Discussion: Saga Namurienne
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Vieux 2013-02-12, 15h05   #39
TheOneFoX
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Re : Saga Namurienne

Le Globe d’Ashera, partie 3


Ils entrèrent dans la chambre, passant devant l’aubergiste qui se bouchait le nez devant l’odeur désagréable que dégageaient les loques des aventuriers : mélange de sable, boue, sueur et sang séché. Jamais de toute sa vie, il n’avait vu des voyageurs dans un tel état. L’aubergiste se mordit la lèvre en voyant Cord retirer sa lourde armure en lambeau crasseuse et la déposer lourdement sur son beau plancher fraîchement lavé.

-Bon… et bien je vais vous souhaiter une bonne nuit, dit l’aubergiste, pressé de prendre congé.

-Voilà pour toi, dit Zardak en lui jetant quelques pièces d’or. Au passage, ramène-nous donc un bon repas et des vêtements propres, nous en rêvons depuis une semaine. Pour ce qui est de la taille, nous nous fierons à ton bon jugement.

-Et prépare la cuve d’eau chaude, demanda Alek. J’ai l’impression d’avoir une deuxième peau avec toute cette crasse.

-Bi… bien, j’y vais de ce pas, dit l’aubergiste en déguerpissant dans l’escalier pour échapper à l’odeur fétide qui se dégageaient des vêtements du groupe.


Après avoir mangé, changé de vêtements et surtout s’être lavés. Les aventuriers firent l’inventaire de leur équipement encore en état. Leurs armures devraient être entièrement remplacés, leurs rations renouvelées et leurs fournitures d’expéditions entièrement remis à neuf. Heureusement, l’or ne leur manquait pas.

Grâce à une généreuse paie, le groupe parvint sous la direction de l’aubergiste à se glisser parmi les bâtiments de la ville jusqu’à la forge sans être remarqués des assasins. L’aubergiste leur présenta alors le forgeron, qui était son beau-frère.

Ils achetèrent armures et fourniture, puis revinrent à l’auberge, surveillant toujours les environs. Il était maintenant très tard dans la nuit.

Puis, à quelque coins de rues de l’auberge, quelque chose attira leur regard : une lumière intense semblait provenir de leur lieu de repos. Une lumière crépitante qui rappelait… des flammes…

La vision d’horreur les saisi une fois en vue de l’auberge, celle-ci brûlait de part en part. L’aubergiste ne put retenir un cri, étouffé par la main de Cord, devant la vue de son commerce incendié. Les aventuriers reculèrent et se cachèrent pour observer la scène, préférant de ne pas être vus hors de l’auberge. Il était clair que c’était eux les cibles de l’incendie.

Devant l‘auberge, un grand Drake arborant une armure noire regardait les flammes crépiter, aux cotés d’un personnage rondouillard et habillé richement, accompagné de deux mercenaires s’amusant à attiser le feu en lançant des bouteilles d’alcool dans le brasier. Alek parvint à saisir quelques bribes d’une conversation entre les deux personnages.

-…avait dit, seigneur Sulthor, personne ne peut survivre à un tel brasier.

-Vous avez intérêt à ce que ce soit vrai, Brugnor, répondit le Drake. Dans le cas contraire, c’est vous que je jetterais dedans la prochaine fois.

-Gulp… déglutit Brugnor, horrifié à cette pensée. Je vous rappelle que je suis le maire de cette ville et que celle-ci ne pourrait fonctionner sans moi et mes formidables méninges. Vous devriez me montrer un peu plus de respect.

-Mon seul respect va au Prince des Héritiers et non aux cancrelats bureaucratiques dans votre espèce, Brugnor. Ne l’oubliez jamais, termina Sulthor en tournant les talons pour s’éloigner, suivit par un Brugnor plus dépité que jamais.



Les aventuriers se regardèrent, ébahi

-Hé bien, dit Cord. Ça n’a pas l’air d’être un enfant de chœur, celui-là

-Ne restons pas ici, dit l’aubergiste. Ils vont nous voir.


Discrètement, ils se faufilèrent entre les bâtiments jusqu’à atteindre une ruelle mal éclairée et déserte en forme de L ou ils se cachèrent. Cord empoigna alors l’aubergiste et le questionna franchement

-Maintenant, pouvez-vous nous expliquer une bonne fois pour toutes ce qui se passe ici? Qui était ces gens et pourquoi nous en veulent t’ils?

