Discussion: Saga Namurienne
Afficher un message
Vieux 2013-02-12, 14h47   #8
TheOneFoX
Mécène
 
Avatar de TheOneFoX
 
Date d'inscription: février 2013
Localisation: Québec, QC
Messages: 64
Re : Saga Namurienne

Une Saga Namurienne

Telle que racontée par Kaerun, guerrier Drake

Sixième entrée



Pantelants et encore sous l'effet de l'adrénaline, nous choisîmes de quitter l'endroit et de voir rapidement ce qui se cachait au fond de ce couloir. C'était une large porte de bois renforcés de plaques de fer afin de la rendre plus solide. Visiblement, on souhaitait qu'elle soit d’un bon niveau de protection, peut-être pour garder quelque chose ?

J'allais apposer ma main sur la poignée, mais Oreth m'arrêta d'un geste et me fit signe de m'écarter.

-Cette porte me parait suspecte, laisse moi l'examiner d'abord, Kaerun, me dis le Vixen qui rassemblait déjà sa concentration.


Faisant quelques gestes de ses mains, le mage s'entoura d'une énergie bleutée qu'il projeta ensuite sur la porte. Immédiatement, la poignée et quelques unes des plaques de fer s'illuminèrent d'une lumière bleue, répondant au sortilège de détection de la magie d'Oreth.

-Je le savais, cette porte est piégée par la magie, dit le mage. Accordez moi un instant.


Le Vixen murmura de nouveau quelques paroles et sa main s’illumina d’une lumière blanche formant une sphère dans sa paume. Après un court moment, la sphère décolla de ses doigts et diffusa son énergie sur la porte, combattant l’énergie magique de celle-ci. Bientôt, la porte s’illumina de blanc en réponse à la magie d’Oreth et étincela pendant quelques secondes, avant de s’éteindre brusquement.


-Et voilà, la voie est libre. J’ai dissipé la magie que contenait la porte, dit le mage.


Demeurant prudent, je posa la main sur la poignée et la fit tourné doucement. À ma surprise, celle-ci n’était nullement verrouillée et s’ouvrit sans difficulté. La serrure était elle-aussi magique et le sort de dissipation magique d’Oreth avait eu pour effet de faire disparaître le verrou arcanique.



S’ouvrit devant nous une salle de bonne taille plus ou moins carrée contenant six coffres disposés en ligne horizontale sur le sol. Sur les murs s’étalaient de grandes étagères encombrées d’un véritable fouillis de papiers moisies et de babioles diverses.

N’ayant d’yeux que pour les coffres, Alek s’avança d’un pas…avant de stopper brusquement.

Nous avions entendu un bruit de souffle…

Nous retournant comme un seul homme, nous vîmes alors une bête tapie dans un des obscurs recoins de la salle. À sa forme, cela semblait être une Bête Éclipsante, un prédateur ultra-rapide capable de se déplacer en un clin-d’œil. Celle-ci était couchée sur le sol et semblait dormir. Toutefois, le bruit de pas d’Alek avait résonné dans la salle et semblait l’avoir dérangé.

Et l’un de ses yeux de fauve s’ouvrit et nous fixa…


Vif comme l’éclair, Alek avait déjà son arc en main et décocha un rapide barrage de flèche sur le monstre. Coup sur coup, la bête reçut une flèche dans l’épaule, puis en pleine crâne, l’une dans une patte, une autre dans le cou et avant même de pouvoir bouger, en reçut une autre dans la tête qui la fit s’écrouler au sol en agonie. L’archer avait été beaucoup trop rapide pour elle.


La bête morte, nous pûmes enfin découvrir le contenu des coffres, soit de nombreuses pièces d’or et d’argent et des objets d’arts de valeurs diverses. Heureux de notre découverte, nous prîmes le dû de nos efforts comme butin de guerre.



Une fois cela fait, nous refîmes tout le chemin en sens inverse jusqu’au plan d’eau. Le trafic de gobelins dans le tunnel du centre s’était temporairement arrêté et voyant notre chance, nous fonçâmes dans le tunnel opposé, celui de gauche.
Celui-ci était beaucoup mieux entretenu, étant façonné de pierre. Nous arrivâmes ainsi dans une énorme salle, le coeur du complexe. Celle-ci était maintenue par six immenses colonnes de marbre. Au fond de la salle, un gigantesque pendule oscillait doucement avec une précision d’orfèvre. Au centre, sur le plancher, un grand cercle orné d’un symbole indéchiffrable trônait, devant lequel un homme se tenait accroupi comme en position de prière, seul.



