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Envoyé par Strahd
À la chèvre : Oui nous parlons un français différent des autres, La chèvre, mais on ne le parle pas mal pour autant. J'ai récemment eu une discussion avec un français, et il me disait que c'était tout aussi légitime que n'importe quel autre accent ou accent régional. C'est notre pathois quoi. Même un linguiste russe, qui est venu étudier nos sacres ici, disait que c'était une bien belle forme d'expression. Allez voir ''Bienvenue chez les chtis'' et cessez donc, d'être si puriste. C'est en étant puriste qu'on fait fuir les allophones et autre immigrants.
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Il y a une différence majeure entre un accent, une saveur régionale et des expressions typiques, et des erreurs de langage. Des erreurs d'accord, de grammaire et de syntaxe n'ont absolument rien à voir avec l'accent et les particularités du français en terre québécoise.
Un texte à l'écrit est généralement neutre et se devrait d'être écrit dans un français sans faute grammaticale, de syntaxe ou d'accord. Lorsque je vois le nombre de fautes qu'un "ardent défenseur de la langue française" se permet de faire dans ses textes, critiquant au passage tous ceux qui utilisent des mots anglais dans leurs textes, ou qui jouent avec les règles de la version anglaise d'un jeu, eh bien je me demande à quel point la logique de sa pensée est solide.
Les immigrants qui choisissent le Québec pour y vivre en français peuvent apprécier notre accent et nos expressions particulières, mais de là à leur transmettre des erreurs de langage, il y a une marge! Que ce soit des accords de participe passé, une syntaxe déficiente ou la mauvaise maîtrise de l'orthographe des mots, en aucun cas ce n'est acceptable ou même justifiable par notre accent et nos particularités québécoises.
Quand j'entends des "si j'aurais" (si j'avais) et des "j'ai allé" (je suis allé), quand je lis des "je suis tomber" (je suis tombé) ou "des fotes d'ortografe" (fautes d'orthographe), je ne vois nulle part des particularités québécoises. Ce sont des erreurs, point à la ligne. Ce n'est ni une question de purisme, ni une question d'élitisme, c'est tout simplement une question de gros bon sens: si on désire conserver notre langue, commençons par la maîtriser nous-même. Une langue, c'est un outil de communication, une façon d'exprimer sa pensée et ses idées. Si la maîtrise de la langue est déficiente, les idées et la pensée le seront tout autant, et leur transmission sera difficile.
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Envoyé par Strahd
Des fois, je me demande si je ne suis pas entourer d'anglophiles et d'anglicisés partout sur ce forum. C'est fou fou fou comment vous aimez ca l'anglais hein?
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C'est fou, fou, fou comment tu pètes les plombs pour quelque chose d'aussi absurde que l'utilisation des termes anglais, d'un jeu rédigé en anglais. Est-ce que nos parties se déroulent en anglais? Pas du tout. Est-ce que nous utilisons les termes anglais constamment dans la presque totalité de nos interventions durant la partie? Pas du tout. Est-ce que nous utilisons les termes anglais en les prononçant à la française? Encore moins. Nous utilisons les termes anglais LORSQUE NÉCESSAIRE pour effectuer une action de temps à autre au courant de la partie. Nous ne sommes nullement en train de parler constamment en anglais.
Ce qui constitue une langue et la différencie d'une autre, ce ne sont pas les mots, mais la grammaire et la syntaxe. La structure des phrases a une importance bien plus grande sur la nature d'une langue et de la façon de penser de ses utilisateurs que les mots qu'elle contient. Par exemple, en allemand, les verbes composés voient leurs deux composantes séparées au sein de la phrase, le verbe d'action étant relégué à la toute fin de la phrase. Pour comprendre quelle est l'action que décrit la phrase, il faut attendre jusqu'à la fin de la phrase, sinon elle ne fait aucun sens. Pour dire "j'ai joué avec les enfants au parc cet après-midi", un allemand dirait "j'ai avec les enfants au parc cet après-midi joué". La pensée est donc structurée différemment.
Utiliser un mot anglais dans une phrase ne nous définit pas comme anglophone ou anglophile. Un mot unique utilisé pour décrire une réalité bien précise ne transforme ni la syntaxe, ni la grammaire. Un anglophone unilingue ne comprendrait pas la phrase car celle-ci serait toujours une phrase en français, avec ses accents, sa syntaxe et sa grammaires bien particuliers.
Il ne faut pas tomber dans le ridicule et s'imaginer qu'utiliser quelques mots DANS LE CONTEXTE D'UN JEU équivaut à s'angliciser automatiquement et à rendre les armes devant la langue dominante du continent.
Un peu de gros bon sens s'il vous plait...
Je suis un indépendantiste convaincu, et je n'ai ni besoin de haïr l'autre, ni besoin de partir en croisade contre le "méchant colonisateur" pour atteindre mon but. Je souhaite que l'on fasse du Québec un pays non pas en raison de la haine de l'autre, mais plutôt parce que l'on a quelque chose à bâtir: une société reposant sur les valeurs et les choix que nous auront faits collectivement.