Discussion: Saga Namurienne
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Vieux 2013-02-12, 14h50   #16
TheOneFoX
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Re : Saga Namurienne

Une Saga Namurienne

Telle que racontée par Kaerun, guerrier Drake

Quatorzième entrée




Après une nouvelle journée de chevauchée, la plaine se recouvrit de brume et le sol devint noirci. Bientôt, nous parvîmes à distinguer les contours ruinés d’une vieille cité. Nous approchions. L’air se faisait plus froid, plus cru.

-Nous voilà arrivés, déclara Cord

À peine discernable dans l’épais brouillard, une haute tour noire dominait le paysage. La Tour de Garde de Nehrès. Le dernier vestige encore debout d’une grande cité tieffeline aujourd’hui disparue sous les guerres et le temps. Aujourd’hui, ces ruines devaient être désertes depuis près de deux siècles. Il faut dire que les rares aventuriers qui s’y étaient hasardés étaient revenus complètement fous, marmonnant sans cesse à propos de sang et de mort, ou était tout simplement disparus. La rumeur veut que les anciens patrons diaboliques de la cité tieffeline ne soit pas morts et hantent encore les ruines de leur présence. Sa sinistre réputation avait value à la tour son surnom de Tour des Ombres.

Nous arrivâmes enfin au pied de la tour et mîmes pied à terre. Armes en mains, nous nous approchâmes de la porte. D’un petit geste de la main, Oreth la déverrouilla magiquement et l’ouvrit tout doucement. Un air vicié et putride s’échappa aussitôt de l’intérieur.

Retenant mon dégoût, j’avançai le premier, suivit de près par Arkael,Zardak, Oreth, Alek et Cord. Nous passâmes le vestibule et arrivâmes dans une large pièce, aménagée avec de grandes tables chargées de nourritures diverses. La salle donnait accès à deux portes, une petite à notre gauche et une grande au fond, d’où perçait la voix forte d’un individu.

Par des signes silencieux, nous nous dirigeâmes vers la petite porte que nous ouvrîmes faiblement. Il s’y trouvait deux hommes, au front ornés de cornes, occupé à revêtir un habit de cérémonie dans ce qui semblait être le vestiaire. J’ouvris alors la porte et vit l’un des cultiste relever la tête, pensant que l’un de ses confrères venait les chercher.

Ils n’eurent jamais le temps de crier. Deux flèches d’Alek les percèrent en plein front et ils s’effondrèrent dans un bruit mat.

-Deux de moins, lança l’archer

-Demeure toujours le problème de la grande salle, jugea Zardak. Si nous n’avons pas croisé plus de disciples, c’est donc signe qu’ils sont tous là-bas

-Je crois que j’ai une idée, dit Oreth.

Il tendit la main et fit voler deux grandes toges jusqu’à lui. Il en donna une à Alek.

-Toi et moi avons à peu près la même taille que ces hommes. Nous nous en servirons pour infiltrer la salle d’oraison.

-Très bonne idée, Oreth, dis-je. Nous demeurerons en soutien derrière la porte. Au moindre bruit de bataille, nous entrerons.

-C’est un plan, appuya Cord.

Alek enfila la toge, cachant son arc sous la large cape. « Enfin un peu de piquant dans cette mission », pensa t-il, avec un petit sourire.

Le Vixen et le demi-elfe s’approchent de la grande porte et l’ouvrirent doucement pendant que nous nous cachions derrière les pans de murs. Aussitôt, la clameur du sermon proférée en langue infernale parvint à nos oreilles.

-Ils appellent des esprits morts au combats afin de les ressusciter pour qu’il combattent pour eux, traduisit Arkael , à mes côté. C’est entièrement blasphématoire, il faut les en empêcher maintenant.

-N’ait nulle crainte, nous n’attendrons pas longtemps, lui dis-je, connaissant Oreth et Alek.

Les deux faux cultistes entrèrent alors dans l’assemblée et fermèrent la porte derrière eux. L’oraison se poursuivit pendant encore un moment, la clameur grimpant chaque instant. L’incantation atteignait son point culminant.

À l’intérieur, Oreth se tourna alors vers Alek. Des dizaines de cultistes étaient agenouillés à leur côté, récitant les paroles blasphématoires.

-Maintenant, dit le Vixen.


On entendit alors un soudain sifflement, suivit d’un cri. Sentant le signal donné, Cord et moi ouvrîmes la porte d’un coup sec.

