la porte, il découvrit la chambre plongée dans le noir. Croyant Sera endormie, Kaerun s’apprêta à sortir, mais quelque chose le retint. Sera avait grandement insisté pour le rencontrer dès ce soir et Kaerun avait promis d’être à l’heure juste. Jugeant qu’elle n’était peut-être pas arrivée, Kaerun alluma une chandelle et fit un peu de lumière dans la chambre.

C’est alors qu’il la vit. Étendue dans un coin de la chambre, Sera gisait, inerte. Craignant le pire, Kaerun se précipita à ses coté et la retourna, découvrant avec horreur sa poitrine traversée par une dague noire…


À ce moment, dans la tempête ambiante, le déchirant hurlement de Kaerun se répercuta jusqu’au sommet de la haute montagne, battue par le vent, dominant le village ou se déroulait le drame.





La mort soudaine de Sera bouleversa le village. Le maire ouvrit une enquête et après plusieurs jours, finit par conclure à un suicide provoqué par le choc de la mort de Soran. Au moment du verdict, Kaerun vit rouge et voulut hurler que sa mort avait été provoquée, mais en fut empêché par la mère de Sera, qui lui intima le silence. Elle aussi savait que sa fille n’était pas morte d’un suicide. Elle promit à Kaerun de tout lui expliquer à lui et ses équipiers, lui faisant jurer sur son honneur qu’ils seraient dignes de confiance. Retenant sa fureur, le Drake attendit donc la fin des funérailles et raccompagna la mère jusque chez elle, emmenant avec lui Zardak Oreth, Cord et Alek.


Une fois à l’intérieur, Kaerun parcourut la maison pour s’assurer qu’elle ne comportait pas d’intrus puis s’installa avec ses amis afin d’écouter les confidences de la mère éplorée.


-Cette histoire remonte à bien longtemps, du temps ou nos ancêtres ont fondé le village. À ce moment, ceux-ci fuyaient les affres de la guerre au sud et n’avaient nulle part ou aller. Ils s’installèrent donc ici, au milieu du blizzard, au pied d’une montagne inconnue, pour échapper aux regards. Après quelque temps, les choses commencèrent a mal tourner, car la paisible montagne sous laquelle ils s’étaient réfugié n’était pas ce qu’elle semblait être. C’était en fait un volcan actif abritant une sombre créature. Au moment où le blizzard s’affaissa pour quelques jours, elle fondit sur notre village et le dévasta. À ce moment, un étranger au visage d’écailles arriva dans notre village et vit l’horreur. Étant à la fois guerrier et mage, il escalada la montagne et parvint à enchaîner la créature avant de la sceller pour l’éternité dans le volcan, derrière une porte magique qui ne répondrait qu’a un seul objet, un médaillon doré. En secret, il confia le médaillon à mes ancêtres et leur dit « La créature est enchainée et ne vous fera plus de mal, mon arme n’étant pas assez puissante pour percer sa carapace, je l’ai scellé afin que d’autres vienne un jour le détruire définitivement. D’ici là, je vous confierai le secret de sa prison. Cachez le bien ». Mes ancêtres l’ont écouté et ont dès lors élevé tout leur enfant dans ce secret, protégeant de génération en génération ce médaillon de la vue de tous. Avec le temps, la montagne se recouvrit de neige et on oublia le médaillon. Mais chaque année, au seul moment de l’année ou le blizzard s’efface, des dizaines d’aventurier ayant eu écho de ce temple vinne tenter leur chance et escalade la montagne malgré nos avertissement. Quelques rares parviennent à se rendre au sommet et meurent en tentant d’ouvrir la porte. Certains pensent qu’elle renferme un trésor, d’autre une arme de légende. Il était impératif pour nous que jamais il ne vienne à trouver le médaillon et ouvrir à nouveau l’antre de la bête. Sa colère nous tuerais tous.

La vieille dame prit une pause pour permettre aux aventuriers de bien intéger l’information, puis continua.

-Malheureusement, l’un des aventuriers qui tentèrent leur chance fut un ancien amant de ma fille, Sera. Malgré mes avertissements, elle lui raconta la légende de la porte et la créature qui y résidait. Intéressé, celui-ci tenta sa chance et parvint envers et contre tout à atteindre le sommet et plus grave encore, à redescendre en vie. Il fit donc le lien entre le temple et Sera et se mit à la recherche de ce qui ouvrirait la porte scellée. Attiré par la perspective de pouvoir, il épia Sera, la gardienne du médaillon et tenta de le lui subtiliser. Ne sachant que faire, elle confia le médaillon à son frère Soran. Aujourd’hui, il est mort et le médaillon a disparut de son cou. Sera vous faisait confiance Kaerun et a tenté de vous transmettre la légende, mais son meurtre confirme mes pires cauchemars, le médaillon à été trouvé et son détenteur est prêt à tout pour ouvrir le temple, même à tuer.

-Ainsi il profitera de la prochaine accalmie pour escalader la montagne, comprit Zardak. Pour quand est t’elle prévue?

Le visage de la vieille femme s’assombrit soudainement.

- Demain…
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Vieux 2013-02-12, 14h59   #25
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Re : Saga Namurienne

La Montagne Blanche, Partie 2


Un silence lourd traversa le cercle d’aventuriers, les évènements se précipitaient devant eux et ils devaient prendre position au plus vite.

Kaerun fut le premier à se lever, il se dirigea rapidement vers une pièce et ouvrit un placard. Ses amis le virent alors s’habiller, mettant son armure, ses bottes de guerre, ses gants protecteurs et ses ceintures d’armes.

-Que fais-tu, Kaerun? Tu n’as pas l’intention de partir à leur poursuite tout de même?

-Cet homme connaît la montagne et à probablement parcouru une bonne distance avant de devoir s’arrêter pour la nuit, répondit le Drake. À l’aube, lorsque la tempête s’effacera, il aura déjà une longueur d’avance sur tout le monde. Si je veux avoir une chance de l’avoir, je dois partir maintenant.

Zardak se leva et posa sa main sur l’épaule de son frère d’arme.

-Tu n’iras nulle part sans nous. Dois-je te rappeler que nous sommes une équipe?

Kaerun, malgré sa tourmente, eut un petit sourire.

-Merci, mon frère, répondit il
.
-Désolé de vous interrompre, mais nous courrons au suicide assuré si nous grimpons dans une telle tempête, dit Alek

-Non, Kaerun à raison, continua Zardak. Nous devons partir immédiatement si nous voulons avoir une chance d’arrêter cet homme. Aux armes, mes amis! Notre repos est terminé et le combat nous appelle. Ainsi soit t’il.

-Soyez prudent, leur dit la vieille femme, émue.

Elle se mit alors à écrire et leur tendis un petit mot.

-Allez voir l’armurier et donnez lui ce mot. C’est mon frère et il pourra vous aider en vous fournissant ce dont vous aurez besoin. Bien qu’il soit armurier, son magasin renferme aussi des potions curatives et des articles de survie. Habillez vous très chaudement, l’air de la montagne est mortel pour les aventuriers inconscients.

-Merci infiniment, lui dit Cord en prenant le mot. Nous en ferons bon usage.

La dame s’inclina, puis prit un autre objet dans un tiroir et alla voit Kaerun, occupé à vérifier l’équilibre de ses armes. Le prenant à part, elle lui présenta un objet que le Drake reconnu comme la dague noire, meurtrière de Sera.

-Je vous la confie. Elle est magique et produit un poison très toxique empêchant la résurrection et les sorts de soins. Elle vous sera peut-être utile, articula t’elle, dévastée par la signification de l’objet.

En voyant l’objet, Kaerun fit de gros effort pour ne pas éclater en larme, il ne se rappelait que trop bien cette nuit fatidique ou il l’avait vue. Malgré son trouble, il prit la dague et la rangea dans un étui à sa ceinture.

-Cette dague ne m’appartient pas, je ferai en sorte de la rendre à son propriétaire. Je lui ferai payer tout le mal qu’il a causé, promis Kaerun en prenant congé, ne souhaitant pas exposer la haine qui montait en lui.

De nouveau guerrier, il rassembla le reste de son matériel de survie et sortit dans la tempête, bientôt suivit par ses amis. Ils se rendirent chez l’armurier et lui montrèrent le mot de la mère de Sera. D’abord méfiant envers eux, son visage se troubla à sa lecture et il leur indiqua qu’il pouvait prendre tout ce dont ils auraient besoin. Si sa sœur leur faisait confiance, il se devait de le faire aussi.

Tous s’équipèrent à leur convenance, l’armurier vendant aussi de manteaux et des articles magiques. Pour Alek, l’armurier lui apporta un carquois rempli de flèche et l’archer examina leurs pointes, n’ayant jamais vu une telle forme. L’armurier lui expliqua.

-Ces flèches sont infusés de puissants pouvoirs magiques et sont supposé pouvoir percer n’importe quoi. On les appelle d’ailleurs « les perceuses d’âmes ». Ils sont mon trésor et je les garde cachés, mais le moment est critique. Je vous ai déjà vu tirer en entraînement, vous saurez en faire bon usage.

Intéressé, Alek s’équipa du carquois et de vêtement chauds avant de rejoindre ses amis qui l’attendaient déjà dehors. Les magiciens avaient surtout fouillés dans les sorts de protections et les parchemins, Cord avait reçu une trousse rembourrée de potion de soins et de boissons échauffantes provenant des stocks personnels du marchand.


Une fois sortis du magasin, Kaerun prit la tête du groupe et ils entamèrent la difficile ascension de la montagne blanche. Comme l’avait décrit la mère, il fallait être fou ou désespéré pour l’escalader en pleine tempête. Soufflants, haletant, le groupe marchait ou grimpait dans l’enfer blanc et glacé, se fiant aux yeux perçants d’Alek pour se situer et s’orienter. C’était incomparable à tout ce qu’il avaient vécus jusqu’à présent. On eut dit que chaque rafale de vent tentait de les pousser dans le vide ou que les crevasses enneigées n’attendaient que leurs pieds pour s’ouvrir et tenter de les avaler. Attachés par une corde de rappel, ils se battaient contre les éléments à chaque instant et frissonnaient sous la morsure du froid. Seul Kaerun ne semblait pas souffrir du froid, la colère lui déchirant les entrailles lui fournissant toute la chaleur et la force nécessaire pour supporter le froid ou pour tirer rageusement ses compagnons contre le vent. De tout le groupe, c’était Alek et Oreth qui souffrait le plus de cette marche forcée, ne disposant pas d’une aussi robuste stature que Cord et Kaerun. Zardak peinait lourdement aussi, mais son corps de Drake lui permettait de fournir des efforts un peu plus intenses que les deux autres. Fermant la marche, Cord agissait comme un cran de sûreté, prêt à rattraper tout membre du groupe si celui-ci venait à chuter dans une crevasse ou se faisait emporter par le vent. Il ne se rappelait pas avoir autant forcé depuis le temps où il apprenait le dur travail de bûcheron et de mineur avec son père.

Soudain, une puissante rafale frappa Cord et le fit chuter lourdement au sol. Porté par le vent sur la neige glacée, il poussa un cri étouffé alors son corps bascula dans le vide. La corde de rappel se tendit brusquement et entraîna tout le groupe vers l’abîme. Oreth bascula à son tour dans le vide. Voyant avec horreur ses amis tomber, Kaerun planta dans un hurlement ses griffes draconiques dans la glace pour ralentir la chute. Zardak suivit son exemple et dit de même, étant lui-aussi entraîné malgré lui. N’ayant pas de griffes, Alek sorti de justesse son épée courte et la planta dans la glace, laissant ses jambes battre à la recherche d’appui dans le vide.

Sous l’action combiné des trois aventuriers, la glissade mortelle stoppa, laissant Cord et Oreth suspendu dans le vide, ballottés par le vent. Ses doigts hurlant sous l’effort, Kaerun jeta un regard en arrière et constata la position délicate de deux de ses compagnons. Leur hurlant de bouger le moins possible, il espéra que la solide corde elfique qu’il avait utilisée pour le rappel tiendrait le coup. Grognant et rugissant sous l’effort, Kaerun planta ses griffes un peu plus loin et commença à tirer vers l’avant. Zardak fit de même et replia ses ailes pour ne pas les soumettre à la poussée du vent, incitant son frère guerrier à faire de même. D’un rugissement, il donnèrent une première poussée, permettant à Alek de planter son épée un peu plus loin. Un second rugissement, une seconde poussée. Lentement, Alek remonta et apporta sa contribution à l’effort. À chaque signal, les aventuriers forçaient et poussaient, parvenant lentement et péniblement à vaincre la gravité et à ramener Oreth sur la terre ferme. Cord était encore suspendu dans le vide comme un ballot.

-Ne bouge pas Cord! On va te sortir de là!

Cord entendit et tenta de ne pas bouger, fixant un point au-dessus de lui. Mais quelques chose attira son regard au-dessus dessus de la plate-forme ou était ses compagnons. Des stalactites pendaient vers leurs têtes, tanguant sous le vent, prêt à tomber.

-Attention!! cria Cord

Kaerun stoppa et regarda autour de lui, voyant soudainement un gros glaçon pointu tomber droit devant lui. De surprise, le Drake lâcha prise et glissa, entraînant Zardak, et tout le groupe avec lui. Ils glissèrent dans le vide en hurlant, emportés par le vent, sans aucune prise.

Agitant en vain ses ailes dans le vide, Kaerun remarqua en chutant une large souche quelques mètres plus bas et libéra rapidement la corde-grappin de sa ceinture. Après quelque rapide tourniquets, il lança rapidement le grappin, qui s’enroula par miracle autour de la souche. La corde se tendit soudainement et projeta le groupe soutenus par Kaerun vers le mur.

-Zardak, le vent!! hurla Kaerun, voyant le mur se rapprocher à toute vitesse

Zardak comprit instantanément et utilisa son contrôle du vent pour modifier la trajectoire du groupe et le projeter sur une corniche non loin. Épuisés, les bras de Kaerun lachèrent la corde sous le poids du groupe.

Qui atterrit par miracle sur la terre ferme. La corniche n’était pas grande, mais supporta leur poids.

Épuisés par l’effort et l’émotion, le groupe souffla quelques minutes. Ils avaient frôlés la mort et s’en étaient sortis in extremis. Ils restèrent allongé quelques minutes avant de se relever et reprendre à nouveau la route. La poursuite ne pouvait attendre.



Après de longues heures d’efforts intenses, Oreth s’écroula, exténué. Zardak tira sur la corde pour arrêter Kaerun et alla s’entretenir avec son frère drake, laissant Cord remettre sur pied le magicien vixen.

-Nous ne pourrons aller plus loin cette nuit, dit Zardak. Nous devons nous arrêter.

-Nous ne pouvons arrêter maintenant! répondit rageusement Kaerun. Ils sont encore en avance sur nous.

-Nous n’avons aucun moyen de le vérifier, répondit Zardak. Je doute qu’ils aient poursuivis leur route par ce temps et même si c’était le cas, nous n’aurions pas la force de les poursuivre. Regarde tes coéquipiers et pense un peu à eux. Nous sommes tous exténués et toi-aussi, ton corps est transi d’effort. Si tu ne veux pas d’une mort d’hypothermie ou d’un accident grave bientôt, nous devons nous arrêter.

Les paroles du magicien résonnèrent le guerrier et il convint qu’une pause était nécessaire. La montagne comportait de nombreuses cavités rocheuses assez large pour contenir un petit groupe et ils s’installèrent à l’abri du vent, plantant leurs tentes et se glissèrent, vannés, dans leurs sacs de couchage, sachant qu’au matin, ils devraient poursuivre leur difficile ascension. Au moins, le blizzard serait tombé.


La nuit fut courte et très peu confortable pour le groupe, frissonnants de l’air glacé et de la plainte du vent. Néanmoins, ils parvinrent à prendre un peu de repos. Aux premières lueurs de l’aube, le blizzard s’estompa soudainement et fit place à un soleil fade et froid. Oreth fut le premier à le remarquer et émergea de sa transe réparatrice pour réveiller les autres. Ceux-ci se levèrent avec difficulté, buvant tous une boisson pour se réchauffer et reprendre de l’énergie. Ils rassemblèrent leurs affaires et se remirent en route, content de pouvoir profiter d’un peu de lumière. Ils entendirent soudainement des bruits étranges et des déflagrations plus bas. Le groupe regarda alors plus bas et virent au bas de la montagne des multitudes de petites taches noires, explosant parfois et bougeant rapidement.

-Ce sont les groupes d’aventuriers qui arrivent, observa Alek Tout ceux que nous avions vu à l’auberge et partout dans le village escaladent maintenant la montagne dans l’espoir d’être les premiers arrivés. Amis quelques heures auparavant, ils sont maintenant tous en compétition pour arriver premiers.

-Nous avons bien fait de partir cette nuit, déclara Zardak, nous aurions été au prise avec eux sinon. Nous avons parcouru un bon chemin, mais nous devrions rapidement nous remettre en route.

Tous rassemblèrent leurs affaires et se préparèrent au départ. Une fois prêt, ils se mirent en marche avant de s’arrêter. Fasciné, Oreth contemplait le spectacle de la marche furieuse des dizaines d’aventuriers plus bas.

-Tu viens Oreth? demanda Alek

-Tant de haine et de désir pour atteindre quelque chose qu’ils ne connaissent que de nom, prêts à tuer leurs comparses pour être ceux qui tenteront d’ouvrir une porte dont ils ne connaissent même pas le secret. C’est fascinant...et terrifiant, déclara le mage avant de rejoindre le groupe.
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Vieux 2013-02-12, 14h59   #26
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La Montagne Blanche, partie 3



Le soleil levé, la progression était un peu plus facile. L’air se faisait plus rare et plus froid aussi, obligeant à des pauses un peu plus longues et fréquentes. La consommation de potions échauffantes était devenue plus fréquente et Cord commençait à se demander si il en aurait assez pour le retour. Devant eux, Kaerun tirait le groupe comme un cheval furieux et avalait les distances, prenant des risques et rechignant aux pauses pour parcourir le plus de chemin possible. À tel point qu’il commençait à en devenir un peu dangereux à être aussi obstiné.

Commençant à respirer plus difficilement sous l’effort, Alek demanda une nouvelle pause et Zardak tira sur la corde pour en avertir Kaerun. Comme s’il n’avait rien remarqué, celui-ci continua de marcher. Zardak tira plus intensément, mais le guerrier semblait faire la sourde oreille.

Le templier utilisa alors ses pouvoirs et sonda l’esprit du guerrier. L’intensité de la colère qui l’habitait le fascina. Kaerun était poussé par une haine féroce, touchant fréquemment d’une de ses mains le manche glacé de la dague noire. Il sentait qu’il approchait du but et succombait lentement à sa douleur.

-Kaerun, arrête-toi! cria Zardak

Le guerrier continuait sa route, tirant de plus en plus fort sur la corde de rappel.

Zardak se fâcha et fit appel au pouvoir du vent pour faire apparaître une brusque rafale face au guerrier, qui le renversa sur le dos. Grognant, Kaerun tenta de se remettre debout avant de sentir l’air se comprimer au-dessus de lui et l’immobiliser au sol. Zardak s’avança alors et lui parla.

-Lorsque je te demande d’arrêter, j’aimerais bien que tu m’écoute, dit Zardak au guerrier étendu.

-Libère moi, Zardak! Nous devons continuer. Ils ont tuer Sera et doivent payer pour leur geste. Enlève ce poids.

-Te souviens-tu de ton serment, frère? Nous nous sommes jurer protection devant Garados, un serment inviolable. Je dois donc te protéger.

-Je n’ai pas besoin de protection, rétorqua sèchement Kaerun

-Si… contre toi…

Comprenant enfin, Kaerun baissa honteusement la tête et Zardak sentit la haine s’estomper pour faire place à la tristesse, une immense tristesse. Il libéra son frère de la masse d’air et laissa ce dernier s’asseoir sur une roche un peu plus loin pour remuer ses pensées. Pour la première fois de sa vie, Zardak vit des larmes s’échapper des yeux du guerrier, se changeant rapidement en glace.

Oreth s’approcha alors de Zardak.

- C’est étrange, confia le Vixen au templier. Je ressens le trouble de Kaerun, il me replonge lorsque j’étais enfant et que j’ai vu mes parents mourir devant moi. J’ai l’impression de replonger avec lui dans l’abîme de douleur qui donne des forces et ronge l’esprit.

Oreth n’avait pas l’habitude de parler de son passé et cette confession étonna Zardak. Cord s’approcha alors à son tour.

-Moi aussi, cette douleur me dit quelque chose, je l’ai déjà ressenti dans un autre contexte. Kaerun est brisé et son esprit est embrouillé par la colère. Il serait peut-être bon qu’il ne prenne plus les rênes du groupe dans son état.

-Non, Kaerun est tenu par son honneur et n’y faillira pas, rétorqua Zardak. Son cœur est certes brisé, mais sa loyauté est inébranlable et ne peut-être mise en doute. Cela peut paraître singulier, mais il cherche à se faire pardonner et ne pourra y parvenir quant se prouvant à lui-même qu’il est digne de son serment. Laissons le évacuer ses émotions, puis il redeviendra le guerrier que nous connaissons. Je vous en donne ma parole.

Alek s’avança alors derrière.

-Pardonnez moi de déranger un moment si intense, mais je crois que nous avons de la visite, indiqua t’il en pointant le ciel.

Intrigués, le groupe se tourna vers la direction pointée. Un large groupe de formes ailé s’étaient envolé de la montagne et se rapprochait d’eux. Zardak fit signe à Kaerun de s’approcher. Le guerrier releva la tête et retrouvant sa tête de guerrier, examina le nuage ailé. Ils entendirent un bruit de fond, sorte de mélange de cri gutturaux et de croassement horribles, alors qu’un large groupe de créature étranges de rapprochait d’eux. On eut dit une hideuse chauve-souris avec des ailes et des plumes de corbeau. Alek empoigna son arc à l’instar de Kaerun et tout deux visèrent le nuage ailé. De leur coté, les magiciens préparèrent leurs sorts. Manifestement, ces oiseaux de malheur ne leur voulaient pas de bien.


Une fois le groupe rapproché, Alek tira une première flèche, faisant sombrer l’une des créatures avec une flèche en pleine tête. Kaerun fit de même, sa flèche trouant toutefois le vide sans rien rencontrer sur son passage.

Dans un grand cri, la nuée passa à l’attaque et fonça vers le groupe. Zardak utilisa ses pouvoirs et fit apparaître dans sa main une grosse boule de feu qu’il lança au sein des créatures ailées. L’explosion en abattit plusieurs, mais n’empêcha pas les autres de se ruer vers les aventuriers. Mordant, griffant, le bruit de leurs ailes était assourdissant alors qu’elles s’acharnaient sur le petit groupe. Ne sachant que faire, le groupe se débattait pour arracher et de défaire les volatiles, certains comme Kaerun et Zardak ayant plus de succès grâce à leurs griffes acérés. Oreth quant à lui, utilisa ses pouvoir pour rendre sa peau aussi dure que la pierre et laissa les hideux volatiles se briser les dents dessus, le sort ne durerait pas très longtemps toutefois et une autre solution devait être envisager rapidement.

Se débarrassant d’une autre créature d’un coup d’épée, Alek remarqua une grotte à quelque mètre de leur position et indiqua aux autres de s’y réfugier. Sans se faire prier, les autres se rendirent jusqu’à la grotte et y entrèrent. Ayant moins d’espace de mouvement, les créatures ne pouvaient plus les harceler d’aussi près et en nombre sans se gêner dans leur propre vol, permettant aux aventuriers de riposter plus efficacement de leurs armes. Aux premières lignes, Kaerun bloqua l’accès à ses compagnons de son corps massif et frappa furieusement les nuées de volatiles de ses deux épées longues. Alek, couvert de marque de griffures et de morsures, reprit son arc et recommença à abattre les hideuses bêtes volantes une à une de son arc.

La grotte se révélait être une véritable caverne et on entendit quelque chose hurler dans ses profondeurs. Puis un autre hurlement répondit en écho. Cord détourna son attention des volatiles et se retourna pour voir la source du bruit. Il entendit soudainement un concert de cris et de grognement se rapprochant à tout vitesse.


-Des loups des glaces! cria Cord en levant son marteau.

Crocs à nue, un souffle d’hiver jaillissant de leur gorges, la meute de prédateurs jaillit des profondeurs de la caverne et se jeta vers les aventuriers, déjà aux prises avec les volatiles. Poussant un puissant cri de guerre faisant écho dans la caverne, Cord entonna une pière de combat et frappa le premier loup bondissant d’un puissant coup de marteau, envoyant la créature sur le mur, le crâne brisé. Oreth vit le danger et invoqua rapidement une protection magique sur ses compagnons pour les protéger du souffle glacé des loups.

Le groupe se sépara en deux partie, l’une composé de Kaerun et Alek tentant de repousser les assauts incessant des oiseaux de malheur, l’autre formé de Zardak, Oreth et Cord faisant front contre la meute affamée au pelage blanc.

Zardak foudroya un loup d’un puissant éclair et en vit soudainement un bondir de l’arrière de la meute vers lui. Impuissant, le mage leva le bras pour se protéger, laissant le prédateur y mordre férocement. Cord intervint et écrasa le loup d’un puissant coup de marteau, permettant au mage de dégager son bras que marquait maintenant une douloureuse morsure glacée.

Furieux, le templier croisa ses bras, se concentra et prononça d’une voix forte la formule des mains ardentes.

Estern Magnus Pyrem

En un instant, de grandes langues de flammes jaillirent des paumes du Drake et bondirent sur les loups. La fourrure des trois prédateurs les plus près du mage s’embrasa aussitôt et devinrent de véritables torches vivantes et s’enfuirent en hurlant dans les tréfonds de la caverne. Cela ferait au moins cela de moins.

Alek encocha trois flèches cote à cote, visa rapidement et tira. Trois bêtes volantes s’effondrèrent en même temps, percés de part en part. Kaerun sentit une griffe lui passer près de l’œil et donna un solide coup d’épée sur son assaillant ailé, lui séparant le corps en deux parties.

Sous les hurlements bestiaux et le sifflement du métal dans l’air glacé, la dernière créature tomba finalement sous l’arc d’Alek et les loups s’enfuirent dans les profondeurs. Le groupe poussa un grand soupir de soulagement, puis vérifia de tous étaient encore indemne. L’armure de Kaerun était striée de marque de griffes et de dents. Cord se dépêchait de soigner les blessures qui voyaient afin d’éviter qu’elle ne gèlent à l’air libre. Zardak réchauffa sa blessure aux bras de ses pouvoirs pour la dégeler avant de la faire examiner par le prêtre.

Heureusement, les pouvoirs protecteurs d’Oreth avaient de nouveau évités le pire, le mage avait pu éviter de nombreuses mutilations à ses compagnons en augmentant magiquement la résistance de leur vêtements et les avait protégés des effets meurtriers du souffle des loups tout en jouant avec l’esprit des prédateurs pour les désorienter et ralentir leur attaques. Tout cela sans que ces compagnons ne s’aperçoivent de rien, car ils ne connaissaient pas encore l’étendue de ses pouvoirs.


Sortant de la caverne, le groupe observa afin de vérifier si d’autre danger les attendait. Soudain, Kaerun, regardant vers le somment, pointa le doigt vers le haut et le groupe se retourna. Plus haut, une tâche noire qu’on devinait être un petit groupe escaladait la montagne, insconscients de leur présence.

-Ils sont là… Dépêchons-nous! grogna Kaerun, partant rapidement au devant.

Avant de stopper brutalement…

Dans un sifflement, une flèche venait de se planter dans le mur de glace à quelques centimètres devant son visage.


Se retournant rapidement, il en vit une deuxième filer vers lui. Dans un réflexe, il leva prestement le bras et bloqua de justesse la flèche de sa petite rondache, attaché à son bras. Suivant des yeux la trajectoire inverse la flèche, il repéra, sur une corniche un peu plus bas, l’expéditeur de l’objet. C’était un autre groupe d’aventurier, attirés par la promesse de pouvoir, qui tentait maintenant de les arrêter. Composé principalement de magiciens et d’archers avec un guerrier nain, ils lâchèrent à nouveau leurs projectiles vers le petit groupe. Avec une vitesse d’incantation spectaculaire, Oreth réagit en formant une bulle protectrice autour de ses amis, bloquant flèche et sorts tentant de les atteindre.

-Nous n’avons pas le temps de nous arrêter, dit Zardak, nous devons nous débarrasser d’eux au plus vite.


Alek réagit rapidement et encocha l’une des ses propres flèches, la laissant filer vers leurs agresseurs. Ceux-ci réagirent promptement en formant leurs propre boucliers. Zardak invoqua alors une tempête de glace autour d’eux, les forçant à former leur propre bouclier magiques pour se protéger.

Oreth s’avança

-Je peux le faire, dit-il simplement

Le vixen leva alors les bras au ciel et forma deux balles lumineuses dans ses mains qu’il projeta en tournoyant sur le groupe plus bas. Leurs boucliers magiques se brisèrent alors comme du verre et laissèrent passer les éclat de glace qui lardèrent leur assaillants. Bléssé mais non vaincus, ces deniers tentèrent de se relever. Oreth enchaîna alors et prononça une nouvelle incantation.

Spiritis Noma Horrifiam….

Les yeux du mage étincelèrent alors qu’il projeta son incantation. Dans la tête de leurs agresseurs se formèrent alors des images d’horreurs et des visions cauchemardesques. Horrifié, ils lâchèrent leurs armes, se débattant en vain contre les démons qui se formaient dans leurs esprits.

Satisfait, Oreth se retourna vers ses compagnons. L’expédition du tombeau d’Ashar n’aurait pas été vaine. Car l’ancien roi était un puissant mentaliste et ses sortilèges cachés n’étaient pas tombés dans la main d’un ignorant. Oreth pratiquait lui-aussi ce type de magie.
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Vieux 2013-02-12, 15h00   #27
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Re : Saga Namurienne

La Montagne Blanche, Partie 4




-Le sortilège d’Horreur? S’exclama Zardak. Depuis quand est-tu mentaliste, Oreth. Tu ne nous as jamais fait part de ce don.

-Vous ne me l’avez jamais demandé, répondit Oreth avec un petit sourire. Mon livre de mages comprend aussi quelques façons d’anéantir sans tuer.

-Bravo, Oreth, le félicita Kaerun, redevenu lui-même. Mais nous ne pouvons nous attarder plus longtemps. Ils ont presque atteint le sommet, il faut courir!


De concert, le petit groupe se mit à courir le long des parois enneigées. Risquant leur vie à chaque instant, glissant sur les parois glacés, la prudence n’était plus de mise, ils devaient avancer le plus vite possible pour espérer rattraper l’assassin de Sera et son groupe.

Kaerun en tête, ils foncèrent vers le sommet. Devant eux se dressait toutefois un mur de glace très escarpé qu’il devait obligatoirement franchir pour espérer continuer leur route. Les marques d’escalade était encore récentes et trahissait le passage de l’assassin et son groupe.

Avec vigueur, le drake guerrier lança sa deuxième corde à grappin et parvint à solidifier sa prise solidement sur un bloc de glace en altitude. Se servant des prises creusées par l’assassin, Kaerun empoigna la corde et entama la montée, suivit de Zardak, Oreth, Cord et Alek. L’escalade était ardue, mais l’enjeu était trop important pour que les aventuriers s’en plaignent. Il devait réussir…

Après un peu plus d’une heure de montée, Kaerun vit les traces s’effacer vers un autre chemin et contourner la montagne au lieu de continuer en droite ligne. Loin d‘eux, ils voyait le groupe qu’ils poursuivaient, ils avait contourner la montagne et pris un chemin plus facile et plus long. Kaerun regarda la distance le séparant du sommet et fit ses calculs. Une petite poussé d’escalade intensive sur la paroi glacé et ils pourraient rejoindre le sommet avant l’assassin. Se demandant toujours la raison de ce détour impromptu et incompréhensible, Kaerun rajusta la corde et recommença sa grimpe.

Toutefois, cette façade de la montagne n’était pas aussi désolée et aride qu’elle ne le laissait croire et avait une bonne raison d’être déserte. En vérité, l’assassin connaissait parfaitement cette façade et s’était juré de ne jamais y revenir.

Après une nouvelle heure de montée, Kaerun commença à se réjouir. Le sommet n’était plus loin. Encore quelques bonnes minutes de montée et lui et ses amis franchiraient le dernier obstacle les séparant de leur but.


Toutefois, dans une caverne de glace plus basse, un œil s’ouvrit soudainement. Sentant la chair bien chaude par ses sens olfactifs, quelque chose se réveilla et s’agita. Un intru venait déranger son territoire et devait être détruit. Affamé, une grande créature glissa ses longs bras poilus et griffus vers la sortie et se glissa furtivement hors de son antre. Voyant ses proies sous la forme d’un petit groupe plus en altitude, elle s’ébroua et se lança sur le mur à leur poursuite, escaladant la paroi glacée à une vitesse vertigineuse.
Assoiffé par la difficile montée, Cord empoigna sa gourde à sa ceinture et tenta d’en boire un coup pour se désaltérer. Devenu toutefois glissante avec le froid glacial, celle-ci lui échappa des mains et tomba dans le vide.

-Ah non! S’exclama Cord en suivant la chute de sa gourde du regard.

C’est alors qu’il la vit, grimpant à toute vitesse vers eux…

-Par tout les dieux, qu’est ce que c’est que ça? s’écria Cord, alertant du même coup les autres. En se retournant, il s virent tous quelque chose ressemblant à un très grand gorille blanc foncer vers eux. La chose devait faire près de quatre mètres de haut et possédait une grande mâchoire aux canines aussi grosses que des bananes. À la vitesse où elle grimpait, elle serait sur eux dans moins d’une minute.

-Grimpez, vite! s’écria Kaerun

Avec frénésie, le petit groupe se mit à redoubler d’ardeur pour atteindre le sommet. Derrière eux, le monstre comblait rapidement leur avance. Il serait sur eux bien avant qu’ils n’atteignent le haut du mur.

Ayant soudainement une idée, Alek enroula la corde de rappel autour de sa taille et se renversa par en arrière, enroulant la corde autour de ses jambes pour ne pas tomber. La tête en bas, il sorti en vitesse son arc et visa le visage du monstre, décochant un trait droit dans l’œil gauche de la créature. Celle-ci hurla de douleur et fit une pause pour porter l’une de ses énormes mains à sa blessure, permettant au groupe de continuer à grimper. Furieux à l’odeur de son propre sang, le monstre redoubla d’ardeur et se mit à escalader la paroi en sautant d’appui en appui. Gardant son sang froid devant la menace qui se rapprochait à très grande vitesse, Alek ajusta son tir et visa l’une des mains. Il attendit que le monstre effectue un nouveau saut, puis décocha au moment ou celui-ci tenta de s’agripper. La flèche atteignit son but et désarçonna le monstre, le faisant trébucher sur le mur glacé. Alek n’attendit pas que le monstre se remette d’aplomb et encocha deux flèches qu’il tira simultanément. Surpris par la soudaine douleur qui lui traversa la main et l’épaule, le monstre lâcha prise et tomba dans le vide en hurlant, se rattrapant de justesse quelques dizaines de mètre plus bas. Enragé d’être ainsi humilié, le gorille empoigna une énorme stalactite près de lui et le projeta vers le groupe comme un javelot.

-Oreth, vite!! S’écria Alek, voyant l’énorme morceau de glace foncer vers eux.

Oreth vit le danger et appliqua la formule du bouclier instantanée, qu’il avait appris quelques années plus tôt et qui lui permettait de protéger quelqu’un ou un groupe avec un temps d’incantation très bas. Le bouclier ne durait que quelque seconde, mais était conçus surtout pour contrer les attaques surprises, comme en ce moment.

En un seconde, une sphère bleue entoura le groupe, sur laquelle se brisa puissamment l’énorme pointe glacée. Immédiatement après l’impact, le bouclier avait disparu, mais avait subsisté juste assez longtemps pour détourner l’attaque.

Plus bas, le monstre hurla en voyant son attaque échouer et s’élança de nouveau à la poursuite du groupe. Kaerun et Zardak venaient d’atteindre le sommet et était maintenant en position d’aider. Kaerun sorti son propre arc, Zardak prépara un sort de boule de feu. Alek laissa filer deux nouvelles flèches, immédiatement suivit de celle de Kaerun. Assailli par les pointes, le monstre hurla et fut de nouveau en déséquilibre. Zardak choisit ce moment pour propulser son sortilège et fit exploser son projectile enflammé sur la créature musculeuses, lui faisant totalement lâcher prise. Dans un cri, le gorille géant tomba dans le vide, son cri se perdant dans l’atmosphère alors qu’il disparaissait vers les vallées rocheuses, quelques kilomètres plus bas…

Satisfait, Alek remballa son arc rapidement et se remit en position droite. Il avait les jambes engourdis et les yeux rouges dus au sang lui étant monté à la tête. Suivant Cord, il grimpa finalement au-dessus du mur, rejoignant ses amis.

Devant s’étendait un petit chemin en pente menant à un gigantesque rocher formant le pic de la montagne. Des traces de pas s’étendaient le long du chemin, se terminant au pied d’une grande porte scellée creusée à même la roche. Au-dessus de la porte, un grand motif partiellement effacé dans la neige représentait ce qui semblait être des ailes nimbées de flammes.
Voyant le motif, Zardak devient soudainement pensif. Il l’avait déjà vu quelque part, mais ou? Ce motif lui rappelait quelque chose qu’il avait lu, il y avait bien longtemps de cela. Si seulement ses souvenirs pouvaient lui revenir…

Devant la porte, un petit groupe se tenait, contemplatif, ne les ayant pas remarqués. Ils virent alors un homme encapé de noir se détacher de celui-ci et scruter la porte, cherchant une cavité pour introduire un petit objet lumineux. C’était l’assassin tentant d’introduire le médaillon


Kaerun fonça vers le chemin, son regard devenu aussi brûlant que le feu. Il grimpa à la course la distance du chemin, suivit de près de ces amis qui craignaient une nouvelle crise de furie du Drake. La situation était urgente, ils devaient faire vite, sinon la porte s’ouvrirait et libérerait son terrible secret.

Parcourant à la course le petit chemin les séparant du groupe, Kaerun libéra sa grande épée et fonça vers l’assassin et son groupe.

-Noonn, arrêtez-vous!!! Hurla t’il

Ne désirant pas être entravé de gêneurs, l’assassin fit un geste et ordonna à ses fidèles d’abattre le groupe se dirigeant vers eux. Une flèche jaillit alors vers Kaerun, ricochant sur son armure. Alek vit le danger et laissa filer sa propre flèche en contre-attaque. Le projectile fendit l’air et se planta droit dans l’épaule de l’archer, le faisant s’écrouler dans un cri. Oreth prépara de son coté un sort de Confusion avant d’en être soudainement empêché par l,action d’un mage du groupe ennemi. Ce dernier usa d’un parchemin de protection pour annuler le sort d’Oreth et répliqua rapidement d’un sort d’immobilisation, coinçant les aventuriers d’entraves magiques sous le pouvoir du mage.

-N’ouvrez pas la porte!! Vociféra Kaerun. Vous allez tous nous tuer!

-Je connais le secret qu’elle renferme et je suis suffisamment préparé pour faire face à tout ce qui pourrait jaillir de cette grotte. Je la plierai sous mon contrôle et m’en servirai comme garde du corps. Je serai celui qui vaincra la Montagne Blanche d’Azura!

Azura… le signe… mais oui, ça me revient! Par Garados, il faut que je les prévienne, je sais ce qui se cache derrière ce mur! Pensa soudainement Zardak, se remémorant ses apprentissages auprès de Karnak.


-Arrètez! s’écria Zardak. Ce symbole à été placé la par Garados en guise d’avertissement! Ce mur cache un D………

Sa voix se perdit soudainement dans un grondement soudain. L’assassin venait d’introduire le médaillon dans une cavité de la porte et celle-ci s’ouvrait lentement, dans un grondement, révélant une antre noire comme le charbon et sentant puissamment le souffre et la cendre volcanique. Laissant le mage du groupe tenir les aventuriers en respect de son sort d’immobilisation, lui et le reste de son groupe entrèrent dans l’obscure caverne.


Se cachant le nez dans son foulard, le chef avança prudemment, épée en main, dans le noir. Il distingua une respiration puissante, soufflante dans l’obscurité. S,avançant encore un peu, il parvint à deviner une immense forme allongée devant lui dans l’obscurité, semblant endormie. Se rapprochant, il trébucha soudainement sur un objet métallique qu’il reconnu comme une énorme chaine. Auparavant magiques, celles-ci étaient reliée à la puissance de la porte et leur pouvoir venait de s’éteindre, en même temps que la porte s’était ouverte. Se relevant, le chef se damna de sa maladresse et épousseta la cendre sur ses vêtements. Il remarqua soudainement que quelque chose avait changé dans l’atmosphère de la pièce.

La respiration avait cessée…

Relevant la tête, l’assassin parcoura du regard la gigantesque forme de la créature devant lui. Quelque chose s’ouvrit près de lui et il se retourna dans un sursaut,

Doré, rougeoyant et énorme, un œil le regardait fixement…




Pendant ce temps à l’extérieur, Kaerun se tourna vers Zardak

-Frère, que cache cet antre? Qu’est ce que Garados y a enfermé?

Avant que le mage ne réponde, on entendit soudainement les mots d’une incantation précipitée jaillir dans les profondeurs de l’antre, brusquement coupés d’un rugissement à faire trembler les piliers du paradis. Des hurlements de terreur résonnèrent, bientôt suivit de bruit de course. On entendit un bruit de métal cassé, suivit d’un autre rugissement et de lourds pas se rapprochant de la sortie. Les hommes de l’assassin jaillirent soudainement hors de la caverne à la course, épouvantés comme si des armées de diables tentaient de leur voler leur âme.


Zardak répondit alors, d’un ton sombre se perdant presque dans le bruit lourd et craquant des pas de la créature qui se rapprochait de la sortie.



- Un Dragon Rouge…
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Vieux 2013-02-12, 15h00   #28
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La Montagne Blanche, Partie 5



Dans une épouvantable odeur de souffre, la puissante créature se montra enfin à l’air libre, ses écailles rouges luisants sous le soleil. Le mage emprisonnant les aventuriers fut pris d’une effroyable terreur devant l’apparition du monstre et abandonna brusquement son sortilège pour fuir au plus vite. Le dragon sembla s’amuser de sa terreur et l’attrapa d’une de ses griffes avant d’ouvrir sa grande gueule de laquelle pendaient les restes d’une cape noire, témoignant de la fin qu’avait connue l’assassin. Affamé de son long sommeil, la créature happa le mage terrorisé et cessa ses hurlements d’une puissante morsure avant d’avaler l’homme d’une seule bouchée.