Le commerçant parut surpris

-Vous êtes des criminels recherchés et ils viennent de brûler mon auberge à cause de votre présence. Que voulez vous de plus comme explication?

-Comment ça des criminels? De quoi sommes-nous accusé? Demanda Zardak

-Pour avoir pénétré sans autorisation dans la ville de Thyl et avoir agressé deux troupes de vaillants guerriers chargé de la protection de cette cité.

-Des mercenaires vous voulez dire…corrigea Cord. Chargés de décourager les passants de venir ici. Qui est à l’origine de ce blocus?

-C’est une initiative du nouveau maire, qui est entré en fonction quelque jour après la fuite du précédent dans le temple. Le nouveau maire se nomme Brugnor et est un ancien conseiller à la mairie. Lui et l’ancien maire était en conflit depuis un bon moment sur un point dont j’ignore la teneur. Au cours des dernier mois, la dispute s’est envenimée et Brugnor a engagé de nombreux mercenaires pour bloquer la route et faire pression sur l’ancien maire. Certain raconte même qu’il aurait tenté de le faire assassiner. Il y a quelques jours, le maire s’est enfermé dans le temple et Brugnor la condamné a mort pour révolte et résistance au jugements de la mairie.

-Et pour nos portraits? Demanda Alek

-Oh, depuis l’entrée en fonction de Brugnor, on ne compte plus le nombre de personnes qui sont recherchés chaque jour et qui disparaissent soudainement. Tous pour le même crime : Trouble de l’ordre public et appui à l’ancien maire. Vous-même, vous venez de me coûter mon auber. Dit l’aubergiste avant de s’interrompre brusquement suite à l’entrée de deux hommes dans les ruelles dont l’un transportant les chevaux du groupe.


L’aubergiste se précipita vers eux et leur parla sans que le groupe ne puisse en comprendre un mot. Peu après, il se retourna vers le groupe

-L’heure est venu pour moi de prendre refuge, mes servants ont pu sauver vos chevaux de l’incendie. Prenez les et fuyez cette ville.

-Non, quelque chose de très grave est sur le point de se passer. Nous ne pouvons nous désister, d’autant plus que nous sommes encore recherchés, dit Oreth, soudainement très sombre

-Menez nos chevaux en lieu sur et occupez vous en pendant que nous investiguons, dit Zardak en déposant un généreuse somme dans les mains de l’un des servant. Si vous n’entendez plus parlez de nous d’ici une semaine, gardez les ou vendez les selon votre bon vouloir.

-Bien, monseigneur, dit le servant en s’inclinant. Nous les cacherons chez le maréchal-ferrant pendant votre absence. C’est un ami à nous et il ne vous trahira pas.

Puis l’aubergiste s’éclipsa avec ses deux servants dans les sombres ruelles, avec leurs chevaux.

-Alors que faisons-nous maintenant? demanda Alek

-Cette histoire de maire m’intrigue, dit Zardak. Je propose de rendre une visite discrète dans le bureau de la mairie pour voir se que nous pourrions y découvrir.
-Je suis d’accord avec cette idée, dit Kaerun

-Moi-aussi, dit Cord. Brugnor ne m’inspire pas la moindre confiance.

-Bien, conclut Zardak, et toi Oreth?… Oreth???

Tous se tournèrent alors vers le mage vixen. Celui-ci se tenait la tête de ses mains comme s,il souffrait atrocement. Ses yeux étaient devenus entièrement blancs et laissait comprendre que l’esprit du mage était ailleurs. Il était en pleine vision…

« Il marche sur de grandes dalles de marbre poli dans une gigantesque salle. Sa vue est obscurcie par les grandes ténèbres qui l’entoure et ne lui permet pas de distinguer beaucoup de choses, hormis qu’il semble être dans une immense cathédrale. L’air pue la mort et le mage distingue de nombreux corps épars et sanglants dans le noir. Une intense lumière devant lui l’attire vers le mur du fond. Oreth marche droit devant, attiré par la lumière qu’il le mène à un autel. Devant ses yeux, l’autel se sépare en deux et ouvre une porte vers une grande pièce ronde, ou semble l’attendre une grande statue de femme au cheveux multicolores tenant dans ses mains entrecroisés un globe vert d’où émane la lumière. Oreth s’approche et regarde le globe. Des images de feu, d’inondations, de dévastation et de souffrance se multiplient alors dans sa tête et Oreth porte ses mains à sa tête comme pour se protéger, sans lâcher le globe des yeux. Celui-ci change de couleur, devenant soudainement rouge vif et semble fondre dans les mains de la statue, se transformant en une grande coulée de sang qui coule le long du corps de la femme. Avec horreur, Oreth voit alors la statue le regarder avec désespoir et hurler d’un cri déchirant avant de s’effondrer devant lui. Oreth se met alors à crier lui-aussi, alors que s’approche soudainement devant lui un individu à deux têtes nimbé de flammes et par derrière un gigantesque Dragon noir à la peau de métal, tout deux se dirigeant vers la statue »

Oreth revint soudainement à lui, essoufflé et haletant.

