Discussion: Saga Namurienne
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Vieux 2013-02-12, 15h04   #38
TheOneFoX
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Re : Saga Namurienne

Le Globe d’Ashera, partie 2


Continuant leur longue marche, il débouchèrent enfin sur la grande route menant à Thyl et enfourchèrent leurs montures pour avancer plus rapidement. Le paysage défilait rapidement et bientôt, les silhouettes brumeuses des bâtiments firent leur apparition. Ceux-ci étaient encore à quelques distances, mais on pouvait distinguer qu’ils étaient tous enveloppés d’un profond brouillard sombre.


Quelque chose retint alors l’attention d’Alek sur le coté de la route. Avec surprise, il vit des corps de mercenaires à demi déchiqueté et brûlés sur le bas-côté. Une profonde nausée lui monta au ventre alors qu’il désigna les cadavres à ses compagnons.

Zardak observa à son tour les cadavres et comprît immédiatement la raison de leur mort. Ils étaient quasiment identiques dans leur mort à ceux dans la clairière. Tous semblait avoir mourut sur le cou, avant même d’avoir dégainés leurs armes.

-Je crois que Redjik est passé par là, signala le mage. Nous devrions restez sur nos gardes.

Ses compagnons approuvèrent et se remirent en route, mains sur leurs armes et l’œil plus attentif que jamais.


* * *

Plus loin, dans le bureau de la mairie de Thyl, un homme rondouillard aux traits hautain de la noblesse arborant une forte moustache rousse écrivait d’une écriture fine, tirée de la noblesse, sur un parchemin. Entièrement concentré à on ouvrage, il n’entendit pas la porte de son bureau s’ouvrir pour laisser entrer un Drake de forte stature aux écailles rougeâtres arborant une lourde armure à pointes couleur ébène. Ses yeux luisant témoignaient d’une grande expérience de combat et d’une froideur si dure qu’on aurait cru à de la glace. Il arborait sur son armure le même insigne que celui des mercenaires. Sa voix retentit alors dans la pièce, sarcastique et glacé comme la mort.

-Occupé à planifier un nouveau meurtre, votre seigneurie?

L’homme sursauta de frayeur et leva la tête pour voir l’arrivant. Sa frayeur diminua en reconnaissant celui-ci.

-Kayn Sulthor… Je ne vous ai pas entendu arriver. Justement, j’écrivais une lettre au Prince.

-Si c’est pour l’informer de votre échec, c’est inutile. Le Prince des Héritiers vient d’arriver en ville.


-Le Prince est ici? S’horrifia l’homme. Ce n’est pas de ma faute, ce sont ces damnés chevaliers qui refusent de nous accorder l’accès au temple. Surtout depuis que le maire s’est retranché avec eux dans la cathédrale.


-Alors prenez les moyens pour les convaincre de gré ou de force car le Prince n’a pas la vertu d’être patient. D’autant plus que la cérémonie du Renouveau est dans quelques jours à peine.


-Dites lui que tous sera en ordre au moment venu. Ils ne nous opposeront plus de résistance et le maire sera hors d’état de nuire.


-Ce n’est pas tout, car nous venons d’apprendre que le groupe d’aventuriers que nous avions cru morts sont encore en vie et se dirigent vers Thyl. Apparemment, leur mage est guidé par des visions.


-Ils ont résisté à Lucius!!!? Et à vos mercenaires!? Impossible.


-Oui, donc ne perdez pas une minute et débarrasser nous en. Le Prince ne veut pas de leur présence ici. Tout doit se dérouler sans encombre.


-Je vais mettre leur tête à prix et faire placarder les affiches dans toute la ville. Avec l’armée d’assassins que le Prince a attirés ici, ils ne respireront pas plus d’une heure dans nos rues.


-Vous avez intérêt, Brugnor. Car sinon, c’est vous qui ne respirerait plus dans les heures qui suivent. Le Prince n’est pas reconnu pour son caractère indulgent.



Kayn Sulthor sorti alors de la pièce, dans le lourd craquement de ses pas qui écrasaient le plancher de bois lustré. On entendit ses pas s’éloigner, puis disparaître complètement, laissant Brugnor éponger la sueur froide qui lui coulait sur le front.

* * *



Après de longues minutes de route sans encombre, les aventuriers arrivèrent finalement devant les bâtiments embrumés. La nuit était tombée et tout était silence. Les rues sombres et désertes inspirait une atmosphère lugubre dans le brouillard et inspirait un certain malaise.