Libérés du sortilège, Kaerun, Alek, Cord, Zardak et Oreth s’écartèrent lentement pour éviter d’être vus, laissant le dragon poursuivre facilement les autres membres du groupes de l’assassin. Une fois le dernier de ses libérateurs définitivement avalé, la mythique et cruelle créature déploya ses ailes et après quelques battements maladroits, s’envola dans les cieux autour de la montagne, attaquant les autres groupes d’aventuriers sur son territoire.

-Il faut l’en empêcher! dit Kaerun. Si nous le laissons aller, il détruira tout le village et ce qui l’entoure.

-Je te rappelle que c’est un vieux dragon rouge dont on parle, rétorqua Alek. Laissons les véritables chasseurs de dragons faire leur travail et profitons de son absence pour aller piller son trésor. Les Dragons rouges gardent toujours un immense trésor dans leur antre, termina l’archer en se dirigeant vers l’entrée.

-Ce serait suicidaire, dit Zardak en rattrapant Alek de son bras. Le dragon te verrait et nous serions ainsi coincés dans son antre. Un combat dans un espace aussi restreint signifierait la mort.


Un grand tremblement de terre secoua soudainement la montagne, le sol devenait aussi plus chaud.

-Je connais ce phénomène, déclara rapidement Cord. Le dragon est magiquement relié à cette montagne et son réveil déclenchera celui du volcan si il n’est pas tué rapidement. Une telle éruption signifierait la destruction de toute la région, pas seulement du village. Jamais des chasseurs de dragon n’auront le temps de se rendre jusqu’ici à temps.

-Nous n’avons pas le choix! déclara Kaerun. Nous devrons réussir ou mourir. Le dragon n’est pas encore habitué à sa nouvelle liberté de mouvement, ni à son environnement. Nous devons profiter de cet avantage! Aux armes !

Acquiesçant tous, à la seule exception d’Alek, le petit groupe se positionnèrent pour le combat sur la large surface enneigée du sommet. Zardak remarqua un javelot échappé à la course par l’un des assassins morts et décida de s’en munir. Si sa magie était inefficace, au moins pourrait t’il opposer une petite résistance.

Ils le virent alors, contournant majestueusement la montagne de ses grandes ailes, lâchant des torrents de flammes sur les groupes en contrebas. Zardak attendit qu’il soit suffisamment près, puis incanta une grande balle d’énergie glacée qu’il projeta directement sur le dragon. Au moment où elle toucha les écailles du monstre, la balle s’évapora en fumée, annulée par les protections magiques du dragon.

-Il s’est muni d’une protection contre la magie. Mes sorts sont inefficaces! déclara Zardak, qu’une inquiétude commençait à gagner.

Ayant remarqué l’attaque du drake, le dragon se retourna vers eux et battit des ailes vers le sommet, rugissant en arrivant à leur hauteur. Afin de leur comprendre le synonyme de réelle puissance, le monstre pris une grande aspiration et lâcha un terrible cône de feu sur eux. Oreth intervint et invoqua de toute sa puissance une protection contre les flammes, protégeant le groupe d’une mort certaine. Arborant plusieurs brûlures, mais encore vivants, le groupe supporta la fin de l’attaque et virent le puissant monstre foncer vers eux, tentant de les faucher au vol. Alek encocha rapidement une flèche et attendit que le monstre soit presque sur lui avant de laisser filer le projectile, qui se ficha droit dans la jointure entre l’aile et le corps. Déséquilibré par la soudaine douleur, le dragon passa tout près du groupe et s’écrasa dans un grand soulèvement de neige, avant de se redresser fièrement sur ses puissantes pattes. Usant de ses doigts griffus, il retira la flèche d’Alek et passa à l’offensive en chargeant.

Désirant l’attirer vers lui pour protéger ses amis, Kaerun poussa un grand rugissement de guerre et fonça vers le dragon, levant sa large épée en signe de défi. Répondant au défi de cet être minable, le monstre se retourna et donna un grand coup de griffes que Kaerun évita d’une preste roulade. Sans laisser le temps au guerrier de se relever, le monstre tendit la gueule pour mordre, rencontrant au dernier moment l’éclat coupant de la grande épée de Karm. Rugissant sous la coupure magique, la créature fonça vers le Drake, tentant de l’écraser sous son poids. Cord choisit ce moment pour intervenir et écrasa son lourd marteau nimbé d’une aura bleutée sur le genou du monstre.

Rugissant de douleur, le monstre donna un puissant coup de patte sur le Piken, faisant voler ce dernier à plus d’une dizaine de mètres, une large marque de griffes labourant son torse. Revenant à Kaerun, le dragon constata que ce dernier s’était échappé de son emprise, usant d’un sort d’invisibilité d’Oreth. Cherchant le Drake, une nouvelle flèche vint lui transpercer l’œil droit, répandant son sang le long de sa mâchoire. Énervé, le monstre lâcha un nouveau torrent de flammes vers Alek, qui ne dut sa vie qu’à une nouvelle intervention d’Oreth.

Sentant une intervention magique, le dragon en chercha la source et son regard se tourna soudainement vers le Vixen, qui recula sous le regard féroce, faisant tomber quelque roche dans la pente escarpée derrière lui. Dans un rugissement, la bête se rua vers lui, ne lui laissa pas d’autre choix que la fuite. Usant de ses ailes, le dragon tenta de le happer au vol, ne laissant pas d’autre choix au Vixen que de débouler l’abrupte pente pour éviter la morsure. Couvert d’égratignures sanglantes, le mage parvint à stopper sa chute. Il vit la puissante créature effectuer un grand virage par le bas et remonter vers lui, gueule grande ouverte. Voyant sa vie tirer à sa fin, le mage grimpa la distance le séparant du sommet le plus vite possible. Il n’avait déboulé que de quelques mètres, mais ceux-ci lui paraissaient maintenant des kilomètres à franchir pour échapper au monstre. Jamais, il n’aurait le temps de remonter à temps…


Grognant de douleur, le Piken se releva péniblement, certain d’avoir quelque chose de cassé. Cherchant ses amis, il les vit courir vers la position ou était auparavant Oreth. Ne voyant plus le mage, Cord s’imagina le pire et étant le plus près, il jeta un œil en contrebas. Le vixen était toujours vivant, mais effectuait une course perdue d’avance contre l’impitoyable gueule du monstre.

Horrifié et furieux, le prêtre fit un rapide brassage d’idée et se décida. Il ne pouvait laisser Oreth mourir, même au prix de sa vie. En appelant à la puissance de son dieu, Cord puisa dans l’énergie divine et s’entourant lui et son marteau d’une aura de flammes blanches. Oubliant toute douleur, les yeux incandescents, Cord courut vers la pente et sauta dans le vide à la rencontre du dragon, poussant un puissant cri de combat. De son saut, il arriva au moment où le dragon, ayant atterri près du mage, allait happer Oreth. À demi aveugle du à la flèche d’Alek, la bête ne le vit pas et Cord usa de toute sa force pour frapper la grande tête triangulaire.


Dans une puissante explosion, le marteau frappa le front du dragon et stoppa brutalement son attaque. La force du coup fut titanesque et renversa la bête, qui déboula la pente, complètement sonnée, laissant Oreth poursuivre sa remontée.

Cord continua son vol, voyant avec résignation le vide ou il allait sombrer, au moins mourrait t’il le devoir accompli.

Un bruit d’aile surgit derrière lui et les bras puissants de Kaerun l’empoignèrent soudainement, ramenant sa chute vers le sol. D’une puissante poussée, le Drake guerrier parvint à diriger la chute vers une corniche enneigée ou il lâcha Cord, qui atterrit dans un matelas de neige. Reconnaissant et complètement vidé par son action, le prêtre vit le Drake volant poursuivre le dragon en chute, suivit de Zardak.

Dans un grand éboulis, le dragon roula d’une corniche en contrebas et atterrit brutalement sur un large plateau de roche. Complètement débalancé et le cerveau embrouillé par une migraine terrifiante, il tenta tant bien que mal de se relever. De son unique œil, il vit alors le Drake guerrier atterrir devant lui, son bras armé et prêt à frapper. Dans un rugissement, le dragon se jeta vers son adversaire, mordant et griffant à tout va en espérant le coincer. Kaerun esquiva tant bien que mal les attaques brouillonnes du dragon et frappa de coups répétés la tête triangulaire de sa grande épée. Blessé et furieux, le dragon parvint finalement à attraper Kaerun par une jambe et lui enleva son épée de l’autre, ouvrant sa grande gueule pour mettre fin à sa pitoyable existence.

Voyant le danger, le guerrier attrapa d’une main la dague noire à sa ceinture et la lança de toutes ses forces dans la gueule béante, l’envoyant se ficher dans la gorge du monstre pour y déverser son poison. Assailli d’une douleur aiguë, le dragon hurla et donna le temps au guerrier de sortir son arme secondaire, une épée bâtarde, pour la planter dans le bras du monstre, le forçant à le lâcher.

Kaerun tomba par-terre et se sentit soudainement plaqué au sol par une force énorme. Le dragon, furieux, l,avait immobilisé de sa grosse patte et allait l’écraser définitivement. Sentant sa vie s’enfuir sous la lourde pression du monstre, Kaerun regarda son adversaire en face. Toutefois, il vit quelque chose d’ailé se tenant dans le soleil derrière le monstre.



Zardak, volant derrière le monstre, vit son frère en danger et regarda plus haut.

Se tenant sur un rocher au-dessus du monstre, Oreth lui rendit son regard. Sans échanger un seul mot, les deux mages s’entendirent rapidement sur un plan.


Zardak empoigna le javelot ramassé et l’infusa du pouvoir de la glace avec tout le pouvoir qu’il pouvait y donner. Une fois la pointe saturée d’énergie, il fit un signe de tête au Vixen. Celui-ci tendit les bras vers le dragon et projeta une balle d’énergie contenant tout sa puissance pour annuler momentanément la protection magique du monstre. Zardak leva alors son javelot

-Puisse Garados ajuster mon tir, pria t’il projetant avec force son arme dans le cou du monstre.

Dans un sifflement, l’arme perça la carapace et forma un gros bloc de glace dans la gorge du dragon.

Dans un hurlement étouffé, la créature se cabra brutalement, tentant d’extraire ce qui l’empêchait de respirer, permettant à Kaerun de s’extraire de son emprise et faire reculer la créature d’un coup d’épée. Respirant très difficilement, le monstre se débattit furieusement pour extraire le javelot, permettant au poison de la dague de faire son effet et d’arrêter toutes ses fonctions vitales.

Dans un ultime gargouillement étranglé, le dragon s’effondra dans la neige, sans vie devant Kaerun…




Plus tard à l’auberge, la fête battit son plein. Complètement ivre, Alek racontait à tous ceux voulant l’entendre comment il était parvenu à tuer le dragon d’un seule flèche et que la donation du trésor du dragon au village était son idée et non celle de ses amis comme on le prétendait. Se remettant de ses blessures, Cord festoyait en acceptant humblement les présents que lui remettait des habitants du village pendant que Zardak discutait avec des aventuriers, tous redevenus alliés une fois le secret de la montagne révélée et détruit. Un peu gêné devant autant de monde, Oreth célébrait tranquillement à une table en coin.



Hors des célébrations, dans la nuit glacée, une seule personne ne participait pas à la fête.

Enveloppés dans sa cape, Kaerun se tenait en silence, se recueillant au-dessus d'une des nombreuses tombes du cimetière d'Arban. Sera avait été enterré dans une tombe jumelle à celle de son frère, afin qu'ils soient réunis même dans la mort.

De la bouche de Kaerun s'échappèrent alors quelque notes qui s'échappèrent dans la brise d'hiver. Peu à peu, ces notes grandirent et formèrent une triste mélopée qui enveloppa l'air, se mêlant à la mélodie du vent d'hiver.

Tout en chantant, Kaerun retira le médaillon dorée qu'avait protégé Sera et l'enroula autour de la dague noire, avant de l'enterrer au pied de la tombe. De cette façon, Sera saurait que son assasin avait été vaincu.

Puis, Kaerun sortit de sa poche un magnifique collier finement ouvragé de perles et d'argent, qu'il avait lui-même confectionné pendant ses longues heures à la forge. Il souhaitait le donner à Sera en guise de présent de mariage avant que leur destin à eux deux ne soient brusquement détourné par cette si terrible nuit qui hanterait encore longtemps les rêves de Kaerun.

Kaerun enterra le collier, symbole de son amour et continua de chanter. Un doux vent de neige l'envellopa alors et il crut percevoir une forme dans la tourmente, celle de Sera lui souriant avant de quitter pour un autre monde.

Kaerun resta ensuite longtemps ainsi, debout en silence dans la froide nuit, rendant un dernier hommage à cette fille d'Arban qui avait failli changer sa vie.
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Vieux 2013-02-12, 15h01   #29
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Re : Saga Namurienne

La Lune Rouge, Partie 1



Cela faisait plus d’un mois qu’ils étaient partis d’Arban…


Le lendemain de leur victoire, Kaerun les avait fait plier bagage. Après avoir remercier tout les villageois de leur hospitalité, ils s’étaient mis en route vers le Sud, Oreth ayant eu une vision le menant dans la ville portuaire de Thyl, de l’autre côté du continent.

À présent, ils chevauchaient à travers les dunes sablonneuses et sous le soleil ardent du désert. Ils n’auraient techniquement jamais du s’y retrouver, mais une puissante tempête rendait la route de Namuria impraticable et les forçait à couper en plein désert. Après avoir fait face à un froid glacial et mordant, ils se retrouvaient maintenant sous une chaleur accablante, ce qui n’était pas du tout pour plaire à Alek.

-On ne pourrait pas de retrouver dans un endroit normal avec une température acceptable pour des être vivants pour une fois? se plaignait l’archer, essuyant son front pour une énième fois sur son cheval.

Sourd aux plaintes d’Alek, Kaerun tentait de se concentrer pour retrouver la route traversant le désert. Une violente tempête de sable les avait précédés et avait effacé toute trace de passage des quelques caravanes, les laissant sans aucune direction dans l’immensité sablonneuse.

Après plus de deux heures de routes dans ce four naturel, les aventuriers durent se rendre à l’évidence, ils étaient totalement perdus…




-La nuit va bientôt tomber, Kaerun, dit Zardak. Si nous ne nous dépêchons pas de trouver un abri, nous serons une proie facile pour les vers des sables et autres créatures nocturnes.

-Tu as raison, frère, répondit le Drake. Malheureusement, je ne vois que du sable à perte de vue.

-Dans quel enfer nous as-tu menés, Kaerun? Non seulement nous sommes perdus, mais en plus nous risquons d’être mangé tout cru. Tout cela ne serait pas arrivé si tu m’avais écouté et que nous avions attendu la fin de la tempête. Qui te dit qu’Oreth n’a tout simplement pas fait un mauvais rêve comme tu en fait presque tout les soirs? Argua Alek en regardant le Vixen comme s’il était responsable de leur malheur.

Sans même lâcher un seul mot, le regard que le mage lui lança fut sans aucune équivoque. Sans aucune trace de colère, le visage taciturne du Vixen laissait parler ses yeux pour lui, laissant voir dans ses pupilles toute l’horreur et la gravité de la vision qu’il avait eu. Se sentant soudain mal à l’aise, Alek détourna rapidement le regard du mage. L’échange sans parole n’avait duré que quelques secondes, mais elles avaient suffis pour qu’Alek ne remette pas en doute l’intégrité du Vixen.

Mettant fin à la dispute, le petit groupe se remit en route, la tête basse et accablée de fatigue.

Mais leur passage n’était pas passé inaperçu. Perché sur un haut pic de sable vitrifié, un homme les observait. Le corps entièrement caché par ses vêtements du désert, seul ses yeux et ses mains étaient découverts, les premiers guettant le petit groupe et jugeant de leur valeur. Ces aventuriers semblaient avoir beaucoup voyagé et étaient très fatigués. Pas la peine d’alerter les Cavaliers des Sables, les chiens suffiraient.

Empoignant le cimeterre à sa ceinture, l’homme dégagea les bandes de tissu devant sa bouche et porta ses lèvres à la garde, soufflant dans une petite cavité creusée dans la poigne de l’arme. Un son très aigu et presque imperceptible à l’oreille en jaillit, laissant le son être porté par la brise du désert.



De leur côté, une pointe de désespoir commençait à poindre chez les aventuriers. Fatigués et accablé par la chaleur, certains commençaient à imaginer des oasis au loin. Les minutes se succédaient, toutes semblables, les rapprochant lentement mais sûrement du réveil du désert. Le soleil commençait déjà à se coucher, signe que l’heure de la chasse était proche pour les créatures.


Abattu, Cord lança un regard derrière lui, comme pour vérifier qu’ils avaient bien avancé malgré son impression. Quelque chose attira alors son attention. Derrière une grande dune non loin d’eux, un nuage de fumée d’élevait et semblait se rapprocher.

Encore ce fichu vent qui me fait tourner la tête… se dit Cord.

Jusqu’à ce qu’il entende les premiers aboiements…


-Hé! Écoutez. Qu’est-ce que c’est que ça?

Les autres stoppèrent leur monture et tendirent l’oreille, ils entendirent quelque chose ressemblant à des jappements.

-Une autre illusion? demanda Kaerun

-Non, pas cette fois, déclara Alek. Ça ressemble à une meute de chiens.

-Ils se rapprochent, dit Oreth.


La fumée s’épaissit derrière la dune, les jappements et aboiement se firent plus proches…


-Ce n’est pas une illusion et je doute que ce soit amical, dit Kaerun. Sortez vos armes et préparez-vous au combat, nous fonçons, intima le guerrier en éperonnant son cheval.

En quelques secondes, la trotte se transforma en cavalcade. Bondissant de derrière la grande dune, leurs crocs retroussés pour l’attaque, une grande meute d’énormes chiens de guerre jaillit dans un nuage de sable pour poursuivre les aventuriers.


Ralentis par le poids des aventuriers et déjà fatigué, les pauvres chevaux se faisaient lentement mais sûrement rattraper par les molosses enragés. Alek ouvrit les hostilités en laissant filer une flèche, qui se planta droit dans l’épaule de l’un des chiens. Le molosse fit une brusque embardée avant de s’effondrer, piétiné par la meute en furie.

En quelque secondes, les chevaux furent entourés de molosses bavant et grognant courant à leurs cotés, essayant de leur mordre les pattes ou les blessant de leurs griffes. Cord vit l’un des chiens bondir, crocs dénudés, vers son visage et le bloqua de ses grandes mains avant de le renvoyer par terre d’un vigoureux coup de coude. Un autre tenta sa chance avec son cheval, mais fut accueilli d’un impitoyable coup de marteau. Voyant son cheval qui fatiguait sous son poids, le prêtre transmis un peu de son énergie à la courageuse bête. Leur vie à tous deux dépendait de sa vigueur.

De son coté, Zardak libéra la longue guisarme qu’il gardait toujours sur son cheval et transperça le corps de l’un des chiens enragés de sa pointe. Avant qu’il puisse retirer son arme de la bête agonisante, un autre chien bondit de l’arrière et mordit dans l’arme du mage, la lui retirant des mains. Zardak laissa partir sa guisarme et préféra utiliser sa magie. Se concentrant brièvement, il infusa ses mains du pouvoir du feu et fit jaillir de grandes langues de flammes sur les molosses enragés autour de lui. Leurs poils embrasés, plusieurs chiens s’écartèrent en geignant de la poursuite pour aller se rouler dans le sable.

De son coté, Kaerun n’osait pas utiliser sa grande épée de peur de blesser ses compagnons d’un coup mal ajusté. Il s’en remit donc à la force et la taille de son puissant cheval de bataille. Cavalier expérimenté, le Drake fit faire de brusque sauts de coté à son cheval, le faisant percuter les chiens de ses grand sabots ou de ses flancs armés de pointes.


Armés de son seul bâton, Oreth tentait tant bien que mal de repousser les assauts de la meute en frappant les chiens au museau ou aux pattes. N’étant pas un guerrier très puissant, la tâche était assez ardue. Tentant de déloger un molosse particulièrement tenace, Oreth balança un grand coup avant de voir son bâton être puissamment emprisonné entre les mâchoires du chien. Luttant et tirant pour reprendre son arme, le mage ne vit pas l’autre molosse qui arriva par derrière. Entendant un grognement derrière lui, il n’eut le temps que de se retourner pour voir l’un des bêtes sauter sur lui. Tentant de se protéger des morsures, le mage fut littéralement arraché de sa selle par le choc et boula plusieurs mètres plus loin, laissant le chien se casser la nuque en tombant.


Stoppant sa longue roulade, le mage tenta de se relever avant de voir plusieurs molosses abandonner leur poursuite pour foncer vers cette proie sans défense. Le mage regarda autour de lui pour trouver de quoi se défendre, mais ne vit que du sable. La situation était grave…

Du sable…

Oreth pensa soudain à quelque chose. Il laissa les chiens approcher encore un peu pendant qu’il se souvenait de la formule de création d’eau, jusqu’à ce qu’ils ne soient plus qu’à quelques mètres. Puis, le mage se concentra vivement et tendit ses paumes vers le sable devant lui. Mélangeant l’oxygène et l’hydrogène de l’air, il créa rapidement plusieurs litres d’eau qu’il mélangea au sable.

D’un bond, les chiens se rapprochèrent, atterrissant à moins d’un mètre de lui. Toutefois, au lieu de sable fin et compact, ils rencontrèrent un sol gluant, devenu extrêmement spongieux. Emporté par leur élan, les molosses atterrirent avec force dans le mélange et s’enlisèrent tous dans le sable mouvant qu’avait créé Oreth.

Se relevant, Oreth regarda les prédateurs s’emprisonner d’eux-mêmes dans son piège et les regarda un court instant tenter vainement de se débattre, ne réussissant qu’à s’enliser encore plus. Ses vieilles lectures de chimie venaient de lui sauver la vie.

Il entendit un bruit de sabot se rapprochant et tourna la tête pour voir Kaerun sur son cheval, lui tendant la main. Il tendit la sienne et la forte poigne du Drake l’emporta au passage, pour le hisser sur son puissant cheval de bataille.

Heureusement, car d’autres chiens envahissait à l’instant la précédente position d’Oreth. Furieux d’avoir été privé de leur repas, la meute poursuivait éperdument le grand destrier de Kaerun, repoussé à grand coups d’épée lorsqu’il tentaient de bondir. Voyant la difficile position du Drake, Cord et Zardak s’entendirent d’un signe de tête et alignèrent leur chevaux perpendiculairement à celui du guerrier, fonçant droit dans sa direction. Arriver au point de rencontre, il laissèrent passer le destrier, puis foncèrent délibérément dans la meute pour leur couper le passage. Devant la puissance de chevaux et avec un peu d’aide de la magie de Zardak, les prédateurs dans leur chemin furent littéralement écrabouillé sous les sabots et les autres durent se disperser pour éviter le même sort, laissant ainsi Kaerun et Oreth continuer leur course.

Dispersés, inférieurs en nombre et effrayé par la puissance de leur proie, les chiens survivants s’éparpillèrent dans le désert, décidés à trouver une proie plus facile. À la course, ils laissèrent les aventuriers et fuyèrent à travers le désert.



Victorieux, le groupe se rassembla pour évaluer leur situation. Tous arboraient des marques de griffes et quelques morsures, surtout les chevaux. N’eut été de la robustesse de leur monture, plusieurs des aventuriers auraient du continuer à pied. Heureux de constater qu’il n’y avait aucun dégât majeur, ceux-ci se regroupèrent et prirent le temps d’observer l’environnement. La course les avait menés très loin de leur chemin d’origine.


-Et bien, nous ne sommes pas beaucoup plus avancé! déclara Alek. Nous voilà de nouveau en plein milieu de nulle part.

-Il est vrai que notre situation n’a guère progressé, accorda Zardak. Mais j’aimerais bien savoir d’où venaient ces chiens.

Qu’est-ce que c’est ça? demanda Cord, pointant une forme vague au loin.
Les aventuriers se tournèrent pour observer ce qu’avait vu Cord.

-Un mirage? Tenta Alek

-Non, sinon nous ne le verrions pas tous, dit Zardak. C’est plus qu’une illusion.

-Rapprochons-nous, dit Kaerun

Ils cavalèrent ainsi vers la forme, et après une heure, découvrirent enfin sa nature.


Dispersés en cercles concentriques, de grandes tentes étaient toutes regroupées autour d’une oasis, formant une sorte de village.

-Je crois que nous aurons la réponse à nos questions, déclara Oreth, impassible.
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Vieux 2013-02-12, 15h01   #30
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Re : Saga Namurienne

La Lune Rouge, partie 2



En entrant dans le cercle de tentes, ils découvrirent ce qui semblait être un campement de nomades. Ébahis, ceux-ci regardaient avec méfiance les cinq aventuriers parcourant leur village de toile. Les enfants se cachaient tandis que les hommes et les femmes portaient la main à des sabres ou des lances. Visiblement, il ne considérait pas la présence des étrangers comme bienvenue.

Voyant que la situation risquait de s’envenimer, Kaerun stoppa sa monture et leva la main en signe de paix. Voyant que cela ne semblait pas calmer les nomades, le Drake leva ses armes et les laissa tomber au sol, en signe de paix. Ses compagnons l’imitèrent et déposèrent eux-aussi leurs armes. Sans rien laisser entrevoir, les mages se tinrent toutefois en état de concentration, au cas ou ils devraient avoir rapidement recours à leurs sorts.

Convaincus de l’attitude pacifiste de ces étrangers, les nomades baissèrent leurs armes et laissèrent celui qui semblait être le chef s’avancer vers le groupe. Kaerun descendit de cheval et marcha à sa rencontre.

-Les visiteurs sont rares dans de telles contrées, qui êtes–vous et que faites-vous ici? Demanda le chef

-Nous sommes seulement de passage dans le désert et nous souhaitons le traverser afin de rejoindre la côte. Nous ne vous voulons aucun mal et nous souhaiterions si possible nous reposer un peu de nos épreuves.

-Je m’excuse de notre attitude méfiante, mais nous vous avions cru que vous étiez les Cavaliers des Sables qui arrivaient. Nous sommes tous extrêmement anxieux, car ce soir est la nuit fatidique de la Lune Rouge. Vous ne devriez pas rester ici si vous tenez à la vie.

Intrigué par cet évènement qu’il ne connaissait pas, Zardak s’avança et s’immisça dans la conversation pour en apprendre plus.

-Qui sont ces Cavaliers des Sables et qu’elle est la Lune Rouge? Demanda le mage

-C’est une tribu de guerrier nomades extrêmement cruels et mauvais qui pillent les autres tribus et leurs volent femmes, enfants, richesses et autres tout en tuant ou enlevant tout les hommes qu’ils voient. Chaque mois, lorsque la lune devient rouge comme le sang, ils jaillissent des profondeurs du désert et s’adonnent à leur pillage avant de s’évanouir dans les sables avec leurs captures. Chaque mois, nous tentons de partir le plus loin possible dans le désert, mais ils nous retrouvent toujours et mettent nos campements à feu et à sang. C’est pourquoi nous sommes si terrifiés, car le mois s’achève et la Lune Rouge se lèvera bientôt. Je vous le répète, ne restez pas ici, sinon vous serez tués comme nous.


Kaerun réfléchit à peine. Il ne laisserait personne se faire massacrer sans essayer des les sauver.


-Nous pourrions vous aider, déclara Kaerun. Nous sommes des combattants expérimentés et nous ne craignons ni ces Cavaliers, ni rien d’autre.

À ces mots, Alek tenta immédiatement de protester contre cette offre d’aide, mais un petit coup de coude de Cord dans le ventre le laissa soudainement sans le souffle pour s’opposer à l’offre du Drake.

-Nous vous aiderons à repousser ces Cavaliers, renchérit Zardak. Je les suspecte d’ailleurs d’être ceux qui nous ont envoyé la meute de chiens de guerre que nous avons combattu plus tôt.

-Merci infiniment, braves étrangers. Si vous parvenez réellement à faire fuir ces démons, nous vous serons reconnaissant au delà de toutes définition. Sinon, nous serons heureux de mourir à vos côtés.

Ayant retrouvé son souffle, Alek s’époumonna

-Je m’excuse, mais moi je n’irai nulle part, ni ne combattrais personne, qu’il soient chiens, Cavaliers ou quoi que ce soit avant d’avoir avaler une bonne pièce de viande et but une grande rasade d’eau. Ma gourde est vide depuis hier matin ainsi que ma besace et nous ne sommes pas descendu de cheval depuis deux jours. Je ne rêve qu’à trois choses : BOIRE, MANGER et DORMIR

Malgré le manque flagrant de politesse de l’archer, le chef se sembla pas s’en formaliser et s’empressa de donner des directives afin qu’on leur trouve de quoi manger et boire.

Épuisé, les aventuriers dévorèrent leur nourriture avec appétit. C’était leur premier vrai repas depuis plusieurs jours et ils étaient heureux de ne pas avoir à manger de nouveau les miettes de pain et de viande qui survivaient de leurs dernières rations.

Il restèrent ainsi et parvinrent à dormir un peu malgré l’agitation qui régnait. Ils s’éveillèrent soudainement d’un cri au dehors de leur tente.

-Les Cavaliers des Sables, les Cavaliers arrivent!!!

Bondissant hors de l’abri de toile, les aventuriers virent soudainement le campement en proie à la panique. Le soleil s’était couché et une nouvelle lueur baignait le désert.


Celle d’une lune rouge sang…


Horrifiés, tenant maladroitement leurs armes de basse facture, les nomades tentaient maladroitement de s’organiser alors que plusieurs se cachaient dans leurs tentes où fuyaient tout simplement dans le désert. N’ayant visiblement jamais eu une expérience de combat, les nomades qui s’improvisaient miliciens faisaient face avec terreur à une dune d’où descendait au galop quelques dizaines de cavaliers drapé dans de longues capes au couleurs sable brandissant des sabres et des arcs. La première flèche passa tout près de Kaerun et se ficha dans la poitrine d’un pauvre bougre qui tentait de se cacher avec peur.


Comme une tempête, les cavaliers entrèrent avec fracas dans le cercle de tente, tuant et détruisant tout sur leur passage. Certains agitait des filets et les lançait dans des groupes de nomades fuyards, les emprisonnant ainsi comme des poissons à la merci du pêcheur.

Désespéré, les miliciens chargèrent vers les Cavaliers dans un grand cri. Seul quelques uns d’entre eux, des survivants de d’autre tribus nomades, avait vraiment vu les Cavaliers, les autres ne les avait connus qu’en rumeurs.

Le choc fut terrible et sans aucune surprise, les miliciens furent impitoyablement balayé par les chevaux et les sabres des assaillants. En quelques secondes, la ligne de défense du camp fut abattue et laissa les cavaliers plonger dans le camp.

Avec horreur, Kaerun vit l’un des cavaliers agripper une fillette. La pauvre petite avait beau hurler et se débattre, la poigne de son agresseur était habitué à de tels réactions et la leva sans effort du sol. Kaerun cria

-Alek, fais quelque chose! Il va l’emmener!

Prenant conscience de la situation, Alek obtempera et laissa filer deux flèches coup sur coup. La première toucha le poignet du cavalier, le forçant ainsi à lâcher la fillette en pleurs, la deuxième se ficha droit dans sa gorge et le fit tomber de son cheval. Le sable se teinta de rouge à l’endroit de sa chute.

Écoutant son instinct lui hurlant de protéger la fillette sans défense, Kaerun fila en avant en abandonnant ses compagnons. La petite avait chuter dans le sable, sans blessures, et avait perdu conscience. Une fois à sa hauteur, le Drake vit un autre cavalier arriver vers elle. D’un bond, le guerrier s’interposa brutalement entre le cavalier et sa proie. Devant cette apparition soudaine, la monture du cavalier, surprise, se cabra en agitant ses sabots pour le repousser. Rugissant, le Drake empoigna sa grande épée et esquiva les sabots pour frapper avec puissance le ventre de la bête, la coupant presque en deux sous la violence du coup.

Fatalement blessé, le cheval tomba à la renverse. Déséquilibré, le Cavalier ne put rien faire pour se libérer de la bête et fut écrasé entre le sol et sa monture.



Sans attendre, Kaerun se retourna et empoigna la fillette, la porta sur l’une de ses larges épaules. En courant, il sentit une flèche lui traverser la cuisse et chuta en rugissant au sol. Entendant de grand bruit de sabot derrière lui, il se retourna pour voir deux grands sabres luirent au-dessus de ses yeux.

Kaerun crut son heure arrivée, mais c’était sans compter sur la vigilance de Zardak, qui avait suivi son sauvetage derrière lui. De grands éclairs rouges jaillirent soudainement au-dessus de Kaerun et frappèrent les cavaliers avec la force d’un canon. Dans un concert de hurlements et de hennissements, montures et cavaliers furent brutalement stoppé et emprisonné dans une prison de foudre avant d’être projetés à plusieurs mètres de Kaerun et de la fillette qu’il protégeait. Dans un bourdonnement électrique, les deux Cavaliers et leurs chevaux touchèrent le sol et terminèrent leur vie sous le regard étincelant du mage Drake.


Cord et Oreth arrivèrent alors à la rescousse. De gestes rapides, Cord brisa et extirpa la flèche de la jambe du Drake étendu et referma la blessure pendant que les autres tenaient les Cavalier à distance. Dès la blessure refermé, le Drake se releva et remit la fillette à Oreth.

-Je te la confie, elle aurait trop peur si elle me voyait à son réveil. Prend en soin et va la cacher dans une tente. Toi et Cord, vous la protégerez ainsi que la partie Ouest du Camp. J’enverrai Alek vous porter renfort si vous en avez besoin. Zardak et moi, nous allons tenter de repousser les cavaliers à l’Est. Entendu?

-Nul ne touchera à un cheveu de cette petite fille, j’en fais la promesse, rugit Cord. Nous balayerons ces cavaliers hors du camp.

-Parfait, dit Kaerun. À l’assaut!


Rapidement, les aventuriers se séparèrent. Peu de temps après, le sifflement de la lourde épée de Kaerun côtoya le crépitement des éclairs de Zardak. Ils rejoignirent Alek, occupé à tirer dans tout les sens. L’archer n’avait pas perdu de temps, et de nombreux cadavres de cavalier transpercés de traits jonchaient le sol autour de lui.


Tenant la jeune fille dans son bras, Oreth courut rapidement à travers le campement accompagné de Cord. Le mage sentait le petit cœur de la filette battre à travers sa poitrine et se dit qu’elle devrait rapidement être porté à l’abri. Il fit un signe d’urgence à Cord et le Piken comprit qu’ils devaient faire vite. Brandissant son lourd marteau, le Piken désarçonna d’un coup puissant un cavalier tenta de le frapper et ouvrit un chemin vers la partie Ouest.

Rapidement, le mage Vixen déposa la fillette dans une tente et lui fit boire une potion curative pendant que Cord abattait tout les cavalier tentant d’approcher.

En voyant un autre approcher de la tente au galop, Cord leva son marteau et s’aprêtta à frapper, avant de voir soudainement la bête faire un bond sur lui. L’un des sabot heurta la tête du Piken avec force et étendit le prêtre au sol, assommé. Croyant l’avoir à sa merci le cavalier pris son sabre et le leva pour frapper. Un sifflement se fit entendre soudainement et un carreau fila pour se planter droit dans la gorge du Cavalier. Dans un gargouillement, l’homme se retourna en tombant et sa dernière vision fut celle d’Oreth brandissant d’une main son arbalète déchargée vers lui…

Voyant d’autres cavaliers arriver vers eux, Oreth fit un grand geste et enveloppa tout la zone autour de lui d’un fort brouillard. Totalement désorientés devant ce phénomène inconnu dans le désert, les cavaliers rebroussèrent chemin pour sortir des volutes brumeuses. Satisfait, Oreth secoua Cord pour le réveiller et lui lança un sort de soins. Entendant soudainement un cri, il se retourna vers la tente ou il avait déposé la fillette, laissant Cord retrouver ses esprits. La jeune fille était réveillé et était sorti de la tente et tentait de fuir un cavalier qui l’avait repérée. Voulant la sauver à tout prix, Oreth se concentra et joua sur l’esprit du cheval pour lui inspirer une terrible peur.

L’assaut psychique eut le résultat escompté et le cheval se cabra soudainement, envoyant son cavalier se casser le cou plus loin. Voyant son agresseur arrêter la poursuite, la fillette se réfugia dans une tente, hors de la vue des autres cavaliers.

Encore concentré, mais satisfait, Oreth n’entendit pas le bruit de sabot derrière lui et vit soudainement un grand filet à chaînes l’enfermer brutalement. Surpris, le mage tenta de se débattre, mais la poigne était forte et enserra le Vixen pour l’emmener à la traîne derrière un Cavalier des Sables.


Se réveillant, Cord eut juste le temps de lever la tête pour voir Oreth être enlevé sous ses yeux et disparaître dans les dunes derrière le cheval du Cavalier qui retraitait avec les autres.

-Oreth!!! hurla Cord, impuissant.
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Vieux 2013-02-12, 15h01   #31
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La Lune Rouge, partie 3





Un appel de cor signifia la fin du raid et le ralliement des Cavaliers. Dans une cavalcade sablonneuse, ils s’éloignèrent dans la nuit avec leurs prisonniers et leur butin.



Au milieu du camp ravagé, parmi les flammes et les corps drapés, Zardak et Kaerun avait combattu dos à dos et virent avec bonheur l’attaque prendre fin. Sous les flèches d’Alek, le groupe d’envahisseurs s’éclaircissait un peu plus, abattant les guerriers montés en pleine course.



Kaerun vit alors arriver une silhouette courbé, se tenant la tête d’une main, arrivé vers lui d,un pas un peu incertain, comme s,il avait été assommé. C’était Cord.



-Ils ont eu Oreth!! cria ce dernier, ils s’enfuient avec Oreth!



Kaerun se retournas alors vers les cavaliers fuyards et vit lui aussi, la forme d’Oreth entravé d’un filet glissant à l’arrière d’un cheval à la course. Ses yeux se teintèrent d’une lueur rouge, exprimant sa rage.



Le Drake se retourna et siffla puissamment. Un bruit de sabot se fit entendre et il vit son grand destrier accompagné des autres chevaux du groupe venir à sa rencontre. Les Cavaliers avaient bien tentés de les emmener avec eux, mais à voir les lourds sabots du cheval de Kaerun teintés de rouge, on devinait qu’ils avaient opposés une résistance assez proche de celles de leurs maîtres. C’étaient des animaux fidèles, qui ne reconnaissaient aucun maître en dehors des leurs.





D’un bond, Kaerun sauta sur la selle de son destrier, rapidement imité par Cord et Zardak, qui enfourchèrent leur monture d’un bond. Alek vit la scène et se dépêcha de grimper su le sien pour suivre les trois aventuriers qui chevauchaient déjà à tombeau ouvert.





Dans un nuage de poussière, sous les encouragements des aventuriers, les chevaux poursuivirent ceux des Cavaliers des Sables. Ceux-ci avaient pris une avance de quelques minutes sur eux, mais étaient ralentis par leur butin. D’ordinaire, personne ne les avait jamais poursuivi de la sorte à la fin d’un raid.



Alek laissa la bride à son cheval et empoigna son arc. Il visa les pattes des chevaux en queue du peloton de cavaliers. Il devait bien viser, il ne voulait pas risquer de blesser les prisonniers. Sa cible choisie, il détendit la corde de son arc et laissa filer la flèche. Celle-ci se planta dans le haut de la cuisse droite du dernier cheval. Sentant une vive douleur, la bête fit une brusque embardée et propulsa son cavalier hors de sa selle. Devenu hystérique, le cheval se mit à bondir en tout sens. La deuxième flèche d’Alek l vint trancher net le fil reliant le filet qu’elle transportait à sa selle. Libre de poids, la bête s’égaya dans le désert et laissa Kaerun parvenir à la hauteur du filet pour en vérifier le contenu. Ce n’était pas Oreth, mais une femme en robe qui s’y trouvait. Prenant son épée, Kaerun trancha les mailles du filet au passage et laissa la prisonnière s’en extirper pour courir vers le campement.



Les Cavaliers s’aperçurent alors de leur présence et les reconnurent. C’étaient ceux qui leur avaient tenus tête durant le raid. Ces aventuriers leur avait infligé de terrible pertes et les avait obligé à quitter plus rapidement le camp. Ils n’étaient pas habitué à une tel résistance à leur égard. Tout les opposants qu’ils rencontraient étaient terrifiés d’avance et sans aucune expérience de combat. C’étaient la première fois qu’ils rencontraient des combattants de si haut calibre, qui ne les craignait pas et qui travaillait avec coordination. Mais en osant poursuivre les seigneurs du désert, il venaient de signer leur plus grave erreur.



Personne ne pouvait poursuivre les Cavaliers des Sables sans en payer le prix…







La cadence accélérait, les aventuriers se rapprochaient. Kaerun brandissait son épée dans les air en rugissant de défi, encourageant son destrier à augmenter l’allure. Il faut dire qu’à le regarder ainsi avec une telle rage dans les yeux, il avait de quoi impressionner. Les Cavaliers le regardèrent et jugèrent le moment opportun. Dans la cavalcade, ils commencèrent alors à chanter en chœur, laissant le vent porter leur voix dans le désert. Malgré le bruit des sabots, Kaerun parvint à entendre les mots du chant.


Seim-Hounn… Seim-Hounn


Zardak sentit le sable s’agiter autour de lui. La brise semblait s’intensifier de plus en plus. Les volutes de sables commençaient à se soulever. Inquiet, le mage rapprocha son cheval de celui de Kaerun et lui parla.



-Mon frère, le sable se soulève. Nous devons les rattraper au plus vite, sinon ils se cacheront dans un brouillard de sable.



-Tu as raison, frère. Ils connaissent mieux le terrain que nous. Nous devons nous dépécher avant que les éléments se mette contre n… Qu’est ce que c’est que ça? s’exclama le Drake



Devant les cavaliers, le vent se mit à tourbillonner étrangement, puis se déchaina pour former un mur de tourbillon fonça droit devant eux. Les cavaliers ne semblaient pas s’en inquiéter outre –mesure et continuait leur cavalcade, ignorant le mur de vent et de sable qui avançait droit devant eux.

Seim-Hounn… Seim-Hounn


Devant les aventuriers se présenta alors une vision tenant du miracle. Au moment ou le mur de vent allait happer cavalier et montures devant eux, celui-ci s’ouvrit à la manière d’une porte et laissa traverser sans encombre les Cavaliers des Sables avec leurs prisonniers et butin. Kaerun poussa alors son cheval vers la porte à toute vitesse.



Mais une fois le dernier cavalier passé, celle-ci se referma brutalement…



-Nonnn!! hurla le Drake . Fuyez, il va nous emporter!!