Sitôt que nous fûmes entré, l’homme se redressa et se retourna vers nous. C’était visiblement un jeune homme, probablement dans la trentaine d’année, aux cheveux blonds et au regard perçant. Surpris, il sembla hésiter un instant, sondant nos pensées pour nous évaluer, puis se crispa en comprenant la situation.


-Ah, je savais que des gêneurs viendraient un jour. Je le lui avais dit. Très bien, puisque ces maudits gobelins n’ont pu vous arrêter. Moi, je le ferais, le seigneur Varek en soit témoin !

À ces/1000 D'image, il déclama une incantation et fit apparaître un portail rouge sous ses pieds dans lequel il disparut. Aussitôt, la salle toute entière se métamorphosa sous nos yeux, devenant une plaine de feu sans fin parsemée d’herbes rouges. Au centre, à l’endroit où se tenait auparavant le jeune homme, une immense buffle nimbé de flammes nous toisait d’un air mauvais, prêt à charger.





Voyant qu’aucune autre échappatoire ne s’offrait à nous, nous prîmes armes en main et nous préparâmes à recevoir l’assaut du monstre, qui ne se fit pas attendre. À une vitesse infernale, le buffle dévala la plaine et tenta de nous encorner. Le groupe l’évita de justesse, Alek lui logea deux flèches dans le cou et moi, un grand coup de lame dans le flanc. Le monstre rugit sous la douleur et donna un nouveau coup de corne, qui me fit une longue estafilade sur le bras. La blessure me brûlait terriblement, comme si elle avait été faire par une arme chauffée à blanc et m’arracha un cri de souffrance. La douleur passa rapidement, mais demeura tout de même très vive.





La bête chargea à nouveau, espérant de nouveau nous empaler de ses cornes. Toutefois, Zardak, se tenant droit devant le monstre, réagit avant elle et lui déchargea un puissant éclair sur le visage. Meuglant de douleur, le buffle prit une embardée et s’écrasa au sol dans son élan, tout juste devant nous. Sonné, le monstre se releva, mais pas suffisamment rapidement pour Cord qui lui balança un immense coup de marteau sur le front. Propulsé par la force du coup, la bête vola de près de cinq mètres et roula sur le sol encore plus loin.



Sonnée, mais vivante, la bête se releva et pausa quelques secondes, en proie à une atroce migraine. Reprenant quelque peu ses esprits, elle prit un nouvel élan et chargea de nouveau vers nous. Oreth tenta de la stopper en lui décocha une flèche acide droit dans le cou. Enhardis par cette nouvelle souffrance qui lui brûlait les muscles, le buffle changea brusquement de direction et se dirigea droit vers le mage! Oreth vit le danger et n’eut que le temps que d’invoquer un mince bouclier de protection pour éviter les meurtrières cornes. Le bouclier lui évita l’empalement, mais ne put rien contre la force du coup de bélier qui frappa Oreth à pleine force. Le mage fut propulsé à plusieurs mètres de là par la force du coup et demeura au sol, terrassé par l’attaque.



Vengeurs, nous encerclâmes le monstre et déchaînèrent notre furie à l’unisson. Zardak le perça d’une nouvelle flèche acide, Alek lui logea deux nouveaux traits dans la tête, Cord l’étendit au sol d’un nouveau coup vertical et en dernier lieu, je termina le travail en scindant la tête de la bête de son corps.





Son dernier souffle rendu, la créature inspira et reprit forme humaine, sa tête en moins, et le décor se métamorphosa de nouveau pour redevenir la salle de marbre où nous étions. Sans perdre un instant, nous nous précipitâmes au chevet d’Oreth, qui était en piteux état, pour lui administrer des soins. Le mage était presque à l’article de la mort et avait bien failli être tué sur le coup. Heureusement, la force de son esprit l’avait gardé dans le monde des vivants et stabilisé son état, le laissant assommé. Cord usa de ses pouvoirs et revigora le vixen, lui faisant reprendre conscience et soignant sa blessure.



