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Vieux 2012-12-09, 08h19   #61
olivierhermann
Marchand
 
Date d'inscription: novembre 2012
Messages: 32
Re : Les règles non-écrites de JdR

Ce n'est pas faux, mais c'est du pinaillage.

(Et j'adore ça. Je peux en discuter pendant des heures.)

- "Un personnage doit être sociable" est une règle induite de centaine de parties. (on dit induire et non déduire quand on parle de cas réel pour aller vers une règle générale)

Pourquoi ? Pas parce que c'est un absolu. Parce que c'est le plus simple pour faire jouer une partie et l'inclure dans le groupe . Parce que cette façon de jouer est celle qui marche avec le plus large public.

Sociable par envie, sociable par nécessité. Peu importe.

- "L'exeption qui confirme la règle " est une expression populaire. Elle n'a pas plus de vérité intrisèque que la fameuse "Loi de Murphy".

Elle signifie: Quand une chose est vraie dans la majorité des cas, le fait qu'elle soit fausse à l'occasion n'a pas assez significatif pour changer la règle.

Note: J'ai fait jouer des Pjs associables, et même des gens associables. Dans ce cas, j'ai utilisé leur compulsion à s'opposer les uns aux autres comme moteur du scénario. Ce fut marrant un temps, mais honnètement, ces joueurs là sont pénibles.

Deux exemples:

-Partie de 'violence RPG' : http://www.costik.com/Violence%20RPG1.pdf (parodie ultra violente de ADD) les pjs sont des junkies qui s'introduisent dans des immeubles pour voler la stéréo des grands mères.
Intro: ils sont coincés ensemble dans un immeuble cerné par les flics alors qu'ils tentaient de cambrioler un labo de methamphétamine. Très drôle. Jamais pu dépasser les 30 minutes de jeu.

- Fin de campagne à l'appel de chtulhu. Les joueurs découvrent un rituel qui doit être réalisé dans un vieux temple pour empècher le retour d'un mal très ancien. Seul petit problème: le rituel doit être un rituel oecuménique réalisé par des prètres consacrés de religion diférente.
Ce n'était pas un gros problème lors de l'invention du rituel, le polythéisme étant alors la norme...
Mais dans les Balkans des années 30...

Plutôt que de trancher, j'ai proposé aux joueurs de chercher 3 arbitres dans l'asso. j'ai pris trois personnes aux convictions religieuses totalement opposées, je les ai briefé sur le background de l'intrigue... Puis je les ai enfermé dans une pièce avec un minuteur: "vous me pondez un service oecuménique ou c'et la fin de votre petit monde".

On joue la scène: les joueurs réussissent à réunir et à convaincre: un Pope, un Rabbin et un Pasteur Nos pjs attendent nerveusement devant l'hôtel du Temple que les 'hommes sages' enfermés dans la sacristie se mettent d'accors.
Bruit de discussion. Eclats de voix. Colossale engeulade. Puis d'un seul coup, sonnerie du minuteur. Fin du monde.
Les 'saints hommes' avaient préférés resters sur leur absolue certitude plutôt que de changer quoi que ce soit à leurs rites sacrés... Il n'y a pas eu de miracle. Tout le monde est mort.

Grosse émotion. Magnifique fin de campagne. (Joueurs hilares et enragés, 'hommes sages' très déconfis, moi me marrant comme un bossu)

J'ai ensuite mené ma petite enquète. Ils n'avaient pas laissé la catastrophe se produire par conservatisme, pureté théologique, rôle play ou plaisir pervers. Non, ils l'avaient laissé se produire parce qu'ils sont tous 3 pathologiquement incapables de se mettre d'accors en quoi que ce soit.

Si j'avais eu ces gugusses là en début de campagne, on n'aurait probablement jamais dépassé le second scénar.
olivierhermann est déconnecté   Réponse avec citation