Horrifié, Kaerun stoppa brutalement son cheval et fit signe au autres de tourner. Mais, c’était trop tard. Avec la force d’un ouragan, la tempête s’abattit sur eux et les envoya voltiger, impuissants, dans un tourbillon de sables furieux. Ils perdirent toute notion d’espace et de temps, ballottés dans une furie de la nature, tentant de se protéger contre les grains de sables qui tentaient d’attaquer leurs yeux ou qui s’infiltrait par tous les interstices de leur corps.



Puis, ce fut les ténèbres…





Cord sentit soudainement un jet d’eau lui asperger le visage et nettoyer ses yeux irrités par d’innombrables grains de sables. En ouvrant les paupières, il découvrit qu’il était étendu sur le dos, à moitié enseveli dans le sable. Ses compagnons étaient à ses cotés, mais n,avait pas repris conscience encore.



Devant lui, un grand personnages encapé se tenait devant lui. D’autant que Cord pouvait voir, l’inconnu ne laissait absolument aucune parcelle de peau transparaître. Même son visage était entièrement masqué de bandelettes noires, tout hormis son œil gauche qui semblait être la seule partie visible de son corps. L’étranger arborait quantité de médaillon et de symboles relié par des chaines sur sa ceinture et son torse et semblait aussi bien armé, avec deux épées à sa ceinture et ce qui semblait être le manche d’une dague à demi caché dans ses habits. Cord voyait l’œil unique le regarder attentivement pendant qu’il reprenait ses esprits. Une gourde ouverte dans les mains gantés de l’inconnu laissait comprendre que son réveil lui était du.



-Qui êtes-vous? articula Cord


L’apparition répondit d’une voix étrange, comme si elle venait d’un plan éthéré. Une sorte de mélange entre le bas et l’aigu



Ce que j’étais, suis ou serai

N’importe que si vous y croiriez

Appelez moi Voyageur ou Marcheur

Car c’est ce qu’est ma vie à cette heure



-Quoi? Pourquoi parlez vous en vers? Demanda Cord



En conséquence de mes actions

J’ai fus l’objet d’une malédiction

Depuis, je dois errer caché

Espérant être un jour libéré



Mais là n’est pas la question

Et je vous demande sans affront

Les raison de votre passage

En ces terres évitées des voyages



Cord se sentait de plus en plus mal à l’aise devant cette apparition qui le toisait d’un seul œil, mais jugea qu’il valait mieux dire la vérité.


- Je poursuivais avec mes compagnons un groupe de Cavaliers des Sables qui ont enlevé l’un de nos amis. Nous avons été emportés par une tempête de sables et je ne me souviens plus de rien après cela. Mes compagnons ont t’il survécus?


L’apparition pointa alors des silhouettes étendus un peu plus loin à coté de grandes formes que Cord reconnu comme les chevaux.



Si c’est de ces gens dont vous parlez

À demi morts, je les ai trouvés et soignés

Comme vous, ils dorment encore profondément

Et leur réveil devrait survenir incessamment



Peu après ces mots, Cord vit effectivement les silhouettes de ses amis remuer, puis se réveiller en grognant. Kaerun fut le premier à se relever et dévisagea avec surprise le nouvel arrivant, portant instinctivement la main à la garde de son épée. Zardak et Alek se levèrent eux-aussi, déboussolée, et contemplèrent le Voyageur.



-Qui êtes-vous? demanda Zardak



L’homme masqué pointa Cord


La même question, nous nous la somme entreposés

Et j’ai pu comprendre les intentions dont vous êtes animés

Noble est votre cause, folie est sa poursuite

Aussi, je vous recommanderais de ne pas y donner suite



-Abandonner Oreth aux mains des Cavaliers? Alors ça, jamais! S’emporta Kaerun. Nous les poursuivrons en enfer s’il le faut, mais nous devons les retrouver.


L’homme répondit, très calme

À cette réponse, je m’attendais, il faut l’avouer

Aussi, peut-être pourrais-je vous assister





-Vous pourriez nous aider? Pouvez-vous nous indiquer l’endroit ou ils sont partis et comment les retrouver? Demanda Zardak




Le Voyageur répondit presque immédiatement



Aujourd’hui est un jour férié pour les Cavaliers

Car, c’est celui ou tous les clans font unité

Des centaines, ils sont, cachés par les sables

Pour échanger et marchander leurs biens comptables



Alors, comment pourrons-nous les retrouvez si ils sont si bien cachés? Demanda Kaerun.



Je vous accorderai mon aide pour le rejoindre

En échange d’une simple faveur des plus moindres.






Pendant ce temps, très loin de ces évènements, Oreth se réveilla douloureusement. Son corps souffrait d’avoir été aussi cavalièrement trainé sur le sol et saignait en plusieurs endroits de petites coupures et d’écorchures.





Le mage remarqua qu’on l’avait retiré de son filet pendant son sommeil et qu’on l’avait attaché à un grand poteau orné de divers motifs représentant des loups, la Lune Rouge et les Cavaliers des Sables. On lui avait retiré sa robe de mage et revêtu d’un simple pagne orné de motifs lui-aussi. Autour de lui, une grande agitation régnait. Oreth se rappelait de quelques dizaines de Cavaliers, mais pas de centaines comme il en voyait maintenant. Il était au beau milieu d’un très grand camp cerné de très grandes collines de roches abruptes.



À ses cotés, attaché sur d’autre poteau, Oreth reconnu d’autres prisonniers enlevés dans le camp de nomades, trois hommes et une femme. Ils étaient visiblement terrorisés, mais tentaient de le cacher en fier peuple du désert qu’il étaient.





Oreth remarqua soudainement un grande agitation dans la tente la plus proche. Il entendait le grognement d’un animal et visiblement énervé qui s’agitait avec force dans la tente. Sous les grognements, un homme masqué sortit de la tente et vint parler à un autre homme d’un habit rouge pourpre, occupé à vérifier les liens des prisonniers. Grâce à sa connaissance des langues, Oreth parvint à deviner ce qui se disait entre les deux hommes.Leur language était assez proche de celui des peuples du désert.



- Il est affamé et devient enragé. Si ça continue, il sera intenable durant la cérémonie, dit l’homme de la tente.



- Donne lui en un pour le calmer, le plus faible. Mais ne touche pas au mage, le Loup du Désert le veut pour lui. Dépêche-toi, la cérémonie est presque prête.



- Entendu, répondit l’homme.

Suite à ses mots, l’homme de la tente détacha l’un des prisonniers, qui se mit à pousser des cris de frayeur. Sans ménagement, il le fit entrer dans la tente. On entendit un nouveau cri d’horreur, puis le bourreau poussa le prisonnier au fond de la tente.

S’ensuivit un mélange horrifiant de grognements animaux et de cris de douleur, suivit d’un gargouillement indescriptible. Les cris s’éteignirent soudainement et Oreth vit une large coulée de sang filtrer sous la toile de la tente et s’absorber dans le sable au dehors.

Devant lui, l’homme en pourpre agita une cloche. Instantanément, tous les Cavaliers du camp quittèrent leur activité pour venir observer la scène qui allait suivre.


La cérémonie allait commencer.
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Vieux 2013-02-12, 15h02   #32
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Re : Saga Namurienne

La Lune Rouge, Partie 4



Alors de quel faveur voulez-vous parlez? Demanda Zardak


Le Voyageur regarda chacun des aventuriers tout à tour, puis parla


Un marché avec l’un d’entre vous, je souhaite proposer
Afin que chacun trouve son compte avec équité
Désignez parmi vous un esprit fort et loyal
Pour traiter avec moi d’égal à égal



Cord s’avança alors pour se proposer

-Moi, je viendrai

-Non, coupa Kaerun, d’un ton sec, à qui la mémoire venait soudainement de revenir. C’est moi qui irai. Je connais cet homme, je connais son passé. J’irai traiter avec lui. Restez en arrière.

Kaerun s’avança alors vers l’homme d’un pas décidé. Les deux s’écartèrent alors du groupe afin de garder l’échange discret.


L’inconnu s’adressa alors à Kaerun

Pourquoi et comment me connais-tu, guerrier?
Je ne crois pas t’avoir parlé de mon passé

-Ta légende ta précédé, Redjik le Voyageur, lui répondit le Drake. Tu ne te souviens pas, il y a 10 ans du jeune Drake qui écoutait les récits de voyage des aventuriers à l’auberge? C’est là que je t’avais rencontré, tu étais encore un guerrier-prêtre flamboyant avide de croisades. Puis, tu es parti combattre et on n’a plus jamais entendu parler de toi. Nous te croyions tous mort. On entendait parler d’un inconnu capé qui voyageaient dans les coins les plus reculés de Namur. Tu as peut-être caché ton visage, mais je reconnaîtrais à jamais ton regard malgré les années.


Redjik sembla soudain très triste et parla en regardant ses mains gantées

Sans répit, j’ai combattu, pour tuer un mage noir
En quête d’aventure, de lumière et de gloire
Mort il est, mais son esprit m’a infecté
D’une créature à l’esprit tourmenté
Redjik prit soudain Kaerun par le bras, comme un homme désespéré

Voici donc, l’objet de mon marché
Chacun, nous avons une âme à libérer
Au Camp des Cavalier, je vous emmènerai
Si tu m’assistes dans ma quête de liberté


-Donc, tu me demandes de trouver un moyen de te libérer? Comment le pourrais-je? Demanda Kaerun

Des mortels, je ne peux recevoir d’aide
Car, ils ne peuvent supporter ce que je plaide
L’aide ne doit pas être naturelle, mais d’un plan éthéré
Par un souhait aux dieux, je pourrais recouvrer ma liberté

-Entendu, dit Kaerun. Si je parviens à obtenir la faveur d’un souhait divin, je demanderai ta libération.


Redjik s’inclina bassement, puis devant Kaerun, enleva les bandages et gants recouvrant sa main droite. Les yeux de Kaerun virent alors une grande main osseuse, la peau à vif et distordue, ornée de longues griffes. D’un geste vif, Redjik agrippa le bras gauche du Drake et planta ses griffes dans sa chair. Kaerun sentit une intense douleur lui parcourir le bras et serra les dents. Après une seconde, Redjik retira sa main et la remit dans son gant.

Mille mercis à toi, Drake guerrier
Notre pacte est maintenant scellé
De mon mal, je t’ai transmis une marque au bras
Afin qu’au moment venu, tu ne m’oublie pas

Kaerun vit les blessures de griffes se teintés de noir et entourer son bras pour former un noir tatouage circulaire sous son armure. Il était à présent marqué du mal de Redjik et ne pourrais s’en débarrasser qu’en le libérant. Résigné à son sort et sa nouvelle quête secrète qui commencerait, le Drake poussa un soupir et parla d’une voix impérative à Redjik.

-Maintenant, montre-nous le chemin.

Leur campement est lointain, inconnu et invisible
Même des mois de route ne vous mènerait à rien de tangible
Mais l’ayant déjà vu de mes yeux auparavant
Je peux vous y transporter instantanément


Redjik agita une main gantée vers le ciel, laissant celle-ci se charger d’une énergie rouge écarlate. Après un moment de concentration, le Voyageur se tourna vers les sables à coté de lui et lança un grand rayon vers le vide. Comme s’il eut frappé un mur invisible, le rayon stoppa brutalement et s’éparpilla pour former un grand ovale. Une fois l’ovale complété, celui-ci irridia de lumière et s’ouvrit comme une fenêtre. On pouvait distinguer le sommet d’une grande colline.


Sur une colline dominant le camp, vous arriverez
Puisse votre opération avoir le succès espéré
À présent, je dois vous quittez
Et reprendre mon voyage d’éternité


D’un geste, Redjik tourna le dos à Kaerun et marcha dans le désert, pour disparaître dans un nuage de sable…


Au pas de course, Kaerun rejoignit son cheval, soigné par Redjik des blessures de la tempête. Ses compagnons l’imitèrent rapidement, se demandant ce qui avait bien pu se dire entre les deux guerriers. Cord remarqua que Kaerun saignait un peu du bras gauche.

-Est-ce que ça va, Kaerun? Demanda le prêtre

-Oui, tout va bien, mais nous avons assez perdu de temps, ce portail est notre seule chance de rejoindre Oreth, foncez! Yaaahh!

Sans s’attarder, Kaerun poussa son cheval à la course et le fit sauter dans le portail, qui l’accueillit dans un bruit électrique.

-Puisque nous n’avons pas le choix, soupira Alek, avant de se précipiter avec son cheval dans le portail à l’instar des autres.



* * *


Formant un grand cercle, tout les Cavaliers s’étaient réunis autour des poteau des prisonniers sous l’appel de ce qui semblait le maître de la cérémonie, celui habillé en pourpre. Attaché à son poteau, Oreth tentait d’élaborer toute sorte de plan pour s’en sortir, sentant ses chances diminuer chaque instants. On lui avait boire une horrible mixture qui brisait constamment sa concentration. L’homme en pourpre s’avança alors vers lui en s’adressant à la foule.

-Cavaliers des Sables! Ce mage a osé tenir tête aux Seigneurs du Désert. Commandant l’eau et la brume, il a permis aux vermines de ce cacher de la vue de nos Cavaliers et à même emprisonné dans les sables les chiens envoyés par le garde du Loup du Désert. Celui-ci a été impressionné par ses pouvoirs et demande à ce qu’il soit libéré de la corruption de ce monde. Acceptez-vous?

-Nous acceptons le jugement du Loup du Désert, répondirent en chœur les Cavaliers

-Que son âme soit ainsi libérée par le pouvoir de la Lune Rouge! Annonça le maître de cérémonie en lançant un sourire sadique à Oreth.


Oreth entendit alors des grognements et vit un énorme loup noir peint de symboles mystiques sortir de la tente le plus proche, tenu en laisse par deux Cavaliers musclés. On l’avait nettoyé, mais le sang du prisonnier qu’il avait dévoré un peu plus tôt lui tâchait encore les dents. La bête grognait et agitait les dents, excitée devant la chair fraîche qu’on lui offrait.

On amena la bête devant Oreth, qui sous un masque calme, cherchait désespérément une solution. La bête ne ferait qu’une bouchée de lui.

Oreth regarda le ciel : La Lune Rouge le regardait et semblait attendre le sacrifice.

Puis, les Cavaliers lâchèrent leur étreinte et le loup se précipita vers lui

Plantant ses larges crocs dans sa chair…


* * *


Les aventuriers émergèrent du portail et se retrouvèrent sur une haute colline. Quelques centaines de mètres plus bas, on pouvait distinguer un grand camp de tente. Les aventuriers observèrent plus bas, il semblait y avoir une grande activité dans le camp

-Ils sont tous regroupés autour de quelques chose. Je crois que ce sont les prisonniers

-Un sacrifice! S’exclama Kaerun. Ils veulent les sacrifier! Nous devons agir maintenant.

-Mais, ils sont trop nombreux, dit Cord. Même si nous sommes plus fort qu’eux, ils nous surnombreront aisément.

-Je crois que j’ai la solution, dit Zardak.

Les autres se tournèrent vers lui

-Je n’ai pas le temps de vous expliquer, nous devons y aller maintenant. C’est quelque chose que j’ai n’ai jamais essayé encore, mais je crois que nous n’aurons pas le choix.

Kaerun mit sa large main sur l’épaule de Zardak

-Tu crois pouvoir le faire du premier coup? Demanda le guerrier

-Oui, je crois que je le peux, répondit Zardak. Je vais monter à ces Seigneurs des Chevaux une vision qu’il n’oublierons pas de sitôt.

-Alors, fonçons! dit Kaerun en éperonnant son cheval.

Suivant son signal, les aventuriers firent de même et s’engagèrent au galop dans la pente escarpée donnant sur le campement. En pleine descente, Zardak lâcha la bride de son cheval et se concentra à rassembler toute l’énergie magique que son esprit puissant pouvait lui fournir. Il se souvenait des avertissements de Karnak lorsque que ce dernier lui avait confié ce sort.

C’est un sortilège extrêmement puissant, mais aussi très exigeant et réservé aux mages exceptionnels. Ne l’utilise que lorsque ta puissance magique sera celle d’un grand mage ou d’un Archimage. Ne l’utilise aussi que lorsque la situation sera grave et sans aucune autre issue.

Elle l’était aujourd’hui…

Au bas, les Cavaliers avaient remarqué leur descente et quelques flèches commençaient à filer dans leur direction.

Zardak prononça alors l’incantation, sans se soucier du monde extérieur. Après avoir rassembler toute l’énergie de son incantation, il prononça la formule.

Incatem Spiritis Cavalis, Pyrem Thundaras Roc Apparem

La terre se mit alors à trembler de toute part, l’air se réchauffa soudainement et des éclairs fusèrent du ciel. Les Cavaliers assistèrent alors à une apparition des plus saisissante. Au cotés des aventuriers, les éléments se déchaînaient et se modelait pour former des chevaux de feu, de pierre et de vent qui venait dévaler la pente à toute vitesse. Plus ils se rapprochaient du campement, plus ils y avaient de chevaux élémentaux qui se joignaient à eux, jusqu’à former une véritable troupeau qui dévalait dans un bruit de tonnerre la pente escarpée au côté de Kaerun,Alek, Cord et Zardak.


Plus bas, les Cavaliers furent soudain pris d’un vent de panique devant l’apparition et commencèrent à se disperser en courant. On entendit Kaerun pousser un incroyable rugissement de guerre, imité par ses compagnons. Des volées de flèche jaillissaient du camp pour les arrêter, mais rien ne semblait pouvoir blesser les chevaux élémentaux, qui formait aussi un bouclier pour les aventuriers


Comme une avalanche, ils s’abattirent dans le camp des cavaliers épouvantés. Chevaux de flammes, d’air et de pierre s’enfoncèrent comme un couteau chauffé dans du beurre, enfonçant tout sur leur passage. Au milieu du troupeau, les aventuriers chargèrent avec fracas, renversant cavaliers et tentes dans leur chemin. Laissant ses compagnons dévaster le camp, Kaerun éperonna son destrier et fonça droit dans la masse autour des poteaux des prisonniers. Obligeant la foule à s’écarter pour éviter d’être écrabouillée, Kaerun rejoignit Oreth, attaché à un poteau et sauta prestement de cheval, laissant celui-ci continuer sa course à travers le camp. Kaerun vit alors un énorme loup noir occupé à mordre profondément dans la jambe du mage. Avec rage, la grande épée siffla et trancha net le corps du fauve.


Kaerun vit alors plusieurs Cavaliers libérer leurs sabres et se détacher de la masse pour l’attaquer sous les ordres d’un homme en pourpre. Rugissant, le guerrier fit front pour protéger Oreth. D’un coup puissant et large, il faucha deux Cavaliers et en transperça un troisième d’un coup d’estoc. Deux autres guerriers des sables tentèrent alors de le faucher. Avec consternation, ils virent leurs sabres frapper et dévier sur la lourde armure sans aucune blessure pour le Drake. La réplique fut foudroyante et scia le corps du premier avant de décapiter le deuxième du même coup.

Un poignard à la main, l’homme en pourpre eut alors une hésitation et regarda à la recherche d’aide. Tout les Cavaliers autour de lui, s’étaient enfuis sous l’assaut des chevaux et devant la puissance du Drake. Le voyant prendre la fuite, Kaerun sorti une épée longue pendant à sa ceinture et la projeta d’un lancer puissant dans la jambe du fuyard. Littéralement cloué au sol, l’homme en pourpre vit, impuissant, le guerrier détacher Oreth et le soulever sur ses épaules avant de s’approcher vers lui.


Le Drake prit alors la tête de l’homme dans ses griffes et l’amena à le regarder en face.

- Que lui avez-vous fait? Demanda Kaerun d’une voix qui n’autorisait aucune résistance

-Fous! Ce mage est destiné au Loup du Désert. Si vous interrompez le rituel, nous risquons tous sa colère

Kaerun resserra sa prise, faisant gémir l’homme de douleur sous les pression de ses griffes

-Qui est le Loup du Désert? Demanda Kaerun

Malgré le vacarme de la destruction que causait Zardak, Cord, Alek et les chevaux, L’homme parvint à articuler ses mots d’une voix étranglée que seul Kaerun put entendre…
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La Lune Rouge, partie 5


Le chaos est total… se dit Alek, qui regardait ce qui était autrefois un fier campement de clans nomades être réduit en miettes par le troupeau magique incanté par Zardak. Ceux-ci ne se laissaient pas faire toutefois et beaucoup avait pris leurs armes pour résister. Combattre les chevaux élémentaires se révélant impossible, les combattants du désert s’étaient tourné vers les aventuriers qui les accompagnait et s’acharnait avec rage sur eux.

Tirant flèche sur flèche sans relâche, Alek affrontait sans relâche tout les combattants se dressant sur son chemin. Certains semblaient l’avoir pris en grippe et semblait s’acharner sur lui. Se tournant la tête, l’archer en vit justement trois qui le poursuivait depuis un moment à travers le campement, deux armées de sabres et un d’un javelot.

Alek visa à peine et perça la gorge du premier d’une flèche en pleine course. Vengeur, le deuxième se rua vers le cheval d’Alek, avant d’être renversé au passage par un cheval élémentaire de feu.

L’archer regarda le guerrier des sables partir en hurlant, ses vêtements ayant pris feu, à travers le campement. Profitant de son inattention, le troisième guerrier propulsa son javelot vers la tête de l’archer.

Alek crut voir une éclair à sa droite et se fiant à son instinct, se laissa tomber sur le coté de son cheval, retenu par ses étriers. Il sentit quelque chose siffler au-dessus de lui et fit signe à son cheval de pivoter.

Croyant l’avoir abattu, le guerrier contourna le cheval pour s’en assurer et vit avec stupeur l’archer bien en vie, une flèche encochée et pointé vers lui. Un sifflement soudain, et le guerrier s’écroula dans un bruit mat.


Alek se redressa et poussa son cheval afin de continuer l’attaque. Dommage que personne n’ait vu son geste, personne ne le croirait lorsqu’il le raconterait aux autres.


De leur coté, Cord et Zardak chargeaient côte à côte à travers le campement. Zardak tentait de pousser les guerriers des sables à la fuite en lança des boules de feu explosives derrière eux pendant que Cord fracassaient tout sur son passage à grand coup de marteau.

Devant eux soudainement, se dressèrent trois Cavaliers à cheval tout trois armé de lances et de guisarmes qui se mirent à les charger. Cord et Zardak se décidèrent rapidement pour un plan.Ne perdant pas leur calme, ils foncèrent droit sur les cavaliers , puis Zardak enflamma le sol juste devant les chevaux des cavaliers .Effrayé par le feu devant eux, les chevaux se cabrèrent soudainement et empêchèrent leur maître d’ajuster leur coup, tout en les laissant vulnérable aux aventuriers. Zardak en carbonisa deux en faisant jaillir des flammes de ses paumes et Cord donna un fulgurant coup de marteau qui propulsa le troisième hors de sa selle. Celui-ci échappa sa guisarme en plein vol et Zardak utilisa un petit sort de télékinésie pour la faire voler jusqu’à sa propre main. C’était une assez bonne arme et elle pourrait efficacement remplacer celle qu’il avait perdu dans le désert.
Les trois Cavaliers des Sables morts sur le coup, Zardak et Cord reprirent leur terrifiante charge travers le camp



De son coté, Kaerun écoutait avec attention les confidences de l’homme qu’il gardait prisonnier de ses grandes griffes. À moitié étouffé, l’homme articula

-Le Loup du Désert est un homme terrible nommé Lucius, dont la bande pille et détruit tout ceux qui osent lui résister. Nous avons conclu un pacte avec lui : après chacun de nos raids, nous devons lui sacrifier nos prisonniers en échange d’une entente de non-agression de sa part. Chaque fois que la lune devient rouge rang, il ouvre le Seim-Hounn et nous fait traverser le Mur de Sable afin que nous puissions faire nos raids en son nom.

-Mais pourquoi vouloir lui sacrifier Oreth? demanda Kaerun, rageur

-Le mage? Je ne sais trop. C’est la première fois que le Loup du Désert nous demandait spécifiquement un sacrifice. Il a du être impressionné par les prouesses de votre mage contre les chiens que son garde vous a envoyé. Ses desseins nous sont inconnus, mais..Ahhh!!

L’homme poussa un cri de terreur et Kaerun tourna la tête pour voir un des chevaux de feu qui fonçait droit sur eux. Le Drake s’écarta prestement à la dernière seconde et empoigna Oreth pour l’écarter du chemin. L’homme en pourpre fut moins chanceux et ne put rien faire pour éviter d’être piétiné par les sabots enflammés.

Rageur, Kaerun se releva et constata qu’Oreth revenait à lui.

-Est-ce que ça va, Oreth? demanda Kaerun

-Je vais bien, mais mon esprit est encore complètement brouillé par cet infect breuvage qu’ils m’ont fait boire. Comment m’avez-vous retrouvé?

Kaerun sentit la marque noire à son bras le démanger, comme pour lui rappeler son pacte

-C’est une longue histoire, je te la raconterai plus tard. Pour le moment, fuyons!

Kaerun passa le bras du mage autour du sien et siffla son cheval. Celui-ci répondit à l’appel et s’élança vers le Drake, qui l’enfourcha en compagnie d’Oreth. Au galop, le destrier parcourut le camp et en sortit.

Pendant ce temps, l’incantation de Zardak prit fin et les chevaux disparurent en un instant, donnant aux aventuriers le signal du départ. A grand coup de flèche, marteau et magies, Zardak, Alek et Cord se frayèrent un chemin et sortirent du camp eux-aussi, laissant derrière eux une dévastation sans pareille et de nombreux morts. Tel était le prix à payer pour s’en être pris à l’un des leurs et à des nomades inoffensifs. Connaissant le désert, les prisonniers libérés par les aventuriers s’étaient enfuis à cheval vers leur campement original.

Pendant plus de trois heures, le petit groupe cavala à travers le désert. Ils ne s’arrêtèrent qu’à la tombée de la nuit sur un petit plateau rocheux pour y dresser leur tente pour la nuit, à l’abri des monstres vivant sous le sable. Épuisés, les aventuriers se laissèrent tomber autour du feu de camp que Cord avait allumé pour sa cuisine.


-Je crois que je n’ai jamais tiré autant de flèches, se plaignit Alek en se massant le bras. J’en ai presque des crampes.

-Je suis fatigué moi-aussi, la journée à été rude, approuva Zardak Mais je suis content que tout se soit bien terminé. Comment va la blessure d’Oreth?

Le prêtre occupé à soigner la morsure d’Oreth désinfecta la plaie et la referma magiquement avant de déclarer avec entrain.

-Et voilà, il est comme neuf! blagua Cord. Maintenant, je vais vous faire goûter mon savoureux plat du jour.

-Je meurs de faim, dit Alek. Que nous as-tu préparé?

Cord exhiba avec une fierté théâtrale son menu.

-Un savoureux plat de viandes salés assaisonnées de miettes de biscuits secs et accompagnées par un délicieux pain noir un peu moisi.

-Ah non, pas encore les miettes de nos rations! se plaignit Alek qui avait cru à un vrai menu.

-Je suis désolé, mais vu la rapidité de notre départ, j’ai manqué de temps pour aller au marché local. Mais si tu voit une épicerie dans les environs, ne te gêne pas.

Kaerun et Zardak ne purent s’empêcher de rirent de la mine dépité de l’archer et à eux se joignirent les rires du prêtre riant de sa blague et un faux sourire d’Alek tentant de se redonner une contenance. Oreth sourit lui-aussi… il était bon de les retrouver.

Ensuite, tous se couchèrent excepté Alek, qui tenait le premier tour de garde.

Mais Oreth ne parvenait pas à trouver le sommeil. Ses muscles le faisaient souffrir abominablement et il sentait une nausée terrible l’envahir et grandir en lui. Après quelque moment, cela devint intenable et Oreth se leva et sorti de la tente en prenant soin de ne pas réveiller ses compagnons. Une fois dehors, il vit Alek endormi à son poste. D’ordinaire, le mage l’aurait réveiller et réprimandé, mais sa nausée lui intimait de s’éloigner. Oreth laissa donc l’archer dormir et se dirigea derrière une grande dune.

C’est alors qu’il fut pris d’horribles convulsions et s’écroula au sol en proie à de nombreux spasmes. Dans son esprit, c’était comme si un abîme s’était ouvert devant lui et l’intimait à y plongeret à s’y oublier.

Devant lui, il distingua de grandes ombres. Sa vue s’embrouillait et l’empêchait de voir clair, mais il entendit comme un chuchotement.

-Viens avec nous… abandonne cette vie complexe et rejoins la nôtre.

Oreth luttait dans son esprit contre ce qui voulait l’emmener dans l’abîme. Dans ce trou noir subconscient, il sentait une force brute, faite d’instinct animal et de rage bestiale qui y sommeillait, n’attendant que lui pour s’éveiller. Un tourbillon de fureur animale dans lequel on voulait le plonger.

Le mage regarda ce tourbillon, c’était horrible, féral…et séduisant. Délicieusement séduisant…

-Joins toi à nous, lui intima la silhouette nocturne devant lui.

Que devait t’il faire? En plongeant, Oreth savait que son existence changerait du tout au tout, il quitterait cette vie si complexe pour une autre, plus simple, sous le signe de la bête qui voulait s’éveiller en lui. Une existence au jour le jour, sans aucune autre contrainte que celle que lui dicteraient ses instincts. Comme cela serait bon…

L’esprit encore complètement embrouillé par le breuvage qu’on l’avait forcé à boire plus tôt. Oreth cessa de résister et laissa son esprit être aspiré dans l’abîme. Ses convulsions augmentèrent, plus longues et plus douloureuses. Devant les yeux terrifiés et fascinés du mage, son corps changea, devenant plus musclé, plus grand et plus fort. Ses muscles grossirent et il vit ses ongles se muer en griffes acérées. Le mage sentit ses sens s’exacerber et devenirs plus fins, sa vue devenant plus précise et son odorat plus développé. Sa pilosité augmenta exponentiellement et bientôt, il fut recouvert d’une fourrure comme celle des loups.

La transformation complétée, il se regarda

Il était devenu un loup… un homme-loup

Et devant lui se dressaient d’autres silhouettes de sa forme, ses semblables… Au milieu d’eux se dressait le plus grand et le plus fort de tous.

Lucius, le Loup du Désert surnommé Noire Morsure parmi les cavaliers des Sables. Celui dont le nom était synonyme de mauvais présage et dont la meute répandait partout destruction et terreur à l’appel de la nuit.


-Parfait! dit Lucius avec un sourire féroce. Par la Lune Rouge, je l’ai enfin, mon loup magicien! Je savais que la tempête provoquée par le Prince des Héritiers m’amènerait quelque chose de bon. Dis-moi, te sens-tu prêt à accomplir ton premier test?

Oreth était complètement fasciné par sa nouvelle puissance. Lui qui n’avait jamais été reconnu pour sa force physique, voilà maintenant qu’il se sentait capable d’abattre une armée a lui seul.

-Oui, je suis prêt, répondit le nouveau lycanthrope.

-Parfait, l’heure est venue de prendre ton premier repas en notre compagnie. Vous-autres, avez-vous faim? S’adressa Lucius aux autres loups.

Tous répondirent par un hurlement affirmatif.

-Alors, allons manger… les être inférieurs campant plus bas feront un excellent menu de viande fraîche. Viens, mon nouveau frère, nous allons te débarrasser de ses parasites qui t’accompagnaient auparavant.

Dans un hurlement, tous se lancèrent à l’attaque



Au camp, Alek se réveilla en sursaut. Il avait cru entendre des hurlements de loups. Tendant l’oreille, il entendit un tout petit bruit dans la nuit. Comme des pattes courant dans le sable qui se rapprochait…

Décidant d’alerter ses compagnons, Alek cria aux autres de se réveiller. Cord s’éveilla en un instant et bondit hors de la tente avec son marteau, suivit de près par Zardak et Kaerun, encore sous le coup du sommeil.

-Qu’y a t’il, Alek, demanda Zardak?

-Il y a quelque chose qui se rapproche et très rapidement, écoutez

Ils entendirent eux-aussi les bruits de pattes qui se rapprochaient

-Encore des chiens? demanda Kaerun

-Non, regardez, c’est beaucoup plus gros! dit Cord en pointa des masses noires qui descendait à toute vitesse la dune la plus proche.

-Des loups-garous, dit Zardak en chargeant ses paumes d’énergie. Préparez-vous à un dur combat!

Tous dégainèrent leurs armes à l’instant et se mirent en position de combat.

Soudain, tous remarquèrent que quelque chose n’allait pas.

-Ou est Oreth? demanda Zardak
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Vieux 2013-02-12, 15h03   #34
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Re : Saga Namurienne

La Lune Rouge, partie 6

Voyant la meute charger vers eux, Kaerun et Cord se placèrent devant pour absorber le choc de la rencontre de leur robuste constitution. Alek et Zardak, derrière, ajustèrent leur visée et lancèrent leurs premiers projectiles. La boule de feu de Zardak explosa avec violence parmi la meute et les dispersa sous la force de l’explosion. Mais à la surprise u mage, tous se relevèrent aussi naturellement que si n’avait jamais été touché et recommencèrent leur furieuse course. Alek tenta sa chance et laissa filer deux flèches coup sur coup, touchant respectivement les deux loups-garous meneur de file. Ceux-ci reçurent les traits et grognèrent de douleur, avant de retirer les pointes d’un coup sec et continuer leur course.

-On a affaire à des durs à cuire, remarqua Alek

-Préparez-vous, ils arrivent! hurla Kaerun en solidifiant sa position de pieds pour se préparez au choc alors que la meute bondissait sur eux.


Un bruit épouvantable résonna alors que les premiers loups en plein élan rencontrèrent avec fracas la grande épée et le marteau de Kaerun et Cord. Avec son élan, le premier loup traversa de part en part la lourde épée et atterrit en deux morceaux derrière le Drake au pied d’Alek. Le deuxième fut cueillit en plein gueule par le coup de marteau du prêtre et fut propulser en sens inverse sur le sable. Malgré sa mâchoire complètement brisée et une profonde blessure sous le crâne, le loup se releva tout de même et se relança à l’assaut. Cord était ébahi, la bataille était loin d’être gagné…


D’un puissant bond, l’un des loups sauta par-dessus les deux guerriers et rejoignit Zardak. Le mage eut à peine le temps de mettre sa guisarme devant lui avant de recevoir la charge du lycanthrope. Réussissant de justesse à bloquer les griffes des monstres, Zardak fut renversé par le poids de la créature et se retrouva sous le monstre, tout juste devant sa gueule ouverte.

Cord réagit rapidement et balança un puissant coup de marteau vers le loup agressant Zardak. Avec une rapidité fulgurante, l’homme-bête vit le marteau fendre l’air et l’évita lestement d’un grand bond de coté. Fulminant, Cord lâcha un soupir de rage

-Ils sont trop rapides! grogna le prêtre, je n’ai pas le temps de les toucher.

-Attention, Cord!

Le prêtre tourna la tête et vit une autre créature bondir vers lui. De justesse, il se baissa et laissa le monstre passer par-dessus lui sans dégât avant de balancer puissamment son marteau d’un coup circulaire. Venant tout juste d’atterrir, le loup n’eut pas le temps de réagir assez vite et sentit la lourde tête de bronze broyer les os de sa jambe gauche et le propulser plusieurs mètres plus loin. Malgré sa dure blessure, le lycanthrope trouva le moyen de se relever en se servant de ses bras. Heureusement, Alek intervint et décocha deux flèches simultanément qui se plantèrent droit dans le crâne du monstre, l’envoyant à son dernier repos.


Devant, Kaerun éprouvait les mêmes ennuis que le prêtre. Il avait beau balancer sa lourde épée avec toute sa force, les loups agiles l’évitait assez facilement et contre-attaquait inlassablement, s’acharnant sur lui à grand coup de griffes. Couvert de blessures, le Drake n’en démordait pas et endurait coup après coup, trop fier pour montrer sa douleur aux prédateurs. Si seulement Oreth avait pu être là…


De son coté, plus en hauteur avec Lucius, Oreth regardait tranquillement ses anciens compagnons chuter lentement devant les loups. Il demanda aux loups des sables

-Dois-je y aller, maître?

-Non, laisse mes loups s’amuser un peu, ils n’ont pas eu d’exercice depuis longtemps et tu ne connais pas encore assez ton nouveau corps pour te battre. Tes anciens amis sont de bons combattants, mais leur chair ne fera que nous rendre plus forts.

Oreth lança un regard affamé vers les aventuriers, mais demeura tout de même à sa place

-Bien, j’attendrai… dit le mage corrompu



Baissant la tête, Alek évita un terrifiant coup de pattes et fit une rapide roulade pour s’éloigner des dents meurtrières qui tentait de le mordre. Se relevant rapidement, il dégaina son épée courte et se tint prêt. Comme il l’avait prévu, le loup chargea de nouveau vers lui avec une rage meurtrière, toutes griffes sorties. D’une leste poussée, Alek fit une nouvelle roulade de coté et porta un coup circulaire. Son épée coupa les tendons du genou droit de la bête et fit écrouler celle-ci un moment, permettant à l’archer de bondir pour frapper la gorge. Dans un gargouillement, son épée traversa le cou de l’homme-bête et le décapita à moitié, le faisant s’écrouler dans un flot de sang noir. Alek n’avait pas le temps de célébrer son triomphe toutefois, car l’odeur du sang venait d’attirer vers lui d’autre membre de la meute. Il se retrouva ainsi devant deux nouveaux loups, encore plus gros que le précédent. La situation ne l’avantageait guère, pas question de refaire le coup de la roulade cette fois-ci.

L’attaque vint rapidement, les deux loups se jetant sur lu en même temps. Alek tenta désespérément de parer et d’esquiver. D’un habile coup de griffes, l’un des prédateurs lacéra le bras de l’archer et le força à lâcher son arme sous la douleur. Désarmé, Alek ne put rien faire pour empêcher le deuxième de lui planter avec force des griffes dans le flanc. L’archer crut voir ses dernières minutes arriver avant de voir un éclair éblouissant surgir derrière les loups et les frapper avec force. Comme si un immense poing invisible les avait frappé, les deux prédateurs furent propulsés à demi-assommé à plusieurs mètres de leur proie, laissant la forme ailée de Zardak surgir et empoigner l’archer pour le ramener vers le groupe.

-Il était temps que tu arrives, articula Alek dans un gargouillement étranglé. J’ai failli me faire bouffer tout cru.

-Économise ta salive, Alek Dismarius. Tu en auras besoin pour avaler la potion que je vais te donner.

Déposant brièvement l’archer par terre, Zardak décrocha une potion curative de sa ceinture et la fit boire d’une traite à Alek. L’instant d’après, celui-ci sentit sa douleur s’atténuer et ses blessure se refermer.

-Je dois te laisser, maintenant, s’excusa Zardak en se levant. Les autres ont aussi besoin d’aide.

Armé de sa guisarme et lui-même couvert de marque de griffes sanglantes, le Drake mage retourna au combat, une prière sur le bout des lèvres.

Garados, Seigneur éthéré, si tu m’entend, accorde nous ton aide pour vaincre.

De son coté, Kaerun commençaient à fatiguer de plus en plus. Lui et Cord avait toute les difficulté a empêché les monstres d’attaquer Alek et Zardak. Se battant comme des lions, ils ne réussissaient que rarement à blesser leurs adversaires et encore moi à les tuer. Sur la douzaine de loups-garous, seuls quatre étaient définitivement tombé depuis le début du combat grâce au effort des aventuriers et les autres redoublait toujours d’ardeur, excité par l’odeur du sang.

Tentant désespérément de bloquer une attaque de griffes. Kaerun reçu un terrible coup de pattes en plein visage et s’effondra au sol, crachant de la salive et du sang en plus d’un nuage de vapeur vertes. Intrigué, Kaerun renifla les vapeurs et sentit une forte odeur d’acide.

Ce pourrait t’il que…? Ses dons draconiques se réveilleraient t’ils enfin?

Tournant la tête, il vit la gueule de son agresseur foncer vers lui. Décidant de tenter le tout pour le tout, Kaerun rassembla son souffle et cracha de toutes ses forces. Un grand jet de gaz corrosif jaillit de sa gueule et frappa de plein fouet le loup, qui s’écarta brusquement en hurlant de douleur sous le gaz qui lui rongeait la fourrure et le visage. Voyant la scène, Cord ne perdit pas une seule seconde et profita de l’occasion pour porter secours au Drake en broyant d’un grand coup de marteau le crâne du loup aveuglé par les gaz qui lui brûlait les yeux. Content d’avoir enfin réussi à abattre l’un des puissants lycanthropes, Cord releva son confrère d’une puissante poignée. Il vit alors les profondes lacérations sur le visage de Kaerun

- Est-ce que ça va aller? S’inquiéta Cord

- Je suis encore vivant, répondit le Drake. Allons aider les autres, ils ne tiendront pas longtemps seuls devant autant de fureur.

-Je suis d’accord, en avant! S’écria Cord en empoignant son marteau à deux bras


Ils arrivèrent juste à temps. Zardak venait de recevoir un grand coup de griffe dans le dos et sur les ailes après avoir tenté de repousser l’attaque d’un lycanthrope et n’avait pas vu son compagnon qui s’étaient glissé subtilement derrière lui. Avec rage, Kaerun intervint pour dégager son ami, le loup esquivant lestement son coup en faisant un rictus féroce.

Laissant Alek, qui s’était déchiré une partie de ses vêtements pour s’improviser quelques bandages, et Zardak se placer entre eux, Cord et Kaerun recommencèrent leur travail de mur défensif et firent de leur mieux pour bloquer tout les multiples coups qui leur pleuvaient dessus.

Zardak but rapidement sa dernière potion curative pour aider ses blessures à guérir plus vite. Les loups semblaient surgir de partout, ceux-ci se servant de leur vitesse pour passer comme des éclairs et changer rapidement de position, avant de frapper comme la foudre. Épuisé par ses blessure et l’effort constant qu’il devait accomplir, le mage lançait des langues de feu de part et d’autre pour espérer éloigner les loups approchant, mais ceux-ci revenait dès la fin du sortilège et n’attaquaient qu’avec plus de fureur, donnant beaucoup de difficulté à Cord et Kaerun, qui ne se battait qu’avec une extrême difficulté. Bien que blessé, Alek n’en démordait pas et frappait de coups rapides sur les museaux et les pattes qui tentait d’assaillir Cord devant lui.


Puis, le moment vint, Kaerun reçut un terrible coup de pattes au visage et s’écroula, vaincu et inconscient au pied de Zardak, qui se dépêcha de piquer le loup de sa guisarme pour l’empêcher de porter le coup de grâce sur le Drake agonisant. Zardak jeta alors un œil à son frère guerrier. Il ne l’avait vu combattre que de dos et voyait maintenant de longues striures ensanglantées sur son armure. Que Kaerun ait pu combattre tant de temps avec de telles blessures relevait du miracle


Zardak, Alek et Cord se tenait tous dos à dos pour protéger leur frère tombé. Tout autour d’eux, les loups les entouraient et grognait de plaisir. Les aventuriers avait beau regarder partout autour d’eux, ils étaient maintenant complètement encerclés par les lycantropes. Fourbus et souffrant tous de blessures profondes, les aventuriers ne tenait que par la force de leur volonté.