Alek avait abandonné sa toge et décochait flèche sur flèche dans la masse. Usant de toute sa dextérité, le demi-elfe était si rapide que ses mouvements en devenaient presque flous. Les traits jaillissait de son arc et fauchaient l’un après l’autre les adeptes impuissants qui se demandaient ce qu’y se passaient.

Un rictus de satisfaction fendait le visage de l’archer, qui avait l’impression de retrouver les vieux champs de tir de son enfance. Il vit le maître de cérémonies s’affoler et ordonner à ses fidèles de le tuer. Mais dans la salle, c’était déjà le chaos. Presque la moitié des serviteurs avaient déjà été fauchés par les flèches meurtrières avant même qu’ils n’aient pu réagir et tout ceux qui tentaient d’approcher allaient rapidement partager le même sort. Quelques adeptes armés de sabres approchèrent, tenant devant eux le corps d’un confrère tombé comme bouclier. Oreth intervint et joua avec leurs esprits pour leur instiller une peur panique. Terrifiés, ils tournèrent les talons pour s’enfuir avant de s’écrouler, une flèche leur perçant la nuque. Le maître de cérémonie s’agita, invoquant à lui des guerriers squelettes pour le défendre pendant qu’il fuyait. Voyant cela, Oreth fit feu de sa petite arbalète double, logeant deux carreaux effilés dans le crâne de l’agitateur pour l’empêcher d’aller plus loin. Dans un gargouillement, celui-ci s’effondra parmi ses fidèles. Satisfait, Oreth se retourna et pulvérisa un nouveau groupe de serviteurs diabolique d’une balle de flammes.

Toutefois, l’incantation du maître avait eu le temps d’aboutir et de grands guerriers squelettes se dressaient devant nous. Ce fut à ce moment que nous chargeâmes dans la mêlée. Cord fonça parmi les cultistes et en balaya plusieurs d’un rayon lumineux qui les incendia. Sans même regarder les disciples se consumer dans le feu sacré, il enchaîna d’un terrifiant coup de marteau à la tête de l’un des squelettes, qui explosa sous la frappe de l’arme bénie. De notre côté, Arkael et moi fonçâmes. J’utilisai ma large épée pour briser les os des squelettes, pendant que le paladin les foudroyait de son épée chargée d’énergie lumineuse.
Enfin, Zardak termina le travail en détruisant tout les squelettes restant à coup d’éclairs rouges.

Soudainement, ce fut le silence… Tout autour de nous, les corps des disciples infernaux jonchaient le sol, la plupart percés de flèches. Le massacre n’avait même pas duré une minute.

-Je crois qu’on peut dire que l’étape un est terminée! Lança Cord

Alek souriait, observant la scène en faisant tournoyer une flèche entre ses doigts.

-Je crois que je viens de battre un record, lança l’archer. Près de trente flèches en moins de vingt secondes.

-Effectivement, c’est un record, répliqua Zardak. C’est tout de même incroyable que quelqu’un d’aussi rapide prenne autant de temps à se préparer le matin lorsqu’il faut partir.

La plaisanterie du mage nous fit tous rire, hormis Arkael qui se dirigeait déjà vers les escaliers pour monter à l’étage.

-Pas de temps pour des bouffonneries! Ces cultistes n’était qu’une mince part des horreurs de cette tour. Le vrai travail nous attend en haut, grouillez-vous! haranga le paladin.

Nous grimpâmes à l’étage tous ensemble, prêts à tout. Celui-ci était étrangement petit et ne se résumait qu’à un mince corridor avec un escalier au bout. Un mince filet de lumière circulait à travers des fenêtres barrées, baignant la scène d’une atmosphère glauque. Une seule porte, tâchée de sang, traversait le couloir. Cord s’en approcha et fit sauter la porte d’un coup de pied. Son visage blêmit.

-Je crois que je vais être malade…

Nous approchant, nous vîmes ce que cachait la pièce. Du sang…partout. Le plafond, le plancher et les murs dégoulinaient sans arrêt de liquide sanguin, au point où l’on ne voyait que cela. Un amoncellement de squelettes baignant dans un bain d’hémoglobine était amassé dans chaque coin de la pièce, témoignant probablement de la fin tragique qu’avait rencontrés ceux qui y étaient restés emprisonnés. Le tout diffusait une odeur écoeurante de putréfaction. Je me sentis défaillir un moment et la nausée grimper en moi à la vue de cette scène morbide. Je détournai le regard rapidement, à l’instar de mes compagnons, et tenta de retrouver mes esprits. Ce devait être là que les cultistes enfermaient leurs prisonniers pour se repaître de leur douleur. Nul doute que chaque moment passé dans cette pièce devait être une vraie torture, capable de rendre tout être normal complètement fou.

