Discussion: Saga Namurienne
Afficher un message
Vieux 2013-02-12, 15h04   #37
TheOneFoX
Mécène
 
Avatar de TheOneFoX
 
Date d'inscription: février 2013
Localisation: Québec, QC
Messages: 64
Re : Saga Namurienne

Le Globe d’Ashera, partie 1



Debout devant la forêt, Oreth fixait attentivement les arbres comme s’il pouvait voir au travers. Lévitant au-dessus du sol, les yeux ouvert, on aurait pu le prendre pour un moine en méditation. En fait, Oreth était on ne peut plus concentré à ressentir toute le monde autour de lui, cherchant une présence.

Soudain, ses sens magiques se mirent en état d’alerte. Il venait de percevoir une manifestation magique qui avait filtré au travers des arbres. Oreth se concentra sur la source et perçut une puissance magique d’une rare intensité qui se manifestait au cœur de la forêt, parvenant sous forme de murmures étouffés par la densité des arbres centenaires.

Oreth émergea alors de sa transe en sursaut et réveilla ses compagnons, leur disant que quelque chose d’anormal se produisait dans la forêt. Sitôt dit, les aventurier se levèrent d,un bond. Kaerun fut comme d’habitude le premier debout, ses cauchemars récurrents ayant l’habitude de le garder semi-éveillé. Tous l’avaient questionné sur l’objet de ceux-ci, mais chaque fois, le grand Drake s’était enfermé dans un mur de silence, terrifié à la seule idée d’avoir à en parler. Quoi que se soit, c’était la seule chose qui semblait vraiment effrayer le guerrier.

Oreth en tête, le groupe pénétra dans les bois, armes à la main, tenant leurs chevaux en bride. Ils préféraient les emmener avec eux, la pensée de les laisser derrière sans surveillance étant beaucoup trop dangereuse avec la rumeur d’une entité inconnue aux alentour.

Après plus de deux heures de marche à travers les bois, Zardak s’étonna qu’ils n’aient absolument rien rencontré. Ces bois étaient réputés pour être l’habitat de nombre de créatures plus ou moins pacifique qui ne craignait pas la présence d’humanoïdes. Mais, il n’y avait absolument rien… comme s’il étaient tous cachés et terrifiés…

Le groupe déboucha alors dans une large clairière. Tous furent frappés par le décor qui s’offrait à eux…

-Par Dod et tous les dieux! Que s’est t’il passé ici? S’exclama Cord.

Devant eux, ce qu’ils avaient pris pour une paisible clairière était en fait un lieu dévasté. Plusieurs arbres géant gisaient arrachés, brûlés ou même déchirés en pièces. Le terrain n’était guère mieux. Parsemé d’herbe et de fleur d’ordinaire, celui-ci avait été réduit à des gravats brûlés, desséchée et stérile, comme si une puissante magie avait été à l’œuvre. L’air était lourd et semblait porter toute la désolation du lieu, formant un brouillard épais qui parcourait le sol comme un tapis voulant cacher cette blessure faite à la forêt.

Kaerun sentit alors sa marque au bras dégager une douleur sourde et porta sa main à son épaule. Oreth vit son geste et sentit une manifestation magique. Il s’approcha de lui

-Tu es blessé? Puis-je voir?

Peu désireux de montrer la marque maudite, Kaerun répondit par la négative.

-Kaerun, montre moi!

Tous furent saisi par le ton soudainement très dur et impérieux du mage. Visiblement, Oreth n’entendait pas à rire. Résigné, le Drake releva sa manche déchiré, laissant les autres découvrir avec stupeur le tatouage noir qui lui entourait le bras. Il ne leur avait pas encore parlé de la mission que lui avait confié Redjik.

Le tatouage semblait réagir à l’endroit et s’était strié de rainures rouges qui irridiait de plus en plus alors qu’il s’avançait dans la clairière. Comprenant qu’il y avait un lien entre la marque, sa vision et cet endroit, le mage apposa sa paume sur la marque noire.

Une vision enveloppa alors l’esprit du Vixen et du Drake…

"Quelque chose d’encapé se tenait devant eux, recroquevillé au sol et semblait hurler. Leur vision était toute embrouillé et ne les laissait que distinguer vaguement les évènements. Le corps de la chose se releva soudainement dans un grand cri inhumain et dégagea une grande lumière rouge qui enveloppa son corps comme un halo. L’instant d’après, l’être retira ce qui sembla être des bandelettes autour de son visage et se découvrit. Du à l’embrouillement de leur vision, Kaerun et Oreth ne purent rien distinguer de ses traits, mais il devinèrent qu’il n’était pas humain. Ils virent alors l’entité agiter les bras en tout sens, déracinant les arbres d’un mouvement de la main, desséchant la terre en y enfonçant le pied ou brûlant tout d’un rayon jailli de son œil droit.

