Discussion: Saga Namurienne
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Vieux 2013-02-12, 14h47   #9
TheOneFoX
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Re : Saga Namurienne

Une Saga Namurienne

Telle que racontée par Kaerun, guerrier Drake

Septième entrée
Le fracas de la cavalcade de nos chevaux résonna bien longtemps après que la lumière eut quitté le ciel et que la lune eut étendu son empire nocturne sur la terre de Namur. Pendant de longues heures, à bride abattue, nous chevauchâmes dans les forêts et sol marécageux pour nous rapprocher de Zangor. La végétation était dense et nous ralentissait considérablement. De plus, nous étions exténués par notre périple et tous nos muscles étaient perclus d’une lourde fatigue qui rendait chaque mouvement plus dur que le précédent.


C’est ainsi qu’après avoir chevauché pendant près de deux jours sans arrêt, nous décidâmes d’un commun accord de prendre une pause. Nous n’avions plus de forces pour continuer notre cavalcade et savions que la journée à venir risquait d’être dure.


C’est ainsi qu’une fois bivouac dressé, nous nous endormirent aussitôt, excepté Alek qui montait la garde.

C’était une nuit froide et pluvieuse. Nous avions établi camp au pied d’un gros arbre feuillu, près d’une petite clairière.


Comme à chaque nuit, mes cauchemars revinrent me hanter et me torturer de leurs abominations. Chaque fois, c’était la même chose et je revoyais mon père, ma mère et les flammes. Ces flammes et cette voix qui me targue et me repasse ces scènes de morts atroces.


Quand soudain, un cri dans la nuit…


Me réveillant en sursaut, je vis Alek, arc à la main en train de décocher deux traits sur ce qui ressemblait vaguement à une mante religieuse géante, tout en nous criant de nous réveiller. D’un seul bond, j’agrippa ma fidèle épée et chassa la fatigue de mon esprit pour foncer sur la bête. Ma lame siffla dans l’air humide et lacéra profondément la carapace du monstre. Sifflant rageusement, celle-ci se tourna vers moi et agita ses bras en forme de faux pour tenter de me labourer le corps. Bloquant de mon mieux, je ne pus toutefois l’empêcher de griffer mon épaule, laissant perler le sang sous ma chemise.

On entendit un petit clic, suivit d’un grand sifflement. La créature siffla alors qu’un carreau l’atteignait en pleine tête, gracieuseté d’Oreth qui venait de se lever. Alek poursuivit avec deux nouvelles flèches qui immobilisèrent le monstre pendant que Cord la jetait à terre d’un coup de marteau. Ma lame siffla à nouveau et cette fois, scinda la tête de la mante de son corps, laissant son sang se mêler à la terre gorgée d’eau.

Debout en cercle autour du corps sanguinolent, nous nous regardâmes alors.


- Ça y est, ce monstre vient de gâcher toute notre période de repos. Nous devrons maintenant trouver un autre campement, grogna Alek.

- L’ennui, c’est que la mort de celle-ci en attirera à coup sûr beaucoup d’autres dans le secteur, répondit Zardak. De plus, notre temps de repos est malheureusement écoulé. Regardez devant vous.


Effectivement, l’aube perçait le ciel de quelques rayons de soleil et la pluie cessait…


-L’heure est venue de remonter en selle, dis Cord. Nous devons arriver à Zangor avant les orks!


Pressés par le temps qui filait, nous reprîmes alors notre chevauchée.



Et enfin, quelques heures plus tard, nous vîmes les murs de la ville se profiler devant nous.Éberlués, les quelques gardes encore présents ouvrirent pour nous la porte de la ville, une grande double porte en chêne d’une hauteur d’environ deux mètres.


À peine descendu de cheval, le capitaine de la garde vint vers nous, l’air très nerveux.

-Ils ont creusés un tunnel jusqu’ici! Regardez dehors!

Effectivement, un large trou s’ouvrait comme une gueule à moins d’une vingtaine de mètres de la porte.

-Nous avons vu tout cela et avons détruit leurs installations, répondit Zardak. Toutefois, je crains qu’ils ne viennent dans peu de temps pour obtenir rétribution. Depuis combien de temps ce tunnel est t’il ouvert.