Prudemment, les aventuriers s’avancèrent dans la ville de Thyl. Le brouillard les enveloppa, ne laissant que la forme de leurs silhouettes se découper dans la brume. Ils progressèrent ainsi plusieurs minutes durant, guettant la moindre activité.

Sans se douter qu’ils étaient observés depuis de longues minutes…


Des toits et des sombres ruelles, des yeux experts dans des capes noires les regardaient progresser en évaluant leur force. Un groupe fatigué, avec des armures et vêtements en lambeaux montés sur des chevaux épuisés. Ils avaient plus l’allure d’un groupe de naufragés que d’aventuriers, mais leur regard semblait vif. Peu importe, jamais ils ne pourraient les trouver dans une telle brume.


L’une des formes encapés chargea son arbalète et visa la tête du fermeur de marche, un grand Piken arborant une armure à demi-déchirée. Patient, il visa lentement jusqu’à avoir sa cible droit dans sa ligne de mire et pressa lentement la gâchette.


Cord crut entendre un bruit et tourna d’un coup sec la tête pour en voir la source. Il eut à peine le temps de voir que ce n’était qu’un pauvre rat qui griffait le sol avant de voir un trait foncer vers lui et venir lui labourer la tempe, creusant un sillon sanglant avant de poursuivre sa route. Cord poussa un cri pour alerter ses compagnons et remercia intérieurement Dod pour lui avoir fait instinctivement regarder ce rat. S’il ne l’avait fait, le carreau lui aurait traversé la tête.

Sentant un immense danger, Oreth étendit brusquement les mains en se concentra très puissamment sur le sortilège du sortilège de bouclier incrusté dans sa mémoire, créant un grand champs de force autour de lui et ses compagnons.

Bienheureuse fut cette inspiration, car moins d’une seconde plus tard, des dizaines de carreau et de flèches destinés à leur groupe s’abattaient en même temps sur la protection qu’avait créée le mage.


Alek réagit prestement et décocha à son tour deux traits coup sur coup. Mais la brume lui voilait complètement la vue et ses flèches ne percèrent que de l’air, se perdant dans la nuit.

Kaerun sentit alors des mouvements dans la ruelle près de lui et fit signe à Oreth de faire de la lumière. Formant toujours son grand bouclier d’une main, il forma une boule lumineuse de l’autre et la projeta dans la ruelle. La soudaine lumière éclaira soudainement les visages surpris de trois assassins armés d’épée s’apprêtant à sauter. Kaerun profita de leur moment d’aveuglement pour prendre une grande inspiration et projeter un grand nuage de gaz corrosif sur eux. Hurlant sous le gaz qui leur dévorait la peau, les assassins lâchèrent leurs armes devant eux et coururent plus loin dans la ruelle pour aller se perdre dans la cité.

Sentant sa tempe chauffer assez douloureusement sous la douleur, Cord savait qu’il ne pouvait pas faire grand-chose contre des ombres et décida d’aider Alek

-Dod! Seigneur Juge des Cieux et de la Terre! Accorde la Vision Véritable à cet archer afin que ses yeux perce le brouillard. Grand Sage Éternel, j’en appelle à toi! clama le prêtre en pointant ensuite ses paumes vers Alek.

Les yeux de l’archer s’auréolèrent alors d’une lumière argentée et Alek constata avec surprise que sa vue traversait maintenant le brouillard et la nuit et lui permettait de distinguer parfaitement ses cibles comme s’ils les voyaient en plein jour. Il décocha deux flèches coup sur coup sur des assassins en hauteur et vit satisfaction tomber leur deux corps percés d’une flèche en contrebas.

Zardak senti des ombres passer près de lui et leva sa guisarme pour se préparer au combat. Le bouclier d’Oreth empêchait heureusement les projectiles de se rendre jusqu’à eux, mais les assassins armés d’armes blanches constituaient toujours une menace.

Le mage blanc vit deux éclairs blancs jaillir à ses cotés, sous la forme de deux lames longues maniées par un guerrier encapuchonné. Zardak ne perdit pas de temps et bloqua la première lame de sa guisarme, tout en se concentra profondément sur la deuxième lame pour la faire chauffer de son esprit. L’assassin poussa un cri de douleur et lâcha sa deuxième arme, avant d’éviter d’un leste salto arrière l’arme du mage. Retombant sur ses pieds avec l’adresse d’un chat, le guerrier porta la main à sa ceinture et saisit un petit poignard qu’il projeta droit sur le mage. Le bouclier d’Oreth vint alors à sa rescousse et stoppa le projectile en plein vol devant le visage du mage. Surpris, l’assassin tenta une nouvelle attaque, mais rencontra la paume tendue du templier blanc qui murmura rapidement quelques mots.