-Nous allons tous crever comme des lapins, se dit Alek. Ce sera comme un abattoir.


Les loups attendaient, semblant de complaire dans le découragement grandissant des trois compagnons. Ils adoraient ce moment de la chasse lorsque leurs victimes ne voyait plus aucune sortie et s’écrasait devant leur puissance. Ils avaient bien combattus, mais cette fois, ils ne leur résisteraient plus. Ce serait la curée…


Regardant les loups autour de lui, Zardak perçut deux silhouettes en retrait qui observait le combat avec attention. L’un énorme et puissant, l’autre plus petit et élancé. Il reconnut dans les ombres la tunique en lambeaux d’Oreth sur le corps du plus petit. Celui-ci les observait avec envie, n’attendant que l’ordre de Lucius pour se jeter dans la mêlée. Le Loup du désert n’avait pas envie de perdre son loup-magicien sans expérience durant le combat et l’avait gardé près de lui en attendant de les affaiblir. Bientôt, il donnerait le signal et se lancerait pour achever le travail si ses sbires ne les mettaient pas en pièces à leur prochaine attaque. Devant le corps musculeux et énorme du chef, on comprenait tout de suite pourquoi c’était le chef de la meute. Ce serait un combattant terrible, d’une classe complètement à part de celle de ses loups.


Le mage regarda Cord et Alek, ceux-ci semblaient se résigner à leur sort. Ceux-ci n’avait plus la force d’effectuer une résistance aussi acharné que la précédente. Ils mourraient tous en même temps sous le prochain assaut.


C’est l’Hallali… se dit Zardak
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Vieux 2013-02-12, 15h03   #35
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Re : Saga Namurienne

La Lune Rouge, partie 7


-Que fais t-on, maintenant? demanda Alek

-Euh, si on improvisait quelque chose? dit Zardak

-Il esquive tout ce que l’on fait, répliqua Alek. Ça ne sert à rien.

-Pas si ils ne peuvent plus bouger. Mais il faudra que vous faissiez vite, clama Cord qui venait d'avoir une idée.

En un instant, tous comprirent.

Cord empoigna son marteau à deux mains et le leva bien haut dans le ciel. Il se concentra profondément, oubliant ses blessures et chanta d’une voix claire et forte.

-Dod!! Seigneur des Pikens et Juge des Cieux et de la Terre. Accorde moi une partie de ta puissance et permet moi de frapper mes ennemis en ton nom. Grand Sage Éternel, j’en appel à toi!

À ces mots, les loups se précipitèrent vers le prêtre pour l’empêcher de terminer son incantation. Mais, déjà, Cord venait de planter avec force le manche de son marteau dans le sable en hurlant. Une lumière éblouissante jaillit soudainement du prêtre et Zardak vit un grand cercle de lumière blanche se dégager du prêtre pour envelopper en un instant tous les lycanthropes.

Au moment où ils vinrent pour bondir sur le prêtre, les loups semblèrent se pétrifier instantanément. Zardak les entendait grogner de toutes leurs forces contre les champs d’énergie qui les retenait. Concentré à l’extreme, Cord fournissait tout les efforts qui lui restaient pour maintenir son incantation.

-Grouillez-vous!! Je les empêche de bouger, mais je ne tiendrai pas infiniment! Hurla Cord à travers sa concentration.

Comprenant rapidement, le mage se tourna vers l’archer.

-À ton tour, vite!!

-Moi, je veux bien, répliqua Alek, mais je vais perdre un temps fou à les mettre tous en mire l’un après l’autre!

-Ça peut s’arranger, dit Zardak en concentra son énergie.
D’un geste, Zardak utilisa son contrôle des éléments pour incanter une mince plaque de glace sous les pieds d’Alek et la propulser dans les airs d’une colonne d’air extrêmement concentré.

Ayant maintenant tout le terrain en mire sous lui. Alek prépara sa première flèche. Zardak décida se rajouter sa touche personnelle et utilisa sa deuxième main pour incanter une enchantement qu’il envoya sur la pointe des flèches de l’archer. Alek vit alors ses flèches devenir d’un rouge brûlant et choisit sa première cible.

-Prenez ça ! Et dite bonjour au tanneur qui va recevoir vos sales peaux.

La première flèche fila droit dans l’épaule d’un loup et explosa avec force, laissant une énorme plaie béante. Une deuxième flèche suivit une seconde plus tard et mutila un second loup. Bien que blessé horriblement, ceux-ci tenaient toujours debouts.

Avec une rapidité défiant l‘imagination, Alek tira projectile sur projectile, faisant bientôt disparaître les loups dans un grand nuage de sable et de poussière provoqué par ses multiples déflagrations. Enfin, il se vengeait de ces saletés d’homme-bête qui avait failli le tuer, et chaque flèche partait avec une satisfaction grandissante pour l’archer. Grâce à sa précision sans pareille, Alek parvenait à viser parfaitement dans le brouillard qu’il créait lentement et prenait soin d’envelopper le plus de monstre possible dans les explosions. Les loups étaient plus résistants que tous ce qu’il avait combattu jusqu’ici et il ne voulait courir aucun risque. Inlassablement, il tira jusqu’à épuiser les flèches de son carquois.

Bientôt, Cord n’en put plus et cessa son incantation. Alek cessa de tirer et observa la scène plus bas alors que la poussière, la fumée et le sable redescendait. Le tout n’avait duré qu’une minute.

Au sol, éparpillé dans une mare de sang noir et rouge, les lycanthropes gisaient tous, horriblement mutilés par l’action combinée des trois aventuriers. Dans un ultime grognement, ceux qui avaient été le moins touché expirèrent leur dernier souffle, leurs yeux auparavant cruels et sans pitié devenu vides et morts.


Mais la célébration fut de courte durée. Furieux de voir sa meute être décimée, Lucius se précipitait vers eux, accompagné d’Oreth. Redescendu au niveau du sol, l’archer vit avec horreur le grand loup foncer vers eux.

-Que fais t’on, dit l’archer, son épée en main.

C’est alors qu’ils virent Kaerun revenir vers eux, horriblement blessé, mais résolu à s ebattre jusqu'à la fin.

-Nous allons nous battre! clama le Drake. Nous ne pouvons nous permettre de lui laisser Oreth.

Le grand loup était déjà auprès d’eux.


N’ayant plus de force magique, Zardak empoigna sa guisarme et tenta d’empaler Lucius. Sans aucun effort, celui-ci esquiva d’un bond l’attaque et décocha un terrifiant coup de pattes qui frappa durement le mage, l’envoyant presque aux portes de la mort et le faisant sombrer dans l’inconscience.

Vengeur, Kaerun et Alek se précipitèrent sur Lucius. D’un geste vif, le grand loup écarta d’un revers de sa patte l’épée courte de l’archer, l’assomma dans le même mouvement d’un dur coup d’épaule et lui mordit puissamment l’épaule gauche. L’archer hurla de douleur. Kaerun intervint et balança son épée de toute sa force vers le loup. Celui-ci lâcha Alek et esquiva sans peine le coup, avant de bondir férocement sur le Drake et le renverser par terre. Ayant été forcé de lâcher son épée, Kaerun forçait de toute la puissance de ses bras pour empêcher la gueule et les pattes du monstre de lui arracher la gorge.

Cord brandit son marteau et s’avança lui-aussi vers Lucius. Mais avant qu’il puisse porter son coup, une ombre bondit de derrière le grand loup et renversa le prêtre. C’était Oreth qui venait protéger son maître et qui força le prêtre à lâcher son arme pour se protéger des griffes mortelles.

Nez à nez avec Oreth, Cord vit une haine féroce de prédateur briller dans les yeux de son ancien compagnon.

-Son esprit est encore embrouillé… comprit t’il. Je dois tenter quelque chose. N’importe quoi.

Parvenant à se concentrer malgré sa position précaire, le prêtre prépara rapidement le sortilège de détection et destruction du poison et le projeta à travers le corps lycanthrope d’Oreth. Rapidement, le sortilège trouva la drogue qu’on lui avait donnée et la supprima de son sang.

Maintenant tout dépend de la volonté d’Oreth, se dit Cord.

Libéré de la mixture qui lui embrouillait le cerveau, le loup rageur plongea ses yeux dans ceux du prêtre et sentit soudainement ses souvenirs revenir à lui : ses parents, sa rencontre avec le groupe, ses aventures avec eux, sa morsure. Il revoyait passer sa vie dans les yeux du prêtre en quelques instants. Il réalisa soudain l’ampleur du geste qu’il allait commettre et regarda autour de lui. Lucius avait déjà attaqué et s’apprêtait à tuer ses compagnons un à un, sans aucun effort, à commencer par Kaerun qui tentait dans un effort désespéré de combattre la force par la force.

Ayant de nouveau la tête claire, Oreth libéra Cord de son emprise et bondit avec rage sur Lucius, dont les griffes allaient transpercer la gorge du Drake. Surpris, le grand loup reçut l’impact de plein fouet et fut forcé de lâcher sa proie pour faire face à Oreth. Surpris, le Loup du Désert se releva rapidement et ses yeux devinrent haineux en voyant l’auteur de l’attaque.

-Sale néophyte! Je suis ton maître et tu me dois obéissance aveugle. Puisque tu entends me défier, je vais te donner la punition que tu mérites.



Oreth se faisait peu d’illusion sur l’issue d’un combat en règle. Lucius avait la force de lui arracher la tête d’un simple coup de patte, en plus d’être beaucoup plus rapide que lui. Mais le nouveau loup avait un atout que n’avait pas Lucius.

Il était un mage…


Bien que son nouveau corps ne lui permette pas encore de parler de façon assez complexe pour incanter, le mage avait depuis longtemps maîtrisé ses sorts à tel point qu’il pouvait y faire appel d’une simple pensée. Devant lui, Lucius bondissait pour lancer son premier assaut

Incantem Hastega

Faisant appel au sortilège de hâte, le mage doubla sa vitesse et esquiva à une vitesse fulgurante l’attaque de Lucius, qui resta un instant complètement surpris. Oreth n’hésita pas et d’un second bond, porta le premier coup de griffes qui laissa 5 traits rouges sur le visage de Lucius.

Le combat s’engagea alors, sous les yeux ébahis de Kaerun et Cord, les deux seuls encore conscients. Devant eux, les deux lycanthropes s’entre-déchiraient avec une sauvagerie inhumaine, brutale et acharnée. Morsures, lacérations et coups de pattes s’enchaînaient à une vitesse et une force qui dépassait tout ce que les guerriers avaient vu jusqu’ici. Lucius était incontestablement le meilleur combattant des deux, mais les pouvoirs et la volonté indestructible d’Oreth le gardait toujours dans le combat, malgré des blessures qui aurait tué tout humain normal sur le coup. Pendant de longues minutes, les deux loups se battirent dans le sable, leur hurlement de rage trouant la nuit.

Oreth se servait de sa vitesse pour esquiver les terribles coups de Lucius. Le grand loup était possédé d’une fureur grandissante devant son adversaire qui osait lui résister et multipliait les attaques de toute genres. Oreth esquiva avec peine un grand coup circulaire, et balança ses griffes dans le large torse du grand loup. Malgré le sang qui perla sur sa poitrine , Lucius se vengea d’un terrifiant coup d’épaule qui renversa le mage par terre.

Voyant enfin le loup-magicien vulnérable, Lucius bondit pour achever le travail. Voyant le danger, Oreth se concentra et fit appel de toutes ses forces à ses dons magiques.

Spiritis Pyrem Aegis

Au moment ou Lucius allait planter ses griffes dans la gorge du mage, un grand bouclier de flammes se dressa devant lui, brûlant violemment le grand loup au cours de son attaque et forçant ce dernier à stopper son assaut et s’écarter pour éviter d’autres brûlures. Oreth se releva rapidement, son incantation se dissipant dans l’instant.

Lucius n’était pas un combattant de la dernière pluie et mima une douleur horrible, comme s’il avait été blessé atrocement. Comme il l’avait prévu, l’esprit féral non contrôlé du mage prit le dessus sur sa logique à la vue de son adversaire diminué et Oreth se lança à l’attaque avec fureur. Lucius attendit qu’il se rapproche, puis esquiva brusquement le coup, à la surprise du loup-magicien. Son adversaire encore prisonnier de son élan, Lucius se glissa derrière lui et lui laboura furieusement le dos de ses griffes dans un enchaînement rapide avant de mordre rageusement l’épaule de son adversaire. Une avalanche de douleur submergea Oreth pendant que Lucius donnait un dernier coup de dent avant de se retirer pour éviter les griffes du mage. D’une roulade, le mage s’écarta de son adversaire et se redressa pour y faire face. Le grand loup ne voulait pas laisser à son rival le temps de préparer un nouveau sort et se précipitait déjà d’une nouvelle lancée.
Tournant la tête, Oreth voyait déjà Lucius complètement dans les airs, toutes griffes devant, comme un tigre sautant sur sa proie. N’ayant pas le temps de réfléchir, le mage fit confiance à ses instincts et se laissa rouler pour laisser passer Lucius au-dessus de lui, tout en se servant de ses pattes comme d’une catapulte pour balancer le grand loup, qui s’écrasa dans le sable un peu plus loin, avant de se relever d’un bond.


Les deux adversaires, épuisés, se retrouvèrent l’un devant l’autre. Oreth était fourbu et du sang coulait abondamment de son torse et de son dos. Lucius était lui aussi en piteux état, mais sa forte carrure lui fournissait une endurance que n’avait pas Oreth. Le mage savait que le dernier assaut serait le dernier, il n’aurait pas la force de tenir un combat d’endurance contre Lucius.

Dans un hurlement assoiffé de sang, Lucius se précipita à nouveau vers lui. Oreth se tint prêt, puis au dernier moment, prononça dans sa tête la formule du sortilège d’invisibilité.

Ehnerem Umbra Vipare

Devant les yeux de Lucius, Oreth disparut soudainement et son coup trancha de l’air. Lucius tenta de le retrouver de son odorat, mais l’odeur des cadavres de ses anciens loups imprégnait l’air et masquait entièrement celle du mage.

Oreth profita de son invisibilité pour se glisser tout juste devant Lucius, puis rapidement bondit toutes griffes devant, redevenant soudainement tout juste sous les yeux du grand loup, surpris. Oreth profita du moment et planta toutes ses griffes dans la large gorge de Lucius avant de donner un coup sec sur les cotés pour les dégager et élargir la plaie, avant de frapper puissamment Lucius de ses pattes pour l’éloigner de lui. Mais la contre-attaque ne vint jamais. Dans un gargouillement horrible, Lucius vit toute sa vie s’échapper à grand bouillon de sa blessure et s’effondra en murmurant.

-Prince des Héritiers, venge-moi…
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Vieux 2013-02-12, 15h03   #36
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La Lune Rouge, partie 8

Son ennemi vaincu, Oreth tourna sa mâchoire ensanglantée vers la lune rouge et poussa un grand hurlement de victoire affirmant sa suprématie sur le désert. Il avait goûté au sang et en éprouvait une sensation extatique qui lui faisait oublier toutes ses blessures. Il adorait cette sensation du liquide de vie au goût légèrement salé coulant le long de sa mâchoire jusque dans sa gorge. Il en avait besoin d’autre, il avait encore faim…

Son regard se tourna alors vers les aventuriers.


Encore conscient malgré ses blessures, Cord vit le regard affamé du loup se tourner vers lui. Il avait goûté à la mort et au sang et en redemandait. Le prêtre sentit qu’il devait faire très vite. Si Oreth les attaquait à leur tour et goûtait à nouveau à l’extase de la mort, son esprit féral prendrait le pas sur sa logique et il ne vivrait plus que pour la chasse. Il serait impossible de le ramener à un état d’esprit normal

Voyant le loup se rapprocher, Cord chercha dans son esprit la force de se concentrer à nouveau. La tâche était des plus ardue, ses blessures et précédentes actions lui ayant pompé une grande partie de son énergie. Avec le stress qu’il éprouvait à l’idée de perdre définitivement Oreth en cas d’échec. Le loup n’était plus qu’à quelques mètres de lui et semblait savourer la peur qu’il inspirait.

Cherchant dans ses dernières réserves d’énergie, Cord se concentra profondément et prononça sa prière.

-Dod!! Juge Éternel qui nous guide par sa sagesse. Frappe le mal qui ronge l’esprit de cet homme et délivre le de son emprise. Dieu des Justes, j’en appel à toi!

Les mains du prêtre s’illuminèrent alors d’une grande lumière blanche et éblouissante. Cord pointa alors ses paumes vers le loup et laissant filer un grand rayon de lumière qui frappa Oreth. En son for intérieur, Cord priait que sa prière de délivrance de la malédiction fasse effet, avant de s’évanouir de son manque d’énergie.

Sous l’action de la lumière, le corps blessé du loup-magicien fut alors secoué de grands spasmes alors que celui-ci poussait de grand hurlement pour s’en extirper. Dans l’esprit d’Oreth, la bataille faisait rage. Son esprit refusait catégoriquement toute délivrance et se débattait violemment contre la lumière qui tentait d’extirper la bête en lui. Il ne voulait pas retourner à la vie complexe des humains, il préférait de loin la vie de loup, composé de chasse et de meurtres, à la recherche de cette fabuleuse sensation qui le secouait lorsqu’ils goûtaient au sang de ses ennemis.

Mais quelque chose en lui résistait, alimenté par la lumière. Sa mémoire, ses sentiments et sa logique lui ramenait des images et des émotions de sa vie passée et le confrontait au choix. Si il désirait réellement sa vie de loup, il lui faudrait alors tuer ses anciens amis un à un. Cela, il sentait qu’il ne pouvait le faire, il devait résister à la bête. Malgré la séduction qu’elle opérait sur lui, il devait résister, s’en échapper.

Voyant qu’elle était en train de perdre Oreth, la bête se débattit et s’accrocha de toutes ses forces à son esprit afin de le ramener dans l’abîme ou elle l’avait plongé. Mais c’était sans connaître la force mentale du mage. Aidé par l’action de la lumière, Oreth se décida pour la délivrance et poussa un grand cri en se libérant brusquement.

Défaite et vaincu, la bête en lui quitta son esprit soudainement. Le mage vit alors son corps blessé rapetisser et perdre sa fourrure, redevenant de forme humaine. Même ses lourdes blessures disparurent alors que sa chair et ses os se reformaient à leur position originale.

Il était libre…


Redevenu lui-même, Oreth prit compte de la situation autour de lui et vit tout ses compagnons étendus dans le sable, inertes. Craignant le pire, le mage se précipita vers le prêtre, tout juste devant lui et examina son état. Cord vivait encore, mais souffrait de grandes blessures qui l’attirait inévitablement vers la mort. Mettant sa puissance maximale dans un sort de soins, Oreth apposa ses mains sur le corps du prêtre et laissa filer l’énergie bienfaitrice.

Comme dans un sursaut, le prêtre se réveilla et vit ses blessures se refermer et rétrécir, ainsi que son énergie remonter. Certaines blessures n’avait fait que diminuer , mais le sortilège les avait rendu à un niveau acceptable qui permettait de remettre leur guérison à un peu plus tard.

-Content de te revoir, s’exclama Cord, heureux de voir que sa prière avait été entendue

-Moi-aussi, je suis content de te revoir, lui répondit Oreth. Si tu eux te lever, viens m’aider à porter secours aux autres, je crains pour leur vie.

-Entendu, répondit le prêtre en se levant.

Usant de tout les sortilège à leur disposition, Oreth et Cord portèrent secours à leurs coéquipiers. À leur grand bonheur, ceux-ci étaient encore vivants, mais aux portes de la mort. Pendant de longues minutes, les deux soigneurs travaillèrent d’arrache-pied, luttant contre la montre, et parvinrent aux bouts de leurs efforts à ramener les blessures de leurs compagnons à un niveau qui ne mettait plus leur vie en danger. Cord passa un temps particulier à supprimer toute traces de contamination lycanthrope de la morsure d’Alek. Personne ne voulait d’une seconde transformation.

Épuisés, ils s’endormirent tous au milieu des cadavres…


Au matin, Cord fut réveillé par une pression sur sa joue. Ouvrant les yeux, il vit avec surprise son cheval qui tentait de le réveiller de son museau à l’instar des autres. Les braves bêtes étaient parvenus à briser leurs longe pour s’enfuir pendant le bataille pour éviter d’être dévorés et étaient maintenant revenu vérifier que la bataille étaient bel et bien terminé et que leurs maîtres allaient bien.


Se levant, ils constatèrent qu’Oreth étaient déjà debout depuis un moment et les attendaient, veillant sur eux.

N’ayant pas été pour la plupart dans un état physique suffisant pour constater son retour à la normale, ce fut d’heureuses retrouvailles entre les aventuriers.
Mais la route était encore longue et la vision d’Oreth se faisait de plus en plus claire. Il laissa ses coéquipiers prendre un peu de temps pour manger et panser leurs blessures, le plus souvent avec des parties de leurs vêtements. Oreth lui-aussi s’était changé, son ancienne robe de mage ayant été réduite en lambeaux pas sa transformation et son combat.

Après une heure de préparation, les aventuriers se remirent ainsi en route sur leurs chevaux. Ils devaient encore traverser le désert.

S’entama alors un long et pénible voyage pour le petit groupe. Seuls et fatigués de leurs blessures, dans l’océan de sable, un soleil brûlant au-dessus de la tête avec des rations faméliques, l’exercice s’avérait un véritable calvaire. Le seul qui se tenait toujours aussi droit était Oreth, comme s’il refusait de plier sous l’effort qu’exigeait le voyage. Tous avaient remarqué à ce sujet un profond changement de personnalité chez Oreth. Il semblait avoir mûri et dans ses yeux brillait la flamme d’une force nouvelle, empreinte d’une nouvelle détermination et d’une grande sagesse. Sa voix s’était modifiée aussi, devenu plus forte et plus posé, faisant en sorte que chacun de ses mots était écouté avec un respect nouveau. Il avait vu et expérimenté la fureur bestiale à son état le plus pur et en était ressorti. Visiblement, l’expérience l’avait fortifié, car il semblait maintenant encore plus puissant mentalement qu’auparavant, comme si plus rien ne pouvait le corrompre à nouveau. C’était comme si son âme avait soudainement vieilli de cent ans tout en gardant les traits de sa jeunesse comme la détermination et le courage.


Le périple dura plus d’un mois. Pour économiser leur faible rations, les aventuriers étaient souvent obligé de se priver plusieurs jours d’affiler avant de manger quelques miettes, juste pour survivre. Plusieurs fois, les aventuriers furent tentés de piger dans les poches d’avoine de leurs chevaux avant de juger que ceux-ci en auraient besoin pour espérer les mener à terme de ce voyage. Par bonheur, l’eau ne leur manquait pas, grâce aux pouvoirs d’Oreth, mais s’ils n’aboutissaient pas bientôt, ils seraient rapidement emportés par la famine.

C’est alors qu’enfin dans le désert, ils trouvèrent les premières pousses d’herbes, puis de nouvelles de plus en plus nombreuses à mesure qu’ils avalaient les kilomètres. Après trois autres jours d’épreuve, leur rations étant depuis longtemps terminées. Ils quittèrent l’océan de sable et débouchèrent sur les grandes prairies de Dandura. Ils rencontrèrent alors pour la première fois depuis des mois une habitation et furent accueilli par un fermier hospitalier et sa femme qui les avaient vu venir de loin, en piteux état. Les aventuriers acceptèrent avec grand plaisir et dévorèrent avec appétit tout les plats qu’on plaçait devant eux. Ils n’avaient pas mangé de vrais repas depuis leur arrivée au camp des nomades et remercièrent de tout cœur l’aimable couple de leur bonté.


Au moment de quitter, le fermier approcha le groupe

-Ahum, pardonnez mon extrême indiscrétion, mais pourrait-je savoir ou vous allez pour avoir passé tant d’épreuves?

-Nous désirons nous rendre à Thyl, répondit Oreth.

-Mah! Je suppose que vous n’en avez pas entendu parler. Des mercenaires gardent la route et empêche quiconque de passer pour se rendre à Thyl. J’ai essayé récemment d’aller y vendre mes bœufs, mais on m’a repoussé à coup de bâton et de fouet, dit le fermier en montrant les marques de fouet sur son épaule.

-Étrange, dit Oreth. Il me semblait que Thyl était une communauté pacifique.

-Ahum!Oh si!, jusqu’à dernièrement. Personne ne sait ce qui s’est passé, mais depuis une semaine, des mercenaires garde la route et refoule tout ceux qui veulent passer. Je vous conseillerais de passer votre chemin si vous ne voulez pas tâter du fouet.

-C’est gentil de votre part. Nous garderons vos conseils en tête, termina Cord

Kaerun laissa un généreux montant pour remercier le couple de leur hospitalité, puis ils prirent congé, reprenant leur route avec plusieurs doutes leur parcourant l’esprit. Pourquoi diable bloquerait t’on la grande route de Thyl alors que c’était le seul moyen de rejoindre la ville, qui était réputée pour ses commerçants, son art et le code de conduite très strict de ses habitants.


La prochaine étape de leur chemin était de traverser la grande forêt de Saîman. Ils décidèrent donc de camper pour la nuit.

Oreth prit le premier tour de garde et entra dans une méditation profonde ou ses sens de détection se trouvaient décuplés.

Après une heure de garde, il lui sembla sentir quelque chose d’anormal. En tentant de se concentrer sur l’origine de cette anormalité, il eut soudain une vision dans son esprit.


" Dans un bois sombre, entre les arbres, un individu entièrement masqué et encapé de noir fait rapidement son chemin. Il semble fourbu et râle atrocement. Il court comme si le démon était à ses trousses.

Soudain, il s’effondre par terre et hurle en se tenant la tête. Il tourne brusquement la tête vers lui et Oreth voit que seul son œil gauche n’est pas masqué. Oreth voit la pupille qui le regarde s’enflammer d’une lueur malsaine et démente qui traduit une douleur atroce. L’être se met alors à hurler d’un cri terrifiant et une lumière éblouissante jaillit de son corps. La vue d’Oreth devient alors brouillé et parasité, l’empêchant de voir ce qui se passe. Il sent alors une puissance terrible se réveiller et entend un horrible cri de désespoir. La vue du mage se coupe alors brusquement. "

Oreth se réveilla en sursaut de sa vision et prit quelque temps pour tenter d’en comprendre la signification. Qui était ce personnage et quelle était la source de cette lumière malsaine? Que cherchait t’il et pourquoi cet embrouillement.

Oreth regarda alors autour de lui.

Qui que se soit, il n’est pas loin… se dit le mage
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Vieux 2013-02-12, 15h04   #37
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Le Globe d’Ashera, partie 1



Debout devant la forêt, Oreth fixait attentivement les arbres comme s’il pouvait voir au travers. Lévitant au-dessus du sol, les yeux ouvert, on aurait pu le prendre pour un moine en méditation. En fait, Oreth était on ne peut plus concentré à ressentir toute le monde autour de lui, cherchant une présence.

Soudain, ses sens magiques se mirent en état d’alerte. Il venait de percevoir une manifestation magique qui avait filtré au travers des arbres. Oreth se concentra sur la source et perçut une puissance magique d’une rare intensité qui se manifestait au cœur de la forêt, parvenant sous forme de murmures étouffés par la densité des arbres centenaires.

Oreth émergea alors de sa transe en sursaut et réveilla ses compagnons, leur disant que quelque chose d’anormal se produisait dans la forêt. Sitôt dit, les aventurier se levèrent d,un bond. Kaerun fut comme d’habitude le premier debout, ses cauchemars récurrents ayant l’habitude de le garder semi-éveillé. Tous l’avaient questionné sur l’objet de ceux-ci, mais chaque fois, le grand Drake s’était enfermé dans un mur de silence, terrifié à la seule idée d’avoir à en parler. Quoi que se soit, c’était la seule chose qui semblait vraiment effrayer le guerrier.

Oreth en tête, le groupe pénétra dans les bois, armes à la main, tenant leurs chevaux en bride. Ils préféraient les emmener avec eux, la pensée de les laisser derrière sans surveillance étant beaucoup trop dangereuse avec la rumeur d’une entité inconnue aux alentour.

Après plus de deux heures de marche à travers les bois, Zardak s’étonna qu’ils n’aient absolument rien rencontré. Ces bois étaient réputés pour être l’habitat de nombre de créatures plus ou moins pacifique qui ne craignait pas la présence d’humanoïdes. Mais, il n’y avait absolument rien… comme s’il étaient tous cachés et terrifiés…

Le groupe déboucha alors dans une large clairière. Tous furent frappés par le décor qui s’offrait à eux…

-Par Dod et tous les dieux! Que s’est t’il passé ici? S’exclama Cord.

Devant eux, ce qu’ils avaient pris pour une paisible clairière était en fait un lieu dévasté. Plusieurs arbres géant gisaient arrachés, brûlés ou même déchirés en pièces. Le terrain n’était guère mieux. Parsemé d’herbe et de fleur d’ordinaire, celui-ci avait été réduit à des gravats brûlés, desséchée et stérile, comme si une puissante magie avait été à l’œuvre. L’air était lourd et semblait porter toute la désolation du lieu, formant un brouillard épais qui parcourait le sol comme un tapis voulant cacher cette blessure faite à la forêt.

Kaerun sentit alors sa marque au bras dégager une douleur sourde et porta sa main à son épaule. Oreth vit son geste et sentit une manifestation magique. Il s’approcha de lui

-Tu es blessé? Puis-je voir?

Peu désireux de montrer la marque maudite, Kaerun répondit par la négative.

-Kaerun, montre moi!

Tous furent saisi par le ton soudainement très dur et impérieux du mage. Visiblement, Oreth n’entendait pas à rire. Résigné, le Drake releva sa manche déchiré, laissant les autres découvrir avec stupeur le tatouage noir qui lui entourait le bras. Il ne leur avait pas encore parlé de la mission que lui avait confié Redjik.

Le tatouage semblait réagir à l’endroit et s’était strié de rainures rouges qui irridiait de plus en plus alors qu’il s’avançait dans la clairière. Comprenant qu’il y avait un lien entre la marque, sa vision et cet endroit, le mage apposa sa paume sur la marque noire.

Une vision enveloppa alors l’esprit du Vixen et du Drake…

"Quelque chose d’encapé se tenait devant eux, recroquevillé au sol et semblait hurler. Leur vision était toute embrouillé et ne les laissait que distinguer vaguement les évènements. Le corps de la chose se releva soudainement dans un grand cri inhumain et dégagea une grande lumière rouge qui enveloppa son corps comme un halo. L’instant d’après, l’être retira ce qui sembla être des bandelettes autour de son visage et se découvrit. Du à l’embrouillement de leur vision, Kaerun et Oreth ne purent rien distinguer de ses traits, mais il devinèrent qu’il n’était pas humain. Ils virent alors l’entité agiter les bras en tout sens, déracinant les arbres d’un mouvement de la main, desséchant la terre en y enfonçant le pied ou brûlant tout d’un rayon jailli de son œil droit.

Kaerun et Oreth distinguèrent alors deux autres arrivants, qu’il devinèrent être des soldats vu la lance qu’ils portaient. Ils poussèrent un grand cri en découvrant la source de tout ce vacarme, alertant ainsi l’entité. Celle-ci sembla rire et fit voltiger les soldats d’un mouvement de sa main, avant de les empaler sur des branches d’arbres. Suite à cela, la vision des aventuriers s’embrouilla de plus en plus, avant de s’éteindre sous le rire sadique de la chose dans la clairière. "

-Oreth… Kaerun, vous allez bien? Demanda Cord, inquiet

Les deux aventuriers sortirent de la vision et revinrent à eux. Oreth s’écarta du Drake et regarda aux alentours.

-Cela s’est passé ici…Quoi que ce soit, cette chose est passée ici, déclara Oreth, s’adressant plus au grand Drake qu’aux autres.

-Qu’est-ce qui est passé ici? Demanda Zardak

-La chose qui est responsable de tout cette destruction et de la mort de ces deux soldats, dit Oreth en pointant les branches d’un arbre.

Duquel pendait deux corps à demi-calciné, leur lances à la main.

-Je crois que Kaerun à quelque chose dont il devrait nous informer, continua Oreth.

Tous se tournèrent vers le Drake, mais un bruit de pas approchant le coupa avant qu’il ne puisse répondre. Une troupe d’hommes à l’équipement inégal, armés de lances et d’épées, fit irruption dans la clairière. Tous arboraient quelque part sur leur armure un petit écusson symbolisant un grand dragon aux paumes ardentes entourant une couronne traversé d’une épée. Assurément, c’était des mercenaires engagés pour inspecter la forêt et repousser les voyageurs voulant se rendre à la route.

-Hey, vous!! Vous n’avez pas le droit de passage en ces terres, ordre du maire de Thyl

-Pour quelle raisons? Demanda Cord, placide

-Parce que c’est comme ça, espèce de chiens galeux. Avant de partir, dites-moi si vous avez vu deux de mes hommes dans le coin.

-Chef!! Ils sont là! Dit l’un des mercenaires en pointant les cadavres empalés à l’arbre

Le chef jeta un regard horrifié sur les deux cadavres, puis se retourna vers le petit groupe d’aventuriers.

-Ils les ont tués!! À moi, mes hommes! Faites leur la peau!!!

-Mais nous n’avons rien fait, s’indigna Cord

Trop tard, visiblement les mercenaires n’avaient aucune envie de savoir s’ils étaient les réels meurtriers. Ils ne voyaient qu’une proie facile dans ce groupe d’aventuriers arborant de nombreuses blessures, des armures et des vêtements déchirés en lambeaux et les signes d’une grande fatigue.

En un éclair, Kaerun lâcha la bride de son cheval et libéra la grande épée de Karm, qu’il avait renommée Karadhil. À la vue de la grande épée rouge feu, les mercenaire eurent un mouvement d’hésitation, permettant aux aventuriers de prendre l’initiative et d’amorcer le combat. Cord étant le plus près des mercenaires, il fut le premier à les rencontrer et balança un fulgurant coup de marteau sur le premier. Comme s’il eut été frappé par un taureau en pleine charge, le mercenaire fut propulsé plusieurs mètre plus loin, son armure et ses os brisés à l’endroit d’impact. Un simple coup d’œil confirma à Cord que son adversaire était maintenant hors d’état de combattre.


Kaerun évita d’un mouvement de tête la lance qui filait vers ses yeux et inspira profondément, avant de cracher puissamment un grand nuage de gaz corrosif sur les deux mercenaires devant lui. Ceux-ci lâchèrent leurs armes en hurlant, se portant la main au visage et au corps dans une vaine tentative pour se protéger du gaz qui leur rongeait leur armure et leur peau. Le Drake leva alors Karadhil et abrégea leurs souffrances de deux coups secs. Il vit alors le capitaine de la bande encocher une flèche dans sa direction. La flèche qui partit ne fut pas de lui toutefois, car Alek avait été plus rapide et avait visé en pleine gorge. Dans un gargouillement, le chef s’écroula, sa flèche encore encochée…


Zardak se concentra pour préparer un sortilège, mais Oreth posa sa main sur son bras pour l’en empêcher

-Cet endroit a assez souffert par la magie, nous ne devrions pas en rajouter

-Tes paroles sont sages, Oreth, accorda Zardak en éteignant l’énergie de ses paumes. Je suis d’accord. C’est donc par le métal de ma lame que je combattrais ces hommes sans honneur.

Sur ces paroles, il libéra sa guisarme et s’avança vers le combat. L’un des mercenaires s’avança aussitôt pour le défier et balança un grand coup d’épée vers le mage blanc. D’un geste empreint de finesse, Zardak bloqua la lame tout en jugeant de la valeur de son adversaire. Visiblement un guerrier sans entraînement qui n’avait connu que des combattants de calibre moyen ou bas. D’un mouvement rapide, le mage fit alors tournoyer son arme, déséquilibrant le mercenaire de deux solides coups de l’extrémité sans lame de son baton. Complètement désorienté et à demi-assommé, le mercenaire n’eut le temps que de voir la guisarme effectuer un rapide tourniquet avant de sentir la lame d’acier lui lacérer la gorge. En mourant, le guerrier se dit qu’il n’aurait jamais cru être battu aux armes par un mage…

Vengeur, un autre guerrier libéra une petite hache de lancer et arma son bras pour la projeter vers Zardak. Un sifflement se fit entendre, puis un deuxième et l’homme s’écroulèrent, deux carreaux de la petite arbalète à deux coups d’Oreth fiché en pleine tête.

Voyant la vitesse à laquelle leurs compagnons étaient tombé devant les armes des aventuriers et dépourvus de chef, les derniers mercenaires hésitèrent, puis prirent la fuite à travers bois, jugeant leurs adversaires de trop haut calibre pour eux. Satisfaits, le petit groupe rangèrent leurs armes et reprirent leur chemin à travers bois, laissant sur place les morts et les blessés de leur assaut. Seul Alek s’attarda pour ramasser sur le corps de ses victimes les quelques flèches qu’il avait tirées. Depuis leur combat contre Lucius et ses loups, il devait se montrer économe avec ses munitions et ramassaient donc toutes celles encore intactes.


Après quelques heures de route, Zardak s’adressa à Kaerun, laissant toutefois tout le groupe entendre ses paroles

-Mon frère, le combat de tout à l’heure a interrompu notre discussion. Maintenant que les choses se sont calmé, daignerait tu nous éclairer sur cette marque que tu arbore au bras?

Kaerun avait espéré qu’ils aient oubliés cet épisode, mais s’éxécuta tout de même avec résignation

-Cette blessure est le sceau du pacte que j’ai conclu avec Redjik le Voyageur pour sauver Oreth des Cavaliers. C’est un ancien ami à moi dont la mémoire remonte à mon passé de mercenaire. Il a été infecté d’une malédiction qui a envahi son corps et a accepté d’ouvrir un portail vers le camp des Cavalier en échange de la promesse de demander sa libération si jamais je venais à recevoir la possibilité d’un souhait divin. En guise d’aide –mémoire, il m’a apposé ce tatouage maudit dont je ne pourrai me débarrasser qu’à sa libération.

-Tu aurais dû nous en parler auparavant, mon frère. Nous ne savons pas quels maléfices cette blessure peut contenir, s’offusqua Zardak

-J’en suis conscient, frère, mais c’était le seul moyen en vue de sauver Oreth. De plus, Redjik aurait pu nous tuer dix fois durant notre soimmeil si l’envie lui en avait pris. Je crois que l’on peut lui faire confiance.

-Je l’espère de tout mon cœur, mon frère, car le contraire pourrait signifier notre perte à tous. À l’avenir, tâche de nous aviser lorsque un tel choix se présentera. Ton impulsivité pourrait te jouer des tours dans d’autre cas

-J’accepte la critique et m’en souviendrais, frère. Mais je ..

-Le reste n’importe plus, signifia Oreth, d'un ton doux sans réplique. Ce qui est fait est fait et nous ne pouvons revenir en arrière. Kaerun est marqué et je suis persuadé que ce Redjik est celui que j’ai vu dans ma vision. Le plus urgent pour le moment est de nous rendre à Thyl et de comprendre ce qui s’y passe. Ma vision se clarifie de jour en jour et me fait écho d’évènements graves. J’ai aussi le sentiment que Redjik est étroitement lié à cette affaire. D’ailleurs, nous pourrons bientôt le vérifier, nous sortons de la forêt.


En effet, ils sortaient de la forêt et loin devant eux, un grand nuage noir recouvrait une ville au loin…
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Le Globe d’Ashera, partie 2


Continuant leur longue marche, il débouchèrent enfin sur la grande route menant à Thyl et enfourchèrent leurs montures pour avancer plus rapidement. Le paysage défilait rapidement et bientôt, les silhouettes brumeuses des bâtiments firent leur apparition. Ceux-ci étaient encore à quelques distances, mais on pouvait distinguer qu’ils étaient tous enveloppés d’un profond brouillard sombre.


Quelque chose retint alors l’attention d’Alek sur le coté de la route. Avec surprise, il vit des corps de mercenaires à demi déchiqueté et brûlés sur le bas-côté. Une profonde nausée lui monta au ventre alors qu’il désigna les cadavres à ses compagnons.

Zardak observa à son tour les cadavres et comprît immédiatement la raison de leur mort. Ils étaient quasiment identiques dans leur mort à ceux dans la clairière. Tous semblait avoir mourut sur le cou, avant même d’avoir dégainés leurs armes.

-Je crois que Redjik est passé par là, signala le mage. Nous devrions restez sur nos gardes.

Ses compagnons approuvèrent et se remirent en route, mains sur leurs armes et l’œil plus attentif que jamais.


* * *

Plus loin, dans le bureau de la mairie de Thyl, un homme rondouillard aux traits hautain de la noblesse arborant une forte moustache rousse écrivait d’une écriture fine, tirée de la noblesse, sur un parchemin. Entièrement concentré à on ouvrage, il n’entendit pas la porte de son bureau s’ouvrir pour laisser entrer un Drake de forte stature aux écailles rougeâtres arborant une lourde armure à pointes couleur ébène. Ses yeux luisant témoignaient d’une grande expérience de combat et d’une froideur si dure qu’on aurait cru à de la glace. Il arborait sur son armure le même insigne que celui des mercenaires. Sa voix retentit alors dans la pièce, sarcastique et glacé comme la mort.

-Occupé à planifier un nouveau meurtre, votre seigneurie?

L’homme sursauta de frayeur et leva la tête pour voir l’arrivant. Sa frayeur diminua en reconnaissant celui-ci.

-Kayn Sulthor… Je ne vous ai pas entendu arriver. Justement, j’écrivais une lettre au Prince.

-Si c’est pour l’informer de votre échec, c’est inutile. Le Prince des Héritiers vient d’arriver en ville.


-Le Prince est ici? S’horrifia l’homme. Ce n’est pas de ma faute, ce sont ces damnés chevaliers qui refusent de nous accorder l’accès au temple. Surtout depuis que le maire s’est retranché avec eux dans la cathédrale.


-Alors prenez les moyens pour les convaincre de gré ou de force car le Prince n’a pas la vertu d’être patient. D’autant plus que la cérémonie du Renouveau est dans quelques jours à peine.


-Dites lui que tous sera en ordre au moment venu. Ils ne nous opposeront plus de résistance et le maire sera hors d’état de nuire.


-Ce n’est pas tout, car nous venons d’apprendre que le groupe d’aventuriers que nous avions cru morts sont encore en vie et se dirigent vers Thyl. Apparemment, leur mage est guidé par des visions.


-Ils ont résisté à Lucius!!!? Et à vos mercenaires!? Impossible.