-Depuis quelques heures, seulement. Leur tunnel original s’était ouvert droit derrière les murs, mais nous sommes parvenu à en faire écrouler l’entrée avant que les gobelins ne parviennent à établir une tête de pont, bien que ce fut au prix de la vie de plusieurs gardes. Peu après, leur tunnel s’est réouvert juste devant nos murs, à l’endroit que vous voyez là. Si je me fis à ce que vous dites, l’attaque doit donc être imminente et…

Un cri coupa soudainement le capitaine.

-Ils arrivent!! Les gobelins arrivent, Capitaine!

-Sur les murs, vite! cria le chef des gardes.

À la course, nous escaladâmes le petit escalier et observâmes au dehors. Jaillissant en hurlant du tunnel, des dizaines de gobelins accompagnés de nombreux orks, gnolls et même d’un grand ogre accourraient vers la porte de chêne en brandissant massue, épée et lance. Le combat pour Zangor se jouerait donc maintenant, sous le soleil du matin.

Alek et moi sortirent nos arcs et commencèrent à tirer les premiers traits, accompagnés d’Oreth avec son arbalète. Nos projectiles sifflèrent à l’unisson et fauchèrent quelques gobelins, gouttes d’eau dans la vague déferlante qui menaçait de s’écraser sur la ville.

Nous vîmes alors Zardak étendre ses ailes et s’élever quelque peu au dessus des remparts. Les yeux brillants, ses écailles blanches miroitantes sous le soleil, mon frère d’esprit leva les bras au ciel. Nous vîmes alors son médaillon s’illuminer d’une lueur incandescente, alors que Zardak faisait appel à son pouvoir. Les gobelins se rapprochaient de plus en plus, mais le Drake ne semblait pas s’en formaliser. Ses mains s’entourèrent de flammes ardentes qui se rassemblèrent entre ses deux mains pour former une balle de feu rougeoyante. La balle grossit…grossit encore, et devint bientôt une immense sphère de près de trentes centimètres de diamètre.

Zardak eut alors un petit sourire.

- Puisqu’ils ne semblent pas avoir compris la première fois, voyons ce qu’ils diront après celle-là.

Et il projeta la sphère de toutes ses forces vers les goblinoïdes. Le projectile fila et en moins d’une seconde, frappa le sol au beau milieu des gobelins horrifiés qui venaient trop tard de reconnaître le sort qu’avait lancé le Drake.


Dans un bruit de fin du monde, la sphère explosa dans une monstrueuse déflagration, faisant disparaître momentanément presque toute l’armée dans un enfer de flammes et de poussières. Le tout n’avait duré qu’une poignée de secondes.

Un brusque silence se fit pendant un moment, alors que la poussière retombait autour du cratère d’explosion. À l’endroit d’impact, seul des membres épars témoignaient de la fin de dizaines de gobelins, d’orks et de gnolls. Toutefois, certains orks, l’ogre et des gnolls se relevèrent et continuèrent la charge à l’instar de nombreux gobelins qui recommencèrent leur course. La vague avait perdu de sa force, mais demeurait tout de même puissante alors que de plus en plus de survivants se relevaient et recommençaient à courir, bien qu’un plus grand nombre demeuraient impuissants au sol, mutilés par la boule de feu.
L’armée fonçait maintenant vers la porte, il ne restait que quelques poignées de seconde avant qu’il ne l’atteigne.

Empoignant ma large épée, je criai à mes compagnons.

- Je vais défendre l’entrée! Continuez de les bombardez du haut des murs.

Puis je sautai à bas du mur de quelques mètres et atterrit tout juste devant la porte. Celle-ci tremblait sous le poids des gobelins voulant entrer et les deux pauvres gardes qui tentaient de la bloquer avaient toutes les misère du monde à la garder fermée. Les orks frappaient le bois de leur épée et de leur hache, espérant faire voler le portail en morceaux. Déjà, de nombreux trous laissaient entrevoir les visages haineux des goblinoïdes.

-Attention, voilà l’ogre! Hurla Cord

Horrifiés, les gardes s’écartèrent en courant du portique. Bien leur en fit, car le puissant poing de l’ogre la faisait voler en morceau quelques secondes plus tard sous les cris de joie des gobelins qui s’engouffrèrent en hurlant dans la ville.

Faisant rapidement quelques passes pour me délier les muscles, je me mis en position défensive, prêt à en découdre avec la vague qui déferlait vers moi. Je sentis à ce moment l’air frémir autour de moi alors qu’une armure invisible et magique venait se superposer à la mienne. Je lançai un regard vers le haut des murs, et Oreth me le rendit, sa paume encore levée pour l’incantation. Remerciant rapidement le mage d’un signe de tête, je me préparai à l’assaut.