-Qu’as-tu vu mon ami, demanda Zardak, tu avais l’air horrifié

-J’ai eu une vision des plus terribles, déclara Oreth

Il leur raconta tout dans les moindres détails

-Est-tu certain de n’avoir rien consommé de suspect dans les derniers jours ou simplement fait un cauchemar, déclara Alek qui ne comprenait pas toute ses images sans aucun sens.

-Les visions peuvent parfois s’exprimer en métaphores pour passer leurs messages. C’est alors au mage de parvenir à les décrypter pour interpréter le message.

-Nous le découvrirons bien en temps et lieu,déclara Kaerun, pour le moment je propose de quitter l’endroit et de visiter la mairie. Nous n’avons que trop traîné ici.

À peine avait t’il prononcé ces mots qu’une troupe de mercenaires débouchait du coude de la ruelle. Apparemment, ils étaient chargés de la surveillance de ce quartier. Surveillance voulant ici dire, débarrasser les rues de toutes présences jugées indésirées.

-Quoi!! Mais ce sont les criminels recherchés! À nous la prime! En avant, n’en laissez pas un seul vivant.

-Comme c’est bien dit, ironisa Cord en empoignant son marteau.


La troupe comptait près d’une dizaine de mercenaires en plus du chef, ce qui allait compliquer la tâche des aventuriers. Par bonheur, la ruelle n’était pas très large et ne laissait assez de place que pour deux personnes côte à côte pouvant se battre à la fois.

Kaerun et Cord se placèrent côte à côte et fermèrent complètement l’accès, formant une muraille de fer et de chair protégeant leurs compagnons. Après une hésitation à la vue du Piken et du grand Drake, les mercenaires se précipitèrent vers eux, plaçant ceux armés de longues lances devant pour empaler les deux combattants.

-Alek, Zardak et Oreth, faites quelque chose pour les empêcher d’utiliser leurs lances sinon nous allons être embrochés comme des poulets, demanda Kaerun.

Alek réagit et décocha deux tirs précis qui abattirent les deux premiers lanciers. Loin de décourager les autres, ceux-ci écartèrent d’un coup de pied leurs compagnons tombés et empoignèrent leurs lances pour continuer la charge.

-Ça va prendre quelque chose de plus efficace, demanda Cord.

Oreth et Zardak échangèrent un regard, puis regardèrent leurs assaillants. Ils n’avaient que quelques secondes pour réagir.

Oreth fit mentalement appel à ses pouvoirs et créa juste à temps un mur invisible sur toute la largeur de la ruelle sur lequel les mercenaires s’écrasèrent, mettant brutalement fin à leur charge. Zardak usa de ses pouvoirs de télékinésie et repoussa le mur devant lui, emportant les mercenaires ainsi que leur chef resté en arrière. Prenant énormément de vitesse sous l’action du mage, le mur invisible frappa avec force le mur formant le coude de la ruelle, agissant comme une énorme presse qui aplatit la troupe avec fracas.

-Comme une crêpe, constata Kaerun, peu envieux du sort que venait de subir les mercenaires.

-Vous auriez pu nous en laisser quelques uns tout de même, fit mine de s’offusquer Cord. On n’avait demandé seulement les lanciers.

-Je propose que nous ne nous attardions pas ici, le bruit à dû alerter tous les assassins du coin, proposa Oreth.

Laissant les mercenaires à leur sort, les aventuriers s’éclipsèrent dans les sombres ruelles des bas-quartier, faisant lentement et discrètement leur chemin. Évitant soigneusement les patrouilles de gardes et les lieu découverts, ils firent ainsi leur chemin jusqu’aux quartiers des artisans puis jusqu’au bâtiment de la mairie, un grand manoir fait de bois sculpté et de marbre qui représentait bien l’esprit de cette ville entièrement dédiés aux arts.
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