-Oui, donc ne perdez pas une minute et débarrasser nous en. Le Prince ne veut pas de leur présence ici. Tout doit se dérouler sans encombre.


-Je vais mettre leur tête à prix et faire placarder les affiches dans toute la ville. Avec l’armée d’assassins que le Prince a attirés ici, ils ne respireront pas plus d’une heure dans nos rues.


-Vous avez intérêt, Brugnor. Car sinon, c’est vous qui ne respirerait plus dans les heures qui suivent. Le Prince n’est pas reconnu pour son caractère indulgent.



Kayn Sulthor sorti alors de la pièce, dans le lourd craquement de ses pas qui écrasaient le plancher de bois lustré. On entendit ses pas s’éloigner, puis disparaître complètement, laissant Brugnor éponger la sueur froide qui lui coulait sur le front.

* * *



Après de longues minutes de route sans encombre, les aventuriers arrivèrent finalement devant les bâtiments embrumés. La nuit était tombée et tout était silence. Les rues sombres et désertes inspirait une atmosphère lugubre dans le brouillard et inspirait un certain malaise.

Prudemment, les aventuriers s’avancèrent dans la ville de Thyl. Le brouillard les enveloppa, ne laissant que la forme de leurs silhouettes se découper dans la brume. Ils progressèrent ainsi plusieurs minutes durant, guettant la moindre activité.

Sans se douter qu’ils étaient observés depuis de longues minutes…


Des toits et des sombres ruelles, des yeux experts dans des capes noires les regardaient progresser en évaluant leur force. Un groupe fatigué, avec des armures et vêtements en lambeaux montés sur des chevaux épuisés. Ils avaient plus l’allure d’un groupe de naufragés que d’aventuriers, mais leur regard semblait vif. Peu importe, jamais ils ne pourraient les trouver dans une telle brume.


L’une des formes encapés chargea son arbalète et visa la tête du fermeur de marche, un grand Piken arborant une armure à demi-déchirée. Patient, il visa lentement jusqu’à avoir sa cible droit dans sa ligne de mire et pressa lentement la gâchette.


Cord crut entendre un bruit et tourna d’un coup sec la tête pour en voir la source. Il eut à peine le temps de voir que ce n’était qu’un pauvre rat qui griffait le sol avant de voir un trait foncer vers lui et venir lui labourer la tempe, creusant un sillon sanglant avant de poursuivre sa route. Cord poussa un cri pour alerter ses compagnons et remercia intérieurement Dod pour lui avoir fait instinctivement regarder ce rat. S’il ne l’avait fait, le carreau lui aurait traversé la tête.

Sentant un immense danger, Oreth étendit brusquement les mains en se concentra très puissamment sur le sortilège du sortilège de bouclier incrusté dans sa mémoire, créant un grand champs de force autour de lui et ses compagnons.

Bienheureuse fut cette inspiration, car moins d’une seconde plus tard, des dizaines de carreau et de flèches destinés à leur groupe s’abattaient en même temps sur la protection qu’avait créée le mage.


Alek réagit prestement et décocha à son tour deux traits coup sur coup. Mais la brume lui voilait complètement la vue et ses flèches ne percèrent que de l’air, se perdant dans la nuit.

Kaerun sentit alors des mouvements dans la ruelle près de lui et fit signe à Oreth de faire de la lumière. Formant toujours son grand bouclier d’une main, il forma une boule lumineuse de l’autre et la projeta dans la ruelle. La soudaine lumière éclaira soudainement les visages surpris de trois assassins armés d’épée s’apprêtant à sauter. Kaerun profita de leur moment d’aveuglement pour prendre une grande inspiration et projeter un grand nuage de gaz corrosif sur eux. Hurlant sous le gaz qui leur dévorait la peau, les assassins lâchèrent leurs armes devant eux et coururent plus loin dans la ruelle pour aller se perdre dans la cité.

Sentant sa tempe chauffer assez douloureusement sous la douleur, Cord savait qu’il ne pouvait pas faire grand-chose contre des ombres et décida d’aider Alek

-Dod! Seigneur Juge des Cieux et de la Terre! Accorde la Vision Véritable à cet archer afin que ses yeux perce le brouillard. Grand Sage Éternel, j’en appelle à toi! clama le prêtre en pointant ensuite ses paumes vers Alek.

Les yeux de l’archer s’auréolèrent alors d’une lumière argentée et Alek constata avec surprise que sa vue traversait maintenant le brouillard et la nuit et lui permettait de distinguer parfaitement ses cibles comme s’ils les voyaient en plein jour. Il décocha deux flèches coup sur coup sur des assassins en hauteur et vit satisfaction tomber leur deux corps percés d’une flèche en contrebas.

Zardak senti des ombres passer près de lui et leva sa guisarme pour se préparer au combat. Le bouclier d’Oreth empêchait heureusement les projectiles de se rendre jusqu’à eux, mais les assassins armés d’armes blanches constituaient toujours une menace.

Le mage blanc vit deux éclairs blancs jaillir à ses cotés, sous la forme de deux lames longues maniées par un guerrier encapuchonné. Zardak ne perdit pas de temps et bloqua la première lame de sa guisarme, tout en se concentra profondément sur la deuxième lame pour la faire chauffer de son esprit. L’assassin poussa un cri de douleur et lâcha sa deuxième arme, avant d’éviter d’un leste salto arrière l’arme du mage. Retombant sur ses pieds avec l’adresse d’un chat, le guerrier porta la main à sa ceinture et saisit un petit poignard qu’il projeta droit sur le mage. Le bouclier d’Oreth vint alors à sa rescousse et stoppa le projectile en plein vol devant le visage du mage. Surpris, l’assassin tenta une nouvelle attaque, mais rencontra la paume tendue du templier blanc qui murmura rapidement quelques mots.

Estern Magnus Pyrem

Un torrent de flammes ardentes jaillit alors de sa main et carbonisa sur le coup le pauvre homme qui avait osé vouloir s’en prendre à lui.

Jugeant que la situation devenait trop explosive, les autres guerriers des ombres se retirèrent rapidement du combat. Leurs proies étaient alertés et avait eu le temps de monter leur défensive, ce qui symbolisait l’échec pour des assassins. Peu importe, les aventuriers baisseraient bien leurs gardes à nouveau et cette fois, ils ne les manqueraient pas, leurs morts seraient aussi rapides que douloureuses.


Voyant que le combat était terminé, les aventuriers restèrent un moment sur place pour s’assurer qu’il n’y avait plus aucun danger, puis reprirent leur route dans la brume, l’œil plus alerte que jamais. Tout en marchant, Cord avait pigé dans ses dernières herbes médicinales pour s’en appliquer sur sa blessure à la tempe.


Kaerun remarqua alors une série de portraits collés sur un mur près d’une auberge. Curieux, le Drake y jeta un œil et ses compagnons virent son expression passer de la surprise à une colère noire. Intrigués, les aventuriers s’avancèrent pour voir ce qui avait autant surpris le guerrier.

-Ce sont nos portraits ! s’exclama Alek. En plus, ils m’ont mal dessiné !

-Ce n’est pas le pire, grommela Kaerun, regardez le texte plus bas. Nos têtes ont été mises à prix

Surpris, tous lurent le texte avec attention avant de s’exclamer avec surprise

-500 000 pièces d’or pour nos têtes ! On a décidément quelqu’un qui ne nous veut pas de bien dans les environs. On pourrait presque acheter un village complet avec une telle somme. Pas étonnant que tous les assassins du coin nous cherche.

-Ce qui m’inquiète le plus, c’est le fait qu’ils ont nos portraits, déclara Oreth. Cela signifie donc que nous avons été suivit tout le long de notre parcours ou que le dessinateur nous connaît bien. A moins qu’on n’ai fait utilisation de magie divinatoire pour nous voir dans un boule de cristal, ce qui revient tout de même à dire qu’on nous connaît puisque cela ne marche qu’en pensant très fort aux personne concernés.

-Je propose que nous trouvions un endroit pour nous reposer et panser nos blessures pour cette nuit, proposa Cord avec sa sagesse habituelle. Nous ne sommes pas dans un terrain connu et auront besoin de toutes nos forces contre ceux qui nous en veulent à ce point

-Je suis d’accord avec Cord, dit Kaerun. Trouvons un endroit pour nous reposer. Nous sommes justement à coté d’une auberge.

Sans un mot de plus, le Drake poussa la porte de chêne massif de l’auberge et entra, suivit de Zardak, Oreth, Cord et Alek.

Contrairement aux autres auberges, celle-ci semblait respirer une atmosphère de malaise. Les conversations qui allaient bon train se turent soudainement à l’entrée des voyageurs sales, épuisés et aux vêtements en lambeaux. Des murmures s’agitèrent alors que certains reconnaissaient les visages des criminels demandés par la ville. Deux mercenaires attablés les reconnurent aussi et virent miroiter devant leurs yeux la promesse d’une immense richesse. Empoignant leur arme, ils se précipitèrent en criant vers les aventuriers. Kharadhil siffla et mit fin brutalement aux espoirs du premier alors que le marteau de Cord réduisit à néants les rêves de richesse du deuxième. Sans ranger son épée encore chaude de sang, Kaerun s’avança vers l’aubergiste d’un pas ferme.

-Une chambre… avec plusieurs lits et… inoccupée de préférence, dit le Drake en insistant sur ces derniers mots.

-Ce…Ce n’est pas un problème, mon…monseigneur. Elles sont toutes vides de ces temps-ci. Veu…Veuillez me suivre, bégaya l’aubergiste, effrayé par la grande lame rouge

L’aubergiste les mena à travers les clients effrayés et les invita à monter l’escalier, avant de murmurer à l’un des servants.

-Débarrasse nous vite des corps des mercenaires et lave le plancher pour enlever le sang. Si on les découvre, nous serons dans l’embarras.

Sans un mot, le servant se précipita pour nettoyer la récente scène de combat pendant que l’aubergiste montrait une grande et jolie chambre de six lits aux aventuriers…
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Vieux 2013-02-12, 15h05   #39
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Le Globe d’Ashera, partie 3


Ils entrèrent dans la chambre, passant devant l’aubergiste qui se bouchait le nez devant l’odeur désagréable que dégageaient les loques des aventuriers : mélange de sable, boue, sueur et sang séché. Jamais de toute sa vie, il n’avait vu des voyageurs dans un tel état. L’aubergiste se mordit la lèvre en voyant Cord retirer sa lourde armure en lambeau crasseuse et la déposer lourdement sur son beau plancher fraîchement lavé.

-Bon… et bien je vais vous souhaiter une bonne nuit, dit l’aubergiste, pressé de prendre congé.

-Voilà pour toi, dit Zardak en lui jetant quelques pièces d’or. Au passage, ramène-nous donc un bon repas et des vêtements propres, nous en rêvons depuis une semaine. Pour ce qui est de la taille, nous nous fierons à ton bon jugement.

-Et prépare la cuve d’eau chaude, demanda Alek. J’ai l’impression d’avoir une deuxième peau avec toute cette crasse.

-Bi… bien, j’y vais de ce pas, dit l’aubergiste en déguerpissant dans l’escalier pour échapper à l’odeur fétide qui se dégageaient des vêtements du groupe.


Après avoir mangé, changé de vêtements et surtout s’être lavés. Les aventuriers firent l’inventaire de leur équipement encore en état. Leurs armures devraient être entièrement remplacés, leurs rations renouvelées et leurs fournitures d’expéditions entièrement remis à neuf. Heureusement, l’or ne leur manquait pas.

Grâce à une généreuse paie, le groupe parvint sous la direction de l’aubergiste à se glisser parmi les bâtiments de la ville jusqu’à la forge sans être remarqués des assasins. L’aubergiste leur présenta alors le forgeron, qui était son beau-frère.

Ils achetèrent armures et fourniture, puis revinrent à l’auberge, surveillant toujours les environs. Il était maintenant très tard dans la nuit.

Puis, à quelque coins de rues de l’auberge, quelque chose attira leur regard : une lumière intense semblait provenir de leur lieu de repos. Une lumière crépitante qui rappelait… des flammes…

La vision d’horreur les saisi une fois en vue de l’auberge, celle-ci brûlait de part en part. L’aubergiste ne put retenir un cri, étouffé par la main de Cord, devant la vue de son commerce incendié. Les aventuriers reculèrent et se cachèrent pour observer la scène, préférant de ne pas être vus hors de l’auberge. Il était clair que c’était eux les cibles de l’incendie.

Devant l‘auberge, un grand Drake arborant une armure noire regardait les flammes crépiter, aux cotés d’un personnage rondouillard et habillé richement, accompagné de deux mercenaires s’amusant à attiser le feu en lançant des bouteilles d’alcool dans le brasier. Alek parvint à saisir quelques bribes d’une conversation entre les deux personnages.

-…avait dit, seigneur Sulthor, personne ne peut survivre à un tel brasier.

-Vous avez intérêt à ce que ce soit vrai, Brugnor, répondit le Drake. Dans le cas contraire, c’est vous que je jetterais dedans la prochaine fois.

-Gulp… déglutit Brugnor, horrifié à cette pensée. Je vous rappelle que je suis le maire de cette ville et que celle-ci ne pourrait fonctionner sans moi et mes formidables méninges. Vous devriez me montrer un peu plus de respect.

-Mon seul respect va au Prince des Héritiers et non aux cancrelats bureaucratiques dans votre espèce, Brugnor. Ne l’oubliez jamais, termina Sulthor en tournant les talons pour s’éloigner, suivit par un Brugnor plus dépité que jamais.



Les aventuriers se regardèrent, ébahi

-Hé bien, dit Cord. Ça n’a pas l’air d’être un enfant de chœur, celui-là

-Ne restons pas ici, dit l’aubergiste. Ils vont nous voir.


Discrètement, ils se faufilèrent entre les bâtiments jusqu’à atteindre une ruelle mal éclairée et déserte en forme de L ou ils se cachèrent. Cord empoigna alors l’aubergiste et le questionna franchement

-Maintenant, pouvez-vous nous expliquer une bonne fois pour toutes ce qui se passe ici? Qui était ces gens et pourquoi nous en veulent t’ils?

Le commerçant parut surpris

-Vous êtes des criminels recherchés et ils viennent de brûler mon auberge à cause de votre présence. Que voulez vous de plus comme explication?

-Comment ça des criminels? De quoi sommes-nous accusé? Demanda Zardak

-Pour avoir pénétré sans autorisation dans la ville de Thyl et avoir agressé deux troupes de vaillants guerriers chargé de la protection de cette cité.

-Des mercenaires vous voulez dire…corrigea Cord. Chargés de décourager les passants de venir ici. Qui est à l’origine de ce blocus?

-C’est une initiative du nouveau maire, qui est entré en fonction quelque jour après la fuite du précédent dans le temple. Le nouveau maire se nomme Brugnor et est un ancien conseiller à la mairie. Lui et l’ancien maire était en conflit depuis un bon moment sur un point dont j’ignore la teneur. Au cours des dernier mois, la dispute s’est envenimée et Brugnor a engagé de nombreux mercenaires pour bloquer la route et faire pression sur l’ancien maire. Certain raconte même qu’il aurait tenté de le faire assassiner. Il y a quelques jours, le maire s’est enfermé dans le temple et Brugnor la condamné a mort pour révolte et résistance au jugements de la mairie.

-Et pour nos portraits? Demanda Alek

-Oh, depuis l’entrée en fonction de Brugnor, on ne compte plus le nombre de personnes qui sont recherchés chaque jour et qui disparaissent soudainement. Tous pour le même crime : Trouble de l’ordre public et appui à l’ancien maire. Vous-même, vous venez de me coûter mon auber. Dit l’aubergiste avant de s’interrompre brusquement suite à l’entrée de deux hommes dans les ruelles dont l’un transportant les chevaux du groupe.


L’aubergiste se précipita vers eux et leur parla sans que le groupe ne puisse en comprendre un mot. Peu après, il se retourna vers le groupe

-L’heure est venu pour moi de prendre refuge, mes servants ont pu sauver vos chevaux de l’incendie. Prenez les et fuyez cette ville.

-Non, quelque chose de très grave est sur le point de se passer. Nous ne pouvons nous désister, d’autant plus que nous sommes encore recherchés, dit Oreth, soudainement très sombre

-Menez nos chevaux en lieu sur et occupez vous en pendant que nous investiguons, dit Zardak en déposant un généreuse somme dans les mains de l’un des servant. Si vous n’entendez plus parlez de nous d’ici une semaine, gardez les ou vendez les selon votre bon vouloir.

-Bien, monseigneur, dit le servant en s’inclinant. Nous les cacherons chez le maréchal-ferrant pendant votre absence. C’est un ami à nous et il ne vous trahira pas.

Puis l’aubergiste s’éclipsa avec ses deux servants dans les sombres ruelles, avec leurs chevaux.

-Alors que faisons-nous maintenant? demanda Alek

-Cette histoire de maire m’intrigue, dit Zardak. Je propose de rendre une visite discrète dans le bureau de la mairie pour voir se que nous pourrions y découvrir.
-Je suis d’accord avec cette idée, dit Kaerun

-Moi-aussi, dit Cord. Brugnor ne m’inspire pas la moindre confiance.

-Bien, conclut Zardak, et toi Oreth?… Oreth???

Tous se tournèrent alors vers le mage vixen. Celui-ci se tenait la tête de ses mains comme s,il souffrait atrocement. Ses yeux étaient devenus entièrement blancs et laissait comprendre que l’esprit du mage était ailleurs. Il était en pleine vision…

« Il marche sur de grandes dalles de marbre poli dans une gigantesque salle. Sa vue est obscurcie par les grandes ténèbres qui l’entoure et ne lui permet pas de distinguer beaucoup de choses, hormis qu’il semble être dans une immense cathédrale. L’air pue la mort et le mage distingue de nombreux corps épars et sanglants dans le noir. Une intense lumière devant lui l’attire vers le mur du fond. Oreth marche droit devant, attiré par la lumière qu’il le mène à un autel. Devant ses yeux, l’autel se sépare en deux et ouvre une porte vers une grande pièce ronde, ou semble l’attendre une grande statue de femme au cheveux multicolores tenant dans ses mains entrecroisés un globe vert d’où émane la lumière. Oreth s’approche et regarde le globe. Des images de feu, d’inondations, de dévastation et de souffrance se multiplient alors dans sa tête et Oreth porte ses mains à sa tête comme pour se protéger, sans lâcher le globe des yeux. Celui-ci change de couleur, devenant soudainement rouge vif et semble fondre dans les mains de la statue, se transformant en une grande coulée de sang qui coule le long du corps de la femme. Avec horreur, Oreth voit alors la statue le regarder avec désespoir et hurler d’un cri déchirant avant de s’effondrer devant lui. Oreth se met alors à crier lui-aussi, alors que s’approche soudainement devant lui un individu à deux têtes nimbé de flammes et par derrière un gigantesque Dragon noir à la peau de métal, tout deux se dirigeant vers la statue »

Oreth revint soudainement à lui, essoufflé et haletant.

-Qu’as-tu vu mon ami, demanda Zardak, tu avais l’air horrifié

-J’ai eu une vision des plus terribles, déclara Oreth

Il leur raconta tout dans les moindres détails

-Est-tu certain de n’avoir rien consommé de suspect dans les derniers jours ou simplement fait un cauchemar, déclara Alek qui ne comprenait pas toute ses images sans aucun sens.

-Les visions peuvent parfois s’exprimer en métaphores pour passer leurs messages. C’est alors au mage de parvenir à les décrypter pour interpréter le message.

-Nous le découvrirons bien en temps et lieu,déclara Kaerun, pour le moment je propose de quitter l’endroit et de visiter la mairie. Nous n’avons que trop traîné ici.

À peine avait t’il prononcé ces mots qu’une troupe de mercenaires débouchait du coude de la ruelle. Apparemment, ils étaient chargés de la surveillance de ce quartier. Surveillance voulant ici dire, débarrasser les rues de toutes présences jugées indésirées.

-Quoi!! Mais ce sont les criminels recherchés! À nous la prime! En avant, n’en laissez pas un seul vivant.

-Comme c’est bien dit, ironisa Cord en empoignant son marteau.


La troupe comptait près d’une dizaine de mercenaires en plus du chef, ce qui allait compliquer la tâche des aventuriers. Par bonheur, la ruelle n’était pas très large et ne laissait assez de place que pour deux personnes côte à côte pouvant se battre à la fois.

Kaerun et Cord se placèrent côte à côte et fermèrent complètement l’accès, formant une muraille de fer et de chair protégeant leurs compagnons. Après une hésitation à la vue du Piken et du grand Drake, les mercenaires se précipitèrent vers eux, plaçant ceux armés de longues lances devant pour empaler les deux combattants.

-Alek, Zardak et Oreth, faites quelque chose pour les empêcher d’utiliser leurs lances sinon nous allons être embrochés comme des poulets, demanda Kaerun.

Alek réagit et décocha deux tirs précis qui abattirent les deux premiers lanciers. Loin de décourager les autres, ceux-ci écartèrent d’un coup de pied leurs compagnons tombés et empoignèrent leurs lances pour continuer la charge.

-Ça va prendre quelque chose de plus efficace, demanda Cord.

Oreth et Zardak échangèrent un regard, puis regardèrent leurs assaillants. Ils n’avaient que quelques secondes pour réagir.

Oreth fit mentalement appel à ses pouvoirs et créa juste à temps un mur invisible sur toute la largeur de la ruelle sur lequel les mercenaires s’écrasèrent, mettant brutalement fin à leur charge. Zardak usa de ses pouvoirs de télékinésie et repoussa le mur devant lui, emportant les mercenaires ainsi que leur chef resté en arrière. Prenant énormément de vitesse sous l’action du mage, le mur invisible frappa avec force le mur formant le coude de la ruelle, agissant comme une énorme presse qui aplatit la troupe avec fracas.

-Comme une crêpe, constata Kaerun, peu envieux du sort que venait de subir les mercenaires.

-Vous auriez pu nous en laisser quelques uns tout de même, fit mine de s’offusquer Cord. On n’avait demandé seulement les lanciers.

-Je propose que nous ne nous attardions pas ici, le bruit à dû alerter tous les assassins du coin, proposa Oreth.

Laissant les mercenaires à leur sort, les aventuriers s’éclipsèrent dans les sombres ruelles des bas-quartier, faisant lentement et discrètement leur chemin. Évitant soigneusement les patrouilles de gardes et les lieu découverts, ils firent ainsi leur chemin jusqu’aux quartiers des artisans puis jusqu’au bâtiment de la mairie, un grand manoir fait de bois sculpté et de marbre qui représentait bien l’esprit de cette ville entièrement dédiés aux arts.
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Vieux 2013-02-12, 15h05   #40
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Re : Saga Namurienne

Le Globe d’Ashera, partie 4


-Comment allons-nous entrer? Demanda Cord, observant le grand bâtiment de la mairie solidement défendu de patrouilles de mercenaires et de gardes en armure à la porte.

-Je ne crois pas que nous pourrions nous infiltrer tous ensemble, déclara Zardak nous devrons donc nous en remettre à notre agile Alek pour infiltrer ce lieu.

Tous regardèrent Alek, comme pour juger de sa capacité à accomplir l’exploit

-Laissez-moi cette grosse cabane et ces pantins qui se croient gardes, persifla l’archer en bombant le torse pour se donner de la stature. Je serai ressorti avant même que vous ayez le temps de respirer votre prochaine bouffée d’air.

-Bien, sois tout de même prudent, dit Kaerun, on ne veut pas aller te ramasser en prison ou au cimetière. Tâche de chercher des lettres ou des indices qui pourrait expliquer la situation ici.

-Bah! Dit simplement Alek en prenant un air supérieur, attendez-moi ici et je vous ramènerai le tout dans quelques minutes.

-Bien, nous ferons diversion, dit Cord

Heureux qu’on lui donne enfin liberté d’action totale, Alek vérifia son équipement, puis escalada la façade du mur à ses cotés. La présence des gros nuages noirs prometteurs de pluie au-dessus de la ville et du brouillard lui donnait une bonne couverture et le cachait des regards.

L’archer atteignit enfin le toit de la bâtisse sur laquelle il était monté. Seule une rue large d’une dizaine de mètres le séparait du toit de la mairie. Il demeurait un problème toutefois, les gardes en faction devant la porte ne tarderaient pas le voir s’il venait à traverser. Heureusement, c’est le moment que choisirent ses coéquipiers pour entrer en action. Oreth créa mentalement des images illusoires et des bruits fantomatiques dans la tête des gardes, leur faisant croire à l’apparition de sceptres menaçant qui les attaquaient. Horrifiés devant leurs adversaires surnaturels, les gardes retraitèrent à l’intérieur du bâtiment pour aller chercher l’aide de mages, laissant le champ libre à Alek pour un petit moment. L’archer ne perdit pas de temps et attacha la corde de sa ceinture à une flèche à crochets qu’il tira droit dans la toiture en bois de la mairie. La flèche emporta avec elle la corde et se planta profondément dans le bois, demeurant immobile grâce aux crochets faisant office de grappin. Alek attacha alors son extrémité de corde à une poutre de sa propre toiture et se laissa glisser le long de la corde pour traverser jusqu’à la mairie. À peine arrivé, il coupa rapidement la corde pour cacher sa méthode de passage.

Il était temps, car les gardes accompagnés de plusieurs mages faisaient irruption dans la rue, cherchant les spectres. Alek se félicita de sa rapidité et s’assura que la corde coupée était bien hors de vue. Celle-ci était allé se coller contre le mur du bâtiment d’ou il était arrivé et était totalement masqué par le brouillard. Plus rien à craindre de ce coté.

Alek se faufila avec l’agilité d’un chat sur la vieille toiture, se cachant pour éviter les regards des gardes en contrebas. Ceux-ci étaient de toutes façon en pleine discussion avec les mages à qui ils tentaient désespérément de faire comprendre qu’ils y avaient bien des spectres une minute plus tôt à l’entrée. Alek se faufila jusqu’à une fenêtre menant dans un bureau et vérifia s’il était occupé. Le bureau ne semblait pas servir et aucune lumière n’en émanait. « Tout a fait logique, se dit Alek. Quel fou irait mettre un bureau contenant des documents de la mairie sur le bord d’une fenêtre? »

Faisant silencieusement sauter le verrou, Alek ouvrit lentement la fenêtre et se glissa en silence à l’intérieur, refermant ensuite la fenêtre en la bloquant d’une pointe de flèche qu’il avait cassé. Une rapide inspection du bureau confirma ses pensée : il n’avait pas été utilisé depuis plusieurs jours.

Sentant l’adrénaline lui couler dans les veines et accroître sa concentration, Alek se dirigea vers la porte et y colla son oreille pour s’assurer que personne n’était dans les parages. Il adorait ce sentiment d’être dans un endroit dangereux et de braver le risque d’être découvert à chaque moment.

Une fois assurée que la voie était libre, Alek crocheta doucement la serrure et poussa la porte avec précaution, s’assurant de la sûreté de son action. Ce n’était pas le moment d’être pris.

Comme un ombre, l’archer se glissa dans les couloirs mal éclairés de la mairie, esquivant le regard des occasionnels messagers ou gardes qui passait par là. Sa tâche se compliqua en se rapprochant des bureaux principaux. Cette fois, le trafic semblait beaucoup plus fréquent et l’archer réévalua sa stratégie. Il avait eu la chance de profiter d’une aile presque déserte, mais se devait de trouver un nouveau moyen d’infiltration pour se glisser dans les bureaux du maire

C’est alors qu’il remarqua des cordons rouges accrochés à différents murs. Cela semblait être un ingénieux système d’alarme à déclencher lors d’incendie. S’il parvenait à tirer ce cordon, l’alerte et l’évacuation déclenchée lui permettraient de profiter de quelques minutes au calme. Seul problème, le cordon était retenu par un verrou dont seul les employés possédaient la clé. Il lui faudrait donc s’en procurer une…


Entendant des bruits de pas rapides non loin, Alek se cacha derrière une porte entrebaillée et attendit. Les pas se révélèrent être un jeune mercenaire parcourant le couloir, l’air un peu blasé de ne pas pouvoir participer aux rondes nocturnes lui aussi. Alek le laissa passer, puis fondit derrière lui à la vitesse de l’éclair. Le mercenaire n’eut même pas le temps de se rendre compte de ce qui lui arrivait avant de sombrer dans l’inconscience d’un solide coup de poing d’Alek. L’archer rattrapa rapidement le corps avant qu’il ne touche le sol et le cacha dans la pièce ou il s’était caché auparavant, lui prenant la fameuse clé d’alarme. Rapidement, l’archer déverrouilla le cordon le plus près et le tira avec force.

Un hurlement strident se fit alors entendre dans toute la mairie, surprenant tous ses occupants. Peu après se fut le chaos, ceux ayant reconnu le signal d’alerte se précipitant vers la sortie, imités par les autres. Brugnor reconnu lui-aussi le signal d’alarme et ne prit le temps que de verrouiller sa porte avant se sortir de la mairie, accompagné de sa garde.

Alek vit sa chance et se précipita vers les bureaux principaux. Il n’aurait probablement que quelques minutes avant que les mercenaires découvrent la fumisterie.

* * *

Kayn Sulthor n’avait jamais entendu le signal d’alarme auparavant, mais n’eut aucun mal à déceler à signification à regarder les jeunes pages sortir pour se mettre à l’abri. N’étant pas d’un naturel à fuir, il chercha plutôt la source de tout ce vacarme. Il parcourut les longs couloirs maintenant vidés alors que retentissait toujours la sonnerie discordante. C’est alors que son regard capta un soudain mouvement et se retournant, il vit un archer habillé comme un aventurier se glisser furtivement le long des couloirs, sans le voir. Ne le reconnaissant pas comme l’un des mercenaires, Sulthor empoigna son épée et se décida à le suivre, discrètement.

• * *

Alek déboucha enfin sur le bureau du maire et y entra par la porte , après avoir rapidement crochetée la serrure. Il referma la porte et la verrouilla derrière lui pour s’assurer que personne ne viendrait le déranger. Il se mit alors à investiguer les bureaux, son attention étant retenu par une lettre visiblement en cours d’écriture sur le bureau.


Se penchant, il lut

«

O Seigneur Prince des Héritiers


Je vous affirme par la présente que les citoyens se sont pliés de bonne foi aux nouvelles règles de la mairie. Le régime de patrouille à réussi à les cloîtrer dans leurs maisonnée et les décourager d’entreprendre quelques actions pour contester vos décisions. La fête du Renouveau se déroulera donc dans le plus grand calme pour notre opération.

J’ai toutefois l’immense regret de déplorer le manque de coopération de l’ancien maire. Le couard s’est en effet cloîtré dans le temple d’Ashera et s’est assuré du soutien des Chevaliers Gardiens, se qui risque de compliquer quelques peu notre tâche. La situation est toujours sous contrôle toutefois et cet obstacle insignifiant sera bientôt réglé.

En ce qui concerne le petit groupe d’aventuriers s’étant introduit dans la ville, je peux vous affirmer solennellement que leur cas est officiellement réglé et que j’ai moi-même veillé à ce que le travail soit bien complété.

Le Globe d’Ashera sera bientôt à nous.

Votre distingué serviteur, Artélius Brugnor »

Des dizaines de questions se formèrent alors dans l’esprit d’Alek. Ce globe avait t’il quelque chose à voir avec celui qu’Oreth avait vu en vision? Quelle est cette fête du renouveau?


Ces pensées furent toutefois soudainement interrompues par un bruit qu’il avait redouté
On tentait d’ouvrir la porte…

* * *

Kayn Sulthor avait bien vu l’étranger entrer dans cette porte et se doutait maintenant de ses projets. Constatant que celui-ci avait verrouillé l’entré, le visage du Drake rouge se fendit d,un sourire cruel à la pensée d’une protection si fugace. Il empoigna son épée à deux mains et l’abattit d’un grand coup dans la porte, l’entaillant profondément.

* * *

Alek sursauta, et vit la large lame traverser la grande porte comme du papier. « Elle doit être magique » réfléchit rapidement l’archer. J’ai trouvé les informations dont j’avais besoin, maintenant, l’heure est venue de lever les voiles!

Le temps était en effet venu, car au bout de quelques coups, la porte s’effondra en miettes et laissa apparaître un grand Drake rouge en lourde armure noire. Le même que celui qui avait supervisé la destruction de l’auberge. Il n’y avait aucune fenêtre et la seule porte de sortie d’Alek était obstruée par ce personnage aux yeux cruels. Les choses se présentaient mal…


L’archer décida de provoquer une réaction en agissant le premier et prit l’initiative en se précipitant vers le Drake. Prenant cela pour un geste désespéré, celui-ci balança lourdement sa lame en direction de la tête. L’aventurier avait prévu le geste et fit un foudroyant plongeon sur le coté, laissant la lourde lame découper le vide.

Alek anticipa le prochain coup, et plongea à nouveau droit devant, laissant la lame du Drake entailler profondément le bureau du maire, renversant par terre tout les objet s’y trouvant. L’archer crut voir son moment et se précipita vers la sortie. Mais au moment de franchir le portail, une large main gantée l’empoigna par le collet et le ramena dans le bureau, avant de lui frapper durement la tête contre le mur. Sonné, l’archer ne put rien faire alors que la poigne de fer l’écrasa par terre.

« Sale vermine, je vais t’éviscérer comme un porc » entendit Alek


Comme au ralenti, l’archer vit la large lame se pointer au dessus de sa tête et chercha désespérément une solution. Comment briser la poigne d’un adversaire aussi fort?

Du coin de l’œil, il repéra alors la plume d’écriture du maire tombé du bureau près de lui. Il devait tenter l’impossible. Avec une dextérité presque surnaturelle, il agrippa la plume et la planta droit dans le visage de Sulthor, juste au-dessous de l’œil. Le Drake hurla, relâchant sa poigne juste assez longtemps pour permettre à Alek de rouler pour éviter la lame qui se planta dans le plancher.

Alek n’eut le temps que de se relever avant q’un lourd poing ne s’écrase dans son ventre et ne le propulse hors de la pièce pour frapper le mur du couloir. Sonné l’archer fit appel à toute sa volonté pour rouler à nouveau sur le coté et empêcher la lame de l’empaler dans le mur. La chance sourit alors à Alek, car l’épée de Kayn se coinça dans le mur et permit à l’archer de se relever. Mais d’un coup sec, le Drake la retira et chargea à nouveau vers l’archer.

Jugeant qu’il valait mieux fuir pour combattre un autre jour, Alek prit la fuite à travers le couloir, se dirigeant vers l’escalier. Il damna sa malchance au moment ou il vit que celui-ci grouillait de mercenaire attiré par le bruit du combat. Il y avait une fenêtre à ses coté, mais s’y lancer était plutôt risqué vu la hauteur. Mais à la vue de Sulthor qui le pourchassait et du contingent qui l’attendait, il jugea qu’il valait mieux mourir écrasé que découpé en rondelle et bondit au travers de la fenêtre, qui se brisa en mille fragments pour l’accompagner dans sa chute.


Avec horreur, Alek vit que le sol était encore à près d’une trentaine de mètre plus bas et se rapprochait à toute vitesse. Il y tomberait tête la première et son corps se briserait dès qu’il toucherait le pavé.

Il n’avait aucune chance…
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Vieux 2013-02-12, 15h05   #41
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Re : Saga Namurienne

Le Globe d’Ashera, partie 5

Oreth prenait un malin plaisir à effrayer les pauvres gardes avec ses apparitions et avait même esquisser un sourire lorsqu’il avait vu les pauvres bougre tenter désespérément d’expliquer aux mages qu’ils n’avaient pas rêvé les spectres lorsque ceux-ci étaient intervenus et n’avaient rien trouvés.


Puis, une soudaine alerte le fit sursauter. C’était la sonnerie d’incendie de la mairie et Oreth crut un moment qu’Alek avait été découvert. Ses soupçons se confirmèrent lorsqu’il vit des mercenaires entrer précipitamment dans la mairie, attirés par un bruit autre que la sirène.


Peu de temps après, il le vit… Dans un grand fracas, Alek s’était projeté au dehors par une vitre et tombait dans le vide, irrémédiablement attiré vers le sol.

-Zardak! cria Oreth. Aide-moi, il tombe!

Le templier blanc approcha en un clin d’œil. Oreth usa de son pouvoir de manipulation des objets pour tenter de faire léviter Alek. Mettant toute sa puissance, il rattrapa l’archer juste avant qu’il ne touche le sol. Tremblant sous l’effort, le mage vixen parvint à l’immobiliser dans le vide aérien. C’est alors que Zardak entra en scène et appuya son confrère en créant un fort courant concentré de vent qu’il dirigea sur Alek pour le ramener dans leur direction. L’opération marcha, l’archer étant à sa grande surprise transporté dans les airs jusqu’à ses coéquipiers. Une fois l’archer en sécurité à leur coté, Oreth relâcha son étreinte éthéré dans un soupir de soulagement.

-Wouff! Une seconde de plus et je ressemblais à la crêpe que j’ai mangée à l’auberge un peu plus tôt, s’exclama Alek.

-Tu est blessé. As-tu été découvert?

-Oui, notre grand lézard de tout à l’heure est arrivé sans prévenir et a tenté de me découper en rondelle. Mais, c’était sans connaître mon courage légendaire et mon agilité surhumaine. Il a tenté de m’attraper et je lui ai donné une de ces raclés, ensuite j’ai…

-As-tu trouvé quelque chose? demanda subitement Kaerun, désireux de couper cette séance de mégalomanie avant que l’égo d’Alek ne devienne trop lourd à supporter.

-Oui, répondit en grommelant Alek, déçu de ne pas pouvoir continuer sa tirade de victoire.

Il leur montra la lettre, qu’il avait escamotée avant que n’arrive Sulthor.

-Renouveau, Chevaliers Gardiens, Globe d’Ashera… ça fait beaucoup d’éléments auquel on ne comprend rien et qui nous demeurent de parfaits mystères, remarqua Cord.

-Ce globe pourrait t’il être le même que celui que tu as vu dans ta vision? Demanda Zardak à Oreth

-Cela pourrait effectivement bien concorder, mais réservons notre jugement encore un peu… trop d’inconnu persiste encore, déclara Oreth avec sagesse.


-Attendez un instant! S’exclama Zardak. Je suis sur que je pourrais trouver quelque chose à ce sujet dans le grimoire que m’a légué Karnak. Trouvons nous un endroit pour que je puisse étudier ce livre et je devrais pouvoir vous fournir quelque réponse.

-Qu’est ce qui te le fait croire? Demanda Cord

-Le fait que Karnak ait été l’un des plus vieux Drake de l’histoire et l’être le plus instruit de Namur tout entier. Il a consigné tout son savoir dans son grimoire avant sa mort, répondit le mage blanc.

-Effectivement, ce savoir pourrait nous en apprendre beaucoup, dit Oreth. C’est un héritage des plus précieux qu’il t’a laissé.

-Les auberges sont risqués, dit Kaerun pour revenir au sujet présent … cachons nous dans cet immeuble, dit le Drake, pointant non loin d’eux un bâtiment délabré et laissé en ruine par d’ancien raids de mercenaires. Au moins, nous ne serons pas dérangés.

Par bonheur, les lieux étaient innocuppés et ils s’installèrent. De longues heures passèrent ou les seuls bruits à être entendu furent ceux des vieilles pages jaunies des grimoires de Zardak qu’il tournait une à une et étudiait la seule lueur d’une chandelle.

-Ça y est, j’ai trouvé! Déclara le templier blanc, après un temps interminable

-Alors? Demanda avidement Alek

-Écoutez bien ceci… Il y a près de 150 ans, ce village fut envahi et gouverné par un roi tyrannique nommé Daroth. Ce Daroth était à le tête d’un grand empire et tentait d’étendre son pouvoir à tout le continent. Si cruel et terrifiant était son règne que même les dieux lancèrent un appel sous forme de visions à des héros et des seigneurs influents afin qu’il se liguent contre cet empereur des ténèbres. Certains essayèrent et furent impitoyablement massacrés, les autres préférant ne pas encourir le courroux de Daroth et son armée qu’on disait bénie des enfers. Garados, seigneur des Drakes, reçu lui-aussi l’appel et y répondit. De son pouvoir immense, il rassembla Drakes et Dragons en une même alliance et marcha pour confronter l'empereur noir. Au terme d’un combat terrible, il vainquit l’invincible armée de Daroth et libéra Thyl de l’oppression après avoir vaincu l,empereur en combat singulier.


-C’est une magnifique histoire, mais tous les Drakes la connaissent, dit Kaerun. C’est l’un des chapitres les plus glorieux de l’épopée du Seigneur Éthéré des Drakes.

-Oui, frère, mais il y a un chapitre de ce conflit qui à été oublié et qui ne figure dans aucun grimoire hormis celui de Karnak. Il a été oublié, car aucun être ne la vu en personne, hormis deux…

-Tu veux dire…

-Oui, frère… Karnak était au coté de Garados lui-même lorsqu’il est allé affronter le roi Daroth seul à seul, et a narré toute la scène dans son grimoire qu’il a tenu jalousement secret. Même moi, j’ignorais que mon ancien maître avait été le fier compagnon de notre Seigneur, répondit le templier blanc, estomaqué

-Et que dit t’il à ce propos? Demanda Cord

-Dans un combat épique dans le château de Dormar, auparavant situé à l’endroit exact de la mairie, Garados combattit le roi. Il est dit que le fracas de leurs armes qui s’entrechoquaient résonna jusque dans le Plan Immatériel. Au terme d’un combat âpre, Garados triompha mais le roi refusa de se rendre et utilisa ses dernières énergies pour invoquer un démon marin très puissant qui tenta d’engloutir toute la péninsule sous la mer. Le Seigneur des Drakes demanda l’aide des Dieux, et son appel fut entendu par une des divinités : Ashera. Ne pouvant se matérialiser d’elle-même, Garados la laissa posséder son corps et l’utiliser pour empêcher l’île de couler. Celle-ci repoussa le démon et le scella pour 50 ans. Une fois la menace passé, Ashera passa un pacte avec Garados et lui offrit un globe vert fait de sa propre énergie. Le démon brisant le sceau à tout les 50 ans, le globe permettrait aux habitants de Thyl de communiquer avec Ashera et renouveler leur contrat divin afin qu’elle les protège du démon et le scelle à nouveau. Ce globe fut ainsi jalousement caché des regards par peur que son pouvoir divin n’attire les désirs des impies et fut caché dans le temple que la cité érigea à l’honneur de sa divine gardienne Ashera.

-C’est effectivement une jolie histoire. J’imagine que le Renouveau signifie la période ou le contrat se renouvelle, réfléchit Cord.

-Mais un problème persiste toujours, dit Oreth. Nous ne savons toujours pas qui est le Prince des Héritiers et ce qu’il vient faire dans cette histoire.

-Je n’en ai aucune idée non plus, déclara Zardak en referma le vieux grimoire avec précaution. Je crois que nous devrons nous rendre au temple pour en savoir plus.