Et celui-ci vint avec une violence inouïe. En ouverture, je cracha un immense nuage de gaz corrosif dans la marée verte, sautant ensuite les corps fondus des premiers gobelins pour attaquer les autres à grands coup d’épées. En quelque instant, tout ne fus plus que mêlée confuse et je me retrouvai complètement submergée par les goblinoïdes. Tranchant aveuglément, je fus bientôt assailli de tout coté, remerciant mentalement Oreth de sa protection. En effet, l’armure magique était mise à rude épreuve et bloqua quantité de coups mortels m’étant donné. Je savais qu’ Oreth venait à ce moment de me sauver la vie.

D’un nouveau coup de ma lame, deux gnolls mordirent la poussière et expirèrent leur dernier souffle. Toutefois, deux gobelins profitèrent de l’occasion pour me frapper dans le dos et passèrent la protection magique de mon armure, parvenant à me planter leur lance dans l’estomac. Rugissant sous la douleur aiguë, je vis trop tard un autre gnoll qui profita lui-aussi de l’occasion pour me taillader les côtes de son épée.

Ma vision se brouilla alors et je sentis mes muscles faiblir. Je m’effondrai alors, bloquant maladroitement de mon épée les dizaines de coup qui m’assaillait tout en sentant ma vie s’échapper rapidement. Hélas, il semblait bien que la mort n’était pas loin.

C’est alors qu’on entendit un cri ressemblant au tonnerre grondant sur les plaines.

-KAERUN!

De ma vue floue, je vis alors quelque chose atterrir tout près de moi, suivi d’une explosion de lumière qui projeta tout les gobelins aux alentours. Lorsque la lumière diminua, je le vis alors : Cord, resplendissant de la lumière de Dod, balayant mes adversaires tel un Dieu de la Fin des Temps. Invincible, instoppable, son marteau s’abattait sans relâche, tuant à chaque coup. Le Piken ne laissait personne s’approcher de moi, aidé par Alek qui fauchait ennemi après ennemi de ses flèches meurtrières.

Brisant la hampe des lances m’ayant traversés le corps pour ne laisser que les pointes, je décrochai une potion curative et la but d’une traite de mes dernières forces. Peu après, je sentis ma vue revenir à la normale et la douleur s’effacer quelque peu, me permettant de me relever à nouveau pour combattre. Mes blessures étaient graves, mais pas suffisamment pour me laisser hors de combat.

C’est ainsi que continua la furieuse bataille. Combattant aux côtés de Cord, nous décimions à grands coups de lames et de marteau, pendant qu’Alek délivrait un déluge de traits sur les ennemis qui tentaient de nous frapper. Oreth vit plusieurs monstres escalader les escaliers de la muraille pour les atteindre et répondit en créant une balle de flammes volante qu’il projeta sur ses ennemis. Impuissant devant cette boule qui allait et les frappait sans relâche, les orks ne purent continuer leur charge et furent ensuite décimé par les sorts du Vixen, qui fit appel à des projectiles magiques et des flèches acides pour les exterminer.

Pour sa part, Zardak avait notifié l’ogre comme cible numéro un et s’acharnait sur lui sans relâche. Usant de ses ailes, le mage voletait autour de lui avec une rapidité déconcertante et le harcelait d’un sort de balle de flammes semblable à celui d’Oreth, de flèches acides et de coups de guisarme. L’ogre tenta de se défendre, agitant furieusement les bras et sa lourde massue fouettant l’air, mais le mage le surclassait totalement et bientôt, le monstre s’effondra sous un dernier coup de guisarme dans la gorge, ayant été déjà affaiblis par l’explosion auparavant.


Les combats continuèrent pendant un bon moment, mais bientôt, la supériorité de notre expérience de combat pris le dessus, aidés par la puissance destructrice des sorts de nos mages ne laissant aucune chance aux goblinoïdes. Ainsi, quelques uns tentèrent de fuir, arrêtés en pleine course par les flèches d’ Alek. Échappant à mon ultime coup de lame, le dernier gobelin parvint à percer notre défense et s’égaya vers la ville, chargeant vers un jeune garçon et sa mère. Toutefois, une ombre descendit brusquement et il ne vit que trop tard le danger tombé du ciel. Zardak plongea des cieux, guisarme pointé, et empala le gobelin de la tête au bassin d’u coup magistral.

Et ainsi se terminait la bataille de Zangor…
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