Kaerun et Oreth distinguèrent alors deux autres arrivants, qu’il devinèrent être des soldats vu la lance qu’ils portaient. Ils poussèrent un grand cri en découvrant la source de tout ce vacarme, alertant ainsi l’entité. Celle-ci sembla rire et fit voltiger les soldats d’un mouvement de sa main, avant de les empaler sur des branches d’arbres. Suite à cela, la vision des aventuriers s’embrouilla de plus en plus, avant de s’éteindre sous le rire sadique de la chose dans la clairière. "

-Oreth… Kaerun, vous allez bien? Demanda Cord, inquiet

Les deux aventuriers sortirent de la vision et revinrent à eux. Oreth s’écarta du Drake et regarda aux alentours.

-Cela s’est passé ici…Quoi que ce soit, cette chose est passée ici, déclara Oreth, s’adressant plus au grand Drake qu’aux autres.

-Qu’est-ce qui est passé ici? Demanda Zardak

-La chose qui est responsable de tout cette destruction et de la mort de ces deux soldats, dit Oreth en pointant les branches d’un arbre.

Duquel pendait deux corps à demi-calciné, leur lances à la main.

-Je crois que Kaerun à quelque chose dont il devrait nous informer, continua Oreth.

Tous se tournèrent vers le Drake, mais un bruit de pas approchant le coupa avant qu’il ne puisse répondre. Une troupe d’hommes à l’équipement inégal, armés de lances et d’épées, fit irruption dans la clairière. Tous arboraient quelque part sur leur armure un petit écusson symbolisant un grand dragon aux paumes ardentes entourant une couronne traversé d’une épée. Assurément, c’était des mercenaires engagés pour inspecter la forêt et repousser les voyageurs voulant se rendre à la route.

-Hey, vous!! Vous n’avez pas le droit de passage en ces terres, ordre du maire de Thyl

-Pour quelle raisons? Demanda Cord, placide

-Parce que c’est comme ça, espèce de chiens galeux. Avant de partir, dites-moi si vous avez vu deux de mes hommes dans le coin.

-Chef!! Ils sont là! Dit l’un des mercenaires en pointant les cadavres empalés à l’arbre

Le chef jeta un regard horrifié sur les deux cadavres, puis se retourna vers le petit groupe d’aventuriers.

-Ils les ont tués!! À moi, mes hommes! Faites leur la peau!!!

-Mais nous n’avons rien fait, s’indigna Cord

Trop tard, visiblement les mercenaires n’avaient aucune envie de savoir s’ils étaient les réels meurtriers. Ils ne voyaient qu’une proie facile dans ce groupe d’aventuriers arborant de nombreuses blessures, des armures et des vêtements déchirés en lambeaux et les signes d’une grande fatigue.

En un éclair, Kaerun lâcha la bride de son cheval et libéra la grande épée de Karm, qu’il avait renommée Karadhil. À la vue de la grande épée rouge feu, les mercenaire eurent un mouvement d’hésitation, permettant aux aventuriers de prendre l’initiative et d’amorcer le combat. Cord étant le plus près des mercenaires, il fut le premier à les rencontrer et balança un fulgurant coup de marteau sur le premier. Comme s’il eut été frappé par un taureau en pleine charge, le mercenaire fut propulsé plusieurs mètre plus loin, son armure et ses os brisés à l’endroit d’impact. Un simple coup d’œil confirma à Cord que son adversaire était maintenant hors d’état de combattre.


Kaerun évita d’un mouvement de tête la lance qui filait vers ses yeux et inspira profondément, avant de cracher puissamment un grand nuage de gaz corrosif sur les deux mercenaires devant lui. Ceux-ci lâchèrent leurs armes en hurlant, se portant la main au visage et au corps dans une vaine tentative pour se protéger du gaz qui leur rongeait leur armure et leur peau. Le Drake leva alors Karadhil et abrégea leurs souffrances de deux coups secs. Il vit alors le capitaine de la bande encocher une flèche dans sa direction. La flèche qui partit ne fut pas de lui toutefois, car Alek avait été plus rapide et avait visé en pleine gorge. Dans un gargouillement, le chef s’écroula, sa flèche encore encochée…


Zardak se concentra pour préparer un sortilège, mais Oreth posa sa main sur son bras pour l’en empêcher

-Cet endroit a assez souffert par la magie, nous ne devrions pas en rajouter

-Tes paroles sont sages, Oreth, accorda Zardak en éteignant l’énergie de ses paumes. Je suis d’accord. C’est donc par le métal de ma lame que je combattrais ces hommes sans honneur.