Sans un mot, nous quittâmes l’endroit pour aller prendre l’escalier au fond du couloir.

Nous grimpâmes ainsi à l’étage, où se firent entendre de terrifiants hurlements de souffrance. Il y avait un mince corridor fendu d’une de dizaine porte d’aciers sur la droite, très semblables à celle de cellules et d’une sur la gauche, celle d’où provenaient les hurlements. Arkael ouvrit d’un grand coup de pied celle de gauche et nous nous précipitâmes dans la pièce. Nous y trouvâmes une grande panoplie d’instrument de tortures que je n’oserais décrire dans ce journal. Sur l’un d’eux, un énorme bourreau s’affairait sur un homme assez jeune d’apparence en le piquant d’une pointe chauffée à blanc. En arrière plan, quatre autres disciples observaient un autre bourreau, qui s’affairait à leur expliquer le maniement de certains outils de torture en usant d’un autre prisonnier comme cobaye.

Je vis rouge…ainsi que mes compagnons. Nous nous précipitâmes à l’intérieur.

Dès notre entrée, les occupant de la pièce hurlèrent et nous foncèrent dessus.

Arkael chargea le premier bourreau, bloquant son tisonnier brûlant de son bouclier avant de le lacérer de son épée. Le tortionnaire hurla de douleur et tenta de frapper à nouveau, mais le Hellbred était prêt. Il esquiva en se baissant le tisonnier, puis dans une séquence foudroyante, assomma le bourreau d’un coup de bouclier, lui trancha le bras et la jambe gauche, le fit trébucher d’un coup de pied avant de le clouer au sol en lui plantant son épée dans le ventre. Voyant que le tortionnaire était encore en vie et se débattait, Arkael s’empara du tisonnier demeuré dans la main sectionnée.

- Va rejoindre tes maîtres en enfer, ordure, ragea le paladin en lui plantant le tisonnier dans le visage.

De son côté, fou de rage contre les tortionnaires, Cord se retrouva devant deux adeptes armés d’épées. Levant haut son marteau, il frappa si durement le premier qu’il le fit traverser le mur donnant sur le couloir, l’envoyant se briser sur la porte d’une cellule. Le second tenta de se venger et fit une estafilade au torse du Piken. Cela n’eut pour effet que d’enrager encore plus le prêtre qui empoigna à la gorge le disciple et lui écrasa la tête contre un siège garnie de pointes.

-Dod, juge Éternel des Cieux, pardonne la colère de ton serviteur et juge ces hommes qui ont enfreint tes lois par leurs actes blasphématoires, dis le prêtre en une courte prière.

Oreth, voyant les deux autres disciples qui s’approchait de lui, incanta rapidement un sortilège de flèche enflammée qu’il ficha droit dans la tête du premier. Alek, quant à lui faucha le second d’une flèche bien ajustée entre les deux yeux.

De notre côté, Zardak et moi nous retrouvâmes face au second bourreau. Celui-ci eut un rire sadique à notre vision et se transforma devant nous en une hideuse créature, devenant énorme avec de grandes cornes, les chairs à vif et faisant apparaître une grande hache entre ses larges paumes. Rageur, je l’engageai à grand coup d’épée. Renforcé par sa corruption diabolique, mon adversaire se défendit bien et me renversa d’un puissant coup de hache. Zardak intervint rapidement et fit jaillir de ses mains un grand barrage d’éclairs bleus et rouges qui immobilisa temporairement le tortionnaire dans une prison électrique. Je me relevai rapidement et larda le corps du bourreau de coups ajustés, conscient que les éclairs magiques de mon frère ne me feraient aucun mal sans son souhait. Blessé, le monstre hurla et me repoussa en voulant me frapper à nouveau. J’esquivai prestement d’un bond et laissa la hache se planter dans le sol. Profitant de l’occasion, je mis le pied sur la grande hache et lacéra le visage du monstre d’un grand coup d’épée, le faisant reculer de souffrance.

-Vas y, Zardak!

Le mage blanc se concentra et forma magiquement un grand pieu de glace qu’il projeta droit dans la gorge du monstre. Incapable de respirer, celui-ci lâcha son arme pour tenter d’extirper l’énorme lame glacée qui entravait son souffle. Voyant ma chance, je me précipita derrière le monstre et lui lacéra les tendons derrière les genoux. Incapable de se soutenir, la créature s’écroula. J’achevai alors le travail en lui tranchant le crâne en deux de ma lame.

Le silence revint dans la salle…Le combat était terminé, ces bourreaux avait payés pour leurs actes.
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