-Merci, Cord, dit le vixen rétabli. Je peux continuer.





Nous entendîmes alors une grande agitation derrière nous : des gobelins qui criaient, des orks qui rugissaient. Avec prudence, Alek jeta un œil au dehors de la salle et vit alors de très nombreux gobelins, orks, gnolls et autres créatures. Toutes portaient des armures et tenaient armes en main, se précipitant dans le tunnel du centre en hurlant des cris de guerre.



-J’ai compris, dit Zardak. Ce tunnel doit remonter jusqu’à Zangor! Ces bêtes vont envahir la ville! Nous devons vite retourner là-bas.



-Tu as raison, Zardak, mieux vaut ne pas traîner dans le coin, dis-je.



Au même moment, d’autres prêtres entrèrent dans la salle où nous étions et virent le corps du jeune homme sans tête. Avant que nous ne puissions réagir, ils déclenchèrent une sonnerie d’alarme magique qui résonna dans toute l’installation. Déjà, nous entendions les pas de dizaines de gobelins qui fonçaient vers nous!



-Sortons, vite! hurlais-je par-dessus le vacarme.

Résignés, nous fonçâmes vers l’unique porte : vers les tunnels et le plan d’eau. Les prêtres derrière nous semblaient organiser un nouveau sortilège. Alek fit feu deux fois, fauchant deux prêtres et mit les autres en déroute.



Ouvrant la porte, je vis près d’une dizaine de gobelins qui convergeaient vers nous. Sans attendre, je cracha un grand nuage de gaz corossif dans la masse et fit signe aux autres de sortir, pendant que le groupe de goblinoïdes fondait littéralement devant nous en hurlant. Nous fonçâmes vers le plan d’eau, sentant des dizaines de flèches nous siffler aux oreilles dans la course. Cord fit un mince détour pour abattre à coup de marteau les poutres maintenant le pont d’accès au tunnel du centre. En quelques coups, le maigre pont grinça et s’effondra dans l’eau, emportant dans sa chute les créatures qui y marchaient, tout en bloquant l’accès au tunnel du centre.



Nous plongeâmes pour retourner de l’autre côté, qui nous accueillit à grand cris de gobelins. Avec effort, nous fîmes notre chemin jusqu’à la rive, sous un déluge de flèches. Énervé, Zardak se retourna vers les gobelins et usa du pouvoir de son médaillon pour lâcher la terrible puissance d’une boule de feu. Le projectile enflammé fila jusque dans les grands échafaudages et y explosa dans une déflagration destructrice. Brisée par l’explosion, la grande structure commença à s’écrouler, emportant peu à peu tout le complexe avec elle. D’un effet domino, tous les échafauds se brisèrent et tombèrent emportant sur leur passage de grands monceaux de roches et de pierre et bien sur, les pauvres créatures qui y marchaient auparavant. Bientôt, le plan d’eau où nous étions il y avait quelques instants fut le théâtre d’un véritable déluge de bois, de pierre et de chair alors que toute l’installation établie par les goblinoïdes s’écroulait à grand fracas, emportant les forges, les mines, les armes et tout le reste dans un même tas de ruines.



Pour notre part, nous n’avions pas attendu le résultat de l’explosion et nous courions à sens inverse dans le tunnel secret d’où nous étions arrivés, entendant derrière nous tout le vacarme de la destruction qui s’opérait ainsi que celui de près d’un millier de gobelins, orks et gnolls qui mouraient dans les décombres.







Nous refîmes ainsi tout le chemin de retour, atteignant de nouveau la chambre du maître du château des Denethors. Sachant qu’il ne faudrait que peu de temps aux autres habitants du château pour nous découvrir, Cord prit son marteau et puisa dans sa force divine pour donner un terrifiant coup de bélier dans le mur usé de la chambre, qui se brisa pour forer un grand trou donnant sur l’extérieur. Sans attendre, nous attachâmes une très longue corde-grappin au grand lit à baldaquin et après nous être assurés de la solidité de notre prise, nous descendîmes en rappel les ruines du vieux donjon jusqu’au sol. Courant jusqu’à la cachette de nos chevaux, nous enfourchâmes finalement nos montures et foncèrent au galop dans la forêt, laissant derrière nous les ruines maudites des Denethors.
TheOneFoX est déconnecté   Réponse avec citation