-Je suis d’accord, nous devrions nous mettre en route tout de suite. Nous sommes toujours recherchés et le temps presse. Plus vite nous ferons la lumière sur cette affaire et mieux cela sera.

-C’est entendu, nous irons, dit Cord se levant.


Tous l’imitèrent et se mirent en marche vers le temple. En sortant, Alek qui passait devant leur signifia rapidement de se cacher car quelque chose se passait. En effet, un homme et sa femme courraient dans la rue, poursuivit par une petite troupe de mercenaires comptant près d’une dizaine de soldats. À bout de souffle, l’homme s’écroula par terre, sa femme se précipitant à ses coté pour tenter de le relever pour continuer à fuir. Mais les mercenaires furent plus rapides et les attrapèrent, un sourire cruel fendant leurs traits. Sous les hurlements de la femme, ils se mirent à battre leurs proies à coups de pieds, comme pour les tuer à petit feu.

Kaerun n’y tint plus, ne supportant pas qu’on massacre des passant sans défense sous ses yeux, et jaillit hors de sa cachette sans hésitation en poussant un grand rugissement de guerre. Révulsé eux-aussi par l’infamie de l’Attaque, Cord, Zardak et Oreth firent de même et sortirent de leur cachette pour se combattre. Seul Alek demeura dans sa cachette, sachant que l’attitude de ses compagnons les mettrait tous dans le pétrin, avant de se lancer lui-aussi dans le combat. Tant qu’à faire une erreur, autant la faire jusqu’au bout.

Kaerun fut le premier à rejoindre les mercenaires. Abattue avec toute la fureur de son maître , Kharadhil vola d’un coup la vie de deux mercenaires ayant eu la malchance de se trouver dans sa trajectoire. Surpris, mais ne perdant pas leur sang-froid, les mercenaires abandonnèrent leur proie pour se précipiter sur le Drake. Cord et Zardak intervinrent alors, le templier blanc déchaînant sa fureur sous la forme d’arcs électriques incandescents et le prêtre frappant ses adversaires de son marteau brûlant d’une colère divine. La fureur de Zardak emporta ainsi les âmes de trois agresseurs en enfer pendant que celle de Cord envoya se briser les corps de deux autres sur un mur d’un fulgurant coup de son arme. Effrayés, ébranlés et poussé par la vengeance, quelques mercenaires tentèrent de s’abattre sur le groupe. Un mur de feu incanté par Oreth se dressa alors devant eux. Poussé par leur charge, les mercenaires ne purent arrêter leur élan à temps et plusieurs foncèrent droit dans la muraille de flammes, aboutissant de l’autre coté sous la forme de torches humaines hurlantes. Sentant leurs fins proches, les deux derniers membres du groupe de soldats retournèrent vers leurs victimes et dégainèrent des poignards, désirant mettre à mort ceux-ci avant d’être eux-mêmes lacérés. Alek vit le danger et leur perça la gorge de deux flèches ajustées, sauvant de justesse le couple gisant par terre.

-Êtes-vous blessé, demanda Cord s’agenouillant au coté du couple.

La femme cria, croyant voir un nouvel assaillant, mais Cord s’empressa de la rassurer

-Ne craignez rien, vous êtes en sécurité maintenant. Vos assaillants sont morts.

D,abord, insécure, la femme se calma enfin et secoua son conjoint inconscient suite à une blessure à la tête. Cord apporta les premiers soins et soigna la blessure, réveillant l’homme en même temps. Après avoir pris conscience du sauvetage, celui-ci parla

-Comment vous remercier, mes seigneurs, pour avoir sauver notre humble vie

-Pourquoi vous poursuivait t’ils? Demanda Oreth

-Nous sommes un couple de commerçants et ces mercenaires nous extorquait depuis plusieurs jours en nous faisant chanter. Nous avons donc décidé pour notre sécurité de nous enfuir vers le temple, ou nous avons des amis, mais ils nous ont trouvés et rattraper. Heureusement, vous étiez là.

-Vous vous rendiez au Temple? Nous voudrions justement savoir comment y accéder. Nous avons un message de la plus haute importance à transmettre.


L’homme en silence les observa, comme pour juger de la valeur de leur propos, avant de déclarer

-Vous nous avez sauver d’une mort certaine, je vous mettrai donc en contact avec l’évêque et il avisera. Entendu?

-Entendu, brave homme, déclara Kaerun en lui serrant la main. Nous vous fournirons protection le long du chemin.


Et ainsi, ils partirent pour le temple d’Ashera…

* * *


Pendant ce temps, Sulthor se promenait seul dans les rues sombres de Thyl. Il aimait déambuler dans les rues une fois l’obscurité tombée. Il y avait toujours un passant infortuné sur lequel il pouvait tomber et se défouler afin d’apaiser pour un moment des pulsions de violence. Jamais, il n’avait connu autre chose que le combat, et il en était venu à y éprouver un plaisir addictif, se sentant privé lorsqu’il n,avait rien à combattre.

En passant devant une ruelle sombre, il crut entendre un murmure.

-Sulthor…

Le grand Drake stoppa brutalement sa marche et regarda dans la ruelle. Un grand individu entièrement encapé de noir au visage encapuchonné émergeait à peine des ombres. Dans la noirceur, Sulthor ne pouvait distinguer son visage, mais il avait reconnu cette voix

-Seigneur Prince … dit Sulthor en s’inclinant, c’est un honneur que de pouvoir me tenir à nouveau devant vous.

-Assez de politesse… J’ai entendu que les aventuriers dont j’avais ordonné la mort son arrivé en ville.

-Oui, maître, déclara Sulthor sans oser lever les yeux sur le visage caché par la capuche. Lucius et les mercenaires n’ont pu les arrêter.

-Je vous avais pourtant averti de ne pas les sous-estimer, Sulthor. Ils valent à eux-seul plusieurs dizaines de vos mercenaires.

-Oui, maître. Nous ferons le nécessaire afin qu’il ne pose plus problème, répondit Sulthor, espérant que son maître n’avait pas été mis au courant du vol de document d’Alek.

-Bien… Sommes-nous en possession du Globe?

-Hélas, non maître, les chevaliers nous ont interdit l’accès au Temple et protège l’ancien maire dans leurs murs.

-Cette grosse larve de Brugnor n’a que trop testé ma patience. Faite-moi une faveur et faite lui bien voir ce qui arrive à ceux qui me faillisse. Quant aux Chevaliers, ils ont signé leur arrêt de mort en osant me défier. Rassemblez tout vos hommes et nous donnerons l’assaut au Temple dès demain, je mènerai personnellement l’attaque.

-Vous…vous mènerez vous-même l’assaut!? Répéta Sulthor, estomaqué

-Oui…le Renouveau se tient demain et je veux le Globe en ma possession au moment où sonneront les douzes coup de l’Horloge d’Éveil. Nous reprendrons alors ce qui nous reviens de plein droit.

-Oui, Prince. Notre héritage nous sera enfin remis et vous pourrez enfin acquérir la puissance qui vous revient de plein droit.

-Oui, Sulthor, nous reprendrons nos droits. Mais d’ici là, je ne veux plus aucune erreur. Faillissez-moi demain, et je vous réserverai un sort pire encore que celui de Brugnor.

-Oui, maître. J’entend et obéirai. Il en sera fait selon votre volonté.

Sur ces mots, l’apparition se retourna et marcha plus profondément dans la ruelle, disparaissant complètement dans les ombres. Sulthor se releva, encore sous l’émotion de sa rencontre avec le Prince des Héritiers. Mais bientôt, son visage reprit sa dureté d’acier et un rictus sadique fendit ses lèvres écaillé alors qu’il se mettait en marche vers le palais de la mairie, se rejouissant déjà de la scène où Brugnor le supplierait à genou de l’épargner avant de mourir…lentement…
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Vieux 2013-02-12, 15h06   #42
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Re : Saga Namurienne

Le Globe d’Ashera partie 6

Suivant leurs nouveaux compagnons, les aventuriers parcoururent à tout hâte le chemin menant à la grande cathédrale d’Ashera. Trônant fièrement au centre de la cité, le grand temple était le cœur sacré de Thyl et avait été érigé avec tout l’art et l’expertise des artisans de la région à la gloire de la déesse protectrice. Ses énormes murs de marbre blancs étaient entièrement recouverts de gravures colorées, de fresques glorieuses et de sculptures finement ouvragés, en faisant l’une des merveilles d’architecture de Namur. D’ordinaire, des pèlerins du monde entier venait ici pour admirer ce monument, symbole du passé héroïque du peuple de Thyl et de son alliance avec la déesse.

Mais aujourd’hui, celle-ci prenait des airs presque sinistre sous le ciel noir qui recouvrait la ville et ne recevait plus aucune visite depuis l’arrivée des mercenaires. À l’image de ce qu’était devenu la ville, elle ne formait plus que l’ombre d’elle-même et faisait office de mauvais présage avec son gigantesque clocher en plein centre d’une sorte de tourbillon céleste qui semblait grandir de jour en jour. Ce phénomène ne se produisait qu’une fois aux cinquante ans et rendait nerveux les habitants, dont aucun ne connaissaient les véritables origines de ce maelström des cieux, ni sa dangereuse signification.


Le petit groupe s’apprêtaient à s’engager dans l’énorme carrefour rond au milieu duquel trônait la cathédrale, mais furent soudain arrêté par Alek, qui les fit rapidement se cacher le long des murs.

-Que se passe t’il? Qu’a tu vu, Alek? Murmura Kaerun

-Ne bougez pas, cette aire est surveillé, nous ne pouvons passer, dit le demi-elfe en pointant quelque chose du doigt.

Le groupe scruta attentivement l’endroit pointé, mais ne vit rien…

-Je ne vois rien, murmura Zardak

-Si, regardez plus attentivement, répéta Alek

Presque entièrement dissimulé derrière une fenêtre, cachés dans les ombres, on distinguait tout juste la fine pointe d’une arbalète qui pointait vers la porte de la cathédrale…

Des assassins…

-Cette aire est surveillée par des assassins, expliqua Alek à voie basse. Si nous tentons de passer, nous serons abattu avant même d’avoir fait un pas à découvert.

-Alors, que faire? demanda l’homme

Zardak se tourna vers Oreth

-Pourrais-tu nous dissimuler à leur regard?

-Je peux nous rendre temporairement invisible, mais nous devrons faire vite car le sortilège ne dure qu’un nombre très limité de temps.

-Entendu, fais ce que tu peux, mon cher ami, dit Zardak. Vous autres, préparez-vous, dit il en s’adressant au groupe. Dès que Oreth aura lancé son sortilège, nous nous précipitons sous le porche de la porte. Celui-ci nous protégera des carreaux de l’ennemi et nous cachera à leur vue. Entendu?

Tous acquiescèrent

Silencieusement, le mage Vixen lança son incantation

Ehnerem Umbra Vipare


Instantanément, un manteau d’ombre éthéré enveloppa le groupe et le rendit invisible aux yeux indiscrets. Tous se dépêchèrent alors de parcourir la distance les séparant du porche, s’attendant à tout moment à recevoir un carreau en plein visage. Mais rien ne vint.

Alek, Oreth, Zardak et le couple parvinrent à franchir le porche, seul Kaerun et Cord demeurant encore à l’extérieur. Le Drake crut entrevoir dans sa course quelque chose passer dans la cité et pausa sa course pour regarder. Il entrevit alors fugitivement une forme noire entièrement encapée l’observant fixement d’une ruelle, avant de disparaître soudainement dans les ombres. Kaerun, troublé par cette vision, eut un moment d’hésitation et entendit soudainement Alek lui crier.

-Kaerun, dépêche toi, tu es redevenu visible!

Horrifié, le Drake constata alors que le manteau d’ombre qui le recouvrait se dissipait rapidement et se dépêcha de reprendre sa course. La distance n’était plus que d’un mètre, mais il pouvait déjà sentir les arbalète se tourner vers lui et les assassins ajuster leur tir.

Il était perdu…

Il sentit alors une grande masse lui frapper dans le dos et l’entraîner dans un puissant plongeon alors que résonnait le déclic des arbalètes qui se déchargeaient. Avec la force de la poussée, il franchit in extremis la couverture du porche et vit les carreaux se ficher droit dans la pierre ou il se tenait tout juste auparavant. Le souffle court, Kaerun regarda derrière lui afin de voir ce qui l’avait poussé. C’était Cord, toujours alerte, qui l’avait encore une fois sauvé d’une mort certaine en le faisant plonger avec lui sous le porche.

-Mer..Merci, Cord, je t’en dois une, dit Kaerun, reprenant son souffle

-T’inquiète, je m’en souviendrai, dit le Piken avec un petit sourire.

Aidés par Zardak et Alek, les deux guerriers se relevèrent rapidement et suivirent le groupe jusqu’à la massive porte de bronze finement ouvragée barrant l’entrée. L’homme, s’approcha alors et frappa trois coup sur le lourd battant. Rapidement, une fenêtre coulissante laissa entrevoir deux yeux derrière un grillage

-Qui demande entrée au Temple? demanda une voix forte

-Le marchant Selamn et sa femme, nous sommes des amis de l’évêque Vistor Ahmerus, nous sommes accompagnés de cinq braves guerriers qui nous ont offert protection et qui sont des ennemis des mercenaires.

Les aventuriers virent alors les yeux les scruter profondément et sentirent comme une présence leur parcourir l’esprit. Ils comprirent alors que l’homme derrière la grille les sondait magiquement afin de s’assurer des dires du marchand.

Peu après, la voix déclara

-Vous êtes dignes de confiance, entrez vite…

La lourde porte s’ouvrit alors et laissa les aventuriers pénétrer dans l’immense cathédrale. Celle-ci était encore plus impressionnante de l’intérieur, soutenue par d’énormes piliers de marbre blanc recouvert de fines gravures et d’inscription à la gloire d’Ashera. À l’arrière, une énorme dalle ronde engravée dans le mur et ornée d’une gravure représentant le combat entre Daroth et Garados trônait aux cotés de deux immense autels finement ouvragés d’inscriptions rituelles gravés avec de l’or et de l’argent. C’était à coup sûr l’un des endroits les plus prestigieux de Namur.


-Woah! ne put s’empêcher de s’exclamer Alek, ébahi devant tant de richesse

Oreth était loin de partager le même enthousiames toutefois, car il reconnu instantanément l’endroit. C’était celui ou il avait eu l’horrifiante vision métaphorique de la déesse qui mourait à ses pieds

Le gardien de la porte, un grand guerrier à l’armure blanche, sonna à une petite cloche pour appeler l’évêque et leur fit signe de le suivre, les menant dans la cathédrale. Zardak glissa alors un mot à Kaerun

-C’est un Chevalier-Gardien, frère. Ces hommes font partie des guerriers les plus valeureux et redoutables de Namur et reste généralement dans leur cloître sacré. L’heure doit être très grave pour qu’un gardien surveille lui-même la porte. D’ordinaire, ils laissent cela à des guerriers-prêtres ou des moines.

-J’avais déjà entendu parler de ces nobles combattants et de leurs prouesses dans certaines auberges, mais c’est la première fois que j’en vois un de ma vie. Frère, si nous pouvions nous allier à eux, nous disposerions d’un soutien de taille pour lutter contre le Prince des Héritiers et les mercenaires de Brugnor.

-Excellent raisonnement, mon frère. Puisse l’évêque nous entendre et nous prêter main forte.


C’est alors qu’ils virent un grand personnage en longue soutane blanche et pourpre,l’évêque, s’avancer vers eux, encadré de six grands personnages dotés eux aussi d’une grande armure blanche. Une jeune femme aux cheveux bruns vêtue d’une solide armure de cuir bouillie avec deux sabres entrecroisés accrochés au dos les accompagnait et ressemblait familièrement à l’évêque. Elle rappelait à Kaerun un visage familier, mais dont il ne parvenait pas à se souvenir.

L’évêque, un homme aux temps grisonnants et au visage accueillant, ouvrit alors sa paume vers les aventuriers en signe de bienvenue.

-Bonjour à vous, nobles guerriers. Quels vents ont menés vos pieds jusqu’au domaine de notre vénérée déesse?

-C’est malheureusement un vent sombre et chargé de questions qui nous envoie, digne serviteur d’Ashera, répondit Zardak, se faisant l’ambassadeur du groupe. Nous souhaiterions profiter quelque peu de votre savoir pour nous éclairer sur les évènements entourant cette cité.

L’évêque se rembrunit alors

-Pardonnez infiniment mes soupçons, mais pourquoi devrais-je vous faire confiance et vous révéler ce secret.

Zardak tenta alors le tout pour le tout

-Je suis le dernier élève restant de maître Karnak et celui-ci m’a fait don de son savoir concernant cette cité, dont le secret du Globe d’Ashera. Je connais donc l’objet de la convoitise des mercenaires, mais nous souhaiterions davantage de renseignements sur un dénommé Prince des Héritiers et sa motivation à s’emparer du Globe.

L’évêque parut alors ébranlé

-Un élève de maître Karnak!!! Par Ashera, aurais-je devant moi un authentique élève de mon plus grand ami en cette terre? Pourriez-vous me montrer une preuve de ce que vous avancez?

Zardak montra alors le vieux grimoire de Karnak et laissa l’évêque y passer la main pour l’authentifier.

-Par la Déesse, vous dites vrai! Ce livre ne peut être tenu que par le choisi de Karnak lui-même

-Nous désirons, mes compagnons et moi, mettre en échec les plans de ce Prince des Héritiers et vous aidez à protéger le Globe, continua Zardak.

L’évêque réfléchit quelque instants avant de déclarer

-Je ne peux refuser aucune aide en des temps aussi sombres. Je vous révèlerai donc ce que je sais. Comme vous le savez probablement, demain est un jour très particulier pour Thyl. C’est le jour du Renouveau, le jour ou le démon qu’a invoqué Daroth se réveille à tous les cinquantes ans pour tenter d’engloutir la cité. C’est pourquoi demain, je demanderai en tant qu’évêque le renouvellement du contrat divin avec notre déesse protectrice afin qu’elle scelle à nouveau ce monstre. Toutefois, ce Globe étant l’un des seuls objet divin de Namur, il attire vers lui d’énorme convoitise de la part de cœurs malveillants qui souhaiterait s’approprier pour eux le pouvoir de souhait divin que renferme cet objet. À commencer par Brugnor et ce Prince des Héritier dont j’ignore tout…

-Pourrais t’il avoir un rapport avec le Voyageur? demanda soudainement Kaerun, que la question brûlait depuis un bon moment.

À ce moment, l’évêque en proie à un violent choc émotionnel parut ébranlé et dut recourir au soutien de la jeune femme et d’un Chevalier pour se soutenir. Cherchant quelque seconde son souffle, il demanda rapidement

-Le Voyageur… l’avez-vous rencontré? Ou est t’il?

-Oui, nous l’avons croisé dans le désert. Le connaissez-vous?

-Oui…c’est mon fils…

Le Ciel lui-même se serait effondré que le choc n’aurait pu être plus grand pour les aventuriers.

-Redjik est votre fils? demandant Kaerun, qui commençait à comprendre à qui le visage de la jeune femme et de l’évêque lui faisait penser. Ils ressemblaient effectivement aux traits du guerriers prêtre qu’il avait auparavant rencontré dans une auberge de Thyl.

-Oui… et voici ma fille, Kiera, sa sœur. Comment est t’il?

-Il est toujours maudit et cherche désespérément à obtenir une faveur divine, répondit le Drake.

-Oui… il était d’ailleurs venu me voir dès les premiers jours de sa malédiction pour que je le soigne et je n’avais rien pu faire pour lui. Il à dû apprendre au sujet du Globe durant ses voyages et doit être devenu suffisamment tiraillé par son coté démoniaque pour vouloir l’utiliser. Ce pourrait bien être lui en effet.

Oreth, pendant ce temps, réfléchit pour lui-même. Un homme, tiraillé par deux personnalités qui le consument dans le feu de leurs désirs. Serait-ce l’être grotesque aux deux têtes enflammées qu’il aurait vu dans sa vision?

* * *


Pendant ce temps, à l’extérieur de la cathédrale, des dizaines de guerriers de tout genre se massait devant la porte, tous portant l’insigne des mercenaires. Sous les ordres de Sulthor, ils s’organisèrent en un grand groupe de combat, près à envahir la puissante cathédrale. En donnant des ordres, Sulthor s’apprêta à donner l’ordre d’attaque lorsqu’il vit un personnage encapuchonné sortir des ombres et le rejoindre. Rapidement, le Drake s’inclina, imité instantanément par tous les mercenaires souhaitant rester en vie. Le nouvel arrivant parla alors à Kayn.

-…Les troupes sont t’elle prêtes, siffla t’il

- Oui, maître, elles le sont et n’attendent que votre ordre pour enfoncer la porte et abattre tout ses occupants.

-Vous croyez pouvoir atteindre le globe avec cette bande de cafards? Ne sous-estimez pas les Chevaliers Gardiens, Sulthor, car se sont des guerriers qui figurent parmi les plus dangereux de Namur et qui surclasse de très loin vos meilleurs éléments. Même avec mille hommes, vous n’en viendrez pas à bout. C’est pourquoi j’ai fait appel à quelque chose… d’un peu plus robuste, déclara le Prince avec le sourire féroce que lui devinait Sulthor
.
Sulthor entendit alors un grand bruit derrière lui et son visage se fendit lui aussi d’un rictus sadique en voyant ce que le Prince avait amené pour les assister. Avec plaisir, il vit alors le Prince tendre le bras et signifier aux porteurs de bélier d’enfoncer la porte.

* * *



Un grand bruit de fracas résonna alors dans toute la cathédrale, faisant se retourner en même temps Chevaliers et aventuriers.

-Ils arrivent! s’exclama Kiera en dégainant ses sabres…
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Vieux 2013-02-12, 15h10   #43
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Le Globe d’Ashera, partie 7




Un nouveau bruit de fracas assourdissant résonna dans la cathédrale. Chevaliers et aventuriers tinrent un très rapide conciliabule.

Geralt, le chef des chevaliers, un grand homme aux longs cheveux blancs arborant un grand bouclier et une épée scintillante de lumière, parla alors d’une voix forte

-Nous n’avons plus de temps à perdre. La cérémonie du Renouveau se tiendra dans quelques heures et nous ne pouvons nous permettre un échec. Illuminé Évêque, je vous suggèrerais de demeurer en arrière. Mes frères et moi bloquerons l’entrée au sanctuaire d’Ashera aux mercenaires.


-Nous vous aiderons et joindront nos armes aux vôtres, déclara Kaerun à son tour. Vous aurez besoin de tout le soutien disponible pour tenir en échec une telle troupe.

-Oui, nous sommes quelque peu habitué à ce genre de situation… souligna Cord.

-Merci à vous infiniment, déclara Geralt. Élaborons donc notre plan de bataille.
En moins d’une minute, ils convinrent d’un plan d’action qui leur permettrait d’optimiser leur temps avant le combat rapproché. Ils se devaient de gagner le plus de temps possible pour tenir jusqu’au Renouveau.




* * *



À l’extérieur, la fébrilité était à son comble. Les dizaines de mercenaires se tenaient prêts à entrer alors que la lourde porte de bronze montrait ses premiers signes d’affaiblissement. Rictus aux lèvres, Sulthor s’apprêtait à rejoindre les premières lignes avant d’être arrêté par le Prince.


-Non, reste ici, lui intima son maître. Laissons les Chevaliers et aventuriers gaspiller leurs énergies sur nos premières masses de guerriers, puis nous entrerons pour achever le travail avec le reste des troupes.

Bien que peu enthousiaste à l’idée de se priver encore quelque moments de combat, Sulthor accepta néanmoins de se plier à la stratégie de son maître et regarda patiemment le bélier attaquer de nouveau la porte prête à céder. Encore quelques coups…


* * *


Un nouveau coup ébranla la lourde porte de bronze et parvint presque à défoncer ses lourds gonds.


Formant une ligne devant la dalle ronde à l’arrière, les Chevaliers se tenait calmement prêt au combat en récitant des prières à Ashera. Laissant Alek, Zardak et Oreth rester un peu en arrière, Kaerun et Cord complétait le mur guerrier et se tenait prêt. Lorsque la porte montra des signes d’affaissement imminent, Chevalier et aventuriers libérèrent leurs armes. Dans les mains de Kaerun, Kharadhil rougeoyait doucement, prête à donner la mort dès que son maître entamerait ses premiers moulinets.



Puis enfin, la grande porte de bronze s’effondra et laissa place à un flot hurlant de guerriers assoiffés de sang. Dans un ordre parfait, les Chevaliers illuminèrent leurs paumes d’énergie et récitèrent d’une même voix la formule de leur sortilège.


Ahris Pyrem Mordenkainen

Dans leurs paumes se formèrent alors des boules de flammes bleues qui grossirent jusqu’à atteindre près de trentes centimètre de diamètre. D’un signal de Geralt, les saints guerriers d’Ashera projetèrent leur sort droit dans la troupe de mercenaire.

Une série d’explosions rugissantes éclatèrent alors aux endroits d’impacts et libérèrent la puissante énergie magique des flammes. Dans un concert de cris, tout les mercenaires ayant mis pied dans la cathédrale furent anéantis instantanément ou encore projetés violemment au dehors par le souffle pour s’écraser dans leurs confrères ou sur les dalles entourant la cathédrale. Même s’il se réjouissait de la mort des mercenaires, les aventuriers ne purent réprimer un frisson devant autant de puissance.

Poussés par Sulthor et la peur du Prince, les mercenaires retournèrent à l’assaut et s’engouffrèrent une nouvelle fois dans la cathédrale. Le Prince avait prévu la puissance des gardiens d’Ashera et ne s’alarmait pas outre mesure d’avoir perdu quelques dizaines d’hommes en un instant. Il lui en restait encore largement assez pour soutenir l’attaque. Ceux-ci ne formait que la chair à canon afin d’affaiblir les défenseurs. La véritable offensive viendrait sous son ordre un peu plus tard.

Changeant de stratégie, les chevaliers firent apparaître une volée de centaines de flèches magiques qu’ils envoyèrent sur les mercenaires. Zardak tendit la paume et fit jaillir de sa paume des milliers de petits éclats de glaces très coupants tandis qu’Oreth ajouta sa touche personnelle en enchantant les flèches que lâchait répétitivement Alek afin de les rendre plus mortelles. En un instant, des dizaines de mercenaires tombèrent raides morts sur le plancher marbré, criblés de projectiles.


Pourtant, l’avance de la troupe était inévitable. Se cachant derrière les bancs de la cathédrale ou derrière les piliers, les mercenaires progressaient coûte que coûte. Ne voulant pas risquer de détruire la Cathédrale d’Ashera en déchaînant des sorts trop destructeur, les Chevaliers devaient se contenter de pouvoirs plus mineurs de leur lignée divine, usant d’immense pouvoir de télékinésie pour attraper des groupes entier de mercenaires et les briser sur leurs congénères.

Vint toutefois le moment où les premiers guerriers rencontrèrent les défenseurs. Kaerun, qui attendait ce moment, se précipita sur ses adversaires et fit danser Kharadhil en un enchaînement mortel, fauchant guerrier après guerrier de coups précis et puissants. Cord, quant à lui, préféra économiser ses mouvements et attendit que les mercenaires forme un petit groupe devant lui pour abattre puissamment son marteau magique par terre et créer une onde de choc qui les projeta violemment dans les airs comme si la terre elle-même les avait catapultée. Pendant que ses premières victimes se brisaient les os en retombant sur les murs et le plancher, Cord enchaîna rapidement et aveugla un autre groupe d’ennemi à l’aide d’un puissant rayon de lumière qu’il créa dans sa paume. Complètement impotents sans leurs yeux, les mercenaires aveuglés étaient des cibles faciles pour Alek, celui-ci les abattant un par un de tirs mortels avec une rapidité fulgurante.


Laissant ses frères les plus habiles à la magie continuer leur dévastateur bombardement, Geralt rassembla ses guerriers et donna le signal du corps-à-corps.

-POUR ASHERA!!!!


Les saints guerriers empoignèrent alors leur épée et rencontrèrent les mercenaires. Les rares écrits à leur sujets étaient véridiques, car c’était effectivement de terribles combattants, d’une classe bien au-delà de celle de leurs adversaires. Vives comme des éclairs, aussi mortelles que des dents de dragons, leurs épées tailladaient en des mouvements précis, sans aucun gaspillage d’énergie, ni de gestes superflus.

Et sous leurs pieds ruisselait le sang des ennemis d’Ashera…


Pourtant, les mercenaires continuaient à s’engouffrer dans la cathédrale comme des fourmis. D’un sortilège du Prince, ils avaient oubliés leur peur et se précipitaient dans la mêlée sans aucun égard pour leur vie, espérant seulement parvenir à tuer l’un des grands guerriers habillés de blancs.

Ne pouvant utiliser ses sorts les plus puissants, Zardak ne savait que faire pour endiguer le flot de guerrier qui accouraient vers eux. Si seulement, il pouvait utiliser ses sorts sans risquer de détruire la cathédrale. Il devait bien y avoir un moyen…

Ressentant télépathiquement la détresse du mage blanc, Oreth s’approcha de lui.

-Je crois avoir le moyen qu’il te faut, déclara le Vixen. Tentons l’expérience.

D’abord surpris, le Drake mage acquiesça et prépara ses sorts. Oreth entra alors dans une sorte de transe décuplant ses pouvoirs magiques, une habileté qu’il avait apprise récemment en étudiant sa magie, et créa un puissant champ de force autour d’un large groupe de mercenaire. Comprenant le signal, le Drake créa une large boule de flamme qu’il projeta dans le groupe. Le stratagème d’Oreth fit alors ses preuves. Explosant d’ordinaire sur une large superficie, la boule de feu explosa dans le conteneur de force que lui avait crée Oreth et n’engloba donc que le groupe visée, qui fut instantanément détruit. Voyant leur tactique marcher à merveille, les deux mages combinèrent leur effort et bombardèrent inlassablement les mercenaires de leur nouvelle arme.

Désirant aider les Chevalier devant lui qui lui offrait la protection de leur corps, Alek tirait sur chaque visage ennemi se profilant devant lui et abattait toutes ses cibles avec une redoutable efficacité. Mais, il lui fallait quelque chose de plus. Les Chevaliers commençaient à fatiguer sous la force de l’assaut et ne pourraient plus le protéger aussi bien. Cherchant que faire, il trouva son idée en regardant les grands lustres suspendus au-dessus d’eux. Il ne pouvait les utiliser comme arme en les faisant tomber sans que cela ne le tue aussi, mais pourrait certainement les utiliser autrement. Parcourant la cathédrale, il se servit de sa formidable dextérité pour escalader la dalle ronde derrière lui et se servit de sa nouvelle hauteur pour lancer une corde à grappin sur l’un des lustres.La corde fila et s’enroula solidement autour de l’une des grande lampes métalliques du lustre. Prenant une respiration, Alek se balança alors dans les air à l’aide de la corde et se servit de la largeur de la cathédrale pour se donner un grand élan. Puis, il se servit de celui-ci pour filer droit dans les mercenaires, les frappant durement des pieds ou de son épée. Frappé avec autant de force par ce fou volant, les mercenaires tombaient comme des dominos avant d’être impitoyablement lacéré d’un coup d’épée d’Alek ou des Chevaliers. Appréciant grandement l’aide, les chevaliers s’arrangeait pour de nul de puisse nuire aux allers et venue aérienne d’Alek alors que celui-ci fauchait tout ceux sur son passage.

De leur coté, Kaerun et Cord se voyait plus la fin de leurs ennemis et commençaient à fatiguer eux-aussi à force de taillader à tout va. Côte à côte, les deux aventuriers regardèrent avec fureur un nouveau groupe de mercenaire arriver à la relève de celui qu’ils venaient tout juste de taillader.

-Grr, saleté de mercenaires, si seulement je pouvais les faucher d’un seul coup, grogna Kaerun.

Cord eut alors une idée

-Veux-tu danser, Kaerun?, dit le prêtre en lui tendant la main

D’abord surpris, le Drake compris immédiatement en voyant le sourire complice de Cord et répondit avec un rictus

-Avec plaisir, Cord, dit le Drake en empoignant solidement le bras du Piken.

Joignant leur pieds, les deux guerrier se mirent à tourner ensemble, de plus en plus vite, jusqu’à former une sorte de toupie tournant à toute vitesse. De leur bras libre, il tendirent alors leur arme et formèrent une spirale mortelle de lames tournoyantes. Avec horreur, les mercenaires ne purent rien faire alors que la meurtrière toupie s’enfonçaient dans leurs rangs, déchiquetant de l’épée de Kaerun et broyant du marteau de Cord ceux qui était assez infortuné pour se trouver dans leur trajectoire. Constatant avec sourire l’étrange technique que venait de créer les deux guerriers, Zardak créa un vent tourbillonnant dont il enveloppa les deux aventuriers, les faisant tournoyer encore plus vite. Leur vitesse les rendant impossible à toucher sans être lacéré, les deux guerrier parcoururent durant quelques bonnes minutes le plancher de marbre à toute vitesse, décimant tout ceux qui osait vouloir atteindre la muraille des chevaliers.

Étourdis par leur action, Kaerun et Cord stoppèrent enfin leur mortel tourbillon une fois revenu près de la muraille des chevaliers. Voyant ses deux amis marcher de façon très incertaine, Oreth intervint et rétablit magiquement l’équilibre de leur centre de gravité, leur permettant de reprendre normalement le combat sans trébucher à tout instant. D’un geste, les deux guerriers le remercièrent et repartirent au combat.


Pourtant, après près de deux heures de combat, le dernier des mercenaires dans la cathédrale tomba finalement sous les coups des aventuriers. Aucun Chevaliers, ni aventuriers n’était mort malgré les nombreuses blessures qu’affichaient chacun. Usant d eleur pouvoirs de guérison et avec l’aide de Cord, ils soignèrent leurs blessures de leur mieux avant de voir arriver soudainement une nouvelle présence dans la Cathédrale, celle-ci étant beaucoup plus terrifiante que les mercenaires.


Marchant d’un pas lent et sûr, un être entièrement encapé et encapuchonné marchait au devant d’eux. Accompagné de Sulthor et d’une petite troupe d’homme, qu’on devinait être ses soldats d’élites, il marchait sans aucune crainte devant les Chevaliers. Immobiles, Chevaliers et aventuriers l’observaient sans bouger, tentant de juger de sa valeur.Après tout, il venait de livrer un dur combat et se devaient de ménager leur force L’inconnu s’arrêta alors à quelque mètre d’eux à l’instar de sa suite et observa le champs de bataille. Tout les mercenaires qu’il avait envoyés y gisaient, morts…

-Vous avez échoué, Prince, déclara Geralt. Ashera est bien au-delà de vos pitoyables sortilèges.

Sans que personne ne put le voir, le Prince souria pour lui-même. Ainsi, ils pensaient que le sortilège qu’il avait lancé sur les mercenaires n’avait servi qu’à supprimer leur peur. Tant pis pour eux, ils verraient maintenant les conséquence de leur arrogance.

Dans un rire sardonique, le Prince leva sa main gantée au ciel. Celle-ci se teinta immédiatement d’une lueur verte qui mit en alerte les sens magiques des chevaliers. Avant qu’ils puissent réagir, le Prince claqua des doigts et laissa filer des dizaines de petites lueurs vertes qui se déposèrent au quatre coins de la salle.

Une vision des plus horrifiques s’offrit alors aux pauvres défenseurs. Devant leurs yeux, les dizaines de mercenaires fauchés se relevèrent lentement, empoignant leur armes, leur yeux étincelant d’une lueur verte incandescente. Trappées dans leurs corps par le Prince, les âmes prisonnières de ces carcasses mort-vivantes furent animées d’une nouvelle rage et se rassemblèrent derrière leur maître pour un nouvel assaut.


C’est alors que le Prince, en prévision du combat final, porta sa main gantée à la broche retenant sa cape et arracha d’un seul coup le vêtement le cachant aux regard, montrant enfin son vrai visage.


Parmi les aventuriers, Zardak crispa soudainement ses main sur sa guisarme alors que devant ses yeux se profilait les anciens souvenirs de haine, de fureur, de tragédie et de confrontation d’un cauchemar qu’il avait cru pouvoir enterrer à jamais, tout en sachant qu’il pourrait resurgir un jour avec toute l’ampleur de ses terribles pouvoir …


Rakor le Sombre…
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Vieux 2013-02-12, 15h10   #44
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Le Globe d’Ashera, partie 8

Rakor…

Ce nom synonyme de mort, complot et cruauté avait depuis longtemps été le pire ennemi des aventuriers. À l’origine, Rakor était le frère de Zardak, à la différence qu’il était né avec les écailles noires. Son pouvoir lui venait du fait qu’il pouvait absorber la puissance magique de n’importe quelle objet simplement en lui touchant. Un jour, il en vint lors de ses périples à absorber la puissance d’un talisman maudit qui fit de lui l’un des plus grand esprit maléfique de Namur et l’ennemi juré de Zardak. Souhaitant dépasser en puissance Garados même, il arpentait Namur à la recherche de puissants objets, augmentant chaque fois de puissance au fil du temps. Le groupe l’avait cru mort après une terrible bataille dans les plaines damnées de Damos, ou son armée démoniaque avait finalement été vaincue par l’effort des aventuriers. Maintenant, il était de retour…

-Que fait tu ici? Demanda Zardak. Je te croyais mort.


-Comme l’on se retrouve, n’est pas Zardak? siffla Rakor. Je dois admettre que toi et ton groupe m’avez fait rager ces dernier temps. J’avais d’abord réveillé et contrôlé le Roi Ashar comme une marionnette afin d’user de son pouvoir pour lever une gigantesque armée d’ombre sur Namur. Mais il a fallu que ce stupide fantôme vous alerte en décidant d’aller faire des siennes au village avant que l’armée de soit prête. Ensuite, j’ai voulu jeter un sortilège de contrôle sur le Dragon d’Azura afin de m’en servir comme arme de guerre. J’ai assassiné moi-même la gardienne du talisman et envoyer un groupe à mes ordres pour jeter le sortilège sur le Dragon. Non seulement ces imbéciles ont faillis, mais vous avez en plus tué le Dragon alors qu’il était encore faible de sa longue hibernation. Furieux, j’ai crée une tempête de sable pour vous diriger dans les griffes de Lucius, avec qui j’ai passé une accord selon lequel je lui laissais convertir le second magicien de votre groupe en échange de ta mort, Zardak. Encore une fois, ce fut un échec. Maintenant, je veux le pouvoir que nous as laissé Garados en héritage au Drakes et je suis venu personnellement afin de t’abattre une bonne fois pour toutes. Je …


On entendit un déchirant hurlement de guerre alors que Kaerun fonçait vers Rakor, Kharadhil levée pour frapper

-SERA!! ASSASSIN, TU VA MOURIR POUR CE CRIME!! Hurla le Drake, devenu fou- furieux après que Rakor ait avoué avoir assassiné celle qu’il avait tant aimée.

Le Prince tendit alors brusquement la main et déchargea un terrible éclair noir sur le malheureux Drake. Kaerun fut soulevé du sol par la force de la décharge et s’écrasa avec fracas sur le mur derrière lui, le corps parcouru d’éclairs brûlants. Oreth intervint alors et dissipa les effets du sortilège afin que Kaerun cesse de souffrir. Zardak se plaça alors devant Rakor et le défia du regard

-Laisse les autres en dehors de ça. Si tu veux le Globe, tu devra auparavant me battre. Empoigne donc tes armes et finissons en, âme damné des Drakes, le défia le mage blanc en déployant ses ailes.

Rakor esquissa alors un rictus malveillant

-Entendu, siffla t’il, dit bonjour à ta mort.

Simultanément, les deux Drakes s’envolèrent dans les larges hauteurs de la cathédrale, bien au-dessus des autres et se firent face. Zardak savait que ce serait un combat terrible. La puissance de son frère maudit ne cessait jamais d’augmenter et rendait chacun de leurs engagements d’une férocité épique. Il lui faudrait donc user de tout ce qu’il avait appris dans le livre de Karnak pour espérer en sortir vivant.

Un dernier regard, puis la guisarme de Zardak entrechoqua violemment les deux épées courtes de Rakor.


* * *


Péniblement, Kaerun se releva, une haine profonde au cœur. Devant lui, le combat avait repris de plus bel, plus furieux que jamais. Les Chevaliers se battaient comme des lions contre l’armée de mercenaires revenus des morts et accumulaient chaque seconde des cadavres à leurs pieds. C’est alors qu’il vit l’énorme Drake rouge, Kayn Sulthor se jeter dans la mêlée contre l’un des Chevaliers, le plus jeune de l’Ordre. Répondant au duel, le saint guerrier d’Ashera du se contenter de repousser plus loin les mercenaires qu’il combattait pour faire face à son nouvel ennemi. Leurs lames s’entrechoquèrent durement et s’entama alors un combat furieux. D’un coup ajusté de son épée, le guerrier d’Ashera entailla l’épaule du Drake et le fit siffler de douleur. Toutefois, Sulthor n’était pas un adversaire commun et profita du fait que le Chevalier était fatigué pour lui porter un solide coup d’épaule qui le déstabilisa avant d’enchaîner d’un rude coup de genou dans le ventre du guerrier. Cherchant à reprendre son souffle, le Chevalier ne put rien faire que regarder ensuite la grande lame du Drake filer droit sur son visage. Dans un ruissellement de sang, le corps du pauvre guerrier s’effondra, mort, aux pieds de Sulthor.

Rageur, Kaerun empoigna son épée et se rua sur le Drake rouge. Sulthor eut à peine le temps de lever de son arme que déjà Kharadhil s’y abattait avec toute la force de son maître, produisant une pluie d’étincelle au contact. S’engagea un rude combat entre les deux guerriers, leurs lames dansant et s’entrechoquant avec force et puissance. Sulthor était certe celui qui avait le plus d’expérience de combat et jouissant d’une cruauté décuplant ses forces, mais Kaerun s’était sorti vivant de bien des combats presque désespéré et s’y était forgé une puissance toute particulière, ainsi qu’une volonté de fer.


On entendit alors un grondement sourd, suivit d’un gigantesque bruit de fracas. Avec surprise, les défenseurs virent une partie du mur exploser littéralement et laisser place à un trou béant par lequel entra quelque chose d’énorme. Une gigantesque machine, de forme humanoïde, faisant près de trois mètre de haut venait d’entrer. Oreth reconnut immédiatement cette apparition horrifique, c’était un Forgé, une terrible machine de guerre proche parent des Golems dont les mages se servaient auparavant pour se faire la guerre. Animé par une puissant magie faisant fonctionner son étrange machinerie, ce Forgé arborait une énorme tête de hache comme main droite et un grand fléau à cinq têtes magique comme main gauche et se dirigeait à pas lourds vers eux. Voyant la facilité avec lequel il avait abattu le mur, les aventuriers comprirent immédiatement que si cette machine atteignait leur rang, tout serait fini. Ils devaient l’arrêter…

Mais le combat faisait déjà rage partout et les effectifs commençaient à manquer. Zardak et Kaerun était déjà aux prises avec de terribles adversaires et ne pouvaient espérer s’en sortir qu’en vainquant. De leurs cotés, les Chevaliers contenait avec difficulté les innombrables mercenaires et faiblissaient progressivement, un autre de leurs frères étant tombé sous les coups furieux et répétés des morts-vivants. Bien que leur rage soit décuplée par la perte de leurs frères, les ennemis continuaient à affluer et leur ligne faiblissait.