Estern Magnus Pyrem

Un torrent de flammes ardentes jaillit alors de sa main et carbonisa sur le coup le pauvre homme qui avait osé vouloir s’en prendre à lui.

Jugeant que la situation devenait trop explosive, les autres guerriers des ombres se retirèrent rapidement du combat. Leurs proies étaient alertés et avait eu le temps de monter leur défensive, ce qui symbolisait l’échec pour des assassins. Peu importe, les aventuriers baisseraient bien leurs gardes à nouveau et cette fois, ils ne les manqueraient pas, leurs morts seraient aussi rapides que douloureuses.


Voyant que le combat était terminé, les aventuriers restèrent un moment sur place pour s’assurer qu’il n’y avait plus aucun danger, puis reprirent leur route dans la brume, l’œil plus alerte que jamais. Tout en marchant, Cord avait pigé dans ses dernières herbes médicinales pour s’en appliquer sur sa blessure à la tempe.


Kaerun remarqua alors une série de portraits collés sur un mur près d’une auberge. Curieux, le Drake y jeta un œil et ses compagnons virent son expression passer de la surprise à une colère noire. Intrigués, les aventuriers s’avancèrent pour voir ce qui avait autant surpris le guerrier.

-Ce sont nos portraits ! s’exclama Alek. En plus, ils m’ont mal dessiné !

-Ce n’est pas le pire, grommela Kaerun, regardez le texte plus bas. Nos têtes ont été mises à prix

Surpris, tous lurent le texte avec attention avant de s’exclamer avec surprise

-500 000 pièces d’or pour nos têtes ! On a décidément quelqu’un qui ne nous veut pas de bien dans les environs. On pourrait presque acheter un village complet avec une telle somme. Pas étonnant que tous les assassins du coin nous cherche.

-Ce qui m’inquiète le plus, c’est le fait qu’ils ont nos portraits, déclara Oreth. Cela signifie donc que nous avons été suivit tout le long de notre parcours ou que le dessinateur nous connaît bien. A moins qu’on n’ai fait utilisation de magie divinatoire pour nous voir dans un boule de cristal, ce qui revient tout de même à dire qu’on nous connaît puisque cela ne marche qu’en pensant très fort aux personne concernés.

-Je propose que nous trouvions un endroit pour nous reposer et panser nos blessures pour cette nuit, proposa Cord avec sa sagesse habituelle. Nous ne sommes pas dans un terrain connu et auront besoin de toutes nos forces contre ceux qui nous en veulent à ce point

-Je suis d’accord avec Cord, dit Kaerun. Trouvons un endroit pour nous reposer. Nous sommes justement à coté d’une auberge.

Sans un mot de plus, le Drake poussa la porte de chêne massif de l’auberge et entra, suivit de Zardak, Oreth, Cord et Alek.

Contrairement aux autres auberges, celle-ci semblait respirer une atmosphère de malaise. Les conversations qui allaient bon train se turent soudainement à l’entrée des voyageurs sales, épuisés et aux vêtements en lambeaux. Des murmures s’agitèrent alors que certains reconnaissaient les visages des criminels demandés par la ville. Deux mercenaires attablés les reconnurent aussi et virent miroiter devant leurs yeux la promesse d’une immense richesse. Empoignant leur arme, ils se précipitèrent en criant vers les aventuriers. Kharadhil siffla et mit fin brutalement aux espoirs du premier alors que le marteau de Cord réduisit à néants les rêves de richesse du deuxième. Sans ranger son épée encore chaude de sang, Kaerun s’avança vers l’aubergiste d’un pas ferme.

-Une chambre… avec plusieurs lits et… inoccupée de préférence, dit le Drake en insistant sur ces derniers mots.

-Ce…Ce n’est pas un problème, mon…monseigneur. Elles sont toutes vides de ces temps-ci. Veu…Veuillez me suivre, bégaya l’aubergiste, effrayé par la grande lame rouge

L’aubergiste les mena à travers les clients effrayés et les invita à monter l’escalier, avant de murmurer à l’un des servants.

-Débarrasse nous vite des corps des mercenaires et lave le plancher pour enlever le sang. Si on les découvre, nous serons dans l’embarras.

Sans un mot, le servant se précipita pour nettoyer la récente scène de combat pendant que l’aubergiste montrait une grande et jolie chambre de six lits aux aventuriers…
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