Sur ces paroles, il libéra sa guisarme et s’avança vers le combat. L’un des mercenaires s’avança aussitôt pour le défier et balança un grand coup d’épée vers le mage blanc. D’un geste empreint de finesse, Zardak bloqua la lame tout en jugeant de la valeur de son adversaire. Visiblement un guerrier sans entraînement qui n’avait connu que des combattants de calibre moyen ou bas. D’un mouvement rapide, le mage fit alors tournoyer son arme, déséquilibrant le mercenaire de deux solides coups de l’extrémité sans lame de son baton. Complètement désorienté et à demi-assommé, le mercenaire n’eut le temps que de voir la guisarme effectuer un rapide tourniquet avant de sentir la lame d’acier lui lacérer la gorge. En mourant, le guerrier se dit qu’il n’aurait jamais cru être battu aux armes par un mage…

Vengeur, un autre guerrier libéra une petite hache de lancer et arma son bras pour la projeter vers Zardak. Un sifflement se fit entendre, puis un deuxième et l’homme s’écroulèrent, deux carreaux de la petite arbalète à deux coups d’Oreth fiché en pleine tête.

Voyant la vitesse à laquelle leurs compagnons étaient tombé devant les armes des aventuriers et dépourvus de chef, les derniers mercenaires hésitèrent, puis prirent la fuite à travers bois, jugeant leurs adversaires de trop haut calibre pour eux. Satisfaits, le petit groupe rangèrent leurs armes et reprirent leur chemin à travers bois, laissant sur place les morts et les blessés de leur assaut. Seul Alek s’attarda pour ramasser sur le corps de ses victimes les quelques flèches qu’il avait tirées. Depuis leur combat contre Lucius et ses loups, il devait se montrer économe avec ses munitions et ramassaient donc toutes celles encore intactes.


Après quelques heures de route, Zardak s’adressa à Kaerun, laissant toutefois tout le groupe entendre ses paroles

-Mon frère, le combat de tout à l’heure a interrompu notre discussion. Maintenant que les choses se sont calmé, daignerait tu nous éclairer sur cette marque que tu arbore au bras?

Kaerun avait espéré qu’ils aient oubliés cet épisode, mais s’éxécuta tout de même avec résignation

-Cette blessure est le sceau du pacte que j’ai conclu avec Redjik le Voyageur pour sauver Oreth des Cavaliers. C’est un ancien ami à moi dont la mémoire remonte à mon passé de mercenaire. Il a été infecté d’une malédiction qui a envahi son corps et a accepté d’ouvrir un portail vers le camp des Cavalier en échange de la promesse de demander sa libération si jamais je venais à recevoir la possibilité d’un souhait divin. En guise d’aide –mémoire, il m’a apposé ce tatouage maudit dont je ne pourrai me débarrasser qu’à sa libération.

-Tu aurais dû nous en parler auparavant, mon frère. Nous ne savons pas quels maléfices cette blessure peut contenir, s’offusqua Zardak

-J’en suis conscient, frère, mais c’était le seul moyen en vue de sauver Oreth. De plus, Redjik aurait pu nous tuer dix fois durant notre soimmeil si l’envie lui en avait pris. Je crois que l’on peut lui faire confiance.

-Je l’espère de tout mon cœur, mon frère, car le contraire pourrait signifier notre perte à tous. À l’avenir, tâche de nous aviser lorsque un tel choix se présentera. Ton impulsivité pourrait te jouer des tours dans d’autre cas

-J’accepte la critique et m’en souviendrais, frère. Mais je ..

-Le reste n’importe plus, signifia Oreth, d'un ton doux sans réplique. Ce qui est fait est fait et nous ne pouvons revenir en arrière. Kaerun est marqué et je suis persuadé que ce Redjik est celui que j’ai vu dans ma vision. Le plus urgent pour le moment est de nous rendre à Thyl et de comprendre ce qui s’y passe. Ma vision se clarifie de jour en jour et me fait écho d’évènements graves. J’ai aussi le sentiment que Redjik est étroitement lié à cette affaire. D’ailleurs, nous pourrons bientôt le vérifier, nous sortons de la forêt.


En effet, ils sortaient de la forêt et loin devant eux, un grand nuage noir recouvrait une ville au loin…
TheOneFoX est déconnecté   Réponse avec citation