Et le Renouveau qui approchait si rapidement.


* * *

Au bruit de leurs ailes s’agitant dans l’espace, Rakor et Zardak se livraient un combat d’une fureur rarement observée, combinant pouvoirs magiques avec passes d’armes pour tenter se l’emporter.

Bloquant de sa guisarme les deux épées de Rakor , le mage tenta de frapper son adversaire d’un puissant coup d’estoc. Mais sa lame de rencontra que du vide. Rakor était déjà plus haut grâce à une poussé de ses ailes et tendait sa paume vers lui, chargeant son énergie

Ehrem Magnus Tenebris

Zardak vit alors d’immenses tentacules d’ombres jaillir de sa paume et tenter de l’agripper. D’une puissante poussée de ses ailes, le mage blanc s’écarta prestement de l’endroit et infusa sa guisarme de son pouvoir. Les monstrueux appendices tentèrent alors une nouvelle fois de l’attraper, mais le templier était prêt et répondit en tranchant net chacune des tentacules de la lame de sa guisarme, devenu d’un blanc étincelant.

Rakor enchaîna prestement et libéra une nouvelle fois son énergie magique sous la forme de boules de feu violettes crépitant chacune d’une ténébreuse puissance. Zardak vit rapidement la menace et usa de rapides moulinets de son arme magique pour dévier de justesse chacune des boules vers une trajectoire hors de danger. Quelques boules tombèrent ainsi dans les rangs des mercenaires et explosèrent avec force, emmenant leurs victimes dans les abymes des enfers.

Zardak décida alors de passer à l’offensive et concentra une puissante énergie dans sa paume avant d’en faire jaillir un puissant rayon d’énergie pure. De couleur bleuté et mauve, le rayon crépitant de puissance fila vers le Drake noir à toute vitesse, près à le désintégrer.

Voyant la menace, Rakor fit appel à sa propre puissance et croisa ses lames en bouclier devant lui. Le rayon les toucha de plein fouet et fit brusquement reculer le drake noir. Zardak fit alors appel à ses pouvoirs et déclencha mentalement l’explosion de son rayon.

Mais contrairement à l’explosion attendu, Zardak vit avec horreur le rayon être absorbé dans les lames de son rival, puis être dispersés aux quatre coins de la cathédrale en une énorme gerbe d’étincelles explosives. Avec son habituel sourire sadique, Rakor ricana et repassa à l’attaque.

Quelle puissance incommensurable… se dit Zardak.

* * *


De leur coté, Cord, Alek et Oreth étaient eux-aussi vis-à-vis d’un adversaire d’une puissance à faire trembler même le plus hardi des aventuriers. Tentant de charger le monstre, Cord leva haut son marteau pour frapper le Forgé. Le prêtre vit alors avec terreur le monstre de métal tendre son gigantesque fléau et l’abattre droit vers lui. D’un plongeon désespéré sur le côté, Cord évita les puissantes boules de métal qui firent exploser le sol en frappant l’endroit où il était une seconde auparavant. Voulant anéantir cet être infime, le Forgé leva alors sa lourde hache en espérant découper en deux le prêtre de son prochain coup. Oreth décida d’intervenir et usa de toute ses forces pour fabriquer un bouclier fantomatique entre son ami étendu et la hache qui filait droit sur lui. N’osant plus respirer, Cord vit l’énorme lame s’abattre avec une force titanesque sur le bouclier d’Oreth, qui lui paraissait bien mince tout à coup. Oreth fit appel à toute sa puissance et la concentra alors dans son bouclier. Celui-ci ploya et se déforma sous la force du choc, mais tint bon et permit à Cord de quitter sa fâcheuse position. Souhaitant attirer l’attention du monstre hors du prêtre, Alek lâcha flèche sur flèche droit sur la tête métallique du Forgé. Énervé par les flèches magiques qui lui explosaient dessus, la monstrueuse machine de guerre délaissa le prêtre et chargea vers l’archer, écrasant sur son passage les infortunés mercenaires qui s’y trouvaient. Comprenant la stratégie d’Alek, Oreth refit appel à ses pouvoirs et prononça sa formule.

Magus…Magus…Magna Spiritis Magus…Damaesca


Alek se retourna avec surprise vers Oreth. Il ne reconnaissait absolument pas les mots de cette formule. En vérité, celle-ci provenait d’une toute autre sorte de magie que celle-qu’ utilisait normalement le mage vixen, car elle n’utilisait pas les arcanes mais des forces éthérés mystérieuses cachés dans les moindres parcelles de matière de ce monde. Ces forces cachés aux magiciens conventionnels s’étaient imposés à Oreth suite à sa transformation mentale et celui-ci avait peu à peu appris à les utiliser en secret. Ces forces était incroyablement dangereuse à manier, car d’une nature imprévisible et mystique.

Usant de toute sa concentration, le vixen appela à lui les forces fantomatiques présentes dans la cathédrale et leur ordonna d’immobiliser le Forgé. Alek vit alors avec surprise des formes invisible se matérialiser sous forme de filament luminescent et enserrer les bras et jambes du Forgé qui tentait de se débattre de toute ses forces. Cord vit alors sa chance et se précipita vers la machine de guerre. Faisant appel à la force divine, il fit un prodigieux bond, marteau levé au dessus de sa tête et l’abattit avec puissance sur la tête du Forgé.

Le choc fut terrible et résonna dans toute la cathédrale. Pourtant, malgré un coup qui aurait terrassé n’importe qu’elle créature normale, le grand guerrier de métal parut à peine ébranlé et se débattit de plus belle. Incapable de tenir plus longtemps les forces auxquelles il avaient fait appel, Oreth dut abandonner son étreinte. La monstrueuse machine se libéra alors instantanément et força Cord à esquiver de nouveau, alors que fléau et hache fonçaient vers lui. Mais quelque peu déséquilibré par la force du coup, le Forgé ne put ajuster son coup et manqua le prêtre de peu, faisant exploser le sol en éclat tout juste aux cotés de Cord. Alek était ébahi devant autant de puissance. Cord avait frappé avec toute sa force et pourtant la monstrueuse machine n’avait même pas bronché. Nul doute que se serait un combat des plus terrible.

Mais malheur n’arrive jamais seul et ce fut alors le moment ou la grande horloge de la ville sonna douze coup, annonçant le Renouveau.

Le moment que tous les défenseurs redoutaient…

La gigantesque dalle ronde réprésentant Garados se scinda en deux et s’ouvrit en glissant le long du mur, ouvrant enfin la porte au sanctuaire d’Ashera…
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Vieux 2013-02-12, 15h11   #45
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Le Globe d’Ashera, partie 9


Avec une lenteur empreinte de force mystique, la dalle s’effaça dans les grands mur de marbre et découvrit une large pièce ronde entièrement constituée de marbre blanc polie. Un grand escalier rond parcourait l’exact centre de la pièce et menait à une dalle ornée du sceau d’Ashera en gravure dorée. Devant cette dalle, une grande statue représentant une femme d’une beauté à couper le souffle, aux cheveux multicolores, tenait entre ses mains entrecroisées un grand globe illuminant d’une douce lumière verte. Une aura de puissance enivrante et apaisante émanait de cette pièce. C’était le sanctuaire sacré d’Ashera et là, dans son globe, était concentré tout sa bonté et l’espoir qu’elle incarnait en tant que protectrice de Thyl. S’il fallait que Rakor puisse s’approprier cette puissance et la corrompre, il accèderait au statut de demi-dieu et sonnerait l’arrivé de temps sombres, dénudés d’espoir, qui engloberait tout Namur comme un soleil noir. Même dans ses visions cauchemardesques les plus terribles, Oreth ne pourrait jamais voir qu’une parcelle de toute l’horreur dans lequel sombrerait le continent sous le joug de Rakor le Sombre.


Le Renouveau était arrivé, l’heure du renouvellement du contrat divin avec la déesse. Depuis sa lointaine jeunesse, l’évêque s’était préparé à ce moment et à l’ampleur de la responsabilité. qui lui incombait. Il devait renouveler le pacte et protéger le Globe à tout prix.

Dès l’ouverture de la porte sacré, l’évêque délaissa la protection de l’entrée au Chevaliers et s’engouffra dans le sanctuaire, uniquement accompagné de son jeune acolyte. Percevant son geste, Oreth fit signe à Alek de le suivre.

-Viens Alek, l’évêque est sans protection et je sens qu’il aura bientôt besoin de nous.

-Mais Cord va mourir si nous le laissons seul devant le Forgé! Répliqua Alek

-Les conséquences risquent d’être encore plus désastreuse si l’évêque meurt avant d’avoir pu accomplir son office ou si le Globe tombe entre de mauvaises mains. Nous sommes les seuls qui peuvent encore agir pour assurer la protection rapprochée du cérémonial.

-C’est vrai, mais si Cord meurt au combat, ce truc pourra entrer sans aucune difficulté

-Cela me déchire également le cœur de devoir laisser Cord combattre un tel monstre, mais il faut avoir confiance. Cord est un guerrier intelligent et l’un des plus puissants prêtres qu’il m’est été donné de voir, il saura se débrouiller. Pour l‘heure, je sent qu’une menace terrible et caché rode dans cette cathédrale et veut elle aussi attenter au cérémonial. Dépêchons-nous, le temps file.

Alek n’était toujours pas convaincu que de quitter le combat demeurait la meilleure option, mais il connaissait les pouvoirs d’Oreth et lorsque celui-ci annonçait un danger innommable, sa parole ne pouvait être mise en doute. Résignée, il fonça dans le sanctuaire pendant qu’Oreth annonçait à Cord qu’il devait maintenant faire cavalier seul.

-Une nouvelle menace vient d’entrer en ligne de compte et menace la tenue du cérémonial, dit télépathiquement le Vixen au prêtre. Alek et moi partons pour assurer la protection de l’évêque et intercepter ce mal avant qu’il ne cause quelques dégâts irréparables. Je suis désolé, Cord, mais tu devras maintenant faire face seul.

-Entendu, répondit le prêtre avec sa bravoure habituel. Je me chargerai moi-même de réduire ce tas de ferraille à néant.

-Sois prudent et ne te met pas inutilement en danger. Nous reviendrons t’appuyer sitôt que l’évêque sera hors de danger.

-Ne crains rien et concentre toi sur ton combat à venir, Oreth. Je ne crains pas ce Forgé. Cette machine infernale ne peut rien contre un serviteur béni de Dod. Je fais serment sur ma vie qu’elle n’atteindra jamais les marches du sanctuaire tant que je respirerai l’air de ce monde.


Sur ces derniers mots, le mage se précipita à la suite d’Alek dans le sanctuaire sacré. Toutefois, dans le chaos de la bataille que menaient Chevaliers et mort-vivants, il ne vit pas une grande forme noire encapée et masquée se faufiler habilement dans la cathédrale et pénétrer à sa suite dans le sanctuaire d’Ashera…


* * *


Dans la cacophonie des combats et des armes qui s’entrechoquait, le bruit accompagnant le choc de deux grandes épées bien particulières résonnait clairement dans la cathédrale. Celui de deux lames, nommés Kharadhil et Draskull se livrant un combat à l’image de celui de leur maître. Draskull symbolisait tout la force et la haine de Kayn, alors que Kharadhil véhiculait tout la rage et la volonté de Kaerun. Deux Drakes opposés dans un combat aux allures de légende.


Kayn avait rapidement compris qu’il n’avait pas affaire à un combattant de la dernière pluie. S’étant retenu dans les premières minutes du combat pour jauger son adversaire, il avait maintenant libéré tout l’ampleur de son expérience guerrière et abattait sur Kaerun une avalanche de coups précis et d’une force à faire éclater en morceau n’importe qu’elle arme normale. Parant de son mieux, Kaerun y répondait avec un puissance décuplé par la fureur brûlante que lui avait rappelé la mort de sa bien-aimée et refusait de céder ne serait-ce qu’un pouce de terrain au Drake rouge. Les deux adversaires faisaient montre de nombreuses lacérations et souffrait de nombreuses blessures d’où s’échappait leur sang. Mais les deux Drakes n’avait cure de la douleur qu’il éprouvait, seul comptait le fait de vaincre.

Kaerun tenta une passe d’arme et abattit son arme sur le coté droit de Kayn, tout en balançant un coup de pied bas sur les jambes de son adversaire pour tenter de le faire trébucher. Le Sulthor vit l’embûche et recula d’un pas en arrière, avant de bondir à nouveau comme un fauve, épée levée. Kaerun réalisa son erreur, il n’était plus en position d’équilibre et ne pouvait plus parer efficacement. La lame de Kayn lui entailla le menton et continua sa course en lui labourant le torse, laissant une longue estafilade sanglante le long de son armure. Rugissant de douleur, Kaerun répondit en tentant de décapiter Kayn d’un coup puissant. Se baissant de justesse, le guerrier en armure sombre évita la lame rouge et se lança de nouveau à l’attaque de tout son poids. Kaerun bloqua l’épée meurtrière et d’un mouvement vif parvint même à désarmer Sulthor, mais reçut le coude métallique de son adversaire en plein visage.

Ébranlé, Kaerun ne vit que trop tard le Drake rouge dégainer une dague dentelée et la pointer droit vers lui. L’aventurier tenta d’esquiver, mais reçut la dague droit dans l’épaule et tomba en rugissant un déchirant cri de souffrance. Sous la douleur, Kharadhil vola hors de sa main et fut projeté parmi la masse de mort-vivant, hors de portée de son maître.

Kayn vit sa chance et reprenant son arme, le leva au-dessus de son rival pour lui porter le coup fatal. Déterminé à ne pas mourir, Kaerun se retourna brusquement et cracha un grand nuage de gaz corrosif au visage du Drake rouge, le forçant à reculer pour se protéger des vapeurs mortelles. D’une seule main, l’aventurier se releva alors péniblement et cracha le sang qui lui emplissait la bouche. Kaerun tenta alors de bouger son bras d’arme, celui frappé par la dague, mais seule une douleur inhumaine lui répondit, son bras continuant de pendre mollement le long de son corps.

Devant lui, Kayn reprit son épée et passa son doigt sur sa lame ensanglantée. « Je suis le plus fort », se dit le Drake rouge. Bientôt, cet épéiste de pacotille saurait ce que c’est que de combattre Kayn Sulthor lui-même. Sa mort lui ouvrirait enfin les portes du sanctuaire et le Globe tomberait enfin en sa possession.

Bientôt, ce serait lui qui recevrait la puissance de l’héritage qu’avait laissé Garados. Il deviendrait ensuite le nouveau Seigneur des Drakes. Le Prince des Héritiers lui-même serait forcé de lui prêter serment d’allégeance devant sa puissance.

« Garados était faible. Il a été tué par de fragiles humains parce qu’il était trop émotif. Je serai plus fort et asservirai tout les mondes à mon pouvoir. Je serai Invincible, » se réjouit Kayn.


* * *




Plus haut, au-dessus de la mêlée, le combat entre Rakor et Zardak faisait rage avec toujours de plus en plus d’intensité. Zardak faisait appel à tous les sorts offensifs qu’il connaissait. Il avait lancés des boules de feu incandescentes, déchaîné des vents de tempête, incanté des éclats de glace extrêmement coupants et appelé à lui les foudres dévastatrices et pourtant, rien ne semblait pouvoir entamer les barrières de Rakor. Avec un plaisir évident, celui-ci absorbait chacun des sorts du Drake blanc et les détournait ou encore les renvoyaient avec une puissance accrue sur son adversaire.

Les combats rapprochés n’avaient pas été plus aisés, la robe blanche de Zardak étant maintenant striée et déchirée de coupures d’où s’échappait un sang clair et rouge. D’innombrables fois, la grande guisarme avait frappés les lames noires de Rakor parvenant parfois à pénétrer ses défenses et à lui infliger quelques blessures qu’il guérissait instantanément grâce aux sombres énergies qui l’habitait.

Visiblement, Rakor n’avait rien perdu de sa puissance d’antan depuis leur dernier affrontement…


Zardak tenta une nouvelle fois de percer l’armure magique de son rival d’un rayon de lumière rouge. Encore une fois, Rakor dévia le rayon et l’envoya s’écraser sur l’un des murs de la cathédrale, avant de se propulser pour rencontrer Zardak au corps-à-corps. Encore une fois, la guisarme de Zardak fut mise à rude épreuve, le mage bloquant péniblement chacune des attaques des deux épées de Rakor. Toutefois, le Drake noir avait déjà prévu une telle résistance et avait préparé une nouvelle ruse en sous-main. Usant de son souffle draconique, Rakor projeta une grande giclée d’acide vers le mage blanc. Comme il s’y attendait, Zardak esquiva le jet d’extreme-justesse et se retrouva en position délicate. Rakor prononça alors les mots d’une nouvelle incantation.

Umbram Mirago Vipare

En instant, le corps de Rakor disparut soudainement. Zardak, soupçonnant un sortilège d’invisibilité, fit appel à ses propre pouvoirs et lança prestement un sortilège de vision véritable, qui lui permettrait de voir Rakor peut importe ses artifices illusoires.

Mais il n’y avait rien!

Tout les sens magiques et intuitifs de Zardak lui hurlèrent à ce moment un danger mortel derrière lui. En un mouvement désespéré, Zardak se jeta de coté et se mit en vrille aérienne pour espérer éviter une attaque. Il sentit une lame lui labourer le dos et cria de douleur. Sans perdre une seconde et en ignorant la souffrance, le mage blanc fit décrire un large arc de cercle à sa guisarme à l’endroit exact où devait se trouver maintenant Rakor selon la logique de son attaque. Encore une fois, l’arme traversa le vide et les sens magique du templier l'informèrent que l’ennemi était de nouveau derrière lui.

Comment était possible? Comment pouvait t’il se déplacer aussi rapidement?

Zardak comprit alors. Ce n’était pas un sortilège d’invisibilité qu’avait utilisé Rakor, mais plutôt une incantation lui permettant de se transformer en une ombre éthéré bougeant à toute vitesse. Au moment de frapper, Rakor n’avait qu’à rendre ses armes de nouveau matérielles pour porter un coup.

Zardak plongea une nouvelle fois en plaçant sa guisarme en bouclier derrière lui et sentit cette fois la lame noire lui couper le bas du dos et attaquer ses ailes, laissant une longue estafilade rouge partant des reins jusqu’à la moitié de l’envergure de son aile gauche. Une nouvelle vague de douleur assaillit Zardak et le fit grimacer de souffrance.

Il entendait d’ici la voix de son rival qui riait de son rictus sadique

« Tu ne connais pas ce sortilège, Zardak? Dommage pour toi, car ce sera le dernier que tu subira. La prochaine fois, tu mourras »

Hélas, cela risquait effectivement d’être vrai…

* * *


Pendant ce temps, loin de la cathédrale, bien au-delà des côtes de Namur, dans l’océan gigantesque, quelque chose se réveilla. Les flots commencèrent à s’agiter, les vagues s’intensifièrent alors que quelque chose d’aussi ancien que le monde émergeait de son sommeil. Le sceau qui le retenait venait d’être brisé et lui offrait de nouveau la liberté. Sa vision se tourna alors vers les côtes, vers Thyl qu’un magicien nommé Daroth lui avait intimé de détruire. Hurlant de fureur, le démon rassembla les flots et devint tsunami, gigantesque vague prête à engloutir tout sur son passage. Enfin, il pourrait accomplir l’ordre qui l’avait fait venir dans le monde matériel.

Et à toute vitesse, dans un roulement de tonnerre, la monstrueuse vague fit chemin vers Thyl…
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Vieux 2013-02-12, 15h11   #46
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Le Globe d’Ashera, partie 10



Au pas de course, Oreth et Alek franchirent au pas de course la barrière des chevaliers pour pénétrer dans le sanctuaire. Ceux-ci se battaient comme des héros, mais croulaient lentement sous l’attaque, plusieurs chevaliers gisant à leur tour dans l’amoncellement de cadavres. Sur les septs qui se tenait à l’origine devant la porte, quatre d’entre eux était tombé au combat, ne laissant que Geralt, Kiera et deux de ses confrères pour défendre l’entrée. Spon cœur criait à Oreth de les aider, mais le danger qu’il pressentait dans le sanctuaire lui faisait craindre bien pire qu’une horde de guerriers morts-vivants. Détournant la tête, ils franchirent leur portail et pénétrèrent dans le sanctuaire d’Ashera…


Au centre de l’immense salle, au pied de la grande statue d’Ashera, l’évêque priait,seul, au grand soulagement des deux aventuriers qui s’empressèrent de le rejoindre dans les escaliers menant à la statue. Les entendant arriver, l’évêque se tourna lentement vers eux, l’air grave.


-Ce que je craignait le plus est en train de se produire, déclara le prêtre. J’ai vu dans mes prières le démon de légende se réveiller à nouveau et masser les flots en notre direction. Je me dois de l’arrêter immédiatement avant qu’il n’engloutisse Thyl à jamais. M’aiderez-vous?

-Oui, nous vous aiderons de notre mieux.

-Parfait. L’heure est grave et je me dois de contacter Ashera via le globe pour empêcher la catastrophe. Cette communication risque de me couper de tout contact avec le monde matériel et de me laisser très vulnérable. J’ai donc besoin de vous pour assurer ma protection pendant ce temps. Puis-je compter sur vous.

-Notre vie est votre. Évêque. Rien ne foulera ce plancher sans notre consentement, déclara Oreth.

L’évêque sourit

-Je croirais entendre Geralt. Puisse Ashera vous bénir. Je remet ma vie entre vos mains, braves guerriers.

Sur ces mots, l’évêque se retourna vers la statue et commença à rassembler ses énergies. Mais au moment ou il s’apprêtait à toucher le globe, une bulle d’énergie bleutée recouvrit celui-ci en un instant, empêchant l’évêque d’y apposer ses mains.

-Mais que… commença l’évêque, stupéfait..

Oreth et Alek se retournèrent d’un même mouvement, tout leur sens en alerte. Ce qu’il redoutait était en train de se passer.

Scrutant toutes la salle des yeux, ils virent soudainement une forme noire se détacher de l’embrasure du portique. C’était un individu encapé de noir, masqué de bandelettes recouvrant entièrement son visage, hormis son œil gauche


- Veuillez je vous prie m’excuser
Pour cette intrusion inopinée
Mais cela, je ne puis vous laisser faire
Malgré mon amour pour vous, mon père


-Redjik! S’exclama l’évêque qui avait reconnut instantanément la voix si particulière de son fils damné. Redjik que? Que fais-tu ici? Après tant d’années? Demanda d’un coup l’évêque.

-Heureux je suis aussi de vous revoir enfin
car mes voyages sont périlleux et sans fin
Et c’est pourquoi en ce jour de folie
Je viens mettre fin à cette infamie


Le visage du prêtre s’assombrit aussitôt. Contrairement aux deux aventuriers, il avait compris le véritable sens du message de Redjik.

-Si c’est du Globe dont tu parle, tu me l’as déjà demandé une fois et je t’ai répondu non, dit le prêtre. Et ce sera encore non aujourd’hui, Redjik. Je refuse de sacrifier la vie de centaine de gens en utilisant le globe pour te sauver. Maintenant, enlève immédiatement cette bulle que je puisse sauver cette Cité de sa mort.

Le corps de Redjik se cabra alors de colère alors que celui-ci parla d’une voix sombre

-Vous n’avez guère changé, père
Mais vous ne savez rien de ma misère
De mes jours gonflé de tourments
Ni de mes nuits maculées de sang

Vous n’avez pas vu le démon
son âme issue des obscurs tréfonds
Sa malice, sa soif de feu,
et la mort tapie dans ses yeux

Chaque jour, il grandit en mon corps
Me dévore et me rapproche de la mort
Bientôt, je ne pourrai plus l’arrêter
Et brûleront les ruines de ma contrée

Je viens pour l’empêcher de nuire
Qu’Ashera puisse le détruire
Sacrifier cette ville je dois
Pour sauver Namur de moi

Une grand silence s’abattit dans le sanctuaire, tout les acteurs présents en oubliant même le combat qui faisait rage. Oreth et Alek se préparèrent au pire, sachant que maintenant tout dépendrait de la volonté de l’évêque devant ce cruel dilemme.


Après un long silence, celui-ci parla enfin, la voix empreinte de douleur.

-Peut-être mes prochains mots scelleront t’ils la fin de Namur et deviendrais-je celui à qui revient tout la faute de cette fin, mais ma décision est prise. Je ne laisserai pas cette Cité tomber, peut importe qu’elle démon, malédiction ou armée s’abattra sur elle. J’ai juré de la protéger, et je le ferai envers et contre tout. Car le démon qui souhaite nous engloutir ne se contentera pas de Thyl, mais de tout ce qui vit encore sur la terre ferme pour s’apaiser.


À ces mots, Redjik explosa de colère.

-Fou!! Vous n’avez rien compris
car vos sentiments vous ont trahis
Mais puisse que votre décision est prise
Je réparerai moi-même votre méprise.

À ces mots, Oreth et Alek se mirent immédiatement en position de combat. Oreth s’en voulait de devoir laisser à lui-même un homme si meurtri par son sort, mais le rapide calcul mental qu’il avait fait dans sa tête était parvenu aux mêmes conclusions que l’évêque. Le problème du démon marin était plus urgent et détruirait de tout façon aussi Namur si action n’était pas encourue immédiatement. De tout façon, il n’avaient aucun moyen de savoir Redjik disait vrai ou cachaient ses véritables intentions derrière son histoire. Alek quant à lui avait aussi fait ce calcul. Sauvez Redjik reviendrait à laisser tout la Cité être engloutie, avec eux dedans! Alek n’avait cure des problèmes réels ou non du guerrier, il ne voulait pas mourir et se battrait pour l’évêque, la seule façon pour lui et son groupe de sortir vivant de cette ville.

Redjik ne voulait pas perdre son temps en vaines discussions et se précipita vers eux. L’évêque tenta une dernière fois de l’arrêter.

-Redjik! arrête toi maintenant!

Mais le Voyageur n’écoutait plus. Escaladant les marches avec une vitesse surnaturelle, il fonçait vers eux et ne laissait pas de doutes sur ses intentions. Si les aventuriers et l’évêque ne s’écartaient pas de son chemin, il les tuerait.


Oreth n’attendit pas que le Voyageur se rapproche davantage et forma un mur d’énergie qu’il utilisa pour repousser Redjik au bas des escaliers. Alek profita aussitôt de l’occasion et encocha deux flèches qu’il pointa vers l’homme damné. L’évêque retint alors son bras.

-Il est damné, mais il est encore mon fils. Je vous conjure de ne pas le tuer le supplia l’évêque. Tâcher seulement de le retenir pendant que j’accomplis l’office.

Alek hésita, et répondit

-Je veux bien essayer, mais j’espère que vous ne faites pas une très grave erreur

Car au fond de lui, le demi-elfe savait très bien que Redjik n’aurait pas les mêmes considérations à leur égard.


Redjik avait profité de l’intervention de l’évêque pour se relever. Il se tenait maintenant droit devant eux et les toisait de son œil gauche. Oreth crut même déceler une once de folie dans son regard.

-Me défier, vous avez ainsi osé
Tout en refusant la vérité
Vous avez maintenant choisi
Vous le paierez de votre vie


Les aventuriers virent alors une vision des plus terrifiantes. Redjik dégaina l’une des épées pendant à son coté et la fit siffler dans l’air. La lame se celle-ci se teinta alors d’un rouge vif et crépita alors l’énergie qui y circulait se libérait sous la forme de flammes multicolores. Ainsi, le démon n,avait pas seulement corrompu l’esprit de Redjik, il lui avait aussi infusé un partie de sa puissance magique.


Armé pour tuer, Redjik fonça à nouveau, tout en gardant sa seconde main pour faire appel à sa magie. Cette fois, Alek n’hésita pas et laissa filer rapidement deux traits en direction du Voyageur pour le stopper. Quelle ne fut pas sa surprise de voir le corps de celui-ci prendre soudainement une apparence vaporeuse au moment ou les flèches allait le transpercer, laissant les traits filer sans rencontrer de résistance pendant que Redjik. reprenait une apparence solide.

Ce ne sera pas facile, pensa Oreth.

Oreth vint au secours d’Alek et projeta un sort visant à annuler les protections magiques de Redjik. Il créa deux balles lumineuse, semblables à celles qu’il avait utilisé contre le Dragon rouge et le lança en virevoltant en direction du Voyageur.

Mais qu’elle ne fut pas la surprise du mage de voir Redjik effectuer d’un saut un immense bond aérien, esquivant ainsi la menace, dépassant Alek et se rapprochant à quelques mètres d’Oreth et du Globe. Surpris, le Vixen réagit trop tard au bond et ne put que voir Redjik foncer sur lui, épée prête à frapper. Oreth fit appel à ses réflexes et fit apparaître de justesse le bouclier instantané au moment ou la lame démoniaque allait l’empaler. Le choc avec l’arme surnaturelle projeta une grande gerbe d’étincelles rouges et projeta Oreth au loin sous la force du coup, l’envoyant dévaler les marches de l’escalier.


Redjik tenta alors d’atteindre le globe, mais sentit quelque chose le retenir soudainement et l’empêcher d’avancer. Se retournant, il vit que sa cape avait été percée de deux flèches dentelées plantées dans le sol et celles-ci le retenaient comme des piquets. Furieux, Redjik se débattit pour se libérer des flèches qui l’entravaient, mais Alek avait bien tiré et celles-ci refusaient obstinément de bouger de l’endroit ou elles s’étaient fichées dans le marbre blanc. Le voyageur dut se résoudre à tenter de retirer sa cape, ce qui permit à Alek de se rapprocher de lui et de l’engager au corps-à-corps.

S’engagea alors un furieux combat, Redjik étant momentanément surpris de voir qu’Alek n’était pas seulement un formidable archer, mais aussi un bretteur de première classe. Le Voyageur avait beau frapper en tout sens pour tenter de le toucher, Alek esquivait lestement chacun de ses coups de pirouettes et de roulades tout en le harcelant de coups vifs et précis. L’archer savait qu’il ne pourrait détruire cette créature seul, il ne visait qu’à la ralentir le temps qu’Oreth puisse intervenir.

Le mage vixen se releva, ignorant la douleur sourde qu’il éprouvait suite à sa chute, et se concentra à nouveau. Alek risquait sa vie pour lui donner le temps d’intervenir, il ne devait pas manquer son coup.

Spiritis Ankh… Magus Elhaz Pyrus Planis

Les yeux du vixen devinrent lors entièrement blanc alors qu’il levaient ses deux mains au-dessus de sa tête. À cet instant, à l’endroit où se joignaient les deux paumes, un phénomène étrange se produisit. Comme si toute leur dimension n’avait été qu’une simple feuille de papier, un portail déchira l’espace et ouvrit la voie vers une nouvelle dimension parallèle.

Le portail s’élargit un peu plus, et permit de distinguer un univers de flammes rugissantes à travers la porte dimensionnelle.

Oreth prononça alors trois mots d’une voix criante, dans lesquels perçait la souffrance que lui arrachait le sortilège.

-ELHAZ MAGUS CHAN…


À l’instant ou il prononça ces derniers mots, le portail s’ouvrit définitivement et laissa pénétrer dans la salle l’énergie du second plan, celui du feu appelé par Oreth. Les flammes jaillirent du portail sous la forme d’un grand rayon, comme projetés par un canon et se dirigèrent droit vers Redjik. Alek vit la puissante attaque et effectua un puissant salto arrière pour s’écarter de la trajectoire des flammes. Redjik, étant toujours entravé par sa cape, ne put que regarder le rayon foncer droit sur lui…


-Ahhhhhh!

L’espace d’un instant, Redjik disparut totalement sous le rayon incandescent, ses hurlements se perdant dans l’infernal rugissement du brasier. Oreth maintint le portail ouvert le plus longtemps possible, laissant les flammes poursuivre leur course et se briser sur le mur de marbre blanc.


Puis épuisé, le mage referma le portail…

Les flammes continuèrent de rugir un moment, puis en l’absence de matériau combustible, finirent par se disperser, laissant comme seul trace de leur passage lu mur de marbre noirci et une forme étendue sur laquelle le brasier continuait de s’acharner. L’évêque reconnut son fils, transformé en torche humaine

-Redjik, Noon! Hurla t’il en voulant se précipiter vers lui

Oreth le retint du bras.

-N’y allez pas évêque. Vous devez vous concentrer sur le rituel.

-Mais c’est mon fils que vous venez de tuer! Assasin!

-Non… il n’est pas mort, lui dit sombrement le mage Vixen, et je vous conseille de vous dépêcher avant que nous le soyons nous-même.

-Comment!?… Il n’est pas… commença l’évêque éberlué en regardant le corps de Redjik


-Non, vite dépêchez vous! Lui dit Oreth en buvant rapidement une potion curative pour retrouver son énergie.



En effet, Redjik n’était pas mort. Oreth et Alek virent son corps enflammé se relever lentement, les flammes le léchant devenant moins forte chaque instant pour finalement s’éteindre comme par magie. Bientôt, il fut debout et marcha à nouveau vers le globe. Ses vêtements avaient brûlés en plusieurs endroits et laissaient apparaître des parties de son corps rongé par la corruption démoniaque. Ses yeux avaient aussi changé, devenus rouges feu et sa voix s’étaient transformé en un grondement infernal. Sa seule présence inspirait maintenant aux aventuriers un sentiment de peur surnaturelle et dégageait une aura de puissance brute, malsaine et cruelle. Oreth savait ce qui se passait et Alek le comprit rapidement. L’attaque du Vixen avait fait suffisamment souffrir Redjik pour que celui perde momentanément son contrôle sur l’entité en lui et ce démon avait profité de l’occasion pour s’imposer dans son esprit.

Et celui-ci n’aurait aucune pitié à leur égard…
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Le Globe d’Ashera, partie 11

-AHHHHHHHHH

Le cri de Cord se perdit dans la confusion, alors qu’il plongeait pour éviter la hache qui avait frapper la lourde colonne derrière laquelle il s’était caché. Manié avec la puissance d’un Titan, la lame avait traversé les fondation de marbre comme du bois et fait explosé en miette le pilier, forçant Cord a s’écarter en vitesse. Se relevant d’un bond, le prêtre vit le Forgé qui s’avançait à nouveau vers lui, invincible et instoppable.



Comment un tel monstre pouvait t’il encore exister? Leur utilisation avait été proscrite et tout les spécimens détruits il y avait de cela près de milliers d’année, se demandait le prêtre.


Se baissant de justesse, il esquiva un mortel coup de fléau qui alla défoncer une partie du mur à ses coté.



Dire que ces choses se faisaient la guerre auparavant…




Concentrant son énergie, le Piken fit appel à la faveur de son Dieu, récitant la prière à toute vitesse devant la hache qui s’armait de nouveau



« Dod, Marteau de justice. Accorde à ton serviteur le pouvoir de frapper son adversaire de la flamme de ta fureur. Inébranlable Dieu-Montagne, j’en appelle à toi!!!





Alors que la hache s’abattait à nouveau, de longues langues de flammes blanches jaillirent du corps du prêtre et convergèrent droit sur le Forgé, l’enveloppant dans une sphère ardente bénie de la puissance de Dod. Frappé de plein fouet, le Forgé émit une sorte de rugissement de colère alors qu’il était entièrement enveloppé par le feu béni.



Toutefois, l’attaque prit fin et la sphère se résorba, laissant apercevoir de nouveau le Forgé. Il avait encaissé toute l’attaque de plein fouet et pourtant, ne montrait aucun signe d’affaiblissement. Cord avait utilisé sa pleine puissance!



Comme un automate, le Forgé s’avança à nouveau et balança ses armes en direction du prêtre. Cord esquiva de nouveau en plongeant de côté, alors que derrière lui, le sol explosait sous le terrifiant coup.



Son plongeon l’avait ramené un peu plus vers le milieu de la cathédrale,plus proche de la mêlée générale. Les mort-vivants s’écartaient prestement en voyant les deux combattant qui s’approchaient d’eux.



Rageur, le Forgé tenta une nouvelle attaque. N’ayant pas le temps d’incanter à nouveau, Cord dut se décider pour une attaque rapprochée. Esquivant le fléau qui s’abattait sur lui, le prêtre balança son arme et frappa en vitesse, touchant le genou. Sous le choc, l’imposante machine de guerre parut déstabilisé et le prêtre profita de l’occasion pour lui frapper le torse, puis la tête de deux coups bien placés. Le Forgé rugit et répondit en envoyant son coude métallique en pleine poitrine du prêtre, qui fut propulsé à plusieurs mètre, écrasant plusieurs bancs de bois dans sa chute.



Se relavant avec difficulté, le prêtre vit que son adversaire avait pausé un instant et récupérait du coup. Le Piken voulut profiter de cet avantage et commença à incanter de nouveau la puissance de Dod.



Dod, Justicier Céleste. Accorde moi de … ARGHHHH



Le prêtre ressentit soudainement une douleur intense lui traverser l’échine. Un des mort-vivants l’avait vu et avait profiter du fait qu’il était entièrement concentré sur le Forgé pour lui planter son épée dans le côté La lame avait traverser son armure par les hanches et ressortait au niveau du ventre. Furieux de douleur, le prêtre se retourna d’un geste et fracassa le crâne du guerrier ressuscité.



La douleur était fulgurante et Cord se doutait bien que ce ne serait plus qu’une question de temps avant que sa mort le rattrape. Le Forgé avait entendu son cri et s’était retourné pour charger, aucune lueur de pitié ne transpirant dans ses yeux froids et métalliques.



Cord tomba à genoux, ses jambes devenant trop faible pour le porter et regarda son adversaire foncer vers lui à nouveau, la machine qui le tuerait. Sa vie lui paraissait en ce moment, fragile et si courte. Il revoyait son père, ses années de bûcheron, ses premières aventures, ses épopées avec le groupe et ce jeune loup qu’il avait autrefois sauvé et qui dormait à jamais en lui.



Mais bientôt, toutes furent balayés et ne laissèrent place qu’à une seule pensée : celle du loup. Son esprit fut bientôt envahi par la mémoire de ce jeune loup. Il sentit couler dans son sang un esprit animal, féral, sauvage et indomptable. Son esprit devint totalement obnubilé par une seule pensée : celle d’un loup mourant montrant les crocs, bravant sa mort la tête haute.



Et dans un moment paraissant une éternité, Cord se releva devant le Forgé chargeant, sa douleur paraissant lointaine, ses yeux brûlant de rage. Dans ses veines, sans qu’il y fasse appel, il sentait la puissance de Dod se mélanger à l’esprit du loup et le porter. Il sentait cette force couler à travers lui, jusque dans son arme qui semblait se charger d’une puissance électrique. Le Forgé n’était plus qu’à quelques mètres. Cord chassa ses dernières peurs et attendit la charge, armant ses bras. Sans qu’il ne s’en rende compte, sa peau était devenu une sorte de feu brûlant et ses yeux, jaunes comme ceux des loups. Son marteau crépitait et s’était entourés d’éclairs rouges.



Puis le Forgé franchit le dernier mètre et abattit son arme, en même temps que Cord balançait la sienne de toute ses forces. Pour des observateurs externes, il semblait alors que le feu entourant Cord s’était mué en une forme ressemblant à un visage, celui d’un loup fonçant crocs découverts. Le marteau frappa avant la hache. Dès le choc, une gigantesque explosion électrique rugit dans un bruit de tonnerre et frappa avec une puissance titanesque.



Le choc souleva la poussière en un immense nuage et lorsque celui retomba, Cord était redevenu normal. Il voyait devant lui le Forgé, immobile. Celui-ci n’avait jamais pu terminer sa charge et tout son torse métallique avait été balayé sous la force de choc. Vaincu, il s’écroula en pièce devant Cord.



Chutant de même, Cord s’effondra en souriant, ayant accompli sa mission. La mort pouvait venir, il pouvait l’attendre en paix…







* * *



Debout dans la mêlée, Kaerun et Kayn s’observaient, le premier souffrant et crachant du sang, le second jubilant et souriant. Kayn triomphant, ricanait.


- Tu voulais mourir à ce point?, dit Sulthor Tu n’avais qu’à demander, pas besoin de combattre vainement. Tu va seulement aller en enfer plus fatigué.


-Ça, un combat, ce n’était que la période d’échauffement, le défia Kaerun en crachant encore un peu de sang.


À ces mots, l’aventurier portant sa main encore valide à son coté et en libéra une épée bâtarde en un ultime geste de défi avant de s’avancer à nouveau vers Sulthor.



Le Drake rouge ricana de plus belle


Kayn prit alors son élan et fonça vers Kaerun, entrechoquant bruyamment Draskull sur l’arme de l’aventurier. Les deux Drakes entamèrent alors une nouvelle danse de combat, Kaerun se battant avec l’énergie du désespoir. Son plan avait réussi, il avait de nouveau engagé Kayn en combat, l’heure était maintenant à faire en sorte qu’il le soit le plus longtemps possible. Kaerun n’avait aucune chance, mais ces précieuses secondes aideraient sûrement l’évêque dans son rituel.




Kayn avait bien vu que son adversaire se battait avec ses dernières forces. Kaerun soufflait et peinait, balança chaque coup avec un douloureux effort. Sa poigne ne paraissait plus aussi solide qu’auparavant et Kayn pensa qu’il pourrait aisément le désarmer.

Pourtant, l’aventurier avait plus de ressource qu’il n’y paraissait combattait comme un lion, puisant son énergie d’on ne sait quelle indomptable volonté. Ses coups étaient certes devenu plus malhabiles, mais n’avait rien perdu en force brute, celle-ci s’accroissant au contraire à chaque contact. Sulthor lui-même avait de la difficulté a parer des coups d’une telle force, lui-même fatigué par le combat

Le Drake rouge esquiva un nouveau coup de taille, puis frappa Kaerun d’un coup de pied qui le projeta un peu plus loin, donnant un peu de répit a Kayn pour reprendre des forces.



-Il y a longtemps qu’un combat ne m’a pas autant excité, lança le Drake rouge. Tu te bat assez bien pour un gueux voyageant avec des incapables.



-Ces incapables, comme tu dit, ont vaincu ton maître plus de fois que ton cerveau ne pourrait en compter, insignifiant lézard.



-Mais pas MOI, ragea le Drake rouge en se précipitant à nouveau vers Kaerun en réponse à l’insulte. Pour un Drake, descendant des grands Dragons, être traité de simple lézard était l’insulte suprême, un immense sacrilège envers leur fierté et une blessure à leur orgueil.



Le combat reprit, Kayn tentant par tous les moyens d’abattre un Kaerun qui refusait de se rendre et qui rendait coup pour coup. Sulthor comprit que son adversaire était d’une détermination à toute épreuve et qu’il vaincrait difficilement tant que cette volonté animerait le Drake. Il fallait la briser.



Et Sulthor venait d’avoir une idée.



- Comme ça, tu t’est abaissé à aimer une humaine? Ne me dis pas que tu a succombé à des êtres aussi infectd.



- Elle s’appelait SERA, hurla Kaerun en portant un nouveau coup, d’une force démesurée



Kayn souria, son plan allait marcher, il allait attaquer Kaerun à son endroit le plus faible..



-Dans ce cas, tu peux remercier mon maître de t’en avoir débarassé. Quelle souillure! Il parait toutefois que son agonie fut bien amusante. Ses cris devait être exquis et…



-ARGHHHH



Kaerun avait explosé de rage et se jetait maintenant à corps perdu vers Kayn, usant de chacun de ses coups pour tenter de le tuer. Il ne se défendait même plus, voulant seulement abattre celui qui osait parler ainsi de Sera. C’était précisément ce que Kayn espérait. Le Drake rouge fit une brève manœuvre d’esquive et appuya le bout de sa lame contre la garde de l’épée de Kaerun, donnant ensuite un coup brusque qui la délogea des main de l’aventurier et la fit voler plusieurs mètres plus loin.



Désarmé, Kaerun vit alors Draskull foncer vers lui et ressentit une douleur aigu alors qu’elle lui transperçait la poitrine, enfoncée jusqu’à la moitié de la lame.



-Je suis Kayn Sulthor, sale lézard. Prosterne toi devant le Seigneur des Drakes, rugit Kayn.



-…Non…



Sulthor pausa brusquement et regarda Kaerun. Malgré la lame dans sa poitrine, celui-ci se tenait très droit et le regardait droit dans les yeux. Kayn trouva qu’il avait brusquement quelque chose de changé, mais quoi. Ses yeux…



Ses yeux était différents, ils n’étais plus gris, mais d’un bleu perçant. Kayn vit alors quelque chose qui pendait au cou de Kaerun.



Une dent…une dent de Drake qui semblait resplendir de lumière.



Kayn se sentit soudainement très petit devant ces yeux, il lui semblait être regardé comme un enfant qui vient de commettre une grave faute, une faute impardonnable. Stupefait, Sulthor recula, désirant s’éloigner des yeux qui le fixait.



Mais resta bientôt tétanisé devant la vision qui s’offrait à lui…



Devant lui, Kaerun se métamorphosait, changeait. Son armure de plates se transformait en un harnois magnifique recoupé d’une cotte de maille finement ouvragée, son visage changea en celui d’un autre Drake aux traits plus prononcés et orné de cicatrices. Sa peau changea aussi, passant du vert-gris au bleu azur.



Mystifié, Kayn regardait sans pouvoir bouger, comme si toutes ses forces s‘étaient soudainement envolés. Il regardait sans comprendre ce qui était autrefois Kaerun et qui était devenu quelque chose d’autre.



Un visage qu’il eut reconnut partout, à l’instar de tout les Drakes









Garados…



Horrifié, Kayn vit le Grand Drake avancer vers lui d’un pas ferme, aucunement gêné par sa lame Draskull qui lui traversait la poitrine.



-Kayn Sulthor, tonna le Seigneur des Drakes. En ce jour, tes crimes envers les Drakes et ce monde ont atteint leur point de non-retour. Tu t’est prouvés indigne de ton héritage et ne tient plus aucun honneur. Ta folie destructrice se doit maintenant d’être jugée. Toi qui te prétend Seigneur des Drakes, devient maintenant Esclave des Morts.



À ces mots, le Grand Drake retira d’une main l’épée plantée dans son torse et la pointa vers Kayn. Sulthor vit aussitôt que ce n’était plus Draskull, c’était devenue Tashira, l’épée de Garados, l’épée du Seigneur des Drakes.



Et celle-ci se planta droit dans le cœur de Kayn, qui expira dans un terrifiant hurlement.



Se reveillant, Kaerun vit le cadavre de Sulthor, Draskull planté dans son cœur. Kaerun s’effondra alors à son tour, mort avant de toucher le sol, sa main tenant fermement la dent qu’il gardait à son cou. Celle-ci illumina encore quelque seconde, avant de s’éteindre…
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Vieux 2013-02-12, 15h12   #48
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Re : Saga Namurienne

Le Globe d’Ashera, partie 12





Ils n’étaient plus que trois… Geralt avait vu presque tous ses Chevaliers Gardiens tomber et seul lui, son jeune frère Belnor, et Kiera étaient encore debout devant la porte menant au sanctuaire. La masse des mort-vivants menaçait à tout moment de les engloutir et pourtant… Il parvenait à la retenir. Kiera était une combattante aguerrie, au moins aussi bonne épéiste que les Chevaliers. Ses deux lames semblaient danser autour d’elle et soulevaient des gerbes de sangs en distribuant la mort.



Un terrible tremblement de terre secoua soudainement la cathédrale, suivi d’une lumière aveuglante. Tournant la tête pour observer la cause de ce nouveau phénomène, Geralt vit que le prêtre des aventuriers avait déclenché une attaque titanesque contre le Forgé et l’avait détruit, avant de s’effondrer à son tour. Le Chevalier recita une courte prière de remerciement envers le Piken qui venait de se sacrifier pour eux et retourna prestement au combat.


Mais bientôt, il sentit quelque chose d’horrible droit derrière lui…Une présence d’une puissance telle qu’il n’en avait jamais connue d’aussi puissante. Se retournant, il vit une vision d’horreur.


Un être… rongé d’un feu démoniaque, son corps tout entier entièrement consumé et corrompu par les énergies des Abysses. Un démon au cœur même du saint des saints, le sanctuaire d’Ashera, menaçant de réduire à néant tout ce pour quoi il se battait maintenant.



Le sang de Geralt ne fit qu’un tour et il sut à ce moment ce qu’il devait accomplir…


* * *




Le front couvert de sueur et entièrement concentré, Oreth se tenait devant le Démon. Son corps tout entier tremblait d’une peur surnaturelle, mais le mage tenait sa position, coûte que coûte, affrontant le visage même de la terreur. À ses côtés, Alek tenait deux flèches encochés, pointés vers la créature de cauchemar et se tenait prêt à n’importe quoi, ressassant de sombres pensées et se résignant à la fatalité.


Nous mourrons ici…Tous. Cette créature est trop puissante pour nous…


Ce qui était autrefois Redjik poussa alors un terrifiant hurlement, un cri inhumain annonçant son réveil. Son épée multicolore s’emplit alors des énergies des Abysses, d’un feu aux couleurs si sombres et si maléfiques qu’il n’en inspirait un sentiment de pure horreur.


C’est alors que l’on entendit un hurlement de combat…

En un instant, un grand Chevalier arriva par derrière le Démon et le chargea. C’était Geralt, qui venait défendre l’évêque au péril de sa vie.


-POUR ASHERA!!! hurla le Chef des Chevaliers en se précipitant sur le monstre


-Dépêchez-vous, évêque, nous tenterons de le retenir, cria Oreth, qui déjà incantait un sort d’attaque.


-Oui, il me faudra parvenir à briser la bulle que Redjik à crée d’abord


L’évêque se tourna alors vers le globe et entama une longue prière d’évocation antimagique afin de briser l’enchantement le séparant du Globe vert d’Ashera.


En bas, Geralt menait le combat avec toutes ses énergies, parant de son bouclier blanc la lame impie de Redjik et le harcelant de coup rapides et précis. Alek intervint à son tour et fit appel à toute sa maîtrise de l’arc pour décharger flèche après flèche sur le Démon, le perçant de multiples traits. Celle-ci, faute de tuer le démon, parvenait à le ralentir et offrait une chance à Geralt de pouvoir attaquer et larder la créature de coups de sa lame.


Oreth, quant à lui, aidait Geralt de son mieux, renforçant ses protections magiques, enchantant les flèches d’Alek et envoyant ses propres missiles sur le Démon. Le Vixen utilisait toute sa connaissance des arts magiques pour combiner les effets de certains sorts, déchargeant des rayons de flammes glaciales, des flèches d’acide infusées de l’énergie du soleil et des spirales de lames bénites d’énergies positives.


Le démon sembla surpris sur le moment, encaissant coups après coup avec douleur et s’arrêta un moment, percé de plus d’une dizaine de traits, de coups de armes et autres. Geralt voulu profiter de l’avantage et donna un nouveau coup, striant de nouveau le visage démoniaque avant d’armer à nouveau pour le décapiter. Mais le coup ne vint jamais…


À une vitesse fulgurante, le monstre créa une sphère enflammée et la projeta sur le Chevalier, qui dut bloquer de justesse. Le Démon fonça alors et donna un terrifiant coup d’estoc, traversant le bouclier et l’homme derrière de part en part.


-A…argh, souffla Geralt


-Geralt… Non! entendit t’on derrière, l’évêque avait observé la scène et n’avait pu s’empêcher de crier à la vue du Chevalier empalé.



Libérant son arme, le Démon projeta le cadavre de Geralt au fond de la salle et s’avança vers les aventuriers. Alek décocha deux traits de plus pour tenter de le stopper, mais un rayon jailli de l’œil du monstre fonça vers lui à ce moment. L’archer esquiva de son mieux, mais subit une cruelle blessure au côté droit et s’effondra en hurlant au sol en se tordant de douleur.


Oreth déchargea alors un terrifiant éclair d’énergie pour tenter d’arrêter Redjik, mais c’était déjà trop tard. Le Démon dévia de son épée le rayon et fonça vers lui, arme prête à frapper. Impuissant,Oreth ne pouvait rien faire alors la créature se rapprochait à toute vitesse pour l’empaler.



Tout était fini…



-NON, Redjik! Entendit t’on alors.



Avant qu’Oreth ne puisse réagir, l’évêque s’interposa entre lui et le Démon et reçut en plein cœur la lame pointée…



Et alors que la mort emportait le vieux prêtre, son regard croisa une dernière fois ceux de son fils possédé.


-Redjik…


Les yeux du Démon semblèrent alors perdre de leur intensité et le feu brûlant sa peau diminua aussi. Car au fin fond de lui-même, Redjik venait de réaliser son acte…


Un cri déchirant jaillit alors de la gorge du monstre alors que celui-ci se déchaînait, son énergie chaotique frappant aléatoirement la pièce. Un terrifiant combat intérieur se livrait entre les deux moitié de Redjik, puissamment ébranlé par l’assassinat de son père.


Puis, alors que la créature se préparait à tout détruire, un portail jaillit et l’engloutit, lui et la dépouille de son père, emmenant sa folie de destruction dans un lieu où elle ne ferait plus de mal à personne. Finalement, l’esprit du véritable Redjik l’avait emporté…


Mais, le pire restait encore à venir… Privé de leur meilleur défenseur, les deux derniers Gardiens de la Porte ne pouvait plus contenir la masse de mort-vivants et plusieurs d’entre eux faisaient maintenant irruption dans la salle…


Oreth fut alors rejoint par Alek, qui venait de se relever après avoir diminué sa douleur d’une potion curative.


-Qu’est-ce qu’on fait maintenant? demanda l’archer


-Nous tenterons le tout pour le tout. Je tenterais d’accomplir moi-même le rituel, répondit le Vixen. Peux-tu les retenir suffisamment longtemps?


-Oui, tant qu’il me restera des flèches. Après ça, nous nous reverrons en Enfer.


Sur ces mots, Oreth se tourna vers le Globe d’Ashera, dont la bulle protectrice avait disparue suite à la disparition de Redjik et rassembla sa concentration pendant que la première flèche d’Alek fendait l’air pour se ficher dans la gorge d’un guerrier aux yeux verts.



* * *


Zardak évita d’extreme justesse une nouvelle attaque de Rakor et plongea en vrille pour en éviter une seconde. Rakor maîtrisait à merveille ses passages dans le Plan des Ombres et le harcelait sans relâche. Le pauvre Drake n’avait aucun instant de repos et peinait à seulement rester en vie. Réfléchissant à toute vitesse, Zardak tentait de se remémorer les mots de Karnak au sujet des changements de plans.



Les plans sont comme les multiples pages d’un même livre, disait t’il. Chacune d’entre elle vit indépendamment de l’autre mais raconte à sa façon une même réalité. Chacuns sont séparés, mais sont reliés entre eux par un même lien, comme des centaines pages relié par une même couverture. Pour passer de l’un à l’autre, il faut pouvoir trouver ce lien dans ton esprit et le créer de façon matérielle. Du moins, c’est que racontent les mages. Toutefois, certains individus peuvent parvenir à traverser d’un plan à l’autre sans efforts, de façon instinctive. On les appelle les Marcheurs de Plans et ce sont des êtres ayant aiguisé leur âme d’une telle façon qu’elle peut trancher à travers les plans comme un couteau traversant des feuilles de parchemins.


-Comme les Sorciers qui pratique la magie par instinct?, avait demandé Zardak, à l’époque tout jeune.


-Oui, mais ces individus sont très rares, voire rarissimes. Ils se pourraient même qu’ils soient tous éteints. Chacun d’entre eux sont répertoriés dans ce livre, avait dit le vieux Drake en pointant son grimoire. Oui, en vérité, Seul ce livre sait reconnaître chacun des Plans et chacun des Marcheurs…



Pendant des années, Zardak avait étudié le vieux Grimoire, ne pouvant parfois décrypter certains passages qu'après de longues années.Depuis des semaines maintenant qu'il s'acharnait sur le chapitre traitant des plans sans rien comprendre de l'écriture mystique. En vérité, le livre semblait vouloir lui révéler ses secrets au compte-gouttes, comme s’il attendait que le mage ait atteint un certain niveau de maturité et d’expérience avant de se laisser découvrir…


«Maître Karnak, si vous m’entendez, j’aurais bien besoin d’un petit coup de main…pensa Zardak en évitant d’un nouveau plongeon une attaque visant sa tête. Les lames de Rakor y laissant toutefois une estafilade faisant perler le sang sur son front.


Zardak redressa son vol avec peine, son aile blessée répondant beaucoup moins bien. Déjà, il sentait de nouveau les lames noires foncer vers lui. Désespéré, le mage fit exploser deux balles de lumière en espérant aveugler Rakor et plongea de nouveau. Le Drake noir était toutefois bien au delà d’une ruse aussi primaire. Faute d’embrocher Zardak, il lui décocha un terrifiant coup de pied dans le dos, le faisant chuter, avant de foncer à nouveau vers lui.


Zardak était en chute libre… Il n’avait pas prévu ce coup de pied et maintenant, il fonçait vers le sol en droite ligne sans pouvoir réajuster son vol, faisant une cible idéale pour son frère sombre. Ses derniers instants de vie étaient finalement arrivée et il les perdrait de la main de Rakor. Il avait vaincu bien plus d’une fois son sombre alter ego, mais cette fois, c’était lui qui avait gagné et Zardak ne pourrait espérer revenir des morts de la même façon. Sa mort à lui serait douloureuse, nette et définitive.



Voyant les lames foncer vers lui, Zardak souhaitait de toutes ses forces être ailleurs, partout… à Namuria, sur le glacier d’Azura, voire même dans le Néant si cela pouvait le sauver de Rakor.


Oui, le Néant. Un endroit de calme, de silence. Loin de la destruction et des combat. Loin de Rakor.


Les lames noires apparurent alors devant lui pour frapper.


Et dans son sac à dos, le grimoire s’anima d’une étrange lueur blanche.


Puis, ce fut le noir, les ténèbres, la Mort…



* * *




Oreth peinait, forçait, luttait pour rassembler son énergie dans le chaos qui régnait. Chaque effort mental était plus dur que le précédent. Il n’avait aucune idée de la façon dont marchait le rituel et s’échinait à tenter de dialoguer avec le Globe.


-Nul doute que cela doit prendre une énergie inhumaine,bien au-delà de celle d’une être humain normal. Cette énergie devait être impregnée dans les Mots sacrés que devait prononcer le prêtre lors de la cérémonie, mais je ne les connais pas. Il faudra animer ce globe par la seule force de mon esprit et je n’en suis pas capable.



À ses côtés, les flèche d’Alek étaient devenu pluie mortelle, tempête acérée fauchant vie après vie ou plutôt demi-vie après demi-vie. Ses mains s’agitaient avec une coordination presque surnaturelle, encochant et tirant des dizaines de flèches en quelques secondes. Profitant de son feu salvateur, Belnor et Kiera avait retraité à l’intérieur du sanctuaire et se battaient comme des lions, profitant parfois de très court répits pour soigner en vitesse quelques blessures de leurs pouvoirs ou par une potion curative.


-Sa vient, Oreth?!! cria Alek, qui voyait son nombre de flèches restante décliner à grande vitesse.


-Je ne pourrais pas, pensa le Vixen, je n’ai plus assez de force…
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Vieux 2013-02-12, 15h13   #49
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Re : Saga Namurienne

Le Globe d’Ashera, partie 13



Ainsi, c’est cela la mort? se demanda Zardak, observant autour l’infini néant qui l’englobait entièrement.


Rakor avait foncé pour frapper et Zardak avait fermé les yeux pour recevoir le coup final. En un instant, son corps avait plongé dans le grand vide.


Zardak avait beau cherché, il ne pouvait voir aucune plaie béante sur son corps pouvant lui indiquer la réception d’un coup ultime. Chose normale pour un mort, pensa t’il. Pourtant, il ressentait encore une douleur sourde de nombreuses autres lacérations et blessures magiques. Impossible, pensa le mage. Les morts ne devraient ressentir aucune douleur!


Il observa alors le vide autour de lui,


Le Néant…


Exactement l’endroit où il avait désiré être avant le dernier coup…


Se pourrait t’il que?


Il sentit alors une puissante magie irradiant de son sac de magicien.


Le Livre de Karnak…



Je ne suis pas mort, pensa alors le Drake. J’ai changé de plan.


Changé de plan…


Zardak pensa alors de toute ses forces à la Cathédrale,à l’endroit où il était une quelques seconde auparavant.


Et le Vide disparut soudainement, laissant place de nouveau à l’immense nef de marbre blanc et au plancher emplie de sang de la Cathédrale d’Ashera. Il était revenu à l’endroit où il était auparavant.


Et devant lui Rakor, redevenu visible, le cherchait des yeux. Le voyant, il fronça les sourcils.


-Que? Lâcha Rakor avant de se fendre d’un large sourire. Impressionnant… je ne sais comment tu t’es échappé. Mais tu ne le referas pas deux fois.



Puis Rakor disparut à nouveau et fonça vers lui.


Zardak sentit le Livre de Karnak irradier à nouveau. Le mage comprit alors…


Je suis un Marcheur de Plans…


Soudainement, dans son esprit se clarifiaient toutes ses innombrables lectures et relectures des chapitres sur les Plans. Comme si les milliers de pièce d’un indéchiffrable puzzle s’étaient soudainement mis à l’ordre.


Je suis un Marcheur de Plans…cette idée résonnait dans son esprit et lui redonna des forces. Maintenant, il aurait une arme capable d’opposer Rakor.


Sentant les lames prêtes à frapper à nouveau, Zardak se concentra et s’imagina dans le Plan de l’Air. Son corps disparut alors et les lames noires ne traversèrent que …de l’air. Le mage apparut au milieu d’une foule de tempête céleste et d’élémentaux qui, surpris de le voir, tentèrent de l’attaquer. Mais déjà, le Drake avait disparu à nouveau.


Il revint à la Cathédrale et sentit que Rakor le cherchait encore, caché dans le Plan des Ombres. Le voyant à nouveau, le Drake noir fonça à nouveau, pensant que Zardak avait usé d’un nouveau sort de téléportation. Le mage blanc attendit alors au dernier moment, puis passa dans le Plan des Ombres, tout juste derrière Rakor.



Faisant appel à ses pouvoirs, Zardak concentra l’énergie de la foudre et du feu en un même rayon et le déchargeant dans le dos du Drake noir qui fonçait aveuglément, qui hurla de surprise et de douleur. Se retournant, Rakor resta un moment interdit devant la vision de Zardak, paume tendue devant lui… dans le Plan des Ombres.


-Quoi? C’est impossible!, j’ai moi-même inventé ce sort, tu ne peux le connaître.


- Ta noire magie ne m’intéresse pas, Rakor le Sombre, répondit le Drake blanc. Celle que m’a léguée Karnak suffit amplement.


Rakor eut alors un grand sourire…


-Tu es plus puissant qu’à notre dernière rencontre… Tant mieux, car ce combat en était totalement morne de facilité. J’en étais venu à penser que l’Héritage de Karnak n’était bon qu’à faire faire griller quelques rats. Tu me rassures. Je ferai d’une pierre deux coups. Le Globe me permettra de devenir plus puissant qu’aucun être n’a jamais pu l’être auparavant et le Livre de Karnak me permettra d’étendre mon pouvoir à tout les Plans!!


-Il faudra d’abord me vaincre, Rakor, dit Zardak en se précipitant vers son adversaire.


Guisarme et lames noires s’entrechoquèrent à nouveau et Zardak ouvrit un portail dans son esprit vers un autre Plan en y poussanr Rakor. Ils combattirent ainsi dans le Plan du Feu, échangeant sorts et passes d’armes entre les missiles de magma et les élémentals de feu qui tentaient de les assailir. Zardak et son ennemi passèrent ensuite dans celui de l’Air, le Néant, l’Ombre, l’ Éther puis les Neuf Enfers, échangeant coups sur coups avec une furie tout nouvelle sous les yeux éberlués des Dukes infernaux.


Toutefois, une fois atteint le Plans des Enfers, une douleur terrible assaillit le mage blanc à la tête. C’était comme si un poignard invisible venait de lui trancher en deux le cerveau et y avait couper quelque chose. Zardak crut d’abord à un maléfice de Rakor, mais bientôt comprit immédiatement la raison de ce profond malaise.


Kaerun venait de mourir…


Il ne ressentait plus le lien l’unissant à son frère d’esprit. C’était comme si on venait de l’amputer d’un bras, d’une moitié entière de son être. Le serment de Garados venait d’être brisée. Une tristesse immense envahit le Drake alors que des larmes se mirent à perler sur sa jour en souvenir de son frère disparu..


- Tu pleures, Zardak? ricana Rakor. Décidément, tu n’es vraiment qu’un moins que rien, tu ne mérites pas mieux que l’endroit où tu nous a emmener.


La voix du mage gronda alors d’une fureur terrible, d’une colère intérieure résonnant comme un tonnerre céleste.


- Kaerun est mort, tonna Zardak. Et tout ça par ta faute… Rakor.

- Bah, il était faible. Ça fera une larve de moins sur ma route.

- C’était…mon FRÈRE, gronda Zardak en se précipitant sur Rakor.


La guisarme trancha l’air infernal et frappa de nouveau les lames noires. Rakor cracha un grand nuage d’acide, mais Zardak le dévia en créant un fort vent contraire qui agit comme un bouclier. Le mage blanc tendit alors la paume et en fit jaillit une lumière aveuglante qui éblouit le Drake Noir.


-Argh!, ne put retenir Rakor en se protégeant les yeux.


Zardak profita de l’occasion et créa un nouveau portail dans lequel il poussa Rakor. Il entrèrent alors dans un plan ressemblant à un infini nuage balayé par d’innombrables courants charriant des images, des musiques, des paroles, des noms et des idées.


Rakor tentant alors de lever la main pour lancer un sort, mais à sa grand surprise ne put lever même le petit doigt.


-Quoi!?


Devant lui, Zardak flottait et le regardait d’un regard acéré.


Zardak connaissait bien ce plan. Karnak l’avait découvert il y a avait bien longtemps et lui avait désigné comme le Plan de l’Esprit, là où toutes les pensées du monde, connues ou inconnues, flottaient, grandissaient et mourraient. Dans ce plan, nul règles, ni limites ne tenait plus, car l’esprit n’en connaissait aucune.


On ne pouvait agir que par l’esprit ici, mais Rakor ne le savait pas…


Zardak parla alors, très calme.


-Rakor, voilà maintenant des années que nous combattons, échangeons sang pour sang. Ton envie t’a fait tuer des milliers de gens qui jamais n’avait demandé la mort, ton orgueil a précipité des nations entières en crise et ta folie a amené cette contrée au bord du Chaos. Ne crois-tu pas que l’heure serait venue de mettre un terme à tout cela? Pourquoi tout ces combats?


- Pour le pouvoir, siffla Rakor. La vie ne mène à rien si l’on n’a pas le pouvoir de la changer. Garados à vécu et à légué son pouvoir à ses descendants et je suis celui qui se doit de l’assumer pour changer à nouveau ce monde pour le mieux. Les Drakes sont les Héritiers de Garados et des Anciens Dragons et je suis leur Prince.


-Tu n’es le Prince que de ta propre destruction, Rakor. Puisque tu veux ressembler à un Dieu, deviens celui de la prison infernale qui logera ton âme!



À ces mots, le mage blanc sortit le Livre lumineux de son sac et l’appuya sur sa guisarme. L’arme devint étincelante de lumière et se mit à irradier d’énergie magique. Zardak rangea alors le livre et par la force de sa pensée, se propulsa un peu plus loin de Rakor.


-Adieu, Rakor, Prince des Héritiers, mon Frère, tonna finalement Zardak.



Puis Zardak empoigna son arme et, propulsé à la vitesse de la pensée, en frappa le Drake noir, le traversant de son énergie. Zardak recommença et refrappa d’un autre côté, puis d’un autre, apparaissant et disparaissant. L’énergie de Zardak frappa, ainsi, à toute vitesse, des dizaines, voire des centaines de fois en quelques instants. Puis, alors que le Drake noir était entièrement lardé de coupure lumineuse, il lui enfonça son arme dans le cœur.


Rakor poussa un ultime hurlement, puis tout son corps se mit à craqueler, avant d’exploser en des millions de particules lumineuses qui se dispersèrent dans l’infini. Soufflant, Zardak se concentra, puis revint dans la Cathédrale. Le véritable combat n’était pas encore terminé.


* * *



Désespéré, Oreth ne put que regarder alors qu’Alek tira la dernière de ses flèches. L’archer poussa un grognement alors qu’il comprit que son carquois était vide et qu’il ne pourrait plus user de ses meilleurs talents. Le Vixen était épuisé à force d’essayer sans arrêt. Il faudrait un miracle.


Soudain, quelque chose d’ailé fit irruption derrière les mort-vivants et vola dans le sanctuaire en lardant la masse de boules de flammes et d’éclairs, en décimant beaucoup. En atterrissant, Oreth ne put réprimer un sourire de joie.


-Zardak! Par tous les dieux, tu es vivant!


Oreth lui expliqua la situation rapidement


-Unissons nos forces, dit le mage Drake. Peut-être pourrons-nous percer la magie du Globe


-Oui, essayons, dit le Vixen


-Merde, dit Alek, ils arrivent à nouveau!


Effectivement, de nombreux guerriers mort-vivant avait survécus à l’assaut de mage et s’élançaient à nouveau dans le sanctuaire.


-Alek, toi seul peux les arrêter maintenant, le rituel ne peut plus attendre dit Zardak. Notre vie tient entre tes mains.


À ces mots, les deux mages se concentrèrent et se tournèrent vers le globe.


Alek soupira et pensa se tuer lui-même tout de suite, pour en finir avant que les autre ne le fassent pour lui, mais au fond, il savait que ce n’était pas une option. Oreth et Zardak constituaient sa dernière chance de sortir d’ici en vie et ils ne les laisseraient pas mourir.


Empoignant sa lame courte, Alek hurla alors un cri de guerre et fonça vers la mêlée, tranchant, découpant, sautillant et pirouettant comme un feu follet, dansant entre les guerriers demi-morts. Une blessure à la jambe, une coupure au front, Alek souffrait mais n’en démordait pas, se battant comme un Héro de Légende, emportant des dizaines de vie sous sa lame. Ses pensées l’avait abandonner, seul comptait le fait de tuer, en tuer le plus possible, ne pas abandonner, refuser la voix qui lui hurlait de fuir à tout jambes et combattre, sans céder un seul pouce de terrain. Une blessure à l’épaule, un cri de souffrance, une lacération au torse, un doigt coupé, l’archer refusait de se rendre et chacun de ses coups portait sa douleur, la rendait à ses ennemis.


Jamais, par après, ne vit t’on à travers les âges, guerrier plus déterminé, d’une volonté de vaincre aussi puissante que celle d’Alek en ce moment.



D’un accord commun, Zardak et Oreth unirent leur esprit et rassemblèrent leur concentration, la laissant se rassembler et former un même lien entre eux, fluide et puissant. Le Globe apparaissait comme une muraille, une immense fortification qu’il faudrait percer.


-Prêt? Demanda Zardak

-Prêt, répondit Oreth


Formant une sorte de bélier spirituel, la force magique des deux mages s’unit et se fracassa contre les enchantement de Globe, rebondissant. Un second coup, qui fit trembler un peu plus la muraille sans l’ébranler. Un troisième, qui secoua les fondations. Sueur au front, Zardak et Oreth rechargèrent à nouveau, puis dans un grand cri, foncèrent de nouveau.


Cette fois, ils détruisirent l,’enchantement protecteur. Dans une souffrance inhumaine, ils pénétrèrent la muraille magique et s’y enfoncèrent, hurlant sous le cruel effort qu’ils fournissaient chaque instant et qui vidaient tout ce qui leur restait de forces. La douleur était intenable et les mages frôlait chaque instants les limites de la mort.

Puis, juste avant de rendre l’âme, ils aboutirent enfin au-delà des protections magiques. Dans le plan Astral…devant Ashera, elle-même…
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Vieux 2013-02-12, 15h13   #50
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Le Globe d’Ashera, partie 14




Devant Oreth et Zardak, La Déesse ressemblait à une femme d’une beauté époustouflante, à couper le souffle, à la peau doré parcourue de milliards de particules d’énergies. Ses longs cheveux multicolores s’enroulait et s’agitaient comme s,il étaient vivants autour d’elle et ses yeux…ses yeux irridiaient d’une force que n’avaient jamais connu les deux mages, mélange de force colossale, de douceur infinie et de volonté inébranlable ainsi qu’une intelligence bien au-delà de celle de simple mortels. C’était bel et bien la Déesse de la Vie et de L’Esprit.

-Bienvenus, voyageurs… dans mon domaine. Que me vaut une telle entrée?

Les deux mages ne savaient comment s’exprimer, ils n’avaient jamais parlé à une Divinité en personne.

- Nous nous excusons d’avoir ainsi forcé le passage, s’exprima Zardak. Mais, l’affaire qui nous préoccupe ne pouvait plus attendre. Nous venons pour le Renouveau, pour sauver Thyl des eaux qui l’engloutiront dans quelques instants

- Nous sommes désolé et ne connaissons pas les Mots Sacrés à prononcer devant vous afin de réétablir le contrat divin. Mais pourrions nous…


-Laissez là ces insignifiantes politesses, Oreth, dis la Déesse. Elles ne valent rien en ces temps de troubles. Oui, j’ai tout observé depuis le Globe, j’ai vu les combats, les morts, le sang et j’ai aussi vu mes Gardiens mourir ainsi que votre ami. Que vous soyez parvenus à défendre la cathédrale et a pénétrer le Globe témoigne que vous possédez des pouvoirs bien au-delà du commun. Vous m’avez grandement impressionné et avez fait montre tous d’un courage dont aurait bien besoin tous les habitants de Namur. L’heure est venue de mettre un terme à tout cela et de mettre ce Démon hors d’état de nuire. Puisque vous êtes deux, cela nous permettra d’agir de façon définitive. Aerbethos! Assiste-moi!

Devant Oreth et Zardak apparut alors une puissante sphère de lumière pure duquel émergea une nouvelle divinité. Celui-ci avait l’apparence d’un grand Drake à la peau cristalline et aveuglante de lumière. Le regarder était comme regarder le Soleil lui-même.

-Je vous présente, Aerbethos, Gardien de la Lumière et Dieu des Guérisseurs, dis Ashera. Avec son aide, nous pourrons réduire ce démon à néant. Pour cela, nous aurons toutefois besoin de vous. Nous ne pouvons intervenir directement dans la Plan Matériel sans qu’un être de son plein gré, accepte de nous servir de vaisseau.

Les deux mages s’observèrent un moment, puis acquiescèrent

-Entendu, dis Oreth, Nous sommes à votre entière disposition.

-Bien…Dis alors Aerbethos. Mettons fin à toute cette folie.

Les deux Dieux se transformèrent alors en deux sphères de lumière qui virevoltaient comme des feu follets et entrèrent dans le corps des mages, Aerbethos dans celui de Zardak et Ashera dans celui d’Oreth. Les deux mages se sentirent alors posséder par les deux entité divine et changèrent de plans.



Dans la Cathédrale, le dénouement approchait. Alek, Kiera et Belnor avait maintenant abandonné tout espoir de vivre et s’étaient résignés à leur fin. Alek combattait non plus par espoir, mais simplement par automatisme, voulant voir combien encore tomberaient avent qu’il ne meure. L’un de ses bras tranché, de profondes lacérations labourant tout son corps, Alek mourrait lentement, usant de son seul bras valide pour tuer, encore et encore.


À quelques centaines de mètre de là, dans le port de Thyl, se jouait un autre drame. Les quelques travailleurs œuvrant au dehors virent soudain une gigantesque vague de près d’une centaine de mètres se profiler devant eux. Dans des cris d’horreur, ils tentèrent vainement de fuir alors que la lame d’eau balayait d’un seul coup le port, les habitations et toute les rues en périphérie, avançant dans la cité en engloutissant tout ce qui se trouvait sur son passage.

C’est alors que devant les yeux d’Alek, Belnor et Kiera, le Globe vert d’Ashera se mit alors à luire de façon étrange, avant d’exploser en miettes. Dans un cri, les trois défenseurs tentèrent de se protéger des éclats. Mais un nouveau cri s’échappa de leurs gorges devenues crasseuses de sang qu’il virent deux sphères, l‘une multicolores et l’autre étincelante de lumière, virevoltant comme des feux follets en jaillir et foncer vers eux, frappant la masse de mort-vivants de plein fouet. Une nouvelle explosion, de lumière blanche, jaillit alors et enveloppa toute la cathédrale, en détruisant les murs, le toit et ses grandes colonnes. Les deux comètes ne s’arrêtèrent pas pour autant et se dirigèrent droit vers la côte, fendant les nuages obscurs pour finalement entrer en une collision titanesque avec le tsunami-démon qui continuait d’avancer.

Cette fois, ce fut comme si une étoile elle-même avait explosée. Une Nova arc-en-ciel illumina toute la ville pendant un instant, y faisant tomber une pluie torrentielle alors que la vague était brutalement stoppée et déchirée. On entendit alors un cri… monstrueux, inhumain et assourdissant, alors que le Démon était finalement détruit par la force des deux Dieux.

Lorsque les habitants parvinrent à retrouver leurs esprits, ils virent que la vague n’était plus et que seul en demeurait une grande inondation refluant et se retirant vers la mer, dépouillé de l’entité qui la possédait. Avec effarement, les habitants ne voyait plus qu’une terre entièrement dévastée, sans plus nulle structure encore debout là où le tsunami avait frappé. Seul des milliers de débris épars et des corps sans vie témoignaient encore de la tragédie.


Alek se réveilla alors, ouvrant les yeux sur un décor bien différent. Tout autour de lui n’était plus que ruines et dévastation, sans plus aucune trace de quelques morts-vivants. Ceux-ci avaient été entièrement annihilé par la frappa lumineuse et seul de grands amas de cendres témoignait de leur fin.

Se relevant, l’archer constata que son bras avait régénéré et ses blessures, entièrement guéries. S’il n’avait vu ses habits tachés de sang, son armure en pièces et sa peau presque noire de cendre,d e sueur et de poussière, il aurait pu croire que tout n’avait été qu’un rêve.

La cathédrale était entièrement détruite, ses ruines s’étendant sur des centaines de mètre dans les rues. Ce devait être un réel miracle qu’il n’avait pas été blessé par l’écroulement alors que partout autour de lui, de grands blocs de marbre fumants gisaient.

Il vit alors d’autre forme de lever, il crut d’abord à des morts-vivant survivant, mais la réalité était bien différente.

Parmi les ruines, il alors se relever Belnor, Kiera, tout aussi déboussolé que lui. Zardak et Oreth, réapparu soudainement au milieu des ruines. Il vit aussi Cord, sa lourde stature écartant les pierres le recouvrant pour se lever.

Heureux d’être en vie, ils se rassemblèrent.

-Mais que s’est t’il passé, nom d’un chien? Demanda Alek. Nous devrions tous être morts

-Aerbethos et Ashera ont répondu à notre appel et ont vaincu le démon tout en balayant tous les mort-vivants. Pour une intervention, c’en était toute une.

-Par la grâce de Dod, j’ai vu ma vie s’enfuir devant mes yeux, dis Cord. C’est un vrai miracle. J’étais en train de mourir et l’instant d’après, tout était blanc et mes blessures guéries.

-Je crois qu’on ne peut malheureusement pas en dire autant pour tous, clama sombrement Zardak, affligé.

Le groupe comprit tout de suite la terrible nouvelle.

-Oui, il a fallu que Kaerun paie de sa vie pour cette victoire, dis Oreth.

Cord serra le poing de rage

-Par Dod! Sa mort ne demeurera pas impunie, nous le vengerons. Je le jure!

-N’oublions pas non plus tous les Chevaliers Gardiens et l’Évêque, qui se sont sacrifiés dans cette bataille. Ils sont mort pour nous sauver, continua Zardak.

À ces mots, le visage de Kiera s’emplit alors de larmes. Oui, même son propre père avait payé de sa vie ce dur combat contre son fils. Belnor l’enserra dans ses bras pour tenter de la réconforter, ne sachant que faire.

Cord observa alors le ciel, redevenu bleu.

-Les nuages noirs ont disparus eux-aussi.

-Oui, répondit Zardak. Rakor, le maître derrière toutes ses machinations à été vaincu. Cette ville pourra finalement récupérer et se reconstruire. Ces habitants ont vécus de grandes souffrances, l’heure est maintenant à la récupération. Et…

Zardak s’interrompit alors en voyant un autre personnage arriver vers eux, accompagné de deux gardes. Il avait une allure fatiguée et épuisé, mais semblait néanmoins heureux.

- Bonjour, fiers guerriers. Je me présente, je me nomme Gabriel Alderyn et je suis le véritable maire de cette ville. Je vous sais épuisé et durement choqués par les évènements des dernières heures mais je tenais au nom de tout cette ville à vous présenter mes plus sincères remerciements. Y’a-t-ils quelques récompenses que nous pourrions vous offrir en remerciements, Héros de Thyl?

-Je vous remercie, mais je crains qu’aucune récompense ne puisse apaiser la perte que nous as causés tous ces morts. Votre argent sera mieux placé dans la reconstruction de cette ville. Toutefois, je suis curieux, comment est-vous redevenu maire, N’était ce pas Brugnor qui assurait le commandement?

-Plus maintenant. J’ai profité de la bataille pour m’échapper de la Cathédrale et rassembler des habitants sympathiques à ma cause pour faire assaut sur la mairie. Nous en avons bouter les rares mercenaires qui s’y trouvaient et trouvés le corps de Brugnor assassiné dans le bureau principal. Nous nous préparions à entrer dans la Cathédrale quant tout a explosé. Voilà donc le fin mot de l’histoire. Puis-je vous demander quel sont vos prochain plans pour l’heure?

Kiera sécha alors ses larmes et répondit d’un ton affirmé.

-Je vais retrouver Redjik. Je veux…le ramener, retrouver mon frère perdu.

-Je vous accompagnerai, dame Kiera, dis Belnor. L’ordre des Chevalier Gardiens ayant été détruit, je vous assisterai dans ce difficile voyage.

-Et pour vous, demande la maire aux aventuriers

-Nous…nous ne savons pas, dis alors Zardak

-Dans ce cas, accordez nous au moins le privilège de vous accueillir dans l’un de nos auberges pour une nuit de repos et réparer vos équipements. C’est bien la moindres des choses que cette ville peut vous offrir en remerciement.

-Oui, c’est une bonne idée, dis Cord, nous n’avons pas encore eu une seule nuit de sommeil depuis notre arrivée

-Et je rêve de déguster une bonne bière, dis Alek.

-Moi aussi, dis une autre voix, pour moi, ce sera une bière des Nains noire.

Zardak sentit alors une nouvelle présence derrière eux et tous se retournèrent vers un autre individu qui marchait vers eux entre les nuages de cendre et de poussière. Son corps massif laissait paraître une armure en lambeaux et tachée de sang. Par les déchirures de sa chemise de maille, on pouvait distinguer une peau grise et verte et dans son dos, l’éclat d’une grande lame d’un rouge iridescent.


Kaerun…


À la stupéfaction de tous, le Drake guerrier s’avança vers eux, marchant le plus naturellement du monde. Malgré son état, aucune blessure ne découpait sa chair. Au contraire, il marchait d’un pas assuré et dégageait une aura forte, mélange de détermination invincible et de force inépuisable. À la surprise des aventuriers, ses yeux n’étaient plus tout à fait les mêmes non plus. De gris, il était maintenant d’un bleu azur. Sa peau quant à elle, s’était teintée d’une très faible nuance de bleu, signe de ceux ayant été touché par le Seigneur des Drakes. Visiblement le Drake avait changé, autant physiquement que mentalement.


-Kaerun… par quel miracle?, demanda Cord, éberlué.

-Je crois qu’Ashera m’a fait un petit cadeau durant son passage, répondit le Drake en souriant. J’étais devenu esprit du monde Astral, puis je l’ai vu apparaître devant moi pour me poser une seule question « Désire-tu revenir ? » J’ai tout simplement répondu « oui ». Elle paraissait un peu surprise de me voir refuser le Paradis, mais elle m’a exaucé.

-Et… pour les Chevaliers Gardiens et l’Évêque?

Kaerun leva alors la tête pour regarder le ciel

-Je crois que leur Déesse leur as accordé toute sa gratitude pour leurs vaillants services et les a récompensé en leur offrant le Paradis, en leur ouvrant sa divine demeure et leur accordant la Bénédiction Céleste. Pour des serviteurs d’Ashera, je ne crois pas qu’il puisse y avoir de plus grand honneur.

Les autres aventuriers tournèrent alors la tête vers le ciel, attiré par une lumière étrange et ce qu’ils y virent leur coupa le souffle. C’était une grande femme, aux cheveux multicolores et enveloppé d’une lumière divine. Celle-ci leur souria, les remerciant une dernière fois, avant de disparaître dans les